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L’acquisition de HSBC Canada pourrait nuire à l’atteinte des objectifs climatiques : sénatrice Galvez

Les silhouettes d’une pompe à pétrole et de trois signes de dollars, sur un fond avec un soleil couchant.

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Dans un monde de plus en plus dominé par la cupidité des entreprises, les gens, les générations futures et la santé de notre planète sont trop souvent des victimes collatérales. Prenons l’exemple de l’acquisition proposée de la Banque HSBC Canada par la Banque Royale du Canada (RBC), qui, si elle est approuvée par le gouvernement, limitera le choix des consommateurs en matière de services bancaires durables au Canada et nuira aux progrès vers l’atteinte des objectifs climatiques.

La HSBC, une banque mondiale ayant une visibilité internationale, a accompli des progrès remarquables (en anglais seulement) pour aligner ses pratiques financières sur des objectifs durables. Il ne faut pas idéaliser la HSBC comme un modèle de services bancaires écologiques, mais nous devons souligner les décisions stratégiques que la banque a prises. Notamment, elle s’est concentrée sur les clients verts et elle a émis la toute première obligation verte du Canada.

La banque a également posé un geste significatif en 2022 en cessant de financer directement de nouveaux projets pétroliers et gaziers. Cette décision a fait de la HSBC une pionnière du secteur bancaire, et, dans la foulée, les principales banques européennes ont adopté une série de politiques semblables. Le monde a besoin de plus d’initiatives de ce genre dans le secteur bancaire, pas moins.

Malheureusement, cet engagement ne s’est pas étendu à la filiale canadienne de la HSBC (en anglais seulement) en raison de sa prétendue vente à la RBC. Cela aurait pu être une rare occasion pour le développement international d’avoir une incidence positive sur le secteur bancaire canadien, qui est à la traîne dans le dossier du climat. Les cinq grandes banques canadiennes ont plutôt comblé le vide laissé par le désinvestissement des banques internationales dans les sables bitumineux : elles ont fourni près de 90 % des 28 milliards de dollars de financement (en anglais seulement) que les sociétés de sables bitumineux ont reçus des banques l’année dernière.

La RBC a recours à une pratique inquiétante qui consiste à financer des projets qui alimentent la crise climatique et qui ne respectent pas les droits des Autochtones (en anglais seulement). Depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, la RBC a investi plus de 340 milliards de dollars dans les combustibles fossiles, ce qui lui a même permis de décrocher le titre peu enviable de premier bailleur de fonds des combustibles fossiles au monde en 2022 (en anglais seulement). Ce comportement amplifie les risques climatiques au Canada et entrave les efforts de notre pays visant à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Pour brosser un tableau clair de la situation, en 2022, alors que la HSBC réduisait considérablement ses investissements dans les combustibles fossiles (44 %), la RBC, elle, augmentait considérablement son soutien. Les actions de la RBC semblent non seulement incompatibles avec son engagement public d’atteindre la carboneutralité dans ses activités de prêt, mais elles contrastent aussi fortement avec la transition de la HSBC vers la durabilité.

Compte tenu du piètre bilan environnemental de la RBC, son intention d’acquérir la filiale canadienne de la HSBC est préoccupante. Non seulement cette transaction risque de concentrer davantage (en anglais seulement) le secteur bancaire oligopolistique du Canada, mais, si nous permettons à cette acquisition de se faire sans contestation, nous approuvons essentiellement l’accroissement du financement du secteur produisant le plus d’émissions et la limitation des options financières axées sur la durabilité pour les consommateurs.

Nous mettons également en péril la réputation de notre pays en tant qu’acteur responsable sur la scène internationale et nous exposons notre économie à des risques financiers accrus liés au climat, qui se matérialisent à un rythme accéléré, comme en témoignent les incendies de forêt sans précédent qui font rage partout au pays cet été.

L’approbation possible de ce projet d’acquisition par la ministre fédérale des Finances Chrystia Freeland sans condition pour aligner les activités de la RBC sur les objectifs climatiques du Canada fait ressortir davantage le besoin urgent d’établir un cadre juridique pour gérer les effets concrets des institutions financières sur le climat.

Nous devons empêcher les entreprises hors de contrôle de mettre en péril notre planète et notre avenir. Il est temps de prendre position contre la recherche incessante de profits à court terme pour certains au détriment de l’intérêt collectif à long terme.

Nous sommes à la croisée des chemins et devons choisir entre la poursuite de pratiques dépassées et néfastes et l’adoption de politiques durables, audacieuses et tournées vers l’avenir. Traçons une voie où les banques font partie de la solution, pas du problème.

Autrement, pour reprendre les mots de la présidente de la Banque centrale européenne, « nous finirons grillés et rôtis » (en anglais seulement).

La sénatrice Rosa Galvez représente la division de Bedford, au Québec. Elle préside le Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Cet article a été publié le 19 juillet 2023 dans le journal iPolitics (en anglais seulement).

Dans un monde de plus en plus dominé par la cupidité des entreprises, les gens, les générations futures et la santé de notre planète sont trop souvent des victimes collatérales. Prenons l’exemple de l’acquisition proposée de la Banque HSBC Canada par la Banque Royale du Canada (RBC), qui, si elle est approuvée par le gouvernement, limitera le choix des consommateurs en matière de services bancaires durables au Canada et nuira aux progrès vers l’atteinte des objectifs climatiques.

La HSBC, une banque mondiale ayant une visibilité internationale, a accompli des progrès remarquables (en anglais seulement) pour aligner ses pratiques financières sur des objectifs durables. Il ne faut pas idéaliser la HSBC comme un modèle de services bancaires écologiques, mais nous devons souligner les décisions stratégiques que la banque a prises. Notamment, elle s’est concentrée sur les clients verts et elle a émis la toute première obligation verte du Canada.

La banque a également posé un geste significatif en 2022 en cessant de financer directement de nouveaux projets pétroliers et gaziers. Cette décision a fait de la HSBC une pionnière du secteur bancaire, et, dans la foulée, les principales banques européennes ont adopté une série de politiques semblables. Le monde a besoin de plus d’initiatives de ce genre dans le secteur bancaire, pas moins.

Malheureusement, cet engagement ne s’est pas étendu à la filiale canadienne de la HSBC (en anglais seulement) en raison de sa prétendue vente à la RBC. Cela aurait pu être une rare occasion pour le développement international d’avoir une incidence positive sur le secteur bancaire canadien, qui est à la traîne dans le dossier du climat. Les cinq grandes banques canadiennes ont plutôt comblé le vide laissé par le désinvestissement des banques internationales dans les sables bitumineux : elles ont fourni près de 90 % des 28 milliards de dollars de financement (en anglais seulement) que les sociétés de sables bitumineux ont reçus des banques l’année dernière.

La RBC a recours à une pratique inquiétante qui consiste à financer des projets qui alimentent la crise climatique et qui ne respectent pas les droits des Autochtones (en anglais seulement). Depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, la RBC a investi plus de 340 milliards de dollars dans les combustibles fossiles, ce qui lui a même permis de décrocher le titre peu enviable de premier bailleur de fonds des combustibles fossiles au monde en 2022 (en anglais seulement). Ce comportement amplifie les risques climatiques au Canada et entrave les efforts de notre pays visant à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Pour brosser un tableau clair de la situation, en 2022, alors que la HSBC réduisait considérablement ses investissements dans les combustibles fossiles (44 %), la RBC, elle, augmentait considérablement son soutien. Les actions de la RBC semblent non seulement incompatibles avec son engagement public d’atteindre la carboneutralité dans ses activités de prêt, mais elles contrastent aussi fortement avec la transition de la HSBC vers la durabilité.

Compte tenu du piètre bilan environnemental de la RBC, son intention d’acquérir la filiale canadienne de la HSBC est préoccupante. Non seulement cette transaction risque de concentrer davantage (en anglais seulement) le secteur bancaire oligopolistique du Canada, mais, si nous permettons à cette acquisition de se faire sans contestation, nous approuvons essentiellement l’accroissement du financement du secteur produisant le plus d’émissions et la limitation des options financières axées sur la durabilité pour les consommateurs.

Nous mettons également en péril la réputation de notre pays en tant qu’acteur responsable sur la scène internationale et nous exposons notre économie à des risques financiers accrus liés au climat, qui se matérialisent à un rythme accéléré, comme en témoignent les incendies de forêt sans précédent qui font rage partout au pays cet été.

L’approbation possible de ce projet d’acquisition par la ministre fédérale des Finances Chrystia Freeland sans condition pour aligner les activités de la RBC sur les objectifs climatiques du Canada fait ressortir davantage le besoin urgent d’établir un cadre juridique pour gérer les effets concrets des institutions financières sur le climat.

Nous devons empêcher les entreprises hors de contrôle de mettre en péril notre planète et notre avenir. Il est temps de prendre position contre la recherche incessante de profits à court terme pour certains au détriment de l’intérêt collectif à long terme.

Nous sommes à la croisée des chemins et devons choisir entre la poursuite de pratiques dépassées et néfastes et l’adoption de politiques durables, audacieuses et tournées vers l’avenir. Traçons une voie où les banques font partie de la solution, pas du problème.

Autrement, pour reprendre les mots de la présidente de la Banque centrale européenne, « nous finirons grillés et rôtis » (en anglais seulement).

La sénatrice Rosa Galvez représente la division de Bedford, au Québec. Elle préside le Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Cet article a été publié le 19 juillet 2023 dans le journal iPolitics (en anglais seulement).

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