Charlottetown — Le berceau de la Confédération : Sénateur Griffin
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Les États-Unis ont leur Independence Hall à Philadelphia. Le Mexique a son Palais national à Mexico. Ces édifices incarnent l’origine de ces pays. Ce sont des endroits qui ont abrité des moments précis, survenus lors de la naissance de ces nations. Aujourd’hui, ces monuments, symboles de la démocratie, amènent les gens à s’intéresser au passé et ils donnent un sens à l’avenir. Ils ancrent dans le temps des notions importantes comme le nationalisme.
Notre monument se fait quant à lui plus discret, et ce, peut-être en raison de la modestie canadienne. Charlottetown et sa Province House : le lieu où, en 1864, les dirigeants des colonies de l’Amérique du Nord britannique se sont réunis pour la première fois afin de discuter d’une vision commune d’une nation unie. En fait, il s’agit du seul édifice à avoir accueilli des conférences sur la Confédération qui subsiste toujours. Maintenant, alors que nous célébrons le 150e anniversaire du Canada, le moment est idéal pour ancrer ce monument dans notre histoire.
C’est la raison pour laquelle j’ai présenté le projet de loi S-236, Loi visant à reconnaître Charlottetown comme le berceau de la Confédération, au Sénat en février. Il a déjà été adopté par le Sénat, mais il doit maintenant être envoyé à la Chambre des communes. Le député Wayne Easter, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, parrainera le projet de loi dans cette chambre pour accélérer le processus. Bien qu’il aurait été agréable que le projet de loi reçoive la sanction royale avant la fête du Canada, je suis persuadée que M. Easter fera en sorte qu’il sera adopté à l’automne.
Bien que nous soyons issus de différents groupes politiques, nous travaillons ensemble dans le cadre de cette initiative. D’une part, notre collaboration est un exemple du travail accompli par le Sénat moderne et d’autre part, cette collaboration démontre l’importance de cette initiative.
Pensez-y un instant. C’est ici, dans la Province House, que les délégués des colonies de l’Amérique du Nord britannique — accueillis par le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, John Hamilton Gray, et en compagnie de Sir John A. Macdonald — ont discuté du contenu d’une constitution fédérale, ont mangé du homard de l’Atlantique pour souper et ont sans aucun doute bu et dansé jusqu’au petit matin.
En tant que sénatrice de l’Île-du-Prince-Édouard, cela me tient beaucoup à cœur pour deux raisons. C’est ici, dans la Province House, que les délégués en sont arrivés au « compromis » du Sénat. Un Parlement, doté d’une chambre haute, composé de 20 habitants des provinces maritimes, de 20 Ontariens et de 20 Québécois, constituait effectivement la meilleure condition de la Confédération pour protéger les intérêts des provinces maritimes face à la population qui connaissait une croissance rapide dans l’Ouest.
Les délégués se sont rendus à Charlottetown avec des idées en tête — certaines axées uniquement sur une union des Maritimes plutôt que sur une vaste union — mais ils en sont repartis avec une mission. Le train était en marche. Le Canada était la seule voie d’avenir.
Au cours des 150 années qui ont suivi la Confédération, le territoire du Canada s’est élargi et la culture du pays a évolué. À l’heure actuelle, cependant, la Province House montre des signes de vieillissement et est en mauvais état : du plâtre s’est détaché des murs, le mortier de la fondation du bâtiment s’est transformé en poussière et les poutres qui soutiennent le toit pourrissent.
La Province House appartient à la province de l’Île-du-Prince-Édouard, mais elle est exploitée comme lieu historique national par Parcs Canada. Les efforts de conservation reposent donc entre les mains du gouvernement fédéral. Bien qu’un projet de restauration de 46,5 millions de dollars a été approuvé, même le ministre responsable de Parcs Canada estime que ce ne sera peut‑être pas suffisant pour rendre justice à l’édifice.
Les Prince-Édouardiens sont fiers du rôle joué par leur province dans la Confédération. En tant que plus petite province du Canada, cette reconnaissance bien méritée stimulerait sans contredit le tourisme, l’une des industries les plus importantes de l’île.
Maintenant que notre pays a 150 ans, il n’est pas uniquement temps de célébrer. Nous devons aussi nous tourner vers les 150 années à venir.
Comment la culture et l’identité du Canada évolueront-elles ? Quelle direction prendra la politique canadienne ? Qu’est-ce qui définira notre relation avec le reste du monde ?
Il est difficile de répondre à ces questions, mais elles sont plus faciles à aborder lorsqu’on se base sur des fondations solides.
Alors faisons cela. Célébrons Charlottetown et sa Province House, non seulement cette année, mais aussi pour les nombreuses années à venir. Prenons conscience de notre passé, de nos monuments bien réels et trouvons un sens à cette histoire dont nous faisons tous partie.
Les Pères de la Confédération ont accompli leur devoir. C’est maintenant à notre tour.
Diane Griffin est une sénatrice qui représente l’Île-du-Prince-Édouard. Elle est membre du Comité sénatorial de l'énergie, de l'environnement et des ressources naturelles, de même que du Comité sénatorial des transports et des communications.
Cet article a été publié le 30 juin 2017 dans le journal the Guardian (en anglais seulement).
Avis aux lecteurs : L’honorable Diane Griffin a pris sa retraite du Sénat du Canada en mars 2022. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.
Les États-Unis ont leur Independence Hall à Philadelphia. Le Mexique a son Palais national à Mexico. Ces édifices incarnent l’origine de ces pays. Ce sont des endroits qui ont abrité des moments précis, survenus lors de la naissance de ces nations. Aujourd’hui, ces monuments, symboles de la démocratie, amènent les gens à s’intéresser au passé et ils donnent un sens à l’avenir. Ils ancrent dans le temps des notions importantes comme le nationalisme.
Notre monument se fait quant à lui plus discret, et ce, peut-être en raison de la modestie canadienne. Charlottetown et sa Province House : le lieu où, en 1864, les dirigeants des colonies de l’Amérique du Nord britannique se sont réunis pour la première fois afin de discuter d’une vision commune d’une nation unie. En fait, il s’agit du seul édifice à avoir accueilli des conférences sur la Confédération qui subsiste toujours. Maintenant, alors que nous célébrons le 150e anniversaire du Canada, le moment est idéal pour ancrer ce monument dans notre histoire.
C’est la raison pour laquelle j’ai présenté le projet de loi S-236, Loi visant à reconnaître Charlottetown comme le berceau de la Confédération, au Sénat en février. Il a déjà été adopté par le Sénat, mais il doit maintenant être envoyé à la Chambre des communes. Le député Wayne Easter, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, parrainera le projet de loi dans cette chambre pour accélérer le processus. Bien qu’il aurait été agréable que le projet de loi reçoive la sanction royale avant la fête du Canada, je suis persuadée que M. Easter fera en sorte qu’il sera adopté à l’automne.
Bien que nous soyons issus de différents groupes politiques, nous travaillons ensemble dans le cadre de cette initiative. D’une part, notre collaboration est un exemple du travail accompli par le Sénat moderne et d’autre part, cette collaboration démontre l’importance de cette initiative.
Pensez-y un instant. C’est ici, dans la Province House, que les délégués des colonies de l’Amérique du Nord britannique — accueillis par le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, John Hamilton Gray, et en compagnie de Sir John A. Macdonald — ont discuté du contenu d’une constitution fédérale, ont mangé du homard de l’Atlantique pour souper et ont sans aucun doute bu et dansé jusqu’au petit matin.
En tant que sénatrice de l’Île-du-Prince-Édouard, cela me tient beaucoup à cœur pour deux raisons. C’est ici, dans la Province House, que les délégués en sont arrivés au « compromis » du Sénat. Un Parlement, doté d’une chambre haute, composé de 20 habitants des provinces maritimes, de 20 Ontariens et de 20 Québécois, constituait effectivement la meilleure condition de la Confédération pour protéger les intérêts des provinces maritimes face à la population qui connaissait une croissance rapide dans l’Ouest.
Les délégués se sont rendus à Charlottetown avec des idées en tête — certaines axées uniquement sur une union des Maritimes plutôt que sur une vaste union — mais ils en sont repartis avec une mission. Le train était en marche. Le Canada était la seule voie d’avenir.
Au cours des 150 années qui ont suivi la Confédération, le territoire du Canada s’est élargi et la culture du pays a évolué. À l’heure actuelle, cependant, la Province House montre des signes de vieillissement et est en mauvais état : du plâtre s’est détaché des murs, le mortier de la fondation du bâtiment s’est transformé en poussière et les poutres qui soutiennent le toit pourrissent.
La Province House appartient à la province de l’Île-du-Prince-Édouard, mais elle est exploitée comme lieu historique national par Parcs Canada. Les efforts de conservation reposent donc entre les mains du gouvernement fédéral. Bien qu’un projet de restauration de 46,5 millions de dollars a été approuvé, même le ministre responsable de Parcs Canada estime que ce ne sera peut‑être pas suffisant pour rendre justice à l’édifice.
Les Prince-Édouardiens sont fiers du rôle joué par leur province dans la Confédération. En tant que plus petite province du Canada, cette reconnaissance bien méritée stimulerait sans contredit le tourisme, l’une des industries les plus importantes de l’île.
Maintenant que notre pays a 150 ans, il n’est pas uniquement temps de célébrer. Nous devons aussi nous tourner vers les 150 années à venir.
Comment la culture et l’identité du Canada évolueront-elles ? Quelle direction prendra la politique canadienne ? Qu’est-ce qui définira notre relation avec le reste du monde ?
Il est difficile de répondre à ces questions, mais elles sont plus faciles à aborder lorsqu’on se base sur des fondations solides.
Alors faisons cela. Célébrons Charlottetown et sa Province House, non seulement cette année, mais aussi pour les nombreuses années à venir. Prenons conscience de notre passé, de nos monuments bien réels et trouvons un sens à cette histoire dont nous faisons tous partie.
Les Pères de la Confédération ont accompli leur devoir. C’est maintenant à notre tour.
Diane Griffin est une sénatrice qui représente l’Île-du-Prince-Édouard. Elle est membre du Comité sénatorial de l'énergie, de l'environnement et des ressources naturelles, de même que du Comité sénatorial des transports et des communications.
Cet article a été publié le 30 juin 2017 dans le journal the Guardian (en anglais seulement).
Avis aux lecteurs : L’honorable Diane Griffin a pris sa retraite du Sénat du Canada en mars 2022. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.