La diplomatie parlementaire unit un monde divisé : sénateur David M. Wells

Étiquettes
Dans un monde de plus en plus divisé, il est bon de se rappeler que le Canada reste entouré d’amis – et que nous relevons les défis de notre époque ensemble.
En juillet 2025, j’ai eu le privilège de participer aux séances de l’Assemblée parlementaire (en anglais seulement) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Créée dans les années 1970 comme un espace de dialogue entre les pays de l’Occident et les pays du bloc de l’Est, cette organisation s’est dotée d’une assemblée parlementaire en 1991 pour renforcer les liens entre les pays participants.
Cette assemblée renforce même les liens au sein des nations participantes. La délégation canadienne réunissait des députés conservateurs, libéraux, bloquistes et des sénateurs non alignés. Nous travaillons ensemble pour faire entendre le point de vue canadien sur les enjeux mondiaux qui nous touchent.
Par exemple, j’ai prononcé un discours sur un sujet essentiel non seulement pour le Canada, mais aussi pour ma province de Terre-Neuve-et-Labrador : les menaces à l’infrastructure maritime. Ma province a la chance de compter sur d’abondantes réserves de pétrole et de gaz extracôtiers, et des projets d’énergie renouvelable extracôtiers sont en cours de planification.
Pourtant, les menaces provenant d’acteurs étatiques et non étatiques sont en augmentation. Il y a eu des incursions dans nos eaux territoriales. Des câbles de communication sous-marins ont été sectionnés dans les eaux européennes. Et la surveillance étrangère demeure une pratique constante.
En tant que pays possédant la plus longue côte au monde et d’abondantes ressources dans le Nord, toujours plus accessible par la mer, le Canada est vulnérable. Une résolution adoptée par l’assemblée souligne que « les fonds marins sont truffés de câbles et de conduites d’hydrocarbures qui constituent des cibles relativement faciles pour le sabotage » et que « les parcs éoliens et les plateformes de forage pétrolier en mer sont potentiellement exposés ».
Il importe de faire connaitre les préoccupations et les expériences canadiennes à nos alliés pour protéger l’infrastructure qui relie et qui alimente le monde. Par cette résolution, l’assemblée convient de recommander à la présidence de l’OSCE de nommer un représentant spécial à la sécurité maritime pour coordonner la réponse des membres face à ces menaces.
Ces réunions rapprochent les pays participants et nous rappellent nos intérêts communs.
Ce n’est un secret pour personne, par exemple, qu’il y a des tensions dans notre relation avec notre plus proche voisin. Sur le plan parlementaire, toutefois, j’étais rassuré de voir l’étroite collaboration qui se poursuit avec nos homologues du Congrès américain.
Des votes cruciaux tenus à Washington, D.C. quand l’assemblée parlementaire se déroulait font en sorte que la délégation américaine a dû rester aux États-Unis. On nous a demandé de présenter des résolutions et des amendements en son nom, et nous l’avons fait avec plaisir. Si le Canada avait eu besoin d’aide, je sais que la délégation américaine nous aurait épaulés. Nous avons donc été là pour eux.
Nous ne sommes peut-être pas toujours d’accord avec les Américains, tout comme il y a souvent des divergences d’opinions dans notre propre délégation – ce qui est difficilement surprenant, compte tenu de nos antécédents politiques et géographiques différents. Mais la relation entre le Canada et les États-Unis dure depuis longtemps et se fonde sur des valeurs communes âprement disputées. Bien des législateurs américains s’en souviennent.
Durant l’assemblée, nous avons aussi parlé de la principale menace à la sécurité en Europe à l’heure actuelle, qui est une grande source de préoccupations pour le Canada : la Russie.
L’assemblée a réaffirmé son soutien indéfectible envers la liberté, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, et a fermement condamné les violations généralisées et systématiques des droits humanitaires et des droits de la personne à l’échelle internationale par la Russie.
Lors de l’assemblée, j’ai dénoncé directement les campagnes de désinformation russes et les dangers de la propagande mondiale de la Russie. Nous avons vu récemment que la Russie s’est ingérée dans l’élection présidentielle en Moldavie (en anglais seulement), sans doute parce que la Moldavie appuie fermement l’Ukraine, tente de se joindre à l’Ouest en adhérant à l’Union européenne et ne jouit pas de la protection prévue à l’article 5 de l’OTAN, selon lequel une attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous.
Les groupes comme l’Assemblée parlementaire de l’OSCE constituent des contre-mesures efficaces face aux attaques incessantes. Ils permettent aux parlementaires de se réunir pour discuter de vive voix, nous rappeler ce qui nous unit, faire front commun face aux menaces et nous offrir un espace de dialogue, même quand nos points de vue divergent.
La diplomatie parlementaire est nécessaire, importante et fructueuse. En tant que coprésident par intérim de l’Association interparlementaire Canada-Europe, membre exécutif de l’Association interparlementaire Canada-Commonwealth, délégué canadien de longue date de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et membre actif de plusieurs autres associations parlementaires, j’ai pu constater les avantages de ces échanges productifs avec nos alliés – même avec les interlocuteurs moins favorables aux intérêts du Canada.
Dans un monde de plus en plus divisé, la diplomatie parlementaire nous rappelle que nous ne sommes pas seuls.
Le sénateur David M. Wells a contribué de manière significative aux relations Canada-Europe, notamment comme coprésident par intérim et vice-président du comité exécutif de l’Association parlementaire Canada-Europe. Il représente Terre-Neuve-et-Labrador au Sénat.
Dans un monde de plus en plus divisé, il est bon de se rappeler que le Canada reste entouré d’amis – et que nous relevons les défis de notre époque ensemble.
En juillet 2025, j’ai eu le privilège de participer aux séances de l’Assemblée parlementaire (en anglais seulement) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Créée dans les années 1970 comme un espace de dialogue entre les pays de l’Occident et les pays du bloc de l’Est, cette organisation s’est dotée d’une assemblée parlementaire en 1991 pour renforcer les liens entre les pays participants.
Cette assemblée renforce même les liens au sein des nations participantes. La délégation canadienne réunissait des députés conservateurs, libéraux, bloquistes et des sénateurs non alignés. Nous travaillons ensemble pour faire entendre le point de vue canadien sur les enjeux mondiaux qui nous touchent.
Par exemple, j’ai prononcé un discours sur un sujet essentiel non seulement pour le Canada, mais aussi pour ma province de Terre-Neuve-et-Labrador : les menaces à l’infrastructure maritime. Ma province a la chance de compter sur d’abondantes réserves de pétrole et de gaz extracôtiers, et des projets d’énergie renouvelable extracôtiers sont en cours de planification.
Pourtant, les menaces provenant d’acteurs étatiques et non étatiques sont en augmentation. Il y a eu des incursions dans nos eaux territoriales. Des câbles de communication sous-marins ont été sectionnés dans les eaux européennes. Et la surveillance étrangère demeure une pratique constante.
En tant que pays possédant la plus longue côte au monde et d’abondantes ressources dans le Nord, toujours plus accessible par la mer, le Canada est vulnérable. Une résolution adoptée par l’assemblée souligne que « les fonds marins sont truffés de câbles et de conduites d’hydrocarbures qui constituent des cibles relativement faciles pour le sabotage » et que « les parcs éoliens et les plateformes de forage pétrolier en mer sont potentiellement exposés ».
Il importe de faire connaitre les préoccupations et les expériences canadiennes à nos alliés pour protéger l’infrastructure qui relie et qui alimente le monde. Par cette résolution, l’assemblée convient de recommander à la présidence de l’OSCE de nommer un représentant spécial à la sécurité maritime pour coordonner la réponse des membres face à ces menaces.
Ces réunions rapprochent les pays participants et nous rappellent nos intérêts communs.
Ce n’est un secret pour personne, par exemple, qu’il y a des tensions dans notre relation avec notre plus proche voisin. Sur le plan parlementaire, toutefois, j’étais rassuré de voir l’étroite collaboration qui se poursuit avec nos homologues du Congrès américain.
Des votes cruciaux tenus à Washington, D.C. quand l’assemblée parlementaire se déroulait font en sorte que la délégation américaine a dû rester aux États-Unis. On nous a demandé de présenter des résolutions et des amendements en son nom, et nous l’avons fait avec plaisir. Si le Canada avait eu besoin d’aide, je sais que la délégation américaine nous aurait épaulés. Nous avons donc été là pour eux.
Nous ne sommes peut-être pas toujours d’accord avec les Américains, tout comme il y a souvent des divergences d’opinions dans notre propre délégation – ce qui est difficilement surprenant, compte tenu de nos antécédents politiques et géographiques différents. Mais la relation entre le Canada et les États-Unis dure depuis longtemps et se fonde sur des valeurs communes âprement disputées. Bien des législateurs américains s’en souviennent.
Durant l’assemblée, nous avons aussi parlé de la principale menace à la sécurité en Europe à l’heure actuelle, qui est une grande source de préoccupations pour le Canada : la Russie.
L’assemblée a réaffirmé son soutien indéfectible envers la liberté, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, et a fermement condamné les violations généralisées et systématiques des droits humanitaires et des droits de la personne à l’échelle internationale par la Russie.
Lors de l’assemblée, j’ai dénoncé directement les campagnes de désinformation russes et les dangers de la propagande mondiale de la Russie. Nous avons vu récemment que la Russie s’est ingérée dans l’élection présidentielle en Moldavie (en anglais seulement), sans doute parce que la Moldavie appuie fermement l’Ukraine, tente de se joindre à l’Ouest en adhérant à l’Union européenne et ne jouit pas de la protection prévue à l’article 5 de l’OTAN, selon lequel une attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous.
Les groupes comme l’Assemblée parlementaire de l’OSCE constituent des contre-mesures efficaces face aux attaques incessantes. Ils permettent aux parlementaires de se réunir pour discuter de vive voix, nous rappeler ce qui nous unit, faire front commun face aux menaces et nous offrir un espace de dialogue, même quand nos points de vue divergent.
La diplomatie parlementaire est nécessaire, importante et fructueuse. En tant que coprésident par intérim de l’Association interparlementaire Canada-Europe, membre exécutif de l’Association interparlementaire Canada-Commonwealth, délégué canadien de longue date de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et membre actif de plusieurs autres associations parlementaires, j’ai pu constater les avantages de ces échanges productifs avec nos alliés – même avec les interlocuteurs moins favorables aux intérêts du Canada.
Dans un monde de plus en plus divisé, la diplomatie parlementaire nous rappelle que nous ne sommes pas seuls.
Le sénateur David M. Wells a contribué de manière significative aux relations Canada-Europe, notamment comme coprésident par intérim et vice-président du comité exécutif de l’Association parlementaire Canada-Europe. Il représente Terre-Neuve-et-Labrador au Sénat.