Rencontre avec la sénatrice Claudette Tardif

Avant de devenir sénatrice, vous avez été professeure à l’Université de l’Alberta. Qu’est-ce qui a motivé votre parcours universitaire ?
J’ai toujours aimé apprendre. J’ai aussi toujours eu un intérêt pour l’enseignement et la recherche, ce qui m’a poussée à obtenir une maîtrise en éducation et un doctorat en administration scolaire. Je voulais notamment travailler auprès de jeunes adultes dans le domaine de l’éducation, et en particulier former de futurs enseignants. J’avais le désir de contribuer au développement d’un corps professoral pour les écoles d’immersion et les écoles francophones.
Sur quel enjeu législatif ou de politique publique travaillez-vous à l’heure actuelle au Sénat ou en comité(s) ?
Je travaille présentement sur une déclaration pour faire avancer le dossier du sentier Transcanadien. Mis sur pied il y a presque 25 ans, ce réseau de sentiers multirécréatifs devrait s’étendre sur 24 000 km et sillonner chaque province et territoire, de l’Atlantique au Pacifique et jusqu’à l’océan Arctique. Il est déjà complété à plus de 80%. J’aimerais donner un coup de pouce aux promoteurs de ce projet pour qu’il soit complété d’ici quelques années.
Sur quels comités sénatoriaux siégez-vous présentement ?
Je suis la présidente du comité permanent sur les Langues officielles. Je siège aussi sur le comité permanent de l’Agriculture et des forêts ainsi que sur le comité spécial sur la Modernisation du Sénat.

Pourquoi un plus grand nombre de Canadiens devrait s’intéresser aux travaux du Sénat ?
Parce que le Sénat fait partie intégrante du système parlementaire canadien. En effet, les Pères fondateurs du Canada voulaient s’assurer qu’il y ait une deuxième chambre législative – complémentaire à la première – pour faire une seconde analyse moins partisane des travaux législatifs de la Chambre des Communes.
Depuis ses débuts, le Sénat assure aussi une meilleure représentation des différentes régions et groupes minoritaires du pays. Pour ma part, je représente, entre autres, la francophonie de l’ouest.
Le Sénat a aussi un rôle d’investigation important à jouer sur une panoplie d’enjeux sociaux et économiques, notamment lors des travaux en comité. J’ai participé, dernièrement, à des études aussi diverses que la santé des abeilles et le bilinguisme des jeunes Canadiens. Les rapports qui en découlent sont souvent cités à travers le monde, notamment en raison de leur qualité.
Comment avez-vous réussi à conserver votre français dans une province très majoritairement anglophone comme l’Alberta ?
Ma grand-mère a exercé une influence majeure dans ma vie. En fait, mes grands-parents ont toujours soutenu l’importance de l’éducation et de la langue française en s’affirmant dans des conditions souvent très difficiles. C’est grâce à eux et à mes parents si j’ai appris le français dans des écoles privées et par la suite au Collège Universitaire Saint-Jean de l’Université de l’Alberta – maintenant appelé Campus Saint-Jean – pendant mes deux premières années universitaires. J’ai depuis été très impliquée dans la mise en place du système d’éducation francophone en Alberta – un réseau aujourd’hui très bien établi qui dessert plus de 80 000 Albertains dont la langue maternelle est le français.
Comment voyez-vous votre rôle de sénatrice issue d’une communauté dont la langue officielle est minoritaire ?
Naturellement, je me vois comme une protectrice des droits linguistiques des communautés de langue officielle en situation minoritaire, ce qui est, par ailleurs, une des fonctions historiques et essentielles du Sénat. Mais mon rôle ne s’arrête pas là. Je fais aussi la promotion de la langue française hors Québec et en particulier dans l’ouest. Je l’ai fait, entre autres, auprès de parents anglophones qui s’intéressent à l’immersion en français pour leurs enfants.
Je suis toujours à l’écoute des associations et des organismes francophones et francophiles de ma province et au niveau national (Association canadienne-française de l’Alberta, Canadian Parents for French, Canadian Association of Second Language Teachers). J’assiste d’ailleurs souvent à des évènements organisés par ces groupes et par ma communauté.

En quoi consistent les associations interparlementaires, telles que l’Association interparlementaire Canada-France, dont vous avez assuré la présidence de 2009 à 2016 et en êtes maintenant la vice-présidente ?
L’Association interparlementaire Canada-France offre aux parlementaires canadiens et français un cadre pour échanger des informations et des idées. L’Association vise entre autres à promouvoir la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, social, culturel et parlementaire. C’est donc, dans une certaine mesure, un travail de diplomatie et une occasion de participer au renforcement des relations entre la France et le Canada.
La France, justement, vous a récemment attribué les insignes d’Officier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur. Que représente cet honneur pour vous ?
Le fut tout un honneur et un privilège de recevoir ces insignes de la main de l’ambassadeur de France au Canada alors que j’étais entourée de plusieurs membres de ma famille ainsi que plusieurs collègues et amis. Ces insignes m’ont été attribués en reconnaissance de mon engagement auprès de la francophonie dans les domaines des droits linguistiques et culturels des minorités francophones au Canada et aussi de ma contribution aux domaines de l’éducation secondaire et postsecondaire.

Pouvez-vous me nommer un trésor caché de votre région que les Canadiens gagneraient à découvrir ?
Les Canadiens connaissent l’Alberta surtout pour ses montagnes Rocheuses et les attractions qui s’y trouvent, notamment Banff, le Lac Louise et Jasper. Certains s’y rendent lors du Stampede de Calgary et pour visiter quelques ranchs dans le sud de la province. Ce sont des sites touristiques que je recommande fortement à tous. Ceci étant dit, je crois que Drumheller et les Badlands albertains gagnent à être davantage visités, notamment le parc provincial Dinosaur (en anglais seulement) et le Musée Royal Tyrrell qui s’y rattache. Le parc provincial Dinosaur est en fait un site reconnu par l’UNESCO.
Avis aux lecteurs : L’honorable Claudette Tardif est retraitée du Sénat depuis février 2018. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.
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Rencontre avec la sénatrice Claudette Tardif

Avant de devenir sénatrice, vous avez été professeure à l’Université de l’Alberta. Qu’est-ce qui a motivé votre parcours universitaire ?
J’ai toujours aimé apprendre. J’ai aussi toujours eu un intérêt pour l’enseignement et la recherche, ce qui m’a poussée à obtenir une maîtrise en éducation et un doctorat en administration scolaire. Je voulais notamment travailler auprès de jeunes adultes dans le domaine de l’éducation, et en particulier former de futurs enseignants. J’avais le désir de contribuer au développement d’un corps professoral pour les écoles d’immersion et les écoles francophones.
Sur quel enjeu législatif ou de politique publique travaillez-vous à l’heure actuelle au Sénat ou en comité(s) ?
Je travaille présentement sur une déclaration pour faire avancer le dossier du sentier Transcanadien. Mis sur pied il y a presque 25 ans, ce réseau de sentiers multirécréatifs devrait s’étendre sur 24 000 km et sillonner chaque province et territoire, de l’Atlantique au Pacifique et jusqu’à l’océan Arctique. Il est déjà complété à plus de 80%. J’aimerais donner un coup de pouce aux promoteurs de ce projet pour qu’il soit complété d’ici quelques années.
Sur quels comités sénatoriaux siégez-vous présentement ?
Je suis la présidente du comité permanent sur les Langues officielles. Je siège aussi sur le comité permanent de l’Agriculture et des forêts ainsi que sur le comité spécial sur la Modernisation du Sénat.

Pourquoi un plus grand nombre de Canadiens devrait s’intéresser aux travaux du Sénat ?
Parce que le Sénat fait partie intégrante du système parlementaire canadien. En effet, les Pères fondateurs du Canada voulaient s’assurer qu’il y ait une deuxième chambre législative – complémentaire à la première – pour faire une seconde analyse moins partisane des travaux législatifs de la Chambre des Communes.
Depuis ses débuts, le Sénat assure aussi une meilleure représentation des différentes régions et groupes minoritaires du pays. Pour ma part, je représente, entre autres, la francophonie de l’ouest.
Le Sénat a aussi un rôle d’investigation important à jouer sur une panoplie d’enjeux sociaux et économiques, notamment lors des travaux en comité. J’ai participé, dernièrement, à des études aussi diverses que la santé des abeilles et le bilinguisme des jeunes Canadiens. Les rapports qui en découlent sont souvent cités à travers le monde, notamment en raison de leur qualité.
Comment avez-vous réussi à conserver votre français dans une province très majoritairement anglophone comme l’Alberta ?
Ma grand-mère a exercé une influence majeure dans ma vie. En fait, mes grands-parents ont toujours soutenu l’importance de l’éducation et de la langue française en s’affirmant dans des conditions souvent très difficiles. C’est grâce à eux et à mes parents si j’ai appris le français dans des écoles privées et par la suite au Collège Universitaire Saint-Jean de l’Université de l’Alberta – maintenant appelé Campus Saint-Jean – pendant mes deux premières années universitaires. J’ai depuis été très impliquée dans la mise en place du système d’éducation francophone en Alberta – un réseau aujourd’hui très bien établi qui dessert plus de 80 000 Albertains dont la langue maternelle est le français.
Comment voyez-vous votre rôle de sénatrice issue d’une communauté dont la langue officielle est minoritaire ?
Naturellement, je me vois comme une protectrice des droits linguistiques des communautés de langue officielle en situation minoritaire, ce qui est, par ailleurs, une des fonctions historiques et essentielles du Sénat. Mais mon rôle ne s’arrête pas là. Je fais aussi la promotion de la langue française hors Québec et en particulier dans l’ouest. Je l’ai fait, entre autres, auprès de parents anglophones qui s’intéressent à l’immersion en français pour leurs enfants.
Je suis toujours à l’écoute des associations et des organismes francophones et francophiles de ma province et au niveau national (Association canadienne-française de l’Alberta, Canadian Parents for French, Canadian Association of Second Language Teachers). J’assiste d’ailleurs souvent à des évènements organisés par ces groupes et par ma communauté.

En quoi consistent les associations interparlementaires, telles que l’Association interparlementaire Canada-France, dont vous avez assuré la présidence de 2009 à 2016 et en êtes maintenant la vice-présidente ?
L’Association interparlementaire Canada-France offre aux parlementaires canadiens et français un cadre pour échanger des informations et des idées. L’Association vise entre autres à promouvoir la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, social, culturel et parlementaire. C’est donc, dans une certaine mesure, un travail de diplomatie et une occasion de participer au renforcement des relations entre la France et le Canada.
La France, justement, vous a récemment attribué les insignes d’Officier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur. Que représente cet honneur pour vous ?
Le fut tout un honneur et un privilège de recevoir ces insignes de la main de l’ambassadeur de France au Canada alors que j’étais entourée de plusieurs membres de ma famille ainsi que plusieurs collègues et amis. Ces insignes m’ont été attribués en reconnaissance de mon engagement auprès de la francophonie dans les domaines des droits linguistiques et culturels des minorités francophones au Canada et aussi de ma contribution aux domaines de l’éducation secondaire et postsecondaire.

Pouvez-vous me nommer un trésor caché de votre région que les Canadiens gagneraient à découvrir ?
Les Canadiens connaissent l’Alberta surtout pour ses montagnes Rocheuses et les attractions qui s’y trouvent, notamment Banff, le Lac Louise et Jasper. Certains s’y rendent lors du Stampede de Calgary et pour visiter quelques ranchs dans le sud de la province. Ce sont des sites touristiques que je recommande fortement à tous. Ceci étant dit, je crois que Drumheller et les Badlands albertains gagnent à être davantage visités, notamment le parc provincial Dinosaur (en anglais seulement) et le Musée Royal Tyrrell qui s’y rattache. Le parc provincial Dinosaur est en fait un site reconnu par l’UNESCO.
Avis aux lecteurs : L’honorable Claudette Tardif est retraitée du Sénat depuis février 2018. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.