Un lien qui perdure : la chaîne de fonction de l’huissier du bâton noir
Il y a un huissier du bâton noir depuis 1791 dans ce qui est maintenant le Canada, mais la chaîne de fonction de l’huissier est un ajout relativement récent à la tradition parlementaire.
La chaîne en argent est devenue un objet familier depuis qu’elle a été achevée en 2014, et elle a reçu l’approbation personnelle de la reine Elizabeth II.
« Chaque fois que je porte cette chaîne, cela me rappelle que ce n’est pas seulement un lien symbolique, a déclaré l’actuel huissier du bâton noir, J. Greg Peters. Elle a été entre les mains de la Reine du Canada. »
L’idée de la chaîne remonte à plus de 50 ans.
Garrard & Co, le bijoutier officiel de la Couronne de l’époque, a élaboré un projet préliminaire en 1966. Mais ce n’est qu’en 2013 que l’huissier du bâton noir — en collaboration avec l’Autorité héraldique du Canada — a concrétisé cette idée en engageant l’artiste joailler québécois Luc Laframboise, de Créations Lucas. Ce dernier a fait appel à son expertise afin d’intégrer des éléments de la proposition de 1966 et de l’actuel bâton noir.
Chaque détail a une signification particulière.
Suspendu à l’avant, se trouve un médaillon bleu, bordé de la devise du Canada (une phrase latine signifiant « d’un océan à l’autre ») et surmonté de la couronne royale.
En son centre, le monogramme de la Reine surmonte une pièce souveraine en or datée de 2013, année où M. Peters a été nommé huissier du bâton noir.
La pièce fait allusion au souverain en or de 1904 qui se trouve à la base du bâton d’ébène de l’huissier.
« La pièce est un peu une surprise cachée, a expliqué M. Peters. C’est comme glisser un huard sous la glace du centre pour le grand match des séries éliminatoires. »
L’huissier porte la chaîne de fonction lors de cérémonies importantes, comme l’installation d’un nouveau gouverneur général et l’ouverture d’une législature, ainsi que lors de cérémonies d’accueil officielles de chefs d’État étrangers.
En novembre 2014, la reine Elizabeth a invité M. Peters et l’honorable Noël A. Kinsella, alors Président du Sénat, au château de Windsor, sa résidence royale au Royaume-Uni, pour leur remettre la chaîne.
Après la cérémonie, la Reine et l’huissier ont discuté de la qualité de fabrication et du symbolisme de la chaîne.
« La Reine a tenu le médaillon et a examiné attentivement son monogramme. Elle s’intéressait à tous les détails complexes », se souvient M. Peters.
Pour M. Peters, cette cérémonie a cimenté le fait que les traditions parlementaires ne sont pas statiques; ce sont des liens vivants entre le Canada et sa reine.
« La tradition, la cérémonie et les insignes galvanisent la relation entre la Couronne et le Parlement, a‑t‑il déclaré. Il est essentiel de préserver ce lien. »