Perspectives — Du 24 au 26 avril 2018
La semaine dernière au Sénat : dons d’organes, cannabis cultivé à la maison, Semaine de la gentillesse et loi sur les agressions sexuelles
Gouvernement
La Semaine nationale de sensibilisation au don d’organes et de tissus a eu lieu du 22 au 28 avril. J’espère que les Canadiens ont pris conscience de la triste réalité selon laquelle trop de gens — soit 250 en moyenne — meurent chaque année alors qu’ils pourraient avoir une nouvelle chance de vivre si d’autres citoyens remplissaient leur carte de don d’organes.
Le fossé entre la demande et l’offre d’organes et de tissus est extrême : 90 % des Canadiens appuient le don d’organes et de tissus, mais seulement 20 % d’entre eux ont rempli leur carte de donneur.
L’avenir des 4 500 Canadiens qui attendent un organe qui leur sauvera la vie pourrait être prometteur si leurs concitoyens remplissaient leur carte. La tragédie de la mort d’une personne peut redonner espoir à huit autres personnes qui peuvent bénéficier d’un seul donneur.
Le Canada est loin derrière les autres pays du G7 en ce qui concerne les dons d’organes. Alors que certains pays ont un système de don d’organes avec option de retrait qui présuppose que tous les citoyens sont des donneurs potentiels, le Canada applique un système provincial avec option de participation, si bien qu’il faut que chacun s’inscrive et dise aux membres de sa famille et à ses amis qu’il veut faire don de ses organes.
Comme source d’inspiration, il suffit de penser à Logan Boulet, un joueur des Broncos de Humboldt qui est mort avec 15 autres personnes dans le récent accident d’autobus dévastateur. Logan a donné une seconde chance à six personnes en faisant don de ses organes. Son exemple en a inspiré d’autres. Les registres provinciaux de dons d’organes ont connu un regain spectaculaire quand les Canadiens ont pris conscience que même après la mort, ils peuvent encore donner.
Poursuivons sur notre lancée. Cliquez ici pour savoir comment vous inscrire comme donneur : https://organtissuedonation.ca/fr.
Opposition
Le Québec s’attend à être traité avec respect selon Jean-Marc Fournier, le ministre québécois responsable des Relations canadiennes, qui témoignait devant le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles le 25 avril dernier. Le comité termine actuellement l’étude du projet de loi C-45, Loi sur le cannabis. Autrement dit, le gouvernement fédéral devrait AGIR, mettre fin à la confrontation et écouter les préoccupations des provinces au sujet de cet important changement dans la société, ce qui n’est pas le cas avec l’actuel projet de loi.
La ministre fédérale de la Justice a commenté la décision du Québec d’interdire la culture à domicile du cannabis en affirmant qu’il est de la prérogative de chacun de contester une loi provinciale.
Le ministre Fournier a déclaré devant les sénateurs que la Loi sur le cannabis dépasse la compétence fédérale, affirmant que le projet de loi C-45 était inconstitutionnel et que, dans certains cas, les Canadiens devront s’adresser aux tribunaux pour obtenir les réponses dont ils ont besoin.
Le ministre Fournier a préconisé que la marijuana légale ne devrait être produite que par des producteurs titulaires d’un permis. Le Québec a le pouvoir d’interdire la culture à domicile et, ce faisant, il contribuera à endiguer la circulation du cannabis illicite et à restreindre l’accès aux jeunes. Les règles actuelles proposées dans le projet de loi C-45 obligeront les organismes de sécurité publique et de santé publique à consacrer beaucoup de ressources à l’application de la loi.
Après des semaines de témoignages devant les comités sénatoriaux, il est clair que les préoccupations relatives à la marijuana cultivée à domicile sont complexes. Notre caucus continuera de se pencher sur le dossier et de prendre des mesures pour donner suite aux préoccupations soulevées par ce projet de loi.
Libéraux au Sénat
J’ai pris la parole cette semaine dans le cadre de la deuxième lecture de mon projet de loi d’intérêt public au Sénat instituant la Semaine de la gentillesse, qui aura lieu chaque année la troisième semaine de février.
La gentillesse se définit comme la qualité d’être amical, généreux et prévenant. Nous savons que la gentillesse a des effets bénéfiques sur la santé, tant sur notre bien‑être physique que mental, et qu’elle a de nombreuses répercussions sociales positives. Je crois que la tenue chaque année d’une Semaine de la gentillesse favorisera l’éclosion d’une culture de la gentillesse qui profitera aux Canadiens d’un bout à l’autre du pays.
Il existe déjà des campagnes de gentillesse dans certaines communautés. L’une des histoires qui m’a le plus touché est celle de Rebecca Schofield. Après avoir reçu un diagnostic de cancer du cerveau en phase terminale, Rebecca a choisi de passer les mois qui lui restaient à laisser un héritage de gentillesse en menant sa propre campagne #BeccaToldMeTo. Malheureusement, Becca est décédée le mois dernier, mais le souvenir qu’elle nous laisse durera très longtemps. La Semaine nationale de la gentillesse peut nous rappeler d’être gentils, compatissants et généreux les uns envers les autres, tout comme elle voulait que nous le soyons.
J’espère que le fait de tenir une Semaine de la gentillesse au Canada encouragera plus de gens à participer et à donner du temps dans leur communauté, ne serait‑ce que pour faire sourire nos pairs. Dans notre monde actuel, caractérisé par l’incertitude et parfois même l’accablement, où règnent l’intimidation et le harcèlement, l’isolement et l’exclusion, il est plus important que jamais de se rappeler les uns les autres de traiter nos semblables avec amour et gentillesse.
Groupe des sénateurs indépendants
La semaine dernière, en plus de ma participation au débat sur le projet de loi C-51, — projet de loi proposé pour préciser et renforcer la loi sur les agressions sexuelles, pour abroger ou modifier les dispositions du Code criminel qui sont inconstitutionnelles, désuètes, redondantes ou qui présentent des risques évitables en vertu de la Charte, et pour exiger que la ministre de la Justice dépose au Parlement, pour chaque nouveau projet de loi du gouvernement, un énoncé relatif à ses effets potentiels sur les droits et libertés garantis par la Charte — j’ai donné suite à certains engagements que j’avais pris envers des étudiants en janvier dernier dans le cadre de ma visite à l’école secondaire Dennis Franklin Cromarty, à Thunder Bay.
Au cours de la période des questions de mardi, j’ai posé des questions à l’honorable Jane Philpott, ministre des Services aux Autochtones, sur les progrès réalisés par le gouvernement dans la mise en œuvre des recommandations du jury énoncées au terme de l’enquête de 2016 sur le décès de sept jeunes des Premières Nations, qui étudiaient dans cette école. Des élèves d’à peine 14 ans doivent quitter leur foyer et leur famille et parcourir des centaines de kilomètres, s’ils veulent terminer leurs études secondaires, pour s’établir dans une communauté où sévit le racisme.
L’inaccessibilité de l’éducation pour les jeunes Autochtones est l’héritage continu de politiques discriminatoires qui ont déjà été ouvertement appuyées par le gouvernement du Canada et les parlementaires. Les rencontres avec les étudiants et les discussions sur les travaux du Sénat ont mis en évidence notre rôle et nos responsabilités, à titre de sénateurs, d’établir des normes, pour nous‑mêmes et pour nos travaux, qui résistent et réparent notre passé colonial raciste. J’ai hâte de poursuivre mon travail auprès des étudiants de cet établissement et de me joindre à mes collègues pour accueillir leurs représentants au Sénat lors de leur visite jeudi prochain.