Aller au contenu
SOCI - Comité permanent

Affaires sociales, sciences et technologie

 

La santé des Canadiens – Le rôle du gouvernement fédéral

Rapport final

Volume six : Recommandations en vue d'une réforme


PARTIE VI: 
PROMOTION DE LA SANTÉ ET PRÉVENTION DE LA MALADIE


CHAPITRE TREIZE

une politique publique « pro-santé » –  la santé au-delà des soins de santé 

Comme l’a souligné le Comité dans le volume un de son étude, il est clair que le système de soins de santé joue un rôle important dans la santé des Canadiens. Des services aussi divers que la vaccination des enfants, les médicaments pour soigner l’hypertension artérielle ou l’asthme de même que la chirurgie cardiaque sont autant d’éléments qui contribuent à la santé et au mieux-être de la population. En fait, selon les estimations de l’Institut canadien de recherches avancées, la santé de la population repose dans une proportion de 25 % sur les soins de santé (graphique 13.1)[1]. De toute évidence, il est important que le secteur de la santé soit financièrement viable et cherche continuellement à offrir des services de haute qualité en temps opportun. Bon nombre des recommandations formulées par le Comité dans le présent rapport sont destinées précisément à réaliser la viabilité, l’opportunité, la qualité et l’efficience de la prestation des soins de santé, et ce, dans le but d’améliorer la santé et le mieux-être des Canadiens.

Par ailleurs, la santé des Canadiens est déterminée dans une proportion de 75 % par une multiplicité de facteurs indépendants du système de soins de santé. Parmi ces facteurs, qu’on appelle souvent les « déterminants non médicaux de la santé », on trouve le patrimoine biologique et génétique, le revenu et le soutien social, le niveau d’instruction et l’alphabétisation, l’emploi et les conditions de travail, l’environnement physique, l’hygiène, les habitudes de vie et les compétences d’adaptation personnelles, le développement de la petite enfance, le sexe et la culture.

Tout au long de son étude, le Comité s’est fait dire à maintes reprises que, pour maintenir et améliorer la santé des Canadiens, les gouvernements doivent, en plus de maintenir un bon système de soins de santé, élaborer des politiques et des programmes publics qui touchent également les déterminants non médicaux de la santé. Ces politiques et ces programmes englobent un vaste éventail d’activités liées entre elles, allant de la promotion de la santé et du mieux-être à l’adoption de stratégies plus larges relatives à la santé de la population, en passant par la prévention de la maladie et des blessures et la protection de la santé. Tous ces éléments font partie intégrante d’une politique publique « pro-santé ».

·        Promotion de la santé et du mieux-être – Ces activités visent à encourager les Canadiens à jouer un rôle plus actif dans l’amélioration de leur santé, notamment en faisant de l’exercice, en ayant une alimentation saine et en faisant des choix de vie sains.

·        Prévention de la maladie et des blessures – Il s’agit d’activités destinées à réduire la probabilité que les personnes, les familles et les collectivités contractent des maladies particulières ou subissent des blessures. Les activités de prévention ont pour but de réduire les effets non désirés sur la santé en atténuant ou éliminant les facteurs de risque connexes. La vaccination, le dépistage précoce de la maladie, grâce à des programmes de dépistage, et la réduction de l’exposition à des activités potentiellement préjudiciables (utilisation de la ceinture de sécurité en voiture, pose de clôtures autour des piscines, amélioration de la sécurité des routes, etc.) sont autant de mesures de prévention de la maladie et des blessures.

·        Santé publique et protection de la santé – Les activités dans ce domaine visent à protéger la santé des Canadiens contre les menaces connues et nouvelles. Il s’agit, par exemple, de la surveillance et de la lutte contre les flambées de cas de maladies et les tendances de la maladie (maladies infectieuses et chroniques), la surveillance de la sûreté et de l’efficacité de divers produits (notamment les aliments, les médicaments et les appareils médicaux) ainsi que l’évaluation de l’hygiène du milieu.

·        Stratégies relatives à la santé de la population – On trouve dans cette catégorie un large éventail de politiques et de programmes gouvernementaux qui peuvent influer sur la redistribution du revenu, l’accès à l’éducation, le logement, la qualité de l’eau, la sécurité au travail, etc., autant de déterminants importants de la santé de la population.

·        Politique publique « pro-santé » – Il s’agit d’un concept qui englobe la promotion de la santé et du mieux-être, la prévention de la maladie et des blessures, la santé publique et la protection de la santé ainsi que l’amélioration de la santé de la population. Une politique publique pro-santé exige que le gouvernement évalue les répercussions sur la santé des Canadiens de chaque mesure, politique ou programme d’importance. Une politique publique pro-santé nécessite une démarche intersectorielle, c’est-à-dire une démarche mobilisant les divers secteurs qui sont responsables des déterminants de la santé ou qui ont une incidence sur eux.

De plus en plus, les recherches montrent qu’on peut améliorer grandement la santé d’une population en consacrant davantage de ressources humaines et financières à la promotion de la santé, à la prévention de la maladie et à la protection et l’amélioration de la santé. En bout de ligne, cela peut réduire la demande de services de santé ainsi que les pressions exercées sur le système public de soins de santé.

On a toutefois dit au Comité – et il en est d’ailleurs conscient - que les activités liées à la promotion, à la prévention, à la protection et à l’amélioration de la santé de la population sont loin d’égaler les soins de santé en popularité et en visibilité chez le public canadien et, manifestement aussi, chez les décideurs. S’il est clair que, collectivement, les déterminants non médicaux de la santé ont une incidence bien plus grande sur la santé de la population que les soins de santé, il n’en demeure pas moins que les résultats très positifs des activités de promotion, de prévention, de protection et d’amélioration de la santé de la population ne sont généralement perceptibles qu’à long terme, ce qui explique qu’on en parle moins dans les médias. Et comme ils sont peu susceptibles d’attirer l’attention du public, ils sont moins intéressants du point de vue politique.  

Le Comité est d’avis que l’on peut retirer d’énormes avantages de la promotion de la santé et du mieux-être, de la prévention de la maladie et des blessures, de la santé publique, de la protection de la santé et des stratégies touchant la santé de la population, principalement pour ce qui est d’améliorer la santé des Canadiens, mais aussi pour ce qui est des répercussions financières positives à long terme de ces activités sur le système de santé public.

Le gouvernement de Terre-Neuve et du Labrador a récemment élaboré une vision axée sur le mieux-être dans son plan stratégique quinquennal en matière de santé. Le premier objectif en est l’élaboration d’une stratégie relative au bien-être qui repose sur la promotion de la santé, la prévention de la maladie et des blessures, la protection de la santé et le développement de la petite enfance[2]. Le Comité applaudit à cette initiative.

Le Comité se rallie d’emblée à l’opinion des nombreux témoins qui jugent essentiel d’augmenter le financement dans ces domaines pour que le Canada puisse se doter de politiques publiques visant à améliorer la santé et le mieux-être de la population plutôt qu’à uniquement soigner les gens quand ils sont malades. De plus, le Comité croit que le gouvernement fédéral peut et doit faire œuvre de chef de file dans ce domaine.

Dans le présent chapitre, le Comité énonce ses constatations et ses recommandations sur le rôle du gouvernement fédéral dans la promotion de politiques publiques pro-santé. La section 13.1 fournit de l’information sur les tendances de la maladie et des blessures au Canada. La section 13.2 présente des données sur le fardeau économique de la maladie et des blessures. Dans la section 13.3, il est question de la nécessité d’une stratégie nationale de prévention des maladies chroniques. La section 13.4 étudie les préoccupations soulevées relativement à la santé publique, à la protection de la santé et à la promotion de la santé et du bien-être. Dans la section 13.5, nous analysons le cadre plus large des déterminants de la santé et évoquons les avantages de l’adoption d’une politique publique pro-santé au Canada.

 

13.1   Tendances de la maladie[3]

Au cours du XXsiècle, l’application de nouvelles connaissances et de nouvelles technologies dans deux grands secteurs - la santé publique (plus particulièrement la disponibilité d’eau propre et les techniques sanitaires) et les soins de santé – a grandement modifié les tendances de la maladie. Les causes de mortalité se sont déplacées des maladies infectieuses aiguës aux maladies non transmissibles (chroniques) (voir le tableau 13.1).

Les maladies chroniques telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires sont aujourd’hui les deux principales causes de décès et d’invalidité au Canada, les blessures accidentelles constituant la troisième. Cependant, certaines maladies infectieuses qu’on croyait vaincues, comme la tuberculose, refont surface parce que les agents infectieux qui les causent développent une résistance aux antibiotiques. Le transport international rapide des aliments et des personnes contribue également à augmenter les risques de propagation des maladies infectieuses.

TABLEAU 13.1  
PRINCIPALES CAUSES DE MORTALITÉ (NORMALISÉES SELON L’ÂGE)
(taux pour 100 000 personnes)

1921-1925

Maladies cardiovasculaires et rénales

Grippe, bronchite et pneumonie

Maladies de la petite enfance

Tuberculose

Cancer

Gastrite, duodénite, entérite et colite

Accidents

Maladies transmissibles

 

221,9

141,1

111,0

85,1

75,9

72,2

51,5

47,1

Ensemble des causes

1 030,0

1996-1997

Maladies cardiovasculaires (maladies du cœur et ACV)

Cancer

Maladies pulmonaires obstructives chroniques

Blessures non intentionnelles

Pneumonie et grippe

Diabète sucré

Affections héréditaires et dégénératives du système nerveux central

Maladies des artères, des artérioles et des capillaires

 

240,2

184,8

28,4

27,7

22,1

16,7

14,7

14,3

Ensemble des causes

654,4


Source : Susan Crompton, « Cent ans de santé », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, publication no 11—008 au catalogue, no 59, hiver 2000.

 

13.1.1 Maladies infectieuses

Au début des années 20, les maladies du cœur et du rein étaient les principales causes de décès. Venaient ensuite la grippe, la bronchite et la pneumonie, suivies par les maladies de la petite enfance. La tuberculose a fauché plus de vies que le cancer. Les maladies intestinales, comme la gastrite, l’entérite et la colite, ainsi que les maladies transmissibles telles que la diphtérie, la rougeole, la coqueluche et la scarlatine étaient aussi des causes de mortalité courantes.

Les programmes de santé publique et l’utilisation massive de vaccins et d’antibiotiques ont entraîné un bouleversement important des tendances de la maladie : les maladies chroniques ont gagné du terrain au détriment des maladies infectieuses. Toutefois, de nombreuses maladies infectieuses persistent. Le Dr Paul Gully, directeur général du Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses de Santé Canada, a dit au Comité que, depuis 1980 au Canada, le taux de décès attribuables aux maladies infectieuses a augmenté[4]. Il relève sept tendances de maladies infectieuses qui menacent les Canadiens :

·        De nombreuses maladies infectieuses, telles que le sida et l’hépatite C, persistent.

·        On relève de nouvelles menaces de maladie infectieuses, notamment la maladie de la vache folle et le colibacille ainsi que le virus du Nil occidental.

·        Les voyages et les migrations mondiales peuvent faire apparaître rapidement de nouvelles maladies parmi la population.

·        Les changements environnementaux, comme le réchauffement climatique, le déboisement et la contamination de l’eau, peuvent favoriser la propagation des infections.

·        Les modifications du comportement, notamment les pratiques sexuelles à risque et la toxicomanie, peuvent favoriser la propagation du VIH et d’autres maladies infectieuses.

·        La résistance de la population à l’immunisation pourrait causer la réapparition de la polio et de la rougeole, par exemple.

·        La résistance antimicrobienne des agents pathogènes peut réduire l’efficacité des mesures curatives traditionnelles comme les antibiotiques[5].

 

13.1.2 Maladies chroniques

Selon l’Enquête nationale sur la santé de la population effectuée en 1998-1999, plus de la moitié des Canadiens, à savoir 16 millions de personnes, ont déclaré avoir une maladie chronique. Les maladies les plus fréquentes sont les allergies, l’asthme, l’arthrite, les maux de dos et l’hypertension[6].

Les maladies cardiovasculaires constituent la principale cause de mortalité au Canada, représentant 37 % de tous les décès. La mortalité attribuable aux maladies cardiovasculaires est en régression depuis 1970 tant chez les hommes que chez les femmes, quoique moins rapidement chez les femmes. Le cancer sous ses principales  formes est la deuxième cause de mortalité et la principale cause de perte d’années potentielles de vie[7] avant 70 ans (il est à l’origine de plus du tiers de la perte d’années potentielles de vie). Le cancer touche principalement les Canadiens âgés : 70 % des nouveaux cas et 83 % des décès attribuables au cancer surviennent chez les personnes de 60 ans et plus. Les taux de décès attribuables au cancer diminuent lentement chez les hommes depuis 1990, tandis qu’ils sont demeurés relativement stables chez les femmes pendant la même période. Toutefois, les taux de cancer du poumon chez les femmes sont présentement quatre fois plus élevés qu’en 1971.

 

13.1.3 Blessures

En 1995-1996, il y a eu 217 000 admissions à l’hôpital attribuables à des blessures. Les taux d’admission à l’hôpital en raison de blessures étaient de loin les plus élevés chez les personnes de 65 ans et plus. Les chutes demeurent une cause importante de blessure chez les aînés et les enfants de moins de 12 ans. Chez les enfants, en 1996, l’empoisonnement constituait la deuxième cause en importance des admissions à l’hôpital en raison de traumatismes. Chez les adolescents et les adultes de moins de 65 ans, les collisions de véhicules automobiles constituaient la deuxième cause en importance. La grande majorité des blessures sont accidentelles (environ 66 %)[8].

 

13.1.4 Problèmes de santé mentale

L’Enquête nationale sur la santé de la population de 1994-1995 révèle que 29 % des Canadiens connaissent un niveau élevé de stress, 6 % se sentent déprimés, 16 % indiquent que le stress a des effets nuisibles sur leur vie et 9 % ont une déficience cognitive telle que des difficultés à réfléchir et à se souvenir. Selon un rapport rédigé à l’intention du Réseau de consultation sur la santé mentale fédéral, provincial et territorial, environ 3 % des Canadiens souffrent de troubles mentaux graves et chroniques pouvant engendrer des limitations fonctionnelles graves et une mésadaptation sociale et économique, par exemple la maladie affective bipolaire et la schizophrénie. Autrement dit, environ un Canadien de 15 ans et plus sur 35 en est atteint[9].

Le stress et les troubles mentaux qui aboutissent à la maladie mentale peuvent se manifester à différentes périodes de la vie. L’autisme, les problèmes de comportement et le trouble déficitaire d’attention affectent plus communément les enfants. Les troubles de l’alimentation et la schizophrénie apparaissent surtout à l’adolescence. L’âge adulte est la période au cours de laquelle la dépression se manifeste de manière plus évidente. Les personnes âgées sont touchées par la maladie d’Alzheimer et d’autres types de démence, mais la dépression est également fréquente chez elles.

En raison de l’importance de la maladie mentale chez les Canadiens, le Comité tiendra des audiences spéciales et produira un rapport distinct dans lequel il présentera ses constatations et ses recommandations au gouvernement fédéral.

 

13.2   Fardeau économique de la maladie

Les seules estimations dont nous disposons sur le fardeau économique de la maladie et des blessures au Canada ont été publiées en 1997 par Santé Canada et portent sur l’année 1993. Cette année-là, on estimait à 156,9 milliards de dollars le coût total de la maladie et des blessures, soit 22 % du PIB. Les coûts directs (soins hospitaliers, services dispensés par les médecins et recherches sur la santé, etc.) s’élevaient à 71,7 milliards de dollars et les coûts indirects (perte de productivité, etc.), à 85,1 milliards de dollars.

Comme le montre le tableau 13.2, les catégories diagnostiques affichant les coûts totaux les plus élevés étaient les maladies cardiovasculaires (19,7 milliards de dollars - 15,3 % des coûts totaux), les maladies musculo-squelettiques (17,8 milliards - 13,8 %), les blessures (14,3 milliards - 11,1 %), le cancer (13,1 milliards - 10,1 %), les maladies respiratoires (12,2 milliards - 9,4 %), les maladies du système nerveux (9,6 milliards - 7,4 %) et les troubles mentaux (7,8 milliards – 6 %). Les maladies infectieuses représentaient 2,0 % du fardeau économique total de la maladie (2,6 milliards de dollars).

TABLEAU 13.2  
FARDEAU ÉCONOMIQUE DE LA MALADIE PAR CATÉGORIE DIAGNOSTIQUE, 1993  
(en millions de dollars)

 

COÛTS DIRECTS1

COÛTS INDIRECTS

COÛT TOTAL

 

%

Coût

%

Coût

%

Coût

Mal. infectieuses/parasit.

Cancer

Mal. endocriniennes/conn.

Maladies sanguines

Troubles mentaux

 

Syst. nerveux/org. des sens

Affect. cardiovasculaires

Affect. respiratoires

Appareil digestif

Aff. génito-urinaires

 

Grossesse

Aff. cutanées/connexes

Aff. musculo-squelettiques

Anomalies congénitales

Affections périnatales

 

Affections mal définies

Blessures

Soins aux bien-portants

Autres

1,8

7,3

3,0

0,6

11,4

 

5,1

16,7

8,6

7,5

5,1

 

4,6

2,0

5,6

0,7

1,2

 

4,2

7,1

6,2

1,2

786

3 222

1 334

274

5 051

 

2 252

7 354

3 787

3 326

2 248

 

2 025

892

2 460

305

551

 

1 851

3 122

2 741

549

2,2

11,6

2,5

0,2

3,3

 

8,6

14,5

9,9

3,4

0,9

 

0,8

0,1

18,0

0,4

0,4

 

3,0

13,2

0,0

7,1

1 857

9 845

2 086

173

2 787

 

7 321

12 368

8 393

2 920

786

 

690

122

15 328

334

332

 

2 517

11 222

0

6 040

2,0

10,1

2,6

0,3

6,1

 

7,4

15,3

9,4

4,8

2,3

 

2,1

0,8

13,8

0,5

0,7

 

3,4

11,1

2,1

5,1

2 643

13 067

3 419

447

7 839

 

9 573

19 722

12 181

6 247

3 034

 

2 715

1 014

17 788

639

883

 

4 368

14 343

2 741

6 589

TOTAL

100,0

44 130

100,0

85 123

100,0

129 253

Des coûts directs s’élevant à 27,6 milliards de dollars n’ont pu être ventilés par catégorie diagnostique.
Source : Laboratoire de lutte contre la maladie (Santé Canada), Le fardeau économique de la maladie au Canada 1993, 1997.

 

13.3   Nécessité d’une stratégie nationale de prévention des maladies chroniques

Les chiffres présentés ci-dessus indiquent que les maladies chroniques non seulement sont la première cause de décès et d’invalidité au Canada, mais aussi qu’elles représentent la plus grande part du fardeau économique de la maladie. De plus, des informations fournies au Comité indiquent qu’environ les deux tiers de l’ensemble des décès au Canada sont attribuables aux maladies chroniques suivantes : maladies cardiovasculaires (maladies du cœur et accidents vasculaires cérébraux), cancer, maladies respiratoires obstructives chroniques (bronchite et emphysème) et diabète[10]. Plus précisément,

·        les maladies cardiovasculaires, y compris les coronaropathies et les accidents vasculaires cérébraux, sont responsables de 38 % de tous les décès enregistrés au Canada chaque année et elles sont l’une des principales causes d’hospitalisation;

·        le cancer est la deuxième cause de décès au Canada, intervenant pour 29 % dans le nombre total de décès et pour près du tiers des années potentielles de vie perdues;

·        les maladies respiratoires obstructives chroniques représentent la cinquième cause de décès au Canada et la seule en voie d’augmentation; l’asthme est la maladie respiratoire chronique la plus courante chez les enfants et la première cause d’admission à l’hôpital et d’absentéisme scolaire chez les enfants au Canada;

·        plus d’un million de Canadiens sont aux prises avec le diabète; le diabète est une cause importante de maladies coronariennes, de cécité et d’amputations. Chez les Autochtones canadiens, la prévalence du diabète est trois fois plus élevée que chez le reste de la population. Au total, le diabète représente chaque année quelque 25 000 années potentielles de vie perdues.

Au cours de son étude, le Comité a entendu dire à maintes reprises que la plupart des maladies chroniques sont parfaitement évitables. De plus, un rapport rédigé par Terrence Sullivan, vice-président et directeur de la Division de l’oncologie préventive d’Action cancer Ontario, indique que de nombreuses maladies chroniques – en particulier les maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et le diabète – ont les mêmes causes. En effet, une mauvaise alimentation, le manque d’exercice, le tabagisme, le stress et la consommation excessive d’alcool (autant de comportements liés au mode de vie) sont reconnus comme les principaux facteurs de risque sociaux et comportementaux pour ces maladies. Ces facteurs de risque sont également souvent associés à d’autres troubles physiques ou physiologiques qui accroissent le risque de maladies chroniques, notamment l’excès de poids ou l’obésité, l’hypertension artérielle, un taux de cholestérol élevé (hypercholestérolémie) et l’intolérance au glucose (diabète)[11]. Si l’on parvenait à atténuer ou à éliminer ces facteurs de risque liés au mode de vie, on réduirait énormément la prévalence de ces maladies chroniques et le fardeau économique qu’elles représentent.

Le fait que la grande majorité des Canadiens sont exposés à l’un ou plusieurs de ces facteurs de risque courants[12] donne à penser que l’état de santé général de la population pourrait être grandement amélioré si l’on mettait davantage l’accent sur la prévention des maladies chroniques tout en continuant de lutter contre les maladies infectieuses. Conscients de cette réalité et de la possibilité d’une action commune, de grands organismes de santé nationaux (Société canadienne du cancer, Association canadienne du diabète, Fondation des maladies du cœur du Canada, Conseil canadien pour le contrôle du tabac, Coalition for Active Living et Les Diététistes du Canada) se sont récemment associés à Santé Canada pour former l’Alliance pour la prévention des maladies chroniques au Canada (APMCC).

En plus de cette nouvelle alliance stratégique, plusieurs autres mesures importantes ont été prises relativement à la prévention des maladies chroniques, notamment la Stratégie canadienne sur le diabète, l’Initiative canadienne en santé cardiovasculaire, le Plan d’action canadien contre les maladies cardiovasculaires, la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer, sans nommer les nombreuses autres initiatives fédérales-provinciales-territoriales conjointes.

Cependant, certains ont dit au Comité qu’il faudrait intégrer, coordonner et renforcer ces différentes initiatives afin d’élaborer une stratégie nationale de prévention des maladies chroniques. Selon M. Sullivan, le Canada devrait utiliser les connaissances acquises et s’inspirer des réussites et des échecs des initiatives passées pour faire avancer le dossier de façon encore plus résolue[13].

En plus de mieux intégrer les diverses initiatives en cours, il faudrait :

·        assurer un leadership fédéral plus fort, notamment sur le plan politique et sur celui du maintien des ressources humaines et financières;

·        élaborer une vision commune parmi tous les grands organismes qui travaillent dans le domaine des maladies chroniques, afin d’élaborer un ensemble d’objectifs précis;

·        créer des partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les intervenants de l’entreprise privée et les organisations non gouvernementales;

·        mettre en place des systèmes de surveillance des maladies chroniques et des facteurs de risque connexes, systèmes qui permettront également de surveiller la réalisation d’objectifs stratégiques précis;

·        investir davantage dans des initiatives préventives adaptées aux particularités régionales.

La stratégie nationale de prévention des maladies chroniques devrait faire appel à l’éducation du public, à des programmes de communication de masse et à des interventions stratégiques. Ces interventions devraient porter sur plusieurs fronts (soins de santé primaires, système d’enseignement, milieu du travail, collectivité) et répondre aux besoins de certaines populations prioritaires (Autochtones, collectivités rurales, femmes, etc.).

Une stratégie nationale de prévention des maladies chroniques procurerait de grands avantages. Elle permettrait notamment d’éviter l’occurrence prématurée et inutile de la maladie, d’améliorer l’état de santé de la population, d’accroître la productivité et d’abaisser les coûts des soins de santé. Selon les estimations, sur une période de 10 ans, on pourrait réduire jusqu’à 10 % les coûts des soins de santé parce que la population recourrait moins aux hôpitaux et aux services des médecins[14].

Le Comité convient, avec de nombreux témoins, qu’il est temps que le gouvernement fédéral lance une initiative nationale visant à réduire la prévalence et le fardeau économique des maladies chroniques au Canada. À notre avis, le gouvernement fédéral est particulièrement bien placé pour jouer ce rôle de chef de file, étant donné ses longs antécédents en matière de promotion de la santé et de prévention de la maladie ainsi que son pouvoir législatif à l’égard de la surveillance et de la protection de la santé.

Une stratégie nationale de prévention des maladies chroniques améliorera la santé des Canadiens et contribuera à la viabilité du système de santé public. Le Comité croit que l’Alliance pour la prévention des maladies chroniques au Canada peut contribuer à la conception et à la réalisation de cette stratégie.

Nous sommes d’avis que le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership, mais il est important qu’il collabore avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, le secteur privé et les partenaires bénévoles du secteur de la santé, pour que les changements nécessaires soient apportés. C’est pourquoi le Comité recommande :

Que le gouvernement fédéral, de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et en consultation avec les principaux intervenants (dont l’Alliance pour la prévention des maladies chroniques au Canada), mette en œuvre une stratégie nationale de prévention des maladies chroniques;

Que cette stratégie s’inspire des initiatives en cours, mais qu’elle prévoie aussi une meilleure intégration et une meilleure coordination;

Que le gouvernement fédéral consacre 125 millions de dollars par année à la stratégie nationale de prévention des maladies chroniques;

Que des objectifs précis soient fixés dans le cadre de la stratégie et que les résultats soient évalués régulièrement en fonction de ces objectifs.

 

13.4   Renforcer la santé publique et la promotion de la santé

Dans un rapport rédigé par Joseph Losos, directeur de l’Institut de la santé de la population (Université d’Ottawa), l’auteur affirme que la santé publique et la protection de la santé jouent souvent le rôle de « sentinelles » de la santé – grâce à leurs fonctions de surveillance, de test, d’analyse, d’intervention, d’information, de promotion et de prévention – jusqu’à ce qu’un événement imprévu se produise. Lorsqu’un tel événement survient (affaire de l’eau contaminée à Walkerton, intoxications alimentaires, flambées de cas de maladies infectieuses, augmentation ponctuelle des cas de maladies chroniques, etc.), la crise et la visibilité de l’événement prennent rapidement des proportions considérables. Mais, par-dessus tout, ces crises entraînent de grandes souffrances, voire des décès et des coûts énormes, alors qu’on aurait pu les éviter au départ[15].

Selon le Journal de l’Association médicale canadienne, les interventions en santé publique comportent une grande lacune en ce que leur financement est modeste, instable et irrégulier. Il en découle que l’infrastructure des soins de santé au Canada subit d’énormes pressions[16].

La fragmentation est un autre obstacle à l’efficacité en matière de santé publique. En effet, chaque gouvernement provincial et territorial possède sa propre législation en la matière. Le gouvernement fédéral assume également, de par la loi, des responsabilités en matière de réglementation de la santé publique (surveillance épidémiologique, aliments et drogues, appareils, produits biologiques, santé environnementale, produits de consommation). Ce fouillis de pouvoirs réglementaires et législatifs donne lieu à des négociations complexes entre les différents intervenants et à une coordination des activités qui laisse à désirer. Une telle fragmentation limite l’efficacité des efforts en santé publique et aboutit à l’absence d’une responsabilité et d’un leadership clairs. De l’avis de nombreux experts, il faut dès maintenant que le gouvernement fédéral prenne résolument l’initiative de corriger cette situation déplorable qui nuit à la productivité[17].

De même, les sommes qu’affecte le gouvernement à la promotion de la santé sont très modestes quand on les compare aux dépenses en santé. De plus, tant les gouvernements que les organisations non gouvernementales s’occupent de promotion de la santé. La plupart des efforts en ce sens se sont révélés efficaces, mais leur fragmentation a donné lieu à une infrastructure de promotion de la santé mal coordonnée et mal intégrée. Chose plus importante encore, il n’existe pas au Canada d’objectifs nationaux en matière de promotion de la santé, comme c’est le cas aux États-Unis[18].

Le Comité croit fermement qu’il est absolument nécessaire d’établir des programmes et des politiques en matière de santé publique, de protection de la santé et de promotion de la santé et du mieux-être si l’on veut améliorer la santé des Canadiens. Nous croyons qu’il faut adopter une démarche coordonnée et intégrée dans ce domaine et, encore une fois, que le gouvernement fédéral peut et doit y jouer un rôle prépondérant. Nous pensons aussi qu’il faut consacrer davantage d’argent à ce secteur. Étant donné son pouvoir légal en matière de protection de la santé et le rôle qu’il joue depuis longtemps dans la promotion de la santé, le gouvernement fédéral devrait accroître son financement dans ce domaine. Par conséquent, le Comité recommande :

Que le gouvernement fédéral assure un leadership fort en matière de soutien, de coordination et d’intégration de l’infrastructure de la santé publique et des efforts de promotion de la santé au Canada et qu’il y affecte davantage de fonds. Il devrait consacrer 200 millions de dollars de plus à cette entreprise très importante.

 

13.5   Vers une politique publique pro-santé – Nécessité d’élaborer des stratégies d’amélioration de la santé de la population

Comme nous l’avons vu plus haut, l’expression « santé de la population » est employée pour décrire la multiplicité et l’étendue des facteurs qui contribuent à la santé. Ces nombreux facteurs englobent les déterminants médicaux et non médicaux de la santé. La notion de santé de la population n’est pas nouvelle. En fait, depuis près de 30 ans, le Canada joue un rôle prépondérant dans le monde aux fins de l’élaboration du concept de santé de la population.

·        En 1974, le ministre de la Santé, Marc Lalonde, a publié un document de travail intitulé Nouvelle perspective de la santé des Canadiens. On y soulignait qu’un système de soins de santé de haute qualité n’est que l’une des composantes d’une politique publique pro-santé, laquelle devrait tenir compte des facteurs biologiques humains (recherche), du mode de vie et des environnements physique, social et économique. Le rapport Lalonde a énormément contribué à façonner des approches plus larges de la santé, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde. À l’échelon fédéral, le rapport a donné lieu, entre autres, à diverses campagnes de marketing social comme ParticipAction, Dialogue sur l’alcool et le Guide alimentaire canadien.

·        En 1986, le rapport La santé pour tous, publié par le ministre de la Santé d’alors, Jake Epp, a donné lieu à des initiatives comme la Stratégie antidrogue canadienne, l’Initiative canadienne en santé cardiovasculaire, Villes et villages en santé, la Stratégie canadienne sur le VIH/sida, etc.

·        En 1989, l’Institut canadien de recherches avancées (ICRA), dirigé à l’époque par Fraser Mustard, a posé comme hypothèse que les déterminants de la santé ne fonctionnent pas en vase clos, mais que ce sont les interactions complexes entre eux qui influent le plus sur la santé. Ces travaux, de même que les dernières constatations du Dr Mustard, ont conduit entre autres à l’élaboration de l’initiative fédérale-provinciale-territoriale sur le développement de la petite enfance.

·        En 1994, l’approche de la santé de la population a officiellement été entérinée par les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé dans un rapport intitulé Stratégies d’amélioration pour la santé de la population : investir dans la santé des Canadiens.

·        En septembre 2000, tous les ministres de la Santé ont convenu d’intervenir en priorité sur le plan des conditions sous-jacentes et plus larges qui influent sur la santé des Canadiens.

On dispose de plus en plus de preuves que les déterminants de la santé ont un effet sur l’état de santé des Canadiens, surtout les déterminants socio-économiques. Par exemple, le deuxième Rapport sur la santé des Canadiens[19] signalait ceci :

·        Les Canadiens à faible revenu risquent davantage de mourir plus tôt et de souffrir de maladies que les Canadiens à revenu plus élevé.

·        Les écarts importants dans la répartition des revenus font augmenter les problèmes sociaux et contribuent à une moins bonne santé chez l'ensemble de la population.

·        Les gens peu alphabétisés sont plus susceptibles d’être sans emploi et pauvres, d’être en mauvaise santé et de mourir plus tôt que les Canadiens plus instruits.

·        Les Canadiens plus instruits ont davantage accès à des environnements physiques sains et sont plus aptes, que les personnes moins scolarisées, à préparer leurs enfants à l’école.  Ils ont aussi tendance à moins fumer, à être plus actifs physiquement et à avoir accès à des aliments santé.

·        Des études en neurobiologie ont confirmé que, plus que toutes les autres, ce sont les expériences vécues entre la conception et l'âge de six ans qui influent le plus sur la connexion et le conditionnement des neurones du cerveau. La stimulation positive en début de vie améliore l’apprentissage, le comportement et la santé tout au long de la vie.

·        Le vieillissement n'est pas synonyme de mauvaise santé. Une vie active et l'accès à des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie sont des facteurs particulièrement importants pour conserver la santé et la capacité cognitive à un âge avancé.

·        Malgré la diminution de la mortalité infantile, l’augmentation des niveaux d’instruction et la baisse de la consommation excessive d’alcool et de drogues dans bien des collectivités autochtones, les membres des Premières nations et les Inuits courent plus de risques que le Canadien moyen de tomber malades ou de mourir prématurément.

·        Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de mourir prématurément, surtout de maladies cardiaques, de blessures accidentelles mortelles, de cancers et par suicide. Les femmes sont plus sujettes à la dépression, au stress, aux maladies chroniques, aux blessures et plus susceptibles de mourir par suite de violence familiale.

·        Les Canadiens âgés sont beaucoup plus susceptibles que les jeunes de souffrir de maladies physiques, mais les jeunes affichent les taux de bien-être psychologique les plus faibles.

Malgré ces réalités, aucun ordre de gouvernement au Canada et aucun pays n’a conçu ni mis en place des programmes et des politiques solidement ancrés dans une approche axée sur la santé de la population. Le fait est qu’il y a encore, sur le plan pratique, d’importants obstacles qui empêchent l’élaboration de programmes concrets pouvant être maintenus sur de longues périodes.

Tout d’abord, en raison de la multiplicité des facteurs qui influent sur l’état de santé, il est extrêmement difficile d’associer causes et effets, d’autant plus que les effets d’une intervention donnée ne deviennent souvent visibles qu’au bout de nombreuses années. Comme les horizons politiques sont habituellement plus courts, la longue période nécessaire à l’observation des conséquences d’une politique dans ce domaine peut décourager sérieusement l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies axées sur la santé de la population.

Par ailleurs, il est très difficile de coordonner les activités gouvernementales de façon à tenir compte de la multiplicité des facteurs qui influent sur l’état de santé. En fait, la structure de la plupart des gouvernements ne se prête pas facilement à une responsabilité interministérielle face à des problèmes complexes. La difficulté s’aggrave lorsque plusieurs ordres de gouvernement et de nombreux intervenants non gouvernementaux sont en jeu, comme ce doit être le cas si l’on veut que les stratégies relatives à la santé de la population soient vraiment efficaces.  

L’élaboration d’une approche axée sur la santé de la population comporte certes de nombreuses embûches mais, selon le Comité, il est important que le Canada s’efforce de donner l’exemple en explorant des façons pratiques et novatrices d’appliquer une théorie sensée afin d’aider à améliorer la santé de la population.

De plus, comme de nombreux témoins, le Comité croit que, vu sa responsabilité à l’égard d’un si grand nombre de programmes et de politiques ayant une incidence sur la santé (santé, environnement, agriculture, finances, etc.), le gouvernement fédéral devrait montrer la voie à suivre en matière de santé de la population en coordonnant les activités des différents ministères intéressés. Comme le Dr Losos, nous croyons que le ministre fédéral de la Santé serait le mieux placé pour assurer cette coordination. Dans un premier temps, le gouvernement fédéral devrait évaluer la portée de tous les programmes et politiques existants sur la santé des Canadiens. Il faudrait que des études d’impact sur la santé fassent partie intégrante du processus d’élaboration des politiques et des programmes au gouvernement fédéral.[20]

Idéalement, les ministres de la Santé de tous les ordres de gouvernement au Canada devraient jouer le rôle de « champions de la santé de la population » et faire en sorte que la santé soit la principale considération dans toutes les initiatives, quel que soit le secteur. On aurait alors une véritable politique publique pro-santé au Canada.

Dans un rapport à venir, le Comité présentera ses constatations et ses recommandations sur les avantages et les répercussions de l’instauration de politiques publiques pro-santé au Canada.


[1]               Volume un, p. 88.

[2] Ministre de la Santé et des Services communautaires, Healthier Together: A Strategic Health Plan for Newfoundland and Labrador, septembre 2002 (www.gov.nf.ca/health/strategichealthplan).

[3] La plupart des informations présentées dans cette section se trouvent au volume deux, chapitre quatre, « Tendances de la maladie », p. 47 à 57.

[4] Dr Paul Gully, mémoire présenté au Comité le 4 avril 2000, p. 2.

[5] Dr Paul Gully, op. cit., p. 5.

[6] Dre Christina Mills, mémoire présenté au Comité le 4 avril 2001, p. 4.

[7] L’indicateur des « années potentielles de vie perdues », reconnu à l’échelle internationale, représente le nombre d’années de vie perdues quand une personne décède avant un âge donné, disons 75 ans. Ainsi, une personne qui meurt à 25 ans a perdu 50 ans de vie.

[8] Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population, Pour un avenir en santé : Deuxième rapport sur la santé de la population canadienne, Ottawa, 1999, p. 19.

[9] Kimberley McEwan et Elliot Goldner, Indicateurs de rendement et de reddition de comptes pour les services de soins et de soutien en santé mentale, trousse d’information préparée pour le Réseau de consultation sur la santé mentale fédéral, provincial et territorial, Ottawa, 2000, p. 30.

[10] Comité consultatif sur la santé de la population, Advancing Integrated Prevention Strategies in Canada: An Approach to Reducing the Burden of Chronic Diseases, document de travail, 10 juin 2002.

[11] Terrence Sullivan, Preventing Chronic Disease and Promoting Public Health: An Agenda for Health System Reform, août 2002.

[12] Une analyse de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, enquête effectuée en 2000, révèle que 65 % des Canadiens sont exposés à plus d’un facteur de risque lié aux maladies chroniques.

[13] Terrence Sullivan, op. cit., p. 7.

[14] Terrence Sullivan, op. cit., p. 10.

[15] Joseph Losos, Promotion and Protection of the Health and Wellbeing of the Population – Vision of Federal/National Roles, 4 septembre 2002, p. 1.

[16] « Public Health on the Ropes », éditorial, et Richard Schabas, « Public Health: What is to be done? », Journal de l’Association médicale canadienne, vol. 166, n10, 14 mai 2002.

[17] Joseph Losos, op.cit.

[18] Joseph Losos, op.cit., p. 1.

[19]Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population, Pour un avenir en santé - Deuxième rapport sur la santé de la population canadienne, Ottawa, 1999.

[20] Dr Losos, op. cit. p. 5.


Haut de page