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Perspectives — Du 26-28 février 2019

La semaine dernière au Sénat : conversations avec le Congrès du travail du Canada, étude d’un projet de loi clé, et le souvenir d’un ancien collègue.


Le gouvernement

La semaine dernière, le Congrès du travail du Canada (CTC), voix nationale du mouvement syndical au pays avec plus de 3,3 millions de membres, a tenu une importante campagne de lobby sur la Colline auprès de plus d’une centaine de députés et sénateurs.

Lors de ma rencontre, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec des représentants du Québec et des maritimes. Ceux-ci ont présenté deux revendications majeures : la création d’un régime d’assurance-médicaments pour tous, ainsi qu‘une meilleure protection pour les travailleurs lorsque les entreprises privées se restructurent ou font faillite.

En ce qui concerne un régime d’assurance-médicaments, le CTC demande la création d’un régime universel applicable à tous, peu importe le revenu, l’âge ou le lieu de résidence. Derrière cette demande se trouvent non seulement les principes d’universalité et d’accessibilité, mais aussi d’intégralité, c’est-à-dire l’élaboration d’une liste nationale des médicaments pour assurer un meilleur choix et un meilleur rapport qualité-prix pour les contribuables. Selon les revendications, ce régime serait administré et mis en œuvre par le secteur public.

Pour ce qui est de la protection des régimes de retraite, le CTC souhaite la modification des lois sur la faillite afin que les travailleurs et les retraités ne se retrouvent plus au bas de la liste des créanciers en cas de faillites. Ils demandent aussi la collaboration du gouvernement fédéral avec les provinces et territoires pour mettre en place un régime pancanadien d’assurance sur les pensions.

Ces dossiers posent sans doute des questions constitutionnelles liées aux compétences provinciales et fédérales. Néanmoins, elles méritent que le Sénat se penche sur ces problématiques. En tant qu’économiste du marché du travail, je suis sensible à ces causes et je crois que le Sénat, via ses comités, peut jouer un rôle important en étudiant ces questions, au bénéfice de tous les Canadiens.


Opposition

Le scandale en cours concernant une entrave à la justice alléguée dans l’affaire SNC-Lavalin continue de retenir l’attention partout au Canada, et le Sénat n’y fait pas exception. Le Sénat a débattu encore cette semaine du rôle qu’il doit jouer pour aller au fond de cette grave affaire.

Les sénateurs ont poursuivi leurs audiences sur le projet de loi C-69 cette semaine, et ont entendu les préoccupations grandissantes de gouvernements provinciaux.

Nous avons entendu des représentants du gouvernement de l’Alberta, de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Saskatchewan nous faire part de leurs préoccupations concernant les répercussions potentielles de ce projet de loi sur les Canadiens qui dépendent de l’exploitation des ressources pour gagner leur vie.

La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a dit aux sénateurs que le projet de loi C-69 « ne permet pas de bâtir un pays » et qu’il doit être réécrit.

J’aimerais remercier au nom de tous les Canadiens les représentants des gouvernements provinciaux qui ont proposé des améliorations concrètes au projet de loi. Je leur promets que les sénateurs de l’opposition continueront de défendre leurs préoccupations.

Nous voulons tous un projet de loi qui contient des protections environnementales sensées, mais il n’est dans l’intérêt de personne d’adopter un projet de loi qui s’attaque à notre secteur des ressources.

Il s’agit d’un sujet assez important pour mériter que le comité tienne des audiences à travers le pays afin d’entendre de vive voix les personnes qui seront touchées par les changements proposés. J’ai bien hâte que le calendrier des audiences du Comité de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles soit finalisé et que nous puissions entendre l’opinion des Canadiens à l’extérieur d’Ottawa.


Sénateurs libéraux indépendants

La semaine dernière, j’ai rendu hommage à notre ami et ancien collègue sénateur, l’honorable Pierre de Bané. Son décès le 9 janvier dernier constitue une perte pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. Pendant 45 ans, il a été au service de la société canadienne et il n’a jamais hésité à dire le fond de sa pensée.

Arrivé comme réfugié au Canada, il a toujours fait preuve d’optimisme à l’égard de l’avenir de son pays d’adoption et de ses concitoyens. Il répétait souvent que, n’étant pas né ici, il était reconnaissant au Canada de l’avoir accueilli. Cette profonde gratitude est à l’origine d’un sentiment sincère d’obligation envers ses concitoyens canadiens.

Il est devenu le premier député fédéral d’origine arabe en 1968, lorsqu’il a été élu dans la circonscription de Matane, au Québec. Pendant les semaines de relâche parlementaire, durant son premier mandat, il attachait une roulotte à sa voiture et parcourait sa circonscription, visitant chaque village pour écouter ses électeurs. Il a été récompensé pour son travail acharné : il a en effet été réélu lors de quatre élections subséquentes.

Il a été nommé au Sénat en 1984. Il a poursuivi son travail avec la même rigueur qui l’avait si bien servi dans l’autre endroit. Au cours des trois décennies qui ont suivi, il est resté fidèle à ses convictions et n’a jamais abandonné son approche fondée sur le respect de ses principes en matière de service public.

Pierre travaillait sans relâche, respectait les différences culturelles et célébrait les réalisations de tous ceux et celles qu’il rencontrait. Il était l’ami de tous, car il croyait fermement que chaque humain possède une dignité intrinsèque. Pour toutes ces raisons, nous ne l’oublierons jamais.

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