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Un sujet glissant - déclin de la position concurrentielle du Canada : Sénateur Doug Black

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Les priorités commerciales protectionnistes des États-Unis, jumelées à un gouvernement canadien qui a une attitude ambivalente à l’égard des entreprises, créent une situation qui me préoccupe de plus en plus, à l’instar de nombreux Canadiens. Les investissements directs étrangers au Canada stagnent. Les investissements des entreprises canadiennes sont de plus en plus dirigés vers le Sud. Si nous ne faisons pas rapidement demi-tour, le Canada risque de subir un ralentissement économique : nos recettes fiscales dégringoleront, nos revenus diminueront et notre PIB chutera.

Il n’y a aucun doute que la position commerciale agressive adoptée par les États-Unis crée une grande incertitude pour l’économie canadienne.

L’ALENA est loin d’être une question réglée.

Récemment, la dernière tactique du président Trump, soit l’imposition de tarifs très importants sur les produits en acier et en aluminium qui entrent aux États-Unis, a accru le risque pour notre économie.

Et puis il y a eu les baisses d’impôt. En décembre 2017, le Congrès américain a adopté des réformes radicales à son système de taxation, ce qui a entraîné une baisse considérable des taux d’imposition, tant pour les particuliers que pour les entreprises. D’autres changements ont incité les sociétés américaines à réinvestir aux États-Unis les profits engendrés à l’étranger, en plus de faciliter la radiation des dépenses pour les entreprises qui achètent du nouvel équipement.  

Bref, la stratégie « l’Amérique d’abord » attire les investissements aux États-Unis comme un aimant. Les pertes sont déjà perceptibles au Canada.

L’investissement direct au Canada a chuté de 26 % en 2017 selon Statistique Canada. L’achat d’entreprises canadiennes par des étrangers est devenu négatif pour la première fois en dix ans, ce qui signifie que les entreprises étrangères ont vendu plus d’entreprises canadiennes qu’elles n’en ont achetées — un mauvais signe pour ce qui est de la manière dont les autres voient le potentiel de croissance du Canada pour les années à venir.

Malheureusement, ni le gouvernement fédéral ni les gouvernements provinciaux ne semblent suivre ce dossier de près, et nos perspectives en matière d’échanges commerciaux et de création d’emplois semblent aller de mal en pis.

En fait, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ne font qu’ajouter des difficultés supplémentaires. Aucun changement en ce qui concerne l’impôt sur le revenu personnel ou d’entreprise. Ajout de taxes sur le carbone. Réglementation accrue. Augmentation du salaire minimum. 

Essentiellement, on a l’impression que le Canada se tourne de plus en plus vers les taxes et les restrictions, alors que les États-Unis s’en éloignent.

De plus, l’incapacité chronique du Canada de construire des pipelines et de transporter le pétrole canadien de manière responsable jusqu’aux zones côtières n’aide en rien la situation. À l’échelle internationale, nous nous sommes bâtis une réputation de pays où les projets sont voués à l’échec.

Selon la Banque Scotia, l’incapacité du Canada de vendre son pétrole à d’autres pays que les États‑Unis lui coûte environ 15 milliards de dollars en pertes de revenus chaque année, et ce, en raison du prix réduit auquel le Canada vend le pétrole aux États-Unis. Ces revenus pourraient permettre de financer la construction de 15 nouveaux centres anticancéreux, ou encore 750 écoles… ou encore près de 30 000 kilomètres d’autoroute.

Nous avons atteint un moment décisif. Soit nous reconnaissons que la position concurrentielle du Canada chute rapidement et nous corrigeons cette situation, soit nous acceptons que notre niveau de vie diminuera et que des projets importants pour les Canadiens ne pourront pas aller de l’avant (comme les soins de santé, la réconciliation avec les peuples autochtones et l’amélioration des infrastructures).  Nous n’aurons plus d’argent en poche.

Cet article a été publié le 7 mars 2018 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).


Avis aux lecteurs : L’honorable Doug Black a pris sa retraite du Sénat du Canada en octobre 2021. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

Les priorités commerciales protectionnistes des États-Unis, jumelées à un gouvernement canadien qui a une attitude ambivalente à l’égard des entreprises, créent une situation qui me préoccupe de plus en plus, à l’instar de nombreux Canadiens. Les investissements directs étrangers au Canada stagnent. Les investissements des entreprises canadiennes sont de plus en plus dirigés vers le Sud. Si nous ne faisons pas rapidement demi-tour, le Canada risque de subir un ralentissement économique : nos recettes fiscales dégringoleront, nos revenus diminueront et notre PIB chutera.

Il n’y a aucun doute que la position commerciale agressive adoptée par les États-Unis crée une grande incertitude pour l’économie canadienne.

L’ALENA est loin d’être une question réglée.

Récemment, la dernière tactique du président Trump, soit l’imposition de tarifs très importants sur les produits en acier et en aluminium qui entrent aux États-Unis, a accru le risque pour notre économie.

Et puis il y a eu les baisses d’impôt. En décembre 2017, le Congrès américain a adopté des réformes radicales à son système de taxation, ce qui a entraîné une baisse considérable des taux d’imposition, tant pour les particuliers que pour les entreprises. D’autres changements ont incité les sociétés américaines à réinvestir aux États-Unis les profits engendrés à l’étranger, en plus de faciliter la radiation des dépenses pour les entreprises qui achètent du nouvel équipement.  

Bref, la stratégie « l’Amérique d’abord » attire les investissements aux États-Unis comme un aimant. Les pertes sont déjà perceptibles au Canada.

L’investissement direct au Canada a chuté de 26 % en 2017 selon Statistique Canada. L’achat d’entreprises canadiennes par des étrangers est devenu négatif pour la première fois en dix ans, ce qui signifie que les entreprises étrangères ont vendu plus d’entreprises canadiennes qu’elles n’en ont achetées — un mauvais signe pour ce qui est de la manière dont les autres voient le potentiel de croissance du Canada pour les années à venir.

Malheureusement, ni le gouvernement fédéral ni les gouvernements provinciaux ne semblent suivre ce dossier de près, et nos perspectives en matière d’échanges commerciaux et de création d’emplois semblent aller de mal en pis.

En fait, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ne font qu’ajouter des difficultés supplémentaires. Aucun changement en ce qui concerne l’impôt sur le revenu personnel ou d’entreprise. Ajout de taxes sur le carbone. Réglementation accrue. Augmentation du salaire minimum. 

Essentiellement, on a l’impression que le Canada se tourne de plus en plus vers les taxes et les restrictions, alors que les États-Unis s’en éloignent.

De plus, l’incapacité chronique du Canada de construire des pipelines et de transporter le pétrole canadien de manière responsable jusqu’aux zones côtières n’aide en rien la situation. À l’échelle internationale, nous nous sommes bâtis une réputation de pays où les projets sont voués à l’échec.

Selon la Banque Scotia, l’incapacité du Canada de vendre son pétrole à d’autres pays que les États‑Unis lui coûte environ 15 milliards de dollars en pertes de revenus chaque année, et ce, en raison du prix réduit auquel le Canada vend le pétrole aux États-Unis. Ces revenus pourraient permettre de financer la construction de 15 nouveaux centres anticancéreux, ou encore 750 écoles… ou encore près de 30 000 kilomètres d’autoroute.

Nous avons atteint un moment décisif. Soit nous reconnaissons que la position concurrentielle du Canada chute rapidement et nous corrigeons cette situation, soit nous acceptons que notre niveau de vie diminuera et que des projets importants pour les Canadiens ne pourront pas aller de l’avant (comme les soins de santé, la réconciliation avec les peuples autochtones et l’amélioration des infrastructures).  Nous n’aurons plus d’argent en poche.

Cet article a été publié le 7 mars 2018 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).


Avis aux lecteurs : L’honorable Doug Black a pris sa retraite du Sénat du Canada en octobre 2021. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

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