L’innovation agricole et l’agriculture durable sont essentielles à la santé des sols et des Canadiens : sénatrice Burey
Étiquettes
Un sol sain constitue le fondement de l’industrie agricole canadienne, mais ses effets ne se limitent pas à la production d’aliments de base. La santé des sols joue sur notre capacité à accéder à de la nourriture, sur la qualité de l’air que nous respirons et des aliments et de l’eau que nous consommons, et sur notre régime alimentaire et notre nutrition.
Pour toutes ces raisons, la santé des sols et celle des humains ne font qu’un.
Mais cet élément vital, et le secteur agricole dans son ensemble, continue d’être menacé par de nombreux problèmes, et ce, malgré les progrès scientifiques et technologiques réalisés au cours des dernières décennies. Certains de ces problèmes, comme l’érosion des sols, ne sont pas nouveaux, alors que d’autres, comme les questions touchant la chaîne d’approvisionnement, les graves événements météorologiques et les effets des changements climatiques, évoluent et sont plus imprévisibles.
En tant que pédiatre intéressée par les déterminants sociaux de la santé et les effets de l’insécurité alimentaire, et en tant que l’une des plus récentes membres du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts, ces problèmes me préoccupent fortement.
Le comité participe à une étude à long terme sur la santé des sols au Canada. En se basant sur la première étude du comité sur le sujet dans les années 1980, les sénateurs étudient l’état actuel des sols au pays, les défis d’aujourd’hui et les solutions pour assurer une croissance agricole durable et des sols sains à long terme.
Cela consiste en partie à examiner les innovations en matière de technologie et de techniques agricoles, et à trouver la manière d’amener les producteurs agricoles à adopter ces pratiques. Les terres agricoles sont une ressource limitée au Canada : seulement 7 % du territoire du pays est propice à l’agriculture. Il est donc primordial que nous préservions les sols sains dont nous disposons selon des méthodes éprouvées et fondées sur la science.
Selon un rapport publié en 2016 par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), la qualité et l’état des sols se sont améliorés entre 1981 et 2011 dans l’ensemble du pays grâce à de meilleures pratiques de gestion des terres et des pratiques agricoles plus durables.
On trouve parmi ces pratiques des techniques de culture qui perturbent le moins possible les sols, comme la culture sans travail du sol et le semis direct, l’utilisation de couverture végétale permanente (ou « cultures de couverture ») et la plantation ou le maintien de brise-vent, une barrière d’arbres ou d’autres végétaux qui limitent l’érosion des sols par le vent.
On met davantage l’accent sur l’adoption de techniques d’agriculture régénératrice, souvent appelées pratiques de gestion bénéfique (PGB). AAC les décrit comme des pratiques agricoles fondées sur la science qui limitent ou préviennent les risques environnementaux, tout en assurant la durabilité à long terme de la terre et la viabilité économique du producteur.
Aujourd’hui, nous savons ce qui fonctionne le mieux, mais ce n’est pas suffisant, et le gouvernement le sait. Le Plan stratégique pour la science d’AAC reconnait qu’à « l’heure actuelle, il n’existe aucune voie claire vers la carboneutralité pour l’agriculture qui ne compromette pas la production alimentaire pour le Canada […] ainsi que la viabilité à long terme du secteur agricole canadien ».
Selon le plan, une « importante mobilisation de la recherche sera nécessaire pour mettre pleinement à contribution la vaste capacité scientifique d’AAC […] afin de découvrir de nouvelles pratiques et technologies […] ».
Toutefois, les connaissances et les enseignements acquis au cours des quatre dernières décennies, tout comme nos futures innovations, ne serviront à rien si nous ne parvenons pas à habiliter et à soutenir les personnes qui peuvent les mettre en pratique.
Le Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts a appris que le transfert de connaissances aux producteurs agricoles qui ont besoin de ces informations reste difficile. L’élaboration de l’Initiative de laboratoires vivants par le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire est prometteuse, mais elle doit être développée rapidement et équitablement.
Nous devrions aussi nous inspirer des scientifiques et des gardiens du savoir autochtones et apprendre d’eux. La durabilité et la gestion de la Terre mère sont au cœur des pratiques agricoles et des croyances culturelles autochtones.
Fournir des incitatifs financiers aux producteurs agricoles est une autre pièce maîtresse du casse-tête. Le comité a entendu des témoignages de jeunes producteurs agricoles, de producteurs agricoles de taille moyenne et de producteurs agricoles autochtones qui n’ont pu accéder au financement et aux ressources consacrés à l’adoption de pratiques de gestion bénéfique, qui représentent souvent un investissement coûteux. Nous devons faire en sorte que ces pratiques soient plus logiques sur le plan économique que leurs équivalents moins durables, et que les programmes qui en font la promotion demeurent adaptables et offrent le soutien nécessaire.
Il y a encore beaucoup à faire, mais il ne fait aucun doute qu’investir dans l’innovation agricole et qu’adopter des pratiques agricoles durables et éprouvées sont essentiel pour la prospérité de l’industrie agricole, mais aussi pour préserver notre santé et celle de nos sols à long terme.
La sénatrice Sharon Burey représente l’Ontario au Sénat. Elle est membre du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts.
Cet article a été publié le 20 mars 2023 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).
Un sol sain constitue le fondement de l’industrie agricole canadienne, mais ses effets ne se limitent pas à la production d’aliments de base. La santé des sols joue sur notre capacité à accéder à de la nourriture, sur la qualité de l’air que nous respirons et des aliments et de l’eau que nous consommons, et sur notre régime alimentaire et notre nutrition.
Pour toutes ces raisons, la santé des sols et celle des humains ne font qu’un.
Mais cet élément vital, et le secteur agricole dans son ensemble, continue d’être menacé par de nombreux problèmes, et ce, malgré les progrès scientifiques et technologiques réalisés au cours des dernières décennies. Certains de ces problèmes, comme l’érosion des sols, ne sont pas nouveaux, alors que d’autres, comme les questions touchant la chaîne d’approvisionnement, les graves événements météorologiques et les effets des changements climatiques, évoluent et sont plus imprévisibles.
En tant que pédiatre intéressée par les déterminants sociaux de la santé et les effets de l’insécurité alimentaire, et en tant que l’une des plus récentes membres du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts, ces problèmes me préoccupent fortement.
Le comité participe à une étude à long terme sur la santé des sols au Canada. En se basant sur la première étude du comité sur le sujet dans les années 1980, les sénateurs étudient l’état actuel des sols au pays, les défis d’aujourd’hui et les solutions pour assurer une croissance agricole durable et des sols sains à long terme.
Cela consiste en partie à examiner les innovations en matière de technologie et de techniques agricoles, et à trouver la manière d’amener les producteurs agricoles à adopter ces pratiques. Les terres agricoles sont une ressource limitée au Canada : seulement 7 % du territoire du pays est propice à l’agriculture. Il est donc primordial que nous préservions les sols sains dont nous disposons selon des méthodes éprouvées et fondées sur la science.
Selon un rapport publié en 2016 par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), la qualité et l’état des sols se sont améliorés entre 1981 et 2011 dans l’ensemble du pays grâce à de meilleures pratiques de gestion des terres et des pratiques agricoles plus durables.
On trouve parmi ces pratiques des techniques de culture qui perturbent le moins possible les sols, comme la culture sans travail du sol et le semis direct, l’utilisation de couverture végétale permanente (ou « cultures de couverture ») et la plantation ou le maintien de brise-vent, une barrière d’arbres ou d’autres végétaux qui limitent l’érosion des sols par le vent.
On met davantage l’accent sur l’adoption de techniques d’agriculture régénératrice, souvent appelées pratiques de gestion bénéfique (PGB). AAC les décrit comme des pratiques agricoles fondées sur la science qui limitent ou préviennent les risques environnementaux, tout en assurant la durabilité à long terme de la terre et la viabilité économique du producteur.
Aujourd’hui, nous savons ce qui fonctionne le mieux, mais ce n’est pas suffisant, et le gouvernement le sait. Le Plan stratégique pour la science d’AAC reconnait qu’à « l’heure actuelle, il n’existe aucune voie claire vers la carboneutralité pour l’agriculture qui ne compromette pas la production alimentaire pour le Canada […] ainsi que la viabilité à long terme du secteur agricole canadien ».
Selon le plan, une « importante mobilisation de la recherche sera nécessaire pour mettre pleinement à contribution la vaste capacité scientifique d’AAC […] afin de découvrir de nouvelles pratiques et technologies […] ».
Toutefois, les connaissances et les enseignements acquis au cours des quatre dernières décennies, tout comme nos futures innovations, ne serviront à rien si nous ne parvenons pas à habiliter et à soutenir les personnes qui peuvent les mettre en pratique.
Le Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts a appris que le transfert de connaissances aux producteurs agricoles qui ont besoin de ces informations reste difficile. L’élaboration de l’Initiative de laboratoires vivants par le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire est prometteuse, mais elle doit être développée rapidement et équitablement.
Nous devrions aussi nous inspirer des scientifiques et des gardiens du savoir autochtones et apprendre d’eux. La durabilité et la gestion de la Terre mère sont au cœur des pratiques agricoles et des croyances culturelles autochtones.
Fournir des incitatifs financiers aux producteurs agricoles est une autre pièce maîtresse du casse-tête. Le comité a entendu des témoignages de jeunes producteurs agricoles, de producteurs agricoles de taille moyenne et de producteurs agricoles autochtones qui n’ont pu accéder au financement et aux ressources consacrés à l’adoption de pratiques de gestion bénéfique, qui représentent souvent un investissement coûteux. Nous devons faire en sorte que ces pratiques soient plus logiques sur le plan économique que leurs équivalents moins durables, et que les programmes qui en font la promotion demeurent adaptables et offrent le soutien nécessaire.
Il y a encore beaucoup à faire, mais il ne fait aucun doute qu’investir dans l’innovation agricole et qu’adopter des pratiques agricoles durables et éprouvées sont essentiel pour la prospérité de l’industrie agricole, mais aussi pour préserver notre santé et celle de nos sols à long terme.
La sénatrice Sharon Burey représente l’Ontario au Sénat. Elle est membre du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts.
Cet article a été publié le 20 mars 2023 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).