Rencontre avec la sénatrice Salma Ataullahjan
La sénatrice Salma Ataullahjan est née à Mardan, au Pakistan, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa au nord du pays. Elle est nommée au Sénat à l’été 2010 pour représenter la province de l’Ontario. En tant que première sénatrice canadienne d’origine pakistanaise, elle défend la diversité ethnique au Canada. La sénatrice Ataullahjan est vice-présidente du Comité sénatorial des droits de la personne et siège au Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international ainsi qu’au Comité sénatorial des finances nationales.
Qui vous a transmis le désir et l’intérêt de participer à la vie publique ?
Le fait de grandir dans une famille engagée dans la vie publique a fait en sorte que la politique a toujours fait partie de mon quotidien. Mon père était sénateur au Pakistan et il a été emprisonné pour s’être opposé au coup d’État militaire et à la loi martiale. Comme j’ai été exposée à cette réalité dès mon plus jeune âge, j’ai vite compris l’importance et la nécessité de me mettre au service de ma communauté et de défendre mes croyances.
Selon vous, quel est le plus important enjeu de politique publique auquel le Canada fait face à l’heure actuelle ?
Le Canada est confronté à de nombreux enjeux aujourd’hui, notamment les conséquences du vieillissement de notre population, les difficultés de notre économie dont l’accroissement de la dette personnelle et la hausse du trafic d’êtres humains à l’intérieur de nos frontières. Nous vivons également une crise provoquée par de nombreux enjeux que connaissent nos communautés autochtones.
Pourquoi un plus grand nombre de Canadiens devrait-il s’intéresser aux travaux du Sénat ?
En tant que Chambre haute du Parlement, le Sénat participe activement à toutes les décisions législatives. La qualité des débats et des travaux des comités sénatoriaux est des plus élevée parce que nous sommes en mesure d’étudier les sujets d’actualité sans l’influence d’un parti et d’ainsi poser les vraies questions. Les sénateurs eux‑mêmes sont impressionnants et ils possèdent de vastes connaissances. Leur détermination à œuvrer au sein d’une chambre de second examen objectif est aussi forte aujourd’hui qu’au moment de la création du Sénat.
À quels efforts législatifs ou travaux de comité êtes-vous le plus fier d’avoir participé ?
Je suis fière de mon travail en tant que membre et vice‑présidente du Comité sénatorial des droits de la personne au sein duquel sont abordés des sujets qui me tiennent à cœur, comme les questions qui touchent les femmes, les enfants et les minorités défavorisées.
Après l’effondrement du Rana Plaza (un édifice commercial de huit étages du district textile de Dhaka qui s’est effondré et a tué 2 500 personnes en 2013), j’ai visité le site au Bangladesh et j’y ai vu la dévastation de mes propres yeux. J’étais très émue de me tenir au milieu des ruines, parmi les parents et les familles encore à la recherche de leurs enfants et de leurs proches. Par la suite, j’ai ressenti le besoin de suggérer une étude sur les droits de la personne des travailleurs de l’industrie textile au Bangladesh et sur le rôle d’entreprises canadiennes dans le drame du Rana Plaza.
Je suis aussi particulièrement fière des études que j’ai proposées sur la cyberintimidation et la réinstallation des réfugiés syriens au Canada.
Pouvez-vous me nommer un trésor caché de votre région que les Canadiens gagneraient à découvrir ?
L’une des choses les plus appréciées dans différents secteurs de Toronto est la diversité et la qualité de la cuisine ethnique, qui constitue un véritable testament de notre communauté multiculturelle. C’est particulièrement le cas à Scarborough, où il est possible d’y déguster certains des meilleurs plats ethniques du monde. La liste des restaurants et des mets offerts dans mon quartier est pratiquement infinie.
Un autre élément de Toronto que les Canadiens ne reconnaissent pas toujours est sa beauté naturelle. Les falaises de Scarborough et le parc Bluffers en particulier, sont deux des plus beaux endroits au pays, surtout durant la migration du monarque lorsque le parc se remplit de papillons.
Pouvez-vous me nommer une chanson ou un album qui vous fait toujours sourire? Expliquez pourquoi.
La chanson « Work » de Rihanna et Drake est un de mes plaisirs coupables. Rihanna possède une voix magnifique et Drake est l’un des meilleurs artistes originaires de Toronto. L’ajout de rythmes reggae/dancehall des Caraïbes donne à la chanson une énergie irrésistible.
Quel est le dernier livre ou film que vous avez recommandé à quelqu’un et pourquoi?
Le dernier film que j’ai vu et que je recommande est un film canadien intitulé « Remember » et qui met en vedette l’acteur Christopher Plummer, une légende canadienne. C’est une histoire poignante au jeu superbe et à la finale puissante.
Le dernier livre que j’ai recommandé à quelqu’un était « The Last Mughal » de William Dalrymple. On y est décrit le soulèvement contre l’Empire britannique qui a donné le coup d’envoi à la première guerre d’indépendance. Le soulèvement a porté un dur coup à l’Empire britannique et c’est le dernier roi moghol, Bahadur Shah Zafar, qui en a principalement subi les contrecoups. C’est une lecture importante parce qu’en faisant la découverte de l’emprisonnement de Zafar, du pillage de bibliothèques, de la destruction de Delhi, siège de la culture, et du puissant Empire moghol, nous arrivons à mieux comprendre les forces qui ont façonné et continuent de façonner cette région de nos jours. Comme le dit Dalrymple dans son livre : « Comme nous en sommes témoins de nos jours, rien ne menace davantage les aspects libéraux et modérés de l’islam que l’intrusion et l’interférence agressives de l’Occident en Orient, tout comme rien ne radicalise aussi dramatiquement le musulman ordinaire et ne nourrit autant le pouvoir des extrémistes; les histoires du fondamentalisme islamique et de l’impérialisme occidental se sont, après tout, souvent côtoyées de façon étroite et dangereuse. » [traduction]
Quelle équipe de sport (professionnelle ou amateur) appuyez-vous ?
Puisque je suis une sénatrice originaire de Toronto, j’appuie évidemment les Blue Jays (en anglais seulement). Je me souviens d’avoir regardé les séries mondiales au début des années 1990 avec mon frère qui vivait à Boston et préférait les Red Sox (en anglais seulement). Même son fils ne pouvait s’empêcher d’applaudir les Jays ! Les Jays donnaient à cette époque, et encore aujourd’hui, tellement de raisons aux Canadiens d’être fiers.
Pourquoi êtes-vous fière d’être Canadienne ?
Chaque jour, des petites et des grandes choses me rappellent à quel point je suis fière d’être Canadienne. Il n’existe aucun autre endroit au monde comme notre pays. Lorsque je suis à l’étranger ou que je discute avec des membres de ma famille qui vivent dans d’autres parties de l’Occident, je me rappelle constamment que le Canada défend les droits de la personne et sert de modèle de société inclusive et accueillante à bien d’autres nations.
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La sénatrice Salma Ataullahjan est née à Mardan, au Pakistan, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa au nord du pays. Elle est nommée au Sénat à l’été 2010 pour représenter la province de l’Ontario. En tant que première sénatrice canadienne d’origine pakistanaise, elle défend la diversité ethnique au Canada. La sénatrice Ataullahjan est vice-présidente du Comité sénatorial des droits de la personne et siège au Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international ainsi qu’au Comité sénatorial des finances nationales.
Qui vous a transmis le désir et l’intérêt de participer à la vie publique ?
Le fait de grandir dans une famille engagée dans la vie publique a fait en sorte que la politique a toujours fait partie de mon quotidien. Mon père était sénateur au Pakistan et il a été emprisonné pour s’être opposé au coup d’État militaire et à la loi martiale. Comme j’ai été exposée à cette réalité dès mon plus jeune âge, j’ai vite compris l’importance et la nécessité de me mettre au service de ma communauté et de défendre mes croyances.
Selon vous, quel est le plus important enjeu de politique publique auquel le Canada fait face à l’heure actuelle ?
Le Canada est confronté à de nombreux enjeux aujourd’hui, notamment les conséquences du vieillissement de notre population, les difficultés de notre économie dont l’accroissement de la dette personnelle et la hausse du trafic d’êtres humains à l’intérieur de nos frontières. Nous vivons également une crise provoquée par de nombreux enjeux que connaissent nos communautés autochtones.
Pourquoi un plus grand nombre de Canadiens devrait-il s’intéresser aux travaux du Sénat ?
En tant que Chambre haute du Parlement, le Sénat participe activement à toutes les décisions législatives. La qualité des débats et des travaux des comités sénatoriaux est des plus élevée parce que nous sommes en mesure d’étudier les sujets d’actualité sans l’influence d’un parti et d’ainsi poser les vraies questions. Les sénateurs eux‑mêmes sont impressionnants et ils possèdent de vastes connaissances. Leur détermination à œuvrer au sein d’une chambre de second examen objectif est aussi forte aujourd’hui qu’au moment de la création du Sénat.
À quels efforts législatifs ou travaux de comité êtes-vous le plus fier d’avoir participé ?
Je suis fière de mon travail en tant que membre et vice‑présidente du Comité sénatorial des droits de la personne au sein duquel sont abordés des sujets qui me tiennent à cœur, comme les questions qui touchent les femmes, les enfants et les minorités défavorisées.
Après l’effondrement du Rana Plaza (un édifice commercial de huit étages du district textile de Dhaka qui s’est effondré et a tué 2 500 personnes en 2013), j’ai visité le site au Bangladesh et j’y ai vu la dévastation de mes propres yeux. J’étais très émue de me tenir au milieu des ruines, parmi les parents et les familles encore à la recherche de leurs enfants et de leurs proches. Par la suite, j’ai ressenti le besoin de suggérer une étude sur les droits de la personne des travailleurs de l’industrie textile au Bangladesh et sur le rôle d’entreprises canadiennes dans le drame du Rana Plaza.
Je suis aussi particulièrement fière des études que j’ai proposées sur la cyberintimidation et la réinstallation des réfugiés syriens au Canada.
Pouvez-vous me nommer un trésor caché de votre région que les Canadiens gagneraient à découvrir ?
L’une des choses les plus appréciées dans différents secteurs de Toronto est la diversité et la qualité de la cuisine ethnique, qui constitue un véritable testament de notre communauté multiculturelle. C’est particulièrement le cas à Scarborough, où il est possible d’y déguster certains des meilleurs plats ethniques du monde. La liste des restaurants et des mets offerts dans mon quartier est pratiquement infinie.
Un autre élément de Toronto que les Canadiens ne reconnaissent pas toujours est sa beauté naturelle. Les falaises de Scarborough et le parc Bluffers en particulier, sont deux des plus beaux endroits au pays, surtout durant la migration du monarque lorsque le parc se remplit de papillons.
Pouvez-vous me nommer une chanson ou un album qui vous fait toujours sourire? Expliquez pourquoi.
La chanson « Work » de Rihanna et Drake est un de mes plaisirs coupables. Rihanna possède une voix magnifique et Drake est l’un des meilleurs artistes originaires de Toronto. L’ajout de rythmes reggae/dancehall des Caraïbes donne à la chanson une énergie irrésistible.
Quel est le dernier livre ou film que vous avez recommandé à quelqu’un et pourquoi?
Le dernier film que j’ai vu et que je recommande est un film canadien intitulé « Remember » et qui met en vedette l’acteur Christopher Plummer, une légende canadienne. C’est une histoire poignante au jeu superbe et à la finale puissante.
Le dernier livre que j’ai recommandé à quelqu’un était « The Last Mughal » de William Dalrymple. On y est décrit le soulèvement contre l’Empire britannique qui a donné le coup d’envoi à la première guerre d’indépendance. Le soulèvement a porté un dur coup à l’Empire britannique et c’est le dernier roi moghol, Bahadur Shah Zafar, qui en a principalement subi les contrecoups. C’est une lecture importante parce qu’en faisant la découverte de l’emprisonnement de Zafar, du pillage de bibliothèques, de la destruction de Delhi, siège de la culture, et du puissant Empire moghol, nous arrivons à mieux comprendre les forces qui ont façonné et continuent de façonner cette région de nos jours. Comme le dit Dalrymple dans son livre : « Comme nous en sommes témoins de nos jours, rien ne menace davantage les aspects libéraux et modérés de l’islam que l’intrusion et l’interférence agressives de l’Occident en Orient, tout comme rien ne radicalise aussi dramatiquement le musulman ordinaire et ne nourrit autant le pouvoir des extrémistes; les histoires du fondamentalisme islamique et de l’impérialisme occidental se sont, après tout, souvent côtoyées de façon étroite et dangereuse. » [traduction]
Quelle équipe de sport (professionnelle ou amateur) appuyez-vous ?
Puisque je suis une sénatrice originaire de Toronto, j’appuie évidemment les Blue Jays (en anglais seulement). Je me souviens d’avoir regardé les séries mondiales au début des années 1990 avec mon frère qui vivait à Boston et préférait les Red Sox (en anglais seulement). Même son fils ne pouvait s’empêcher d’applaudir les Jays ! Les Jays donnaient à cette époque, et encore aujourd’hui, tellement de raisons aux Canadiens d’être fiers.
Pourquoi êtes-vous fière d’être Canadienne ?
Chaque jour, des petites et des grandes choses me rappellent à quel point je suis fière d’être Canadienne. Il n’existe aucun autre endroit au monde comme notre pays. Lorsque je suis à l’étranger ou que je discute avec des membres de ma famille qui vivent dans d’autres parties de l’Occident, je me rappelle constamment que le Canada défend les droits de la personne et sert de modèle de société inclusive et accueillante à bien d’autres nations.