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L’implication possible du Canada pour contrer les tensions dans la mer de Chine méridionale: Sénateur Ngo

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Le Canada refuse de voir l’effet qu’ont les disputes maritimes et territoriales en mer de Chine méridionale sur le cours du XXIe siècle. Le Canada n’est pas le seul — la plupart des pays à l’extérieur de l’Asie tardent à en saisir la gravité.

Voilà pourquoi j’ai déposé au Sénat une motion exhortant le gouvernement canadien à aider à calmer ces tensions, et pourquoi je présente un exposé de principes qui aidera les Canadiens à comprendre ce qui est en jeu dans cette région marquée par l’instabilité.

La région de l’Asie-Pacifique a récemment été témoin d’une escalade des conflits entre la Chine et d’autres pays, dont le Vietnam et les Philippines. À mon avis, l’aventurisme chinois constitue la principale menace à la paix fragile qui règne pour l’instant dans la région.

À tous égards, c’est la Chine qui alimente le plus l’instabilité de la région. Ses dépenses militaires surpassent largement les budgets de défense de ses voisins. La garde côtière chinoise est beaucoup plus importante que celle des autres pays de la région. Et bien que ses revendications territoriales soient somme toute assez récentes, elles représentent 95 % de toutes les revendications territoriales faites en mer de Chine méridionale depuis les 40 dernières années.

Dans le contexte du rapprochement entre le Canada et la Chine, le Canada doit se doter d’une politique étrangère qui condamne clairement les troubles et la violence et qui préconise la défense et le maintien des libertés. C’est pourquoi la motion que j’ai déposée au Sénat demande instamment au gouvernement de prendre des mesures directes à l’égard de la situation en mer de Chine méridionale. Si le gouvernement Trudeau veut se montrer solidaire de ses partenaires et alliés de la région de l’Asie-Pacifique, il doit montrer que le Canada prend au sérieux leurs problèmes géopolitiques les plus urgents. Après tout, les ambitions territoriales de la Chine et son mépris constant du droit de la mer pourraient avoir des répercussions sur d’autres différends maritimes, y compris à nos propres frontières, dans l’Arctique.

Mon exposé de principes donnera au lecteur un aperçu de l’évolution de ce conflit : ses enjeux complexes, ses revendications historiques qui se chevauchent, ainsi que l’affirmation de la Chine, en plus de formuler des recommandations détaillées pour calmer les tensions régionales et pour adopter une politique étrangère qui soit davantage fondée sur les principes.

La Chine a élargi ses revendications territoriales en torpillant la prometteuse code de conduite en mer de Chine méridionale, en discréditant la récente décision exécutoire du tribunal de La Haye, en violant la Convention sur le règlement international pour prévenir les abordages en mer et en minant les efforts diplomatiques pour un règlement pacifique du conflit. La Chine minimise et rejette les efforts réalisés pour régler le conflit pacifiquement, en utilisant son poids économique et en insistant sur la gouvernance économique mondiale.

La Chine construit aussi des îles; celles-ci, en plus de nuire à la paix et à la stabilité, mettent la biodiversité de la région en péril. Le processus de dragage enterre les récifs coralliens et couvre les eaux environnantes d’un nuage de sédiments qui fait disparaître la vie aquatique, y compris le poisson dont dépend la population côtière.

La militarisation de la mer de Chine méridionale nuit à la stabilité de la région. Les répercussions économiques des différends se propageront à l’échelle mondiale à mesure que les tensions augmenteront. Un commerce d’une valeur de près de 5,3 billions de dollars américains passe par cette région chaque année. Il est dans l’intérêt de chaque État de la mer de Chine méridionale de favoriser la liberté de navigation commerciale maritime et aérienne. Un affrontement grave menacerait les communications maritimes, perturberait les chaînes d’approvisionnement et le flux commercial, et serait catastrophique pour l’économie mondiale.

Les différends en mer de Chine méridionale ont eu des répercussions sur certains accords commerciaux internationaux, dont bien sûr le Partenariat transpacifique.

Si la Chine consolide sa position en mer de Chine méridionale par l’intimidation et le non‑respect du droit international, comment les Canadiens peuvent avoir l’assurance qu’un tel conflit ne pourrait pas se produire dans l’Arctique? Les ambitions chinoises dans l’Arctique sont d’ailleurs soulevées dans le nouveau rapport du Service canadien du renseignement de sécurité.

Depuis 2012, la Chine dit d’elle-même qu’elle est un État quasi arctique et manifeste son intérêt à jouer un plus grand rôle dans la gouvernance de l’Arctique. La Chine souhaite aussi augmenter la navigation commerciale dans l’Arctique, y compris par le passage du Nord-Ouest du Canada.

Il est dans l’intérêt actuel et futur du Canada de veiller à ce que tous les États respectent la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Je suis d’avis qu’une motion est requise afin de demander instamment à notre gouvernement de faire plus que de simplement encourager le dialogue.

La mer de Chine méridionale peut sembler bien éloignée, mais les conflits qui s’y produisent ont en définitive des répercussions sur nous. Le Canada doit jouer un rôle plus important.


Avis aux lecteurs : L’honourable Thanh Hai Ngo a pris sa retraite du Sénat du Canada en janvier 2022. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

Le Canada refuse de voir l’effet qu’ont les disputes maritimes et territoriales en mer de Chine méridionale sur le cours du XXIe siècle. Le Canada n’est pas le seul — la plupart des pays à l’extérieur de l’Asie tardent à en saisir la gravité.

Voilà pourquoi j’ai déposé au Sénat une motion exhortant le gouvernement canadien à aider à calmer ces tensions, et pourquoi je présente un exposé de principes qui aidera les Canadiens à comprendre ce qui est en jeu dans cette région marquée par l’instabilité.

La région de l’Asie-Pacifique a récemment été témoin d’une escalade des conflits entre la Chine et d’autres pays, dont le Vietnam et les Philippines. À mon avis, l’aventurisme chinois constitue la principale menace à la paix fragile qui règne pour l’instant dans la région.

À tous égards, c’est la Chine qui alimente le plus l’instabilité de la région. Ses dépenses militaires surpassent largement les budgets de défense de ses voisins. La garde côtière chinoise est beaucoup plus importante que celle des autres pays de la région. Et bien que ses revendications territoriales soient somme toute assez récentes, elles représentent 95 % de toutes les revendications territoriales faites en mer de Chine méridionale depuis les 40 dernières années.

Dans le contexte du rapprochement entre le Canada et la Chine, le Canada doit se doter d’une politique étrangère qui condamne clairement les troubles et la violence et qui préconise la défense et le maintien des libertés. C’est pourquoi la motion que j’ai déposée au Sénat demande instamment au gouvernement de prendre des mesures directes à l’égard de la situation en mer de Chine méridionale. Si le gouvernement Trudeau veut se montrer solidaire de ses partenaires et alliés de la région de l’Asie-Pacifique, il doit montrer que le Canada prend au sérieux leurs problèmes géopolitiques les plus urgents. Après tout, les ambitions territoriales de la Chine et son mépris constant du droit de la mer pourraient avoir des répercussions sur d’autres différends maritimes, y compris à nos propres frontières, dans l’Arctique.

Mon exposé de principes donnera au lecteur un aperçu de l’évolution de ce conflit : ses enjeux complexes, ses revendications historiques qui se chevauchent, ainsi que l’affirmation de la Chine, en plus de formuler des recommandations détaillées pour calmer les tensions régionales et pour adopter une politique étrangère qui soit davantage fondée sur les principes.

La Chine a élargi ses revendications territoriales en torpillant la prometteuse code de conduite en mer de Chine méridionale, en discréditant la récente décision exécutoire du tribunal de La Haye, en violant la Convention sur le règlement international pour prévenir les abordages en mer et en minant les efforts diplomatiques pour un règlement pacifique du conflit. La Chine minimise et rejette les efforts réalisés pour régler le conflit pacifiquement, en utilisant son poids économique et en insistant sur la gouvernance économique mondiale.

La Chine construit aussi des îles; celles-ci, en plus de nuire à la paix et à la stabilité, mettent la biodiversité de la région en péril. Le processus de dragage enterre les récifs coralliens et couvre les eaux environnantes d’un nuage de sédiments qui fait disparaître la vie aquatique, y compris le poisson dont dépend la population côtière.

La militarisation de la mer de Chine méridionale nuit à la stabilité de la région. Les répercussions économiques des différends se propageront à l’échelle mondiale à mesure que les tensions augmenteront. Un commerce d’une valeur de près de 5,3 billions de dollars américains passe par cette région chaque année. Il est dans l’intérêt de chaque État de la mer de Chine méridionale de favoriser la liberté de navigation commerciale maritime et aérienne. Un affrontement grave menacerait les communications maritimes, perturberait les chaînes d’approvisionnement et le flux commercial, et serait catastrophique pour l’économie mondiale.

Les différends en mer de Chine méridionale ont eu des répercussions sur certains accords commerciaux internationaux, dont bien sûr le Partenariat transpacifique.

Si la Chine consolide sa position en mer de Chine méridionale par l’intimidation et le non‑respect du droit international, comment les Canadiens peuvent avoir l’assurance qu’un tel conflit ne pourrait pas se produire dans l’Arctique? Les ambitions chinoises dans l’Arctique sont d’ailleurs soulevées dans le nouveau rapport du Service canadien du renseignement de sécurité.

Depuis 2012, la Chine dit d’elle-même qu’elle est un État quasi arctique et manifeste son intérêt à jouer un plus grand rôle dans la gouvernance de l’Arctique. La Chine souhaite aussi augmenter la navigation commerciale dans l’Arctique, y compris par le passage du Nord-Ouest du Canada.

Il est dans l’intérêt actuel et futur du Canada de veiller à ce que tous les États respectent la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Je suis d’avis qu’une motion est requise afin de demander instamment à notre gouvernement de faire plus que de simplement encourager le dialogue.

La mer de Chine méridionale peut sembler bien éloignée, mais les conflits qui s’y produisent ont en définitive des répercussions sur nous. Le Canada doit jouer un rôle plus important.


Avis aux lecteurs : L’honourable Thanh Hai Ngo a pris sa retraite du Sénat du Canada en janvier 2022. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

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