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Compétences en alphabétisation, la clé du succès: Sénateur Hubley

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Avis aux lecteurs : La sénatrice Elizabeth Hubley est retraitée du Sénat depuis septembre 2017. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

 

Je sais que c’est difficile à croire, particulièrement dans un monde aussi axé sur la technologie, mais 48 % des Canadiens n’ont pas les compétences nécessaires en matière d’alphabétisation pour participer pleinement à notre société.

Effectivement, près de la moitié des Canadiens âgés de 16 à 65 ans ne possèdent pas les compétences minimales requises pour réussir dans la vie, et les plus bas taux d’alphabétisation du pays sont observés dans le Canada atlantique.

Sur l’Île-du-Prince-Édouard, ce taux est évalué à 46 %. Il s’agit d’un problème sérieux. Comment peut-on espérer prospérer alors que notre population ne dispose pas des compétences requises pour réussir ?

L’alphabétisation a d’importantes retombées positives, tant pour les individus que pour les communautés. La plus est évidente est bien entendu la retombée économique. Nous savons tous qu’il existe une corrélation entre le niveau d’alphabétisation et l’échelon salarial. Nous savons également que les Canadiens qui ont de faibles compétences en alphabétisation ont deux fois plus de chance de se retrouver sans emploi et lorsqu’ils ont un emploi, il est souvent mal rémunéré.

Les taux d’alphabétisation ont aussi une influence sur la santé. Avant toute chose, les personnes ayant de faibles compétences en alphabétisation sont plus enclines à subir un accident de travail, car elles sont incapables de lire les consignes de santé et de sécurité, ou les instructions d’utilisation. De façon générale, ces personnes sont également employées dans le secteur primaire ou dans celui de la construction, où les taux d’accidents sont supérieurs à la moyenne. Cela entraîne un taux d’absentéisme plus élevé, une baisse de productivité et la possibilité d’exposer les autres travailleurs à un risque plus élevé d’accidents.

Nous sommes tous perdants, financièrement, lorsque des Prince-Édouardiens ne peuvent participer à la prospérité en raison de leur faible taux d’alphabétisation. Le coût encouru est bien réel, notamment en matière d’assistance sociale et de soins de santé. La World Literacy Foundation (Fondation mondiale pour l’alphabétisation) estime que le coût économique et social de l’analphabétisme au Canada est de plus de 32 milliards de dollars américains.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces chiffres ne vont pas s’améliorer si l’on n’y consacre pas plus d’efforts. Même si de plus en plus de jeunes poursuivent des études postsecondaires, leur nombre ne contrebalancera pas celui des adultes qui présentent de faibles compétences en alphabétisation. Comme le dit si bien le proverbe « ce que nous n’utilisons pas, nous l’oublions. » La lecture n’est pas une chose que l’on apprend naturellement et il est possible d’en perdre l’aptitude puisque les compétences en lecture tendent à faiblir avec l’âge.

Heureusement, l’Île-du-Prince-Édouard peut compter sur un bon nombre de personnes qui travaillent avec passion et dévouement afin d’effectuer des progrès pour contrer cet enjeu majeur. L’Alliance pour l’alphabétisation d’Île-du-Prince-Édouard réunit de telles personnes. Par son programme estival de mentorat pour les enfants, ou encore sa bourse d’apprentissage pour les adultes, l’Alliance accomplit un travail admirable en lien avec ce défi tenace.

Toutefois, comme les autres coalitions d’alphabétisation, elle a vu sa principale source de financement fédérale supprimée en 2014 par le précédent gouvernement. Faute de financement, l’Alliance court le danger réel de fermer ses portes prochainement. Rétablir sa principale source de financement permettrait d’accomplir d’énormes progrès en matière d’alphabétisation sur notre île.

Une autre organisation qui accomplit un excellent travail est Workplace Learning PEI (Apprentissage en milieu de travail de l’Île-du-Prince-Édouard). Comme certains de nos concitoyens n’ont pas les moyens de s’alphabétiser et d’acquérir des compétences essentielles par eux-mêmes, Workplace Learning PEI les aide à évaluer leurs besoins, à établir un plan d’apprentissage adapté à leur horaire et leur offre un soutien et des conseils personnalisés.

Workplace Learning PEI peut également organiser l’apprentissage sur le lieu de travail, évaluer les employés pour définir les domaines à améliorer, puis aider l’employeur et les employés à atteindre conjointement les objectifs fixés.

Malgré l’admirable travail de ces organisations, le fait est que nous avons perdu du terrain sur cette question au cours de la dernière décennie. Nous avons perdu des organisations, des bénévoles et des professionnels compétents. Ceci étant dit, il est toujours possible de renverser la vapeur, et le gouvernement fédéral se doit de faire sa part.

Nous devons appuyer les organisations qui contribuent concrètement aux programmes d’alphabétisation. Nous devons inciter plus d’employeurs à investir dans l’alphabétisation et le développement des compétences essentielles de leurs employés. Pour ceux qui sont sans emploi et qui ont de faibles compétences en alphabétisation, nous devons créer d’autres possibilités d’apprentissage. Il ne fait pas de doute que nous bénéficierions tous de l’établissement et de la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’alphabétisation.

Améliorer le niveau d’alphabétisation dans l’ensemble du pays aurait assurément de réelles retombées positives pour les personnes visées, mais aussi pour nos communautés et l’ensemble du Canada. Nous devons faire plus, en tant que pays, pour nous assurer que tous les Canadiens tirent profit de leur plein potentiel, et nous devons le faire dès maintenant.

Elizabeth Hubley est une sénatrice qui représente l’Île-du-Prince-Édouard. Elle est vice-présidente du Comité sénatorial des pêches et des océans et membre du Comité sénatorial des droits de la personne.

Cet article a originalement paru dans l’édition du 2 décembre, 2016 du Guardian.

Avis aux lecteurs : La sénatrice Elizabeth Hubley est retraitée du Sénat depuis septembre 2017. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

 

Je sais que c’est difficile à croire, particulièrement dans un monde aussi axé sur la technologie, mais 48 % des Canadiens n’ont pas les compétences nécessaires en matière d’alphabétisation pour participer pleinement à notre société.

Effectivement, près de la moitié des Canadiens âgés de 16 à 65 ans ne possèdent pas les compétences minimales requises pour réussir dans la vie, et les plus bas taux d’alphabétisation du pays sont observés dans le Canada atlantique.

Sur l’Île-du-Prince-Édouard, ce taux est évalué à 46 %. Il s’agit d’un problème sérieux. Comment peut-on espérer prospérer alors que notre population ne dispose pas des compétences requises pour réussir ?

L’alphabétisation a d’importantes retombées positives, tant pour les individus que pour les communautés. La plus est évidente est bien entendu la retombée économique. Nous savons tous qu’il existe une corrélation entre le niveau d’alphabétisation et l’échelon salarial. Nous savons également que les Canadiens qui ont de faibles compétences en alphabétisation ont deux fois plus de chance de se retrouver sans emploi et lorsqu’ils ont un emploi, il est souvent mal rémunéré.

Les taux d’alphabétisation ont aussi une influence sur la santé. Avant toute chose, les personnes ayant de faibles compétences en alphabétisation sont plus enclines à subir un accident de travail, car elles sont incapables de lire les consignes de santé et de sécurité, ou les instructions d’utilisation. De façon générale, ces personnes sont également employées dans le secteur primaire ou dans celui de la construction, où les taux d’accidents sont supérieurs à la moyenne. Cela entraîne un taux d’absentéisme plus élevé, une baisse de productivité et la possibilité d’exposer les autres travailleurs à un risque plus élevé d’accidents.

Nous sommes tous perdants, financièrement, lorsque des Prince-Édouardiens ne peuvent participer à la prospérité en raison de leur faible taux d’alphabétisation. Le coût encouru est bien réel, notamment en matière d’assistance sociale et de soins de santé. La World Literacy Foundation (Fondation mondiale pour l’alphabétisation) estime que le coût économique et social de l’analphabétisme au Canada est de plus de 32 milliards de dollars américains.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces chiffres ne vont pas s’améliorer si l’on n’y consacre pas plus d’efforts. Même si de plus en plus de jeunes poursuivent des études postsecondaires, leur nombre ne contrebalancera pas celui des adultes qui présentent de faibles compétences en alphabétisation. Comme le dit si bien le proverbe « ce que nous n’utilisons pas, nous l’oublions. » La lecture n’est pas une chose que l’on apprend naturellement et il est possible d’en perdre l’aptitude puisque les compétences en lecture tendent à faiblir avec l’âge.

Heureusement, l’Île-du-Prince-Édouard peut compter sur un bon nombre de personnes qui travaillent avec passion et dévouement afin d’effectuer des progrès pour contrer cet enjeu majeur. L’Alliance pour l’alphabétisation d’Île-du-Prince-Édouard réunit de telles personnes. Par son programme estival de mentorat pour les enfants, ou encore sa bourse d’apprentissage pour les adultes, l’Alliance accomplit un travail admirable en lien avec ce défi tenace.

Toutefois, comme les autres coalitions d’alphabétisation, elle a vu sa principale source de financement fédérale supprimée en 2014 par le précédent gouvernement. Faute de financement, l’Alliance court le danger réel de fermer ses portes prochainement. Rétablir sa principale source de financement permettrait d’accomplir d’énormes progrès en matière d’alphabétisation sur notre île.

Une autre organisation qui accomplit un excellent travail est Workplace Learning PEI (Apprentissage en milieu de travail de l’Île-du-Prince-Édouard). Comme certains de nos concitoyens n’ont pas les moyens de s’alphabétiser et d’acquérir des compétences essentielles par eux-mêmes, Workplace Learning PEI les aide à évaluer leurs besoins, à établir un plan d’apprentissage adapté à leur horaire et leur offre un soutien et des conseils personnalisés.

Workplace Learning PEI peut également organiser l’apprentissage sur le lieu de travail, évaluer les employés pour définir les domaines à améliorer, puis aider l’employeur et les employés à atteindre conjointement les objectifs fixés.

Malgré l’admirable travail de ces organisations, le fait est que nous avons perdu du terrain sur cette question au cours de la dernière décennie. Nous avons perdu des organisations, des bénévoles et des professionnels compétents. Ceci étant dit, il est toujours possible de renverser la vapeur, et le gouvernement fédéral se doit de faire sa part.

Nous devons appuyer les organisations qui contribuent concrètement aux programmes d’alphabétisation. Nous devons inciter plus d’employeurs à investir dans l’alphabétisation et le développement des compétences essentielles de leurs employés. Pour ceux qui sont sans emploi et qui ont de faibles compétences en alphabétisation, nous devons créer d’autres possibilités d’apprentissage. Il ne fait pas de doute que nous bénéficierions tous de l’établissement et de la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’alphabétisation.

Améliorer le niveau d’alphabétisation dans l’ensemble du pays aurait assurément de réelles retombées positives pour les personnes visées, mais aussi pour nos communautés et l’ensemble du Canada. Nous devons faire plus, en tant que pays, pour nous assurer que tous les Canadiens tirent profit de leur plein potentiel, et nous devons le faire dès maintenant.

Elizabeth Hubley est une sénatrice qui représente l’Île-du-Prince-Édouard. Elle est vice-présidente du Comité sénatorial des pêches et des océans et membre du Comité sénatorial des droits de la personne.

Cet article a originalement paru dans l’édition du 2 décembre, 2016 du Guardian.

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