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VETE

Sous-comité des anciens combattants

 

Délibérations du Sous-comité des Anciens combattants

Fascicule 5 - Témoignages du 9 juin 2010


OTTAWA, le mercredi 9 juin 2010

Le Sous-comité des anciens combattants du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense se réunit aujourd'hui à 12 h 5 pour poursuivre son étude sur les services et les prestations dispensés aux membres des Forces canadiennes; aux anciens combattants; aux membres et anciens membres de la Gendarmerie royale du Canada et leurs familles (sujet : la mise en œuvre de la nouvelle Charte des anciens combattants).

Le sénateur Tommy Banks (président) occupe le fauteuil.

[Traduction]

Le président : La séance est ouverte. Bonjour, mesdames et messieurs, et bienvenue à la séance du Sous-comité des anciens combattants du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense, au cours de laquelle nous examinerons la nouvelle Charte des anciens combattants sous tous ses angles et nous regarderons de quelles façons elle peut être améliorée, le cas échéant.

Nous accueillons ici aujourd'hui à Ottawa, Mme Nathalie Pham, gestionnaire du Service à la clientèle du Bureau de district d'Anciens Combattants Canada à Montréal. Nous voulions entendre les gens qui sont sur le terrain et qui peuvent répondre aux questions, et c'est exactement ce que ces gens font. Nous accueillons également Mme Katherine Richards- Solc, gestionnaire du Service à la clientèle du Bureau de district d'Anciens Combattants Canada à Kingston. Par vidéoconférence, nous entendrons le Dr Don Richardson, psychiatre consultant à l'Hôpital Sainte-Anne, situé tout près de Montréal. Comme nous le savons tous, beaucoup de soins offerts aux anciens combattants et aux membres actifs sont prodigués à cet endroit.

Docteur Richardson, j'espère que vous avez du temps à nous consacrer. Nous sommes ici jusqu'à 13 h 20. Êtes-vous à London en ce moment?

Dr Don Richardson, psychiatre consultant, Hôpital Sainte-Anne, à titre personnel : Non, je suis à l'Hôpital Sainte- Anne.

Je vais me présenter, parler de mes antécédents, puis je vais laisser la parole aux autres. Je travaille comme psychiatre consultant en ce moment à la Clinique de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel Parkwood à London, en Ontario. Je travaille également comme psychiatre consultant pour le Secteur de l'expertise clinique à l'Hôpital de Sainte-Anne, qui fait partie du Centre national pour traumatismes liés au stress opérationnel, ou TSO.

J'ai occupé ces deux fonctions et, au cours des 10 dernières années, j'ai fait du travail et des recherches cliniques sur le syndrome de stress post-traumatique des militaires et sur les autres traumatismes liés au stress opérationnel.

Le président : Aimeriez-vous nous parler d'autres choses que de ce que vous faites? Avez-vous une déclaration préliminaire sur la Nouvelle Charte des anciens combattants, ou pouvons-nous poursuivre avec nos autres témoins et passer directement aux questions?

Dr Richardson : Vous pouvez passer aux autres témoins.

[Français]

Nathalie Pham, gestionnaire, Service à la clientèle, Bureau du district de Montréal, Anciens combattants Canada : Bonjour à tous. Je vous remercie pour votre invitation.

Pour me présenter, simplement, j'ai débuté mes fonctions avec Anciens Combattants Canada en 2006, avec l'arrivée de la nouvelle Charte des anciens combattants. Dans mes premières fonctions avec le ministère, j'étais là pour aider à la compréhension et faciliter aussi la transition vers la nouvelle Charte des anciens combattants, tant au niveau de la philosophie, des principes et des approches des programmes et de la gestion de cas.

En 2009, j'ai eu l'opportunité de gérer l'implantation d'une équipe « service aux clients », à proximité de la garnison de Saint-Jean-sur-Richelieu, pour améliorer la présence d'Anciens Combattants auprès de notre clientèle et assurer un continuum de services et un partenariat avec le ministère de la Défense nationale et Anciens Combattants Canada.

Je suis, depuis tout récemment, de retour au bureau de district de Montréal et j'ai l'opportunité de gérer une équipe « service aux clients », qui travaille avec notre clientèle pour l'administration des programmes, pour la gestion de cas dans le cadre de la nouvelle Charte des anciens combattants et aussi avec d'autres membres de l'équipe interdisciplinaire au niveau des professionnels de la santé.

[Traduction]

Le président : Madame Richards-Solc, comment cela se passe à Kingston?

Katherine Richards-Solc, gestionnaire, Service à la clientèle, Bureau du district de Kingston, Anciens Combattants Canada : Cela se passe bien. Je suis gestionnaire du Service à la clientèle du Bureau du district de Kingston. Comme Mme Pham, je suis relativement nouvelle au ministère; je travaille au Bureau du district de Kingston depuis deux ans. Je gère une équipe d'environ 20 personnes. Nous travaillons également avec le personnel du nouveau CISP, qui a ouvert ses portes en janvier.

Le président : Pourriez-vous expliquer ce que veut dire l'acronyme CISP pour les insomniaques qui nous regardent à 2 heures du matin?

Mme Richards-Solc : Oui, désolée, monsieur le président. À mon arrivée au ministère, j'ai rapidement dû adopter les acronymes et j'oublie de les laisser au bureau. Un CISP est un centre intégré de soutien du personnel. Le CISP de Kingston est unique, parce qu'il n'est pas situé sur une base militaire. Il offre un programme vraiment intéressant. Ce nouveau centre connaît de bons résultats.

Je suis ravie d'être ici pour répondre à vos questions. Je crois vraiment que ce que nous faisons sur le terrain est très important et que nous accomplissons un bon travail auprès de notre clientèle. J'espère que nous aurons l'occasion d'en parler.

Le président : J'ai deux ou trois questions qui ont besoin de précisions. Est-ce que par équipes intégrées, on veut dire qu'elles s'occupent à la fois des membres actifs et des anciens combattants?

Mme Richards-Solc : Les CISP sont des unités à part entière qui traitent les membres qui sont blessés. L'entente entre Anciens Combattants Canada et le MDN permet d'avoir du personnel dans les centres pour offrir plus d'un service au même endroit. L'ancien combattant, la famille ou le membre encore actif peut venir dans un centre et profiter de divers services. ACC fait partie de ces services.

Le président : Docteur Richardson, j'ai une question avant de poursuivre avec les questions des membres du sous- comité. Nous étudions la nouvelle Charte des anciens combattants et son effet sur eux. Parfois, ce sont les gens qui reçoivent les services qui nous fournissent les meilleures réponses. Parfois, nous avons de la difficulté à les trouver. Pourriez-vous nous suggérer un moyen que le comité, peut-être avec votre aide, pourrait utiliser pour trouver des clients pertinents de la nouvelle Charte des anciens combattants et leur parler? Pourriez-vous nous suggérer un moyen de communiquer avec des clients qui seraient prêts à venir témoigner au comité de leurs expériences, positives ou négatives, liées à la nouvelle Charte des anciens combattants?

Dr Richardson : Je vous suggère de communiquer avec le réseau des cliniques pour traumatismes liés au stress opérationnel. Par exemple, à la Clinique TSO Parkwood, les communications avec les clients se font le plus souvent par l'entremise du directeur des communications. À l'Hôpital Sainte-Anne, la directrice des communications s'appelle Ann Kay. Jusqu'à présent, des requêtes semblables ont été faites par les médias qui voulaient interviewer des patients de notre clinique. Nous soumettons leurs noms à la directrice des communications, et elle s'occupe du reste. La directrice des communications pourrait mettre le comité en contact avec les clients ou patients indiqués.

Le président : Pourriez-vous répéter encore son nom?

Dr Richardson : Elle s'appelle Ann Kay, et il s'agit de la directrice des communications de l'Hôpital Sainte-Anne.

Le sénateur Dallaire : Si nous choisissons d'entendre ces témoins, je recommande que le comité invite l'organisme Soutien social; blessures de stress opérationnel à témoigner. SSBSO a des bureaux partout au Canada pour soutenir les anciens combattants qui ne servent plus dans les Forces canadiennes et qui relèvent d'ACC et les anciens combattants qui servent toujours et qui relèvent du MDN. À Parkwood, j'ai remarqué que les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale visitent le bureau de soutien sur place. Nous pourrions y trouver un bon échantillon de témoins potentiels.

Dr Richardson : Je suis d'accord. Il y a un coordonnateur du soutien par les pairs à la Clinique TSO Parkwood qui relève de l'organisme SSBSO. Il s'agirait d'une belle occasion de trouver des personnes qui ne sont pas suivies par des cliniciens, mais qui ont accès au soutien par les pairs.

Le sénateur Meighen : Au cours de mon mandat au comité, qui dure depuis des années, nous ne sommes jamais allés à Parkwood, malgré que ce soit un centre important. Ce centre mérite une visite pour les raisons que le bon docteur et le sénateur Dallaire ont mentionnées.

Le président : Nous considérerons la question à l'automne.

Le sénateur Wallin : À titre de précisions, nous discutons avec des anciens combattants et de futurs anciens combattants, des membres du personnel blessés qui servent encore et qui attendent une décision. Vous avez mentionné vos bureaux de Montréal et de Kingston. Je m'intéresse particulièrement au bureau de Kingston. Traitez-vous les anciens combattants et les membres des Forces canadiennes à l'extérieur de la base?

Mme Richards-Solc : Oui, c'est le cas. Nous avons un bureau de district à Kingston où travaille du personnel d'ACC. Il y a également du personnel d'ACC au centre régional intégré de soutien du personnel, qui est situé à l'extérieur de la base. Nous avons du personnel à deux endroits. Aux deux endroits, nous nous occupons de membres actifs des Forces canadiennes et d'anciens combattants.

Le sénateur Wallin : Vous travaillez au développement des autres services pour que les autres programmes y soient physiquement présents. Tentez-vous de les diriger vers un autre endroit ou un autre numéro de téléphone?

[Français]

Mme Pham : Similaire à l'approche de Kingston, il y a aussi le Centre intégré de soutien du personnel, situé à trois kilomètres de la garnison Saint-Jean, pour des services offerts par Anciens Combattants Canada. Et on veut offrir la gamme de services. Autant les militaires en service, ceux qui sont nouvellement libérés, que notre clientèle traditionnelle peuvent avoir accès aux services lorsqu'ils se rendent à ce centre. On veut s'assurer que toutes les personnes dans la communauté reçoivent les services dont ils ont besoin.

[Traduction]

Le sénateur Wallin : Docteur Richardson, ACC gère 5 cliniques en résidence et 10 cliniques de traitement des blessures de stress opérationnel. Est-ce exact?

Dr Richardson : Oui, ACC finance un réseau de cliniques externes pour les patients qui ont des blessures de stress opérationnel, et le MDN a un réseau de cinq cliniques.

Le sénateur Dallaire : Ce n'est pas clair. Il y en a 10 au total, dont 5 comptent l'accès en clinique. Est-ce exact?

Le sénateur Wallin : C'est ma question. Peut-être que, d'après ce que je comprends, il y a 5 cliniques de traitement en résidence en plus de 10 autres cliniques. Voulez-vous dire qu'il y a 10 ou 15 cliniques au total?

Dr Richardson : Nous pouvons obtenir le nombre exact. L'ACC compte une clinique à l'Hôpital Sainte-Anne, à Fredericton, à Ottawa, à London et à Winnipeg. De plus, on compte des cliniques dans les villes d'Edmonton, de Calgary, de Vancouver et au Parkwood Hospital.

Le sénateur Wallin : Je tente de préciser les choses, car il y a une différence de langue. Il y a 10 cliniques, dont 9 externes, que vous avez nommées. La dixième est interne et se trouve à l'Hôpital Sainte-Anne. Y a-t-il un total de 10 cliniques?

Dr Richardson : Oui, 10 cliniques relèvent d'Anciens Combattants Canada.

Le sénateur Wallin : Comparativement à quoi?

Dr Richardson : Le MDN a au total cinq cliniques externes pour le traitement des blessures de stress opérationnel.

Le sénateur Wallin : Pouvez-vous expliquer ce qui, selon vous, les différencie du point de vue de la nature des services ou de la prestation des services? Ce que je veux savoir, c'est qu'est-ce qui différencie les cliniques du MDN et d'ACC?

Dr Richardson : Je vais tout d'abord parler de la clinique où je travaille, celle du Parkwood Hospital. Concernant la clinique du MDN, il y a peut-être des changements mineurs dont je ne suis pas au courant.

Dans les cliniques externes de traitement des blessures de stress opérationnel financées par l'ACC, nous offrons des services aux anciens combattants, à des membres actifs des Forces et à des membres de la GRC qui souffrent de blessures de stress opérationnel. Nous offrons des services seulement à ces personnes, donc notre clinique n'est pas une clinique de santé mentale ouverte à tous.

D'après ce que je sais des cliniques de la Défense nationale, qu'on n'appelle pas des cliniques de traitement des blessures de stress opérationnel, mais qui sont similaires, elles font partie du programme complet de traitement en santé mentale. Si l'on dirige une personne dépressive vers ces cliniques et qu'au cours des évaluations, on découvre que la personne souffre également d'un trouble de stress post-traumatique, on peut la diriger vers le Centre de soutien pour trauma et stress opérationnels, le CSTSO, qui est une section spécialisée de la clinique de santé mentale.

Le sénateur Wallin : Est-ce que l'un de nos invités peut nous aider à préciser les choses, ou est-ce clair?

Mme Richards-Solc : Cela ne relève pas de notre domaine, mis à part que nous facilitons l'aiguillage vers les différentes cliniques, les différents endroits, et cetera.

Le sénateur Wallin : Le faites-vous en fonction de la géographie plutôt que des services?

Mme Richards-Solc : Souvent, nous le faisons en fonction des besoins et de l'accessibilité des places, et encore une fois, de l'endroit où les clients vivent.

Le sénateur Wallin : D'après l'une des notes que j'ai ici, Anciens Combattants Canada aide en fait 12 000 ex- militaires et leur famille aux prises avec des problèmes de santé mentale, dont 2 900 sont traités dans des cliniques spécialisées.

Quand on dit que ces 12 000 personnes sont traitées dans nos cliniques spécialisées, veut-on dire qu'elles y vont régulièrement? Y vivent-elles comme dans une résidence? Alors, qu'est-ce que cela représenterait pour la plupart, les 9 000 des 12 000 personnes, comment recevraient-elles des services?

[Français]

Mme Pham : Quand on parle de clinique spécialisée, il s'agit de nos cliniques de blessures de stress opérationnel. Par exemple, pour la région du Québec, nous avons deux cliniques dont le Centre national pour traumatismes liés au stress opérationnel, à l'Hôpital Sainte-Anne, et une autre située à Québec, près de Valcartier, pour plus d'accessibilité aux clients.

En ce qui concerne la fréquence des services, elle est basée sur les recommandations des professionnels de la santé dans les cliniques. Elle dépend du type d'intervenant à être consulté. Avec le Centre d'expertise national, on a le privilège d'avoir des services développés spécifiquement pour nos anciens combattants, par exemple une clinique de gestion de la douleur, un programme résidentiel ou une unité de stabilisation. Par contre, certains clients utiliseront aussi des services dans la communauté ou via des fournisseurs qui offrent des services aux anciens combattants, ce qui permet de répondre à l'ensemble des clients.

Pour ce qui est de l'accessibilité aux services, on veut respecter les limites géographiques du client de sorte que le transport soit disponible pour tous. Cependant, dans certaines situations, les clients devront se rendre au Centre national d'expertise pour des services qui ne sont pas nécessairement offerts dans les autres cliniques de stress opérationnel.

[Traduction]

Le sénateur Wallin : Existe-t-il différents niveaux de services et de traitements offerts à différents endroits?

[Français]

Mme Pham : Toutes les cliniques de stress opérationnel à travers le pays ont la même approche, elles sont chapeautées par le Centre national d'expertise à l'Hôpital Sainte-Anne, toutefois, les programmes résidentiels et de stabilisation ne sont peut-être pas disponibles dans les autres cliniques.

[Traduction]

Le président : Avant que je donne la parole au sénateur Pépin, les centres intégrés de soutien au personnel relèvent du ministère de la Défense nationale; est-ce exact?

[Français]

Mme Pham : Oui.

[Traduction]

Le président : Les Forces canadiennes administrent les centres intégrés de soutien au personnel, mais vous avez dit que vous y travaillez. En fait, ACC ne contrôle pas les activités de ces centres. Si nous regardons qui est en charge, peut-on dire que c'est le MDN et non ACC qui administre les CISP — veuillez m'excuser d'utiliser des sigles, chers collègues —, et que ACC y offre des services? Avons-nous compris?

Mme Richards-Solc : Les centres ont un directeur qui est traditionnellement un militaire. À Kingston, un réserviste en est le directeur. Certains membres du personnel de ces installations sont des militaires actifs ou des ex-militaires. Le ministère des Anciens Combattants fournit également du personnel. Le MDN est responsable du fonctionnement, le nom m'échappe, et je crois qu'il y a des protocoles d'entente entre les deux ministères sur la façon dont ils sont administrés, et il y a des liens entre ACC et MDN de cette façon.

Le sénateur Dallaire : En 1998, nous avons créé une capacité intégrée à Ottawa; le MDN et ACC ont établi un protocole d'entente, se sont installés au même endroit et relevaient d'un lieutenant-colonel. Je crois que Violet Parker était au niveau de la direction. Grâce au général Semianiw et à d'autres ressources, ce concept s'est simplement affiné et est maintenant utilisé partout au pays. Il ne s'agit pas seulement de colocation, mais bien de coopération, car le MDN et ACC se transmettent des dossiers.

Ce qui n'est pas réglé, c'est qu'ils ont leurs ordinateurs et tout leur matériel, et que le MDN a ses ordinateurs et tout son matériel, et que donc, les renseignements contenus dans ces ordinateurs ne sont pas transmis d'un ministère à l'autre. C'est en soi un énorme désavantage si on veut utiliser au maximum la capacité intégrée qui a été créée.

Le président : Nous avons entendu cela auparavant, et nous nous demandons, depuis le temps que cela dure, pourquoi ce problème n'est-il pas réglé. Nous ne le saurons pas encore.

Voulez-vous dire quelque chose à ce sujet?

Mme Richards-Solc : Je crois savoir que cela s'en vient.

Le président : Ne dites pas cela, s'il vous plaît. Je pourrais faire une recherche dans les archives et trouver combien de temps s'est écoulé depuis qu'on nous a dit que cela s'en venait.

Mme Richards-Solc : Je crois que cela s'en vient davantage que la dernière fois qu'on vous l'a dit.

Le président : Nous l'espérons tous vraiment.

[Français]

Le sénateur Pépin : Ces services sont-ils offerts également aux conjointes et épouses de nos vétérans?

Mme Pham : Absolument. Lorsqu'on transige avec le client, on inclut également sa famille, soit son conjoint et ses enfants.

Le sénateur Pépin : Quel est le nombre de cas qu'un gestionnaire peut gérer, car il semble y avoir des difficultés? Des gens se sont plaints qu'ils avaient de la difficulté à avoir accès aux gestionnaires de cas.

Mme Pham : Avec l'arrivée de la nouvelle Charte des anciens combattants, la question que vous soulevez a été mise à l'étude ainsi que celle de la prestation des services. On se soucie de la qualité des services offerts à la clientèle et des différents besoins qu'elle exige.

On doit s'assurer de revoir combien de clients un gestionnaire de cas peut suivre afin d'être en mesure de répondre aux diverses demandes qui varient aussi en intensité.

Le sénateur Pépin : Quels sont les trois principaux problèmes auxquels doit faire face un gestionnaire de cas? Quels sont les trois principaux problèmes qui nécessitent le plus votre attention?

Mme Pham : En ce qui a trait au travail sur le terrain?

Le sénateur Pépin : Oui.

Mme Pham : Tout dépend du type de clientèle. Les gestionnaires de cas nous rapportent qu'un des défis pour eux et pour la clientèle se situe au niveau de la transition vers la vie civile. Il faut prendre le temps d'aider chaque personne et prendre en considération les différentes facettes qui les caractérisent.

Le sénateur Pépin : Étant donné tout le temps que cette tâche exige, vous avez peut-être trop de clients pour chaque gestionnaire? Faudrait-il plus de gestionnaires pour faciliter le processus?

[Traduction]

Il se pourrait que ces personnes soient surchargées. Croyez-vous qu'il vous faut plus de ressources?

Mme Richards-Solc : Je crois que la plupart des gens au gouvernement ou dans l'industrie voudraient obtenir plus de ressources. Nous servons les clients le mieux possible. Des ressources additionnelles sont toujours les bienvenues.

En complément de ce que Mme Pham a dit à propos du temps, une autre difficulté, c'est lorsque l'ancien combattant revient au Canada après avoir été en service. Il y a une période de transition au cours de laquelle il est difficile pour la personne de penser à l'avenir. Elle est tout simplement en train de faire face à la situation présente. Même si nous avions tout le personnel du monde, il nous faut guider la personne tout au long du processus et l'aider à faire la transition.

Les ressources aident. Cependant, je crois que Dr Richardson pourrait vous parler du fait que le temps est un élément important pour les clients dans le processus de transition.

Le président : Docteur Richardson, voulez-vous intervenir à ce sujet?

Dr Richardson : Je suis d'avis que pour bon nombre de militaires, surtout s'ils souffrent de problèmes de santé mentale, la transition entre leur service dans les Forces armées et la vie civile sera difficile. Il faut du temps, non seulement pour s'adapter, mais également pour suivre des traitements.

Le sénateur Dallaire : Nous savons que ce que vous dites correspond à la réalité. Des gens ont été laissés pour compte et par le MDN et par ACC depuis près de 15 ans. Qui fait de la recherche pour tenter de régler ce problème? Qui veille à ce que l'on fournisse des ressources?

Nous entendons souvent des anciens combattants dire qu'il semble qu'ils doivent toujours supplier pour obtenir des renseignements, qu'ils n'en reçoivent pas de façon continue. Ils ont l'impression que leur cas appartient à quelqu'un. Cela fait également partie de la question psychologique.

Dr Richardson : Vous soulevez un bon point. Je ne sais pas si quelqu'un fait ce type de recherche. Tant du côté des anciens combattants que de celui des civils, il s'agit de la question de déterminer qu'on a un problème et ensuite d'accéder aux services. Le problème, surtout lorsque la personne est déprimée ou inquiète, c'est de savoir comment demander ces services et qui est là pour aider la personne à obtenir les services dont elle a besoin.

[Français]

Mme Pham : Je ne suis pas au courant des études menées par le Dr Richardson. Toutefois, je puis vous affirmer que sur le terrain, au niveau des opérations, un effort considérable est déployé de la part du ministère des Anciens combattants pour être plus proactif avec toute notre clientèle qui se prépare à la transition vers la vie civile. Avant que les militaires soient libérés des Forces canadiennes, nous sommes présents et travaillons avec les gestionnaires de cas du ministère de la Défense nationale. Nous participons aux entrevues de transition avant la libération pour nous assurer que la clientèle connaît Anciens combattants Canada. Nous participons aussi à différents symposiums, dans le cadre de partenariats et de présentations, pour nous assurer que ces personnes connaissent les services que nous offrons. Suite à la libération de la clientèle et à l'entrevue de transition, nous effectuons un suivi dans le cadre duquel nous présentons les programmes et les services offerts. Lorsque la personne retourne à la vie civile, nous faisons aussi un suivi pour nous assurer que ses besoins puissent être adressés.

[Traduction]

Mme Richards-Solc : Je veux ajouter qu'il y a eu de récents développements dans la région de Kingston. Le Collège militaire royal du Canada, l'Université Queen's, des hôpitaux, certains secteurs d'Anciens Combattants Canada et les militaires ont créé ce qu'on appellera l'initiative sur la santé des militaires. Je vais examiner certaines questions que le sénateur Dallaire a soulevées en ce qui concerne les lacunes dans les soins de santé pour les anciens combattants et des questions variées au sujet de la famille et des clients. Cela découle de la journée de planification militaire lancée l'automne dernier à la base de Kingston.

Le sénateur Meighen : Du point de vue clinique et à d'autres points de vue, la présence d'un conjoint est utile dans le processus de réadaptation. Nous avons entendu des témoignages selon lesquels, pour différentes raisons, il n'est pas toujours facile de faire participer le conjoint. Avez-vous changé votre façon de penser ou vos actions à cet égard pour vous assurer que les deux partenaires participent au processus? Vous ne connaissez peut-être même pas l'adresse des partenaires, ou vous ne savez peut-être pas s'ils viendront vous voir. Y a-t-il quelque chose que vous avez fait ou que vous pouvez faire à cet égard?

Mme Richards-Solc : Dans ce cas en particulier, sénateur Meighen, nous devons respecter la volonté du client. Nous devons évaluer la situation des gens au cas par cas.

Le sénateur Meighen : C'est toujours cela le problème.

Mme Richards-Solc : C'est un problème et cela fait également partie de la solution de permettre aux clients d'évaluer leur propre situation. C'est à ce moment-là que les gestionnaires de cas interviennent. Une approche générale ne convient pas à tous les clients; les gestionnaires de cas évaluent la situation.

Dans certains cas, les clients ne veulent pas que leur partenaire participe. Dans certains cas, des partenaires préfèrent garder une certaine distance, car ils doivent s'occuper d'eux-mêmes ou de situations familiales. Dans d'autres cas, les familles veulent faire complètement partie du processus.

Les gestionnaires de cas évaluent chaque situation et, si nécessaire, offrent du counselling individuel. Le gestionnaire de cas peut rencontrer le membre de la famille pourvu qu'il ne divulgue pas des renseignements confidentiels sans avoir obtenu l'accord du client. En même temps, nous pouvons diriger le membre de la famille vers des ressources, comme les coordonnateurs du soutien par les pairs pour les familles.

L'approche est personnalisée, car chaque situation est différente. Nous travaillons avec des familles séparées, des familles formées par une deuxième union et des familles mixtes. Chaque situation doit être évaluée séparément.

[Français]

Mme Pham : Dès le processus de transition, la famille est invitée à s'impliquer. Notre philosophie consiste à considérer la personne sous tous ses aspects, et ce, tout au long du processus de gestion de cas. La famille est au centre des interventions. Avec la nouvelle Charte des anciens combattants, on travaille aux niveaux médical, psychosocial et professionnel. La famille est vraiment au centre de l'aspect psychosocial. Les rôles conjugaux et parentaux sont très importants.

Nous avons connu du succès à travers le pays. Comme ma collègue l'a indiqué, dans certains dossiers le militaire, au début, n'est pas toujours ouvert à ce qui s'offre à lui. Le rôle du gestionnaire de cas est de travailler pour impliquer la famille. La réussite dans plusieurs cas s'est révélée sur le plan psychosocial alors que les conjoints ont également pu bénéficier des avantages du programme de la nouvelle charte.

[Traduction]

Le sénateur Meighen : Ne le prenez pas comme une critique, mais votre travail n'est-il pas en grande partie passif plutôt que proactif, en ce sens que vous travaillez avec des personnes qui viennent vous voir? Je vous pose la question, car l'un des problèmes auxquels nous sommes confrontés, et nous ne sommes pas sûrs de savoir comment le régler, c'est que les militaires — et cela concerne les réservistes en particulier, mais pas uniquement —, retournent dans leur collectivité, qui souvent n'est pas London, Montréal ou Kingston. Ils doivent aller vous voir.

Avez-vous des mécanismes pour rester en contact avec ces personnes et travailler avec elles si elles ont des problèmes, ou vous faut-il attendre qu'elles vous donnent signe de vie?

Mme Richards-Solc : Nous essayons d'être aussi proactifs que possible. Nous ne pouvons pas aller à la recherche des clients. L'idéal serait de pouvoir installer une bannière et de leur demander de venir, mais nous ne faisons pas ce genre de choses. Au sein de la collectivité, nous tissons des liens avec divers organismes, tels que nos légions, comme Mme Pham l'a dit plus tôt. Régulièrement, nous faisons aussi des présentations pour les différentes unités de la réserve. Pour ce faire, nous nous rendons dans les collectivités, de façon à ce que le message soit livré et que les clients soient mis au courant des services qui leur sont offerts.

Nous entrons aussi en contact avec les groupes qui s'occupent des blessures de stress opérationnel et, encore une fois, nos liens avec le CISP augmentent notre potentiel d'extension des services dans la collectivité. Récemment, nous avons créé un programme pour les sans-abri. Nous avons envoyé la majeure partie de la documentation qui se rapporte à nos programmes à des banques alimentaires, des refuges pour sans-abri, des soupes populaires, pour pouvoir inviter et peut-être même entrer en contact avec des personnes qui pourraient avoir accès à nos services.

Le sénateur Meighen : Et la police?

Mme Richards-Solc : Et la police aussi, oui.

Le sénateur Meighen : La police sait-elle que vous existez? Si les policiers arrêtent quelqu'un qui est manifestement en détresse, sauraient-ils quoi faire pour que cette personne soit mise en contact avec vous?

Mme Richards-Solc : Oui.

Vous avez parlé des centres. Cependant, comme Mme Pham et moi avons pu en faire l'expérience au sein de nos collectivités, les liens sont importants en milieu urbain, mais peut-être doublement important en milieu rural. En l'occurrence, nous essayons d'être visibles et de faire connaître le ministère des Anciens Combattants pour que, si une personne a des questions, elle puisse venir nous voir.

Le sénateur Meighen : Il y a quelques années, quand nous avons visité une clinique de Calgary, j'ai été surpris de constater qu'elle se trouvait dans un centre commercial. La plupart des cliniques dont nous parlons sont-elles situées dans les hôpitaux, ou sont-elles installées ailleurs?

Dr Richardson : Je crois que la majorité se trouve dans le réseau hospitalier. Parkwood, par exemple, est dans un hôpital. Certaines cliniques pourraient être situées dans un autre bâtiment, mais je pense que celles de Calgary et de Québec sont les deux seules qui se trouvent complètement à l'extérieur des sites.

Je voudrais aussi ajouter un commentaire au sujet des mesures que nous pouvons prendre pour être plus proactifs. Nous essayons de publier des renseignements dans les revues médicales, par exemple, pour fournir aux médecins canadiens de l'information générale sur les effets des traumatismes sur le personnel militaire. L'objectif est de les sensibiliser. Ainsi, quand ils reçoivent des patients, ils peuvent leur demander s'ils ont déjà servi dans les forces armées ou s'ils ont été déployés.

Si ces patients éprouvent des difficultés, cela leur ouvrirait une porte, et ils sauraient qu'ils pourraient recevoir des soins auprès de leur médecin de famille. Nous essayons de fournir et de publier des renseignements pour qu'ils puissent contacter le ministère des Anciens Combattants. S'il s'agit de réservistes, ceux-ci peuvent contacter le ministère de la Défense nationale ou les centres qui s'occupent des traumatismes de stress opérationnel aussi.

Le président : Docteur Richardson, pourriez-vous parler davantage de la question que le sénateur Meighen a posée au sujet du rôle du conjoint et des mesures que vous pouvez prendre en ce sens, compte tenu de toutes les difficultés que cela comporte?

Dr Richardson : Nous essayons de renseigner les médecins généralistes et les médecins de famille, même si certains Canadiens n'ont pas de médecin de famille. Cependant, nous informons les médecins du fait que les traumatismes ont des répercussions tant pour le client que pour sa famille.

Je suis conscient du fait que pendant le traitement, la participation de la famille est essentielle. En l'occurrence, du point de vue clinique, quand nous rencontrons un patient, nous essayons de le faire en présence du conjoint, de la mère, du père ou d'un autre proche. Ces personnes nous fournissent des renseignements. Nous leur donnons un rôle à jouer au cours du traitement, parce qu'ils peuvent avoir une grande influence sur le patient. Si nous faisons des recommandations en ce qui concerne le traitement, nous pouvons obtenir l'appui de la famille.

Le président : Nous avons entendu une des raisons pour lesquelles la clinique de Calgary est située dans un centre commercial. Si je me souviens bien, la raison principale, c'est que les membres étaient moins réticents à s'y rendre parce qu'on ne les voyait pas franchir « la fameuse porte » sur la base. Ils pouvaient y aller presque incognito.

En ce qui concerne le choix de l'emplacement de toutes les cliniques dont vous parliez, est-ce un facteur dont vous tenez compte? En fait, vous avez mentionné qu'il y avait deux cliniques à l'extérieur des bases militaires.

Dr Richardson : Je pense que la stigmatisation a un effet sur la santé mentale en général, et le choix de l'emplacement peut avoir des répercussions. Nous n'avons pas fait d'études pour savoir si l'emplacement — qu'il s'agisse d'une clinique, d'un centre commercial ou d'un hôpital — a une incidence positive sur le traitement.

Par exemple, j'ai de nombreux patients qui ne veulent même pas se trouver près d'un centre commercial, particulièrement durant la période des vacances, en raison de la circulation, du stationnement et du nombre de personnes. En fait, il se pourrait qu'ils trouvent qu'aller dans un centre de soins dans un hôpital est moins stressant.

Il y a des pour et des contre de part et d'autre, mais je comprends qu'il est possible que certaines personnes se sentent stigmatisées par le fait qu'une clinique se trouve dans un centre de santé mentale.

Le président : Vous avez raison, docteur. Merci. Le mot auquel je pensais était « stigmatisation » et non « traumatisme ». Les autres témoins ont-ils des commentaires à ce sujet?

Mme Pham : Je pense que le Dr Richardson a très bien répondu à la question.

Le sénateur Plett : Puisque c'est ma première présence ici, certaines de ces questions pourraient ne pas être aussi importantes pour mes collègues qu'elles le sont pour moi. Ils en connaissent peut-être déjà la réponse.

Vous faites un travail assez spécialisé, c'est évident. Quelles compétences sont requises pour devenir un agent chargé du traitement de cas? Que doit-on faire et quelle formation doit-on suivre pour devenir un agent chargé du traitement de cas?

Mme Pham : Voulez-vous dire un gestionnaire de cas?

Le sénateur Plett : Oui, un gestionnaire de cas, je suis désolé.

[Français]

Mme Pham : Comme vous le savez, les gestionnaires de cas, au niveau de la transition de l'ancienne charte vers la nouvelle, qui s'est faite en 2006, ont différents bagages avec eux en termes de gestion de cas. Nous recherchons de plus en plus des employés qui ont une spécialisation en gestion de cas. Nous avons donc beaucoup de travailleurs sociaux ainsi que des gens avec une formation de base en psychologie. Nous avons également certains professionnels de la santé, des infirmiers ou des infirmières qui sont aussi des gestionnaires de cas. Nous avons aussi des gens qui ont de l'expérience avec le ministère et qui ont développé des approches de travail avec la clientèle.

[Traduction]

Le sénateur Plett : Qui supervise les gestionnaires de cas? Font-ils l'objet d'une étroite supervision?

Mme Richards-Solc : Le superviseur, ce serait le gestionnaire de l'équipe de services aux clients. La supervision est assez étroite. Le système comporte aussi un certain nombre de freins et contrepoids. Comme Mme Pham l'a dit plus tôt, si une personne a besoin de plus d'aide, nous avons des agents de réadaptation et d'autres spécialistes. Nous avons des assistants en santé mentale. Nous avons des assistants qui s'occupent des normes de formation. Ensuite, nous pouvons aussi avoir des assistants à l'échelle nationale.

Nous avons récemment créé un poste de gestionnaire de soins cliniques. Ce sont des personnes de la collectivité que nous pouvons engager à forfait. Si un de nos gestionnaires de cas travaille avec une personne qui a peut-être besoin d'une aide supplémentaire pour atteindre les résultats escomptés, nous pouvons alors engager à forfait un gestionnaire de soins cliniques pour une période déterminée, et le gestionnaire de cas travaille en étroite collaboration avec lui. Le gestionnaire de cas supervise le gestionnaire de soins cliniques de même que le reste de l'équipe. Des médecins, des infirmières, et des ergothérapeutes font partie de l'équipe. Ils ont beaucoup de ressources à leur disposition pour l'extension des services, si nécessaire, et la plupart d'entre eux s'en servent. C'est une approche interdisciplinaire.

Le sénateur Plett : Ma dernière question porte sur le client. Quels sont les critères d'admissibilité d'un client? Est-ce seulement le fait que l'ancien combattant croit qu'il a besoin d'aide? Dans un tel cas, la demande est-elle acceptée automatiquement? La personne doit-elle avoir été soumise à un certain niveau de stress? Aussi, la conjointe du client est- elle admissible à devenir une cliente?

[Français]

Mme Pham : Nous parlons spécifiquement de la nouvelle Charte des anciens combattants, donc les militaires qui ont quitté les Forces canadiennes sont notre clientèle. C'est axé sur le besoin des clients. Donc, le virage avec la nouvelle Charte des anciens combattants est vraiment axé sur leurs besoins afin de faciliter leur intégration dans la vie civile.

Et pour répondre à votre question concernant les familles, les conjoints et les conjointes des anciens combattants ont aussi accès aux programmes de la nouvelle charte, ainsi que les enfants. La nouvelle charte n'est pas simplement basée sur des critères fermés, mais elle vise de plus en plus les besoins de la clientèle.

[Traduction]

Le sénateur Plett : En d'autres termes, cela signifie que dans le cadre de la nouvelle charte, si une personne croit qu'elle a besoin d'aide, vous allez probablement accéder à sa demande.

[Français]

Mme Pham : Tous les clients qui se présentent. C'est sûr que notre clientèle concerne les anciens combattants des Forces canadiennes par rapport à la nouvelle charte. Nous rencontrons et évaluons tous les clients ayant des besoins pour voir comment Anciens combattants Canada pourrait leur venir en aide, à travers nos services, et aussi les aider à accéder aux services dans la communauté, si nécessaire.

Le sénateur Nolin : Je voudrais premièrement souhaiter la bienvenue à nos témoins. Je vous remercie d'avoir accepté notre invitation.

J'aimerais explorer un peu plus avant ce que le Dr Richardson a mentionné à propos de la proactivité, par exemple, informer la communauté médicale de la nature des syndromes propres à la communauté militaire canadienne.

Vous avez, à plusieurs reprises, développé sur le thème de la transition vers la vie civile, mais la vie civile de ces individus, c'est aussi un travail. Je voudrais donc savoir ce que vous faites pour démystifier, auprès des employeurs, où qu'ils soient au Canada, ces fameux syndromes affectant certains de nos militaires de retour chez nous.

Les Canadiens sont toujours très fiers de leurs militaires lorsqu'ils sont à l'étranger, mais lorsqu'ils reviennent, on ressent une espèce de vide et surtout de la part des employeurs qui ne veulent pas de problèmes, mais de la productivité.

Alors, que faites-vous pour aider vos clients à s'intégrer adéquatement dans le marché du travail?

Mme Pham : Dans le cadre du programme de réadaptation, nous avons un volet de réadaptation professionnelle qui, justement, comme vous le dites, assure une intégration harmonieuse dans le marché du travail.

Donc, pour un client qui a peut-être des limitations fonctionnelles et qui doit accéder au marché du travail, nous travaillons avec un fournisseur national en réadaptation professionnelle qui accompagne le client vers cette transition avec le nouvel employeur, donc qui travaille avec le client, mais qui travaille aussi avec l'employeur en milieu de travail. Ce volet peut être offert au client.

Nous avons aussi le Programme de transition de carrière, anciennement connu sous le nom de Programme d'aide au placement. Nous travaillons avec un fournisseur national qui aide les clients qui n'ont pas nécessairement de limitation, mais qui veulent trouver un emploi adapté à leurs capacités. Ce fournisseur dispose d'une banque d'employeurs et il va aussi accompagner le client dans sa recherche d'emploi. Il va aussi informer les employeurs du potentiel de la population militaire.

Nous avons aussi des fournisseurs qui ont un intérêt à engager des gens qui sortent des forces militaires. Donc, que ce soit dans le programme de réadaptation ou le programme de transition de carrière, nous travaillons avec ces fournisseurs pour favoriser l'embauche et l'intégration.

Le sénateur Nolin : Vous nous avez mentionné les employeurs qui ont un intérêt à engager des anciens combattants, mais ce n'est pas la majorité des employeurs canadiens qui sont dans ce groupe, je présume? Malheureusement.

[Traduction]

Mme Richards-Solc : Nous avons reçu de la documentation de la part d'employeurs qui cherchent à engager des membres des forces ou des anciens combattants parce qu'ils ont conscience de la valeur associée au fait d'employer quelqu'un issu des Forces canadiennes.

Le sénateur Nolin : Les employeurs ont besoin d'employés. Toutefois, ils peuvent avoir des réticences à engager un ancien employé des forces. Quels moyens prenez-vous pour préparer les employeurs de partout au pays à engager d'anciens militaires et à en être fiers? Cognez-vous aux portes pour dire aux employeurs que sous peu, des hommes et des femmes qui ont servi en Afghanistan reviendront et se chercheront un emploi?

[Français]

Mme Pham : Dans le cadre du programme de réadaptation, le volet professionnel a été octroyé à un fournisseur national, CanVet, et c'est l'un des rôles de ce fournisseur d'aider nos militaires à intégrer le plus facilement possible le marché du travail.

Le sénateur Nolin : Qu'est-ce qu'ils font? Quelles sont les clauses de leur contrat? Donnez-moi un exemple de ce qu'ils font auprès, disons, de Bombardier pour que celui-ci engage quelqu'un qui sort des Forces canadiennes?

Mme Pham : Je n'ai pas le détail du mandat du fournisseur national, mais au niveau du terrain, nous avons pu voir les fournisseurs accompagner des clients vers un employeur.

Le sénateur Nolin : Spécifique.

Mme Pham : Oui, spécifique.

Le sénateur Nolin : Mon problème est qu'il y a beaucoup de mystère associé entre autres aux divers syndromes qu'on retrouve chez les militaires. Je ne voudrais pas et j'espère qu'on fait tout pour éliminer les fausses perceptions, les préjugés, les conceptions erronées que les employeurs peuvent avoir sur l'efficacité d'un employé parce qu'il vient des forces armées. Voilà ce que je veux savoir. D'après moi, cela fait partie de votre responsabilité. Pour moi, c'est fondamental.

[Traduction]

Dr Richardson : C'est un point important qui sous-entend qu'il faut éduquer les gens pour changer leurs préjugés par rapport à la maladie mentale. Ce n'est pas parce qu'une personne a servi au sein des forces armées ou qu'elle peut revenir avec un traumatisme lié au stress opérationnel que cela veut nécessairement dire — comme le veut la croyance populaire — que l'ancien combattant agit comme un jeune homme en colère.

Le sénateur Nolin : C'est cela, exactement.

Dr Richardson : Voulez-vous avoir cette personne au sein de votre personnel? Les cliniciens travaillent avec les groupes accrédités en matière de retour au travail des entreprises. Cela se fait à l'échelle individuelle plutôt qu'à l'échelle nationale, qui est sous la responsabilité des associations professionnelles. Par exemple, c'est ce qui est fait en santé mentale. Au Centre national de TSO, nous mettons sur pied des partenariats avec des organismes professionnels pour que, lorsqu'ils font de la psychoéducation ou qu'ils fournissent des renseignements au public, les besoins spéciaux des anciens combattants soient inclus. Nous avons commencé à faire cela à l'échelle nationale.

Le président : Les sénateurs se rappellent sûrement m'avoir demandé d'écrire une lettre au Conseil canadien des chefs d'entreprise pour connaître leur politique à cet égard, ce que j'ai fait. Nous avons reçu une réponse, et j'ai demandé au greffier d'en faire des copies et de les distribuer à tout le monde.

Le sénateur Dallaire : Les Services de réadaptation professionnelle CanVet et tout le processus qui consiste à trouver, après leur libération, des emplois pour le personnel militaire blessé — y compris les blessures physiques et les blessures mentales —, tout cela est un domaine entièrement nouveau. Cela n'a pas été validé, mais ce le sera dans une étude du ministère des Anciens Combattants qui sera publiée en décembre 2010. Cela ne s'est pas nécessairement avéré être le meilleur moyen pour rendre les choses plus claires pour les clients ou pour l'industrie. CanVet est-il le moyen le plus efficace pour le faire, particulièrement en matière de bilinguisme? Il existe de nombreuses questions à ce sujet. Contrairement à ce qui est écrit dans l'article du sénateur Downe, CanVet ne va pas dans les autres ministères gouvernementaux. Il me semble que si le ministère des Anciens Combattants concluait des ententes relatives à l'embauche de ces personnes avec tous les autres ministères, ce serait un outil formidable. Le ministère des Anciens Combattants pourrait même financer la réadaptation professionnelle, mais c'est une autre histoire.

Le président : Cela pourrait fonctionner, dans la mesure où les employés potentiels ont les compétences requises.

Le sénateur Dallaire : Vous leur donnez de la formation pour qu'ils acquièrent les compétences requises. Il ne s'agit pas de prendre un soldat de l'infanterie et de le lancer dans la mêlée. Vous lui donnez de la formation pour qu'il acquière les compétences requises. Le ministère des Anciens Combattants pourrait même s'occuper de la formation puis promouvoir leur candidature auprès des autres ministères gouvernementaux.

Le sénateur Nolin : Ce qui me préoccupe, c'est l'étape précédente. Comme le Dr Richardson l'a mentionné, ils travaillent avec un employeur précis sur demande. Cependant, je crains que l'employeur refuse par peur de l'inconnu. Un employeur qui ne connaît pas les faits pourrait dire non. Il ne faudra que quelques refus avant que votre client ne revienne vous voir pour dire qu'il pense qu'il a un problème parce que les employeurs lui disent « non ».

Les membres du comité n'ont qu'à se souvenir des jeunes soldats qui sont venus témoigner il y a quelques semaines. Leur témoignage est la source de ma préoccupation. Je ne veux pas entendre le premier « non ».

[Français]

Ce que je veux, c'est la sensibilité. Tout le monde est pour la fierté quand ils sont au combat, mais quand ils reviennent, on les oublie.

Le sénateur Dallaire : Cela fait partie du contrat. C'est la question à laquelle on doit trouver une réponse.

Le sénateur Meighen : Ce ne sont pas les bureaux qui devraient s'en occuper.

Le sénateur Nolin : Ce sont les clients.

Le sénateur Dallaire : Tout de même, c'est le bureau, ce sont eux qui font face à l'individu, qui les réfèrent à l'expert, c'est donc eux qui doivent superviser. C'est l'expert qui fait la vente de nos anciens combattants à l'industrie. Pour terminer, j'aimerais soulever le point suivant.

[Traduction]

Nous avons un programme d'aide et de réadaptation professionnelle pour les personnes blessées. Cependant, il arrive que la personne ne soit pas en mesure de se recycler. La nouvelle Charte des anciens combattants va transférer la formation au conjoint, qui pourra ensuite accepter les responsabilités. Cependant, le conjoint occupe un emploi à temps plein et doit prendre soin de la personne qui a été blessée. Où est la logique? Que fait-on si la conjointe ne peut pas suivre la formation parce qu'elle s'occupe du militaire blessé? Qui forme-t-on? Quel est le résultat? Y a-t-il un Programme d'autonomie des anciens combattants pour elles, ou ne font-elles que tourner en rond?

[Français]

Mme Pham : Si j'ai bien compris vos questions, vous vous demandez si l'assistance professionnelle est accessible à la conjointe, qu'est-ce qui se passe si elle a d'autres fonctions et vous parlez également du programme d'autonomie des anciens combattants.

En ce qui concerne nos programmes, les clients qui sont sous la nouvelle Charte des anciens combattants ne sont pas exclus des programmes de la charte. Un client qui est sous la nouvelle Charte des Anciens combattants qui justifie des besoins pour l'accès à un programme d'autonomie des anciens combattants va avoir accès aux deux. Nous avons plusieurs clients qui sont sur un programme de réadaptation et qui reçoivent aussi des services sous le programme d'autonomie des anciens combattants pour les soutenir.

Le sénateur Dallaire : Excellent.

Mme Pham : Dans un deuxième temps, pour répondre à la question concernant l'assistance professionnelle, lorsque le client ne peut pas participer au programme de réadaptation professionnelle, on continue de lui offrir des services de type médical et psychosocial pour améliorer sa qualité de vie. On offre également de l'assistance professionnelle au conjoint ou à la conjointe.

Pour les familles avec des enfants, l'assistance professionnelle offre aussi des services de gardiennage pour que le client puisse participer à des sessions de traitement ou pour que la conjointe puisse participer à un programme d'assistance professionnelle. Ces services sont donc offerts en complémentarité.

Le sénateur Dallaire : Donc l'épouse bénéficie de suffisamment de services pour lui permettre une autonomie, par exemple pour s'assurer que quelqu'un va prendre soin du membre qui est blessé à la maison, qui a besoin de soins et être capable d'aller travailler. Il y a toute une gamme de services offerts.

Mme Pham : Cela fait partie du rôle du gestionnaire de cas d'assurer que les besoins, les objectifs soient atteints.

Le sénateur Dallaire : Pour revenir au gestionnaire de cas, je reconnais que vous donnez des séances d'information partout, vous avez des représentants sur les bases, vous allez même donner des sessions d'information dans les unités de milice. Mais ces séances d'information offertes à des soldats blessés, cela rentre dans une oreille et sort de l'autre. Il n'y a aucune profondeur qui reste.

Je reviens à ma question qui concerne non seulement les anciens combattants en Afghanistan, mais également tous ceux avant l'Afghanistan, qui sont encore dans le système, qui viennent maintenant demander de l'aide et qui tombent sur la nouvelle charte. Comment êtes-vous entraînés pour aller chercher chacun de ces individus? Quel entraînement continuez-vous à suivre pour améliorer vos compétences? Est-ce qu'il y a un programme formel au ministère pour vous donner encore plus de compétences?

Et en dernier lieu, combien de dossiers étudiez-vous individuellement, incluant le jeune milicien qui est à Matane alors que votre bureau est à Québec?

Mme Pham : Je veux m'assurer de bien répondre à votre question. Vous vous demandez comment on peut s'assurer que les militaires connaissent l'existence d'anciens combattants . . .

Le sénateur Dallaire : Les militaires blessés.

Mme Pham : Donc c'est sûr qu'on travaille beaucoup en partenariat avec le ministère de la Défense nationale. Comme vous l'avez si bien dit, l'information doit être dite et répétée régulièrement à différents moments de leur carrière. Donc, présentement, dès qu'ils commencent l'entraînement de base à l'école des recrues, il y a des présentations qui sont faites. Il y a des présentations avant et après le déploiement. On travaille aussi en partenariat pour participer aux différentes présentations ou symposiums.

Par expérience, nous avons eu des gestionnaires de cas qui ont fait récemment des présentations aux familles des militaires déployés en Afghanistan afin qu'elles connaissent aussi les programmes et services offerts pour soutenir le militaire. Il y a beaucoup d'informations, tant au niveau du ministère de la Défense nationale qu'au niveau d'Anciens Combattants Canada.

C'est un travail que nous devons poursuivre afin de toujours nous améliorer, on doit fournir des efforts constants.

Pour ce qui est des connaissances de nos employés, au niveau du ministère, comme ma collègue le disait, nous utilisions beaucoup de ressources internes et externes de partenariat.

On voudrait aussi offrir des formations selon les besoins des employés, pas seulement au niveau des programmes et services, mais aussi de la connaissance des problématiques de la clientèle.

L'exemple parfait : en 2007, l'Hôpital Sainte-Anne a organisé un symposium national sur les blessures de stress opérationnel qu'elle tiendra à nouveau en 2010. Nous encourageons les gestionnaires de cas à y participer afin de mettre à jour leurs connaissances.

Le sénateur Dallaire : J'ai participé au symposium de 2007 et j'irai au prochain en 2010. Combien d'entre vous êtes allés sur le terrain, c'est-à-dire dans le champ, à Valcartier, pour voir ce que font les soldats sur le terrain afin de comprendre la nature même de leur travail, de leur engagement dans la vie militaire. Le département vous encourage-t- il à vivre cette expérience?

[Traduction]

Le président : Sénateur Dallaire, quand vous dites « le champ », parlez-vous des lieux d'entraînement?

Le sénateur Dallaire : Nous avons amené des gens de l'industrie des munitions sur le terrain, pour une journée. Ils fabriquent des munitions, mais ils n'ont jamais vu de quelle façon elles sont utilisées. Vous les amenez sur le terrain pour une journée pour qu'ils voient de quelle façon le matériel est utilisé.

Organisez-vous de telles journées pour vos responsables des études de cas, pour qu'ils apprennent le jargon et qu'ils aient une idée de l'atmosphère qui règne sur le terrain?

Mme Richards-Solc : Notre bureau de Kingston compte d'anciens militaires parmi ses membres. Ils nous aident à comprendre. Nous fournissons aussi des services sur place. Je crois que nos gestionnaires de cas ont assisté à un entraînement à Petawawa. Ce n'est qu'une question d'avoir le temps de le faire.

Le sénateur Dallaire : Je considère que c'est un aspect global et essentiel pour la formation et le développement de votre personnel.

Mme Richards-Solc : Je suis d'accord. Mon fils s'est enrôlé récemment. Il parle un autre langage et il est immergé dans une tout autre culture. Nous essayons de comprendre tout cela.

Le sénateur Dallaire : Vous n'avez jamais mentionné les Centres de soutien des familles. Vous avez parlé des liens avec tous les autres. Travaillez-vous en étroite collaboration avec les Centres de soutien des familles pour rejoindre les conjoints et les blessés potentiels?

Mme Richards-Solc : Les Centres de soutien des familles font partie de nos ressources, tant dans la collectivité qu'au sein de la famille militaire.

Le sénateur Dallaire : D'accord.

Docteur Richardson, quelle quantité de recherche a été faite sur le TSPT pour le compte des militaires, il y a 10 ans?

Dr Richardson : C'est une bonne question. La majorité de ce que nous savons aujourd'hui sur le TSPT se rapporte au domaine militaire.

Le sénateur Dallaire : Je parle de la recherche canadienne.

Dr Richardson : Comme vous le savez sûrement, la majorité de la recherche se fait ailleurs. J'ai fait des recherches, mais il y a peu de recherche au Canada sur les membres des Forces canadiennes en particulier.

Le sénateur Dallaire : En ce qui concerne la philosophie du commandement et de la guerre, le contexte culturel et social ainsi que la structure régimentaire au sein des forces armées, le Canada ne fonctionne pas de la même façon qu'ailleurs. Ne trouvez-vous pas qu'utiliser la recherche sur le TSPT de quelqu'un d'autre peut être moins efficace que si le Canada faisait de la recherche sur son propre personnel militaire, en fonction des conditions dans lesquelles il se trouve lorsqu'il a à prendre des décisions éthiques, légales et morales importantes?

Dr Richardson : Que nous regardions du côté des militaires américains, australiens ou britanniques, nous sommes essentiellement des humains identiques soumis aux mêmes facteurs de stress. Cependant, il y a certaines différences sur le plan culturel et sur le plan des réseaux sociaux au Canada. La recherche faite sur les Canadiens est complètement différente.

Le sénateur Dallaire : La chaîne de commandement est totalement différente.

Le sénateur Day : Docteur Richardson, y a-t-il eu des études cliniques ou de la recherche en ce qui concerne les animaux, en particulier sur les chiens? Les chiens sont utilisés pour réconforter et aider les personnes qui souffrent de blessures de stress opérationnel. Tous les sénateurs du comité ont visité des endroits où l'on trouve des personnes qui souffrent de blessures de stress opérationnel. Nous avons vu, dans une certaine mesure, le réconfort qu'elles reçoivent des chats et des chiens qui se trouvent dans les établissements.

Dr Richardson : Pour ce qui est de savoir s'il y a eu des études à ce sujet, je devrai vous donner une réponse plus tard. Cependant, on en parle, on en discute. Au cours de mon expérience médicale, des patients m'ont dit qu'ils trouvaient qu'avoir un animal de compagnie était utile. Je ne sais pas s'il existe des études qui portent sur les bienfaits de cette forme de thérapie.

Le sénateur Day : Les anciens combattants qui souffrent de troubles de stress post-traumatique ou de blessures de stress opérationnel se retrouvent parfois à l'extérieur, possiblement au milieu d'une foule, et incapables de bouger. S'ils étaient accompagnés d'un chien spécialement entraîné, le chien pourrait les aider à traverser la rue ou retourner à leur voiture, et cetera.

Le sénateur Day : Si je suis un ancien combattant et que je perds la vue, je pourrais avoir un chien-guide fourni par le ministère des Anciens Combattants. Cependant, il y a des anciens combattants qui souffrent de stress post-traumatique qui trouvent que le fait d'avoir un chien bien entraîné leur apporte réconfort et aide, mais le ministère des Anciens Combattants ne veut pas leur en fournir un.

Pourquoi ce programme n'est-il pas adopté?

Mme Richards-Solc : Actuellement, nous avons un intérêt pour ce domaine précis. Nous avons présenté un cas pour lequel on demande une subvention pour avoir un chien. J'ai des copies des études que je vais vous présenter.

Le sénateur Day : Cela nous serait utile.

Mme Richards-Solc : Un membre de notre équipe a fait des recherches sur cette question. Nous avons des études des États-Unis et certaines du Canada. Au Canada, le problème c'est qu'il n'y a aucun fournisseur reconnu pour l'entraînement de ces chiens, et on ne fournit pas de documents d'attestation pour les chiens. Je crois qu'il y a des organismes d'accréditation en Alberta.

Le sénateur Day : Le Dr Richardson serait-il la personne qu'il vous faut pour vous aider à faire avancer les choses dans ce dossier?

Mme Richards-Solc : Nous avons d'autres ressources, mais nous serons heureux de demander l'aide du Dr Richardson également.

Le sénateur Day : Vous devriez aussi lui envoyer une copie de votre étude de cas et de votre demande.

Êtes-vous d'accord pour dire qu'en ce moment, le ministère des Anciens Combattants ne fournira pas de chien à quelqu'un qui souffre de blessure de stress opérationnel?

Mme Richards-Solc : Parlez-vous d'un chien entraîné?

Le sénateur Day : Je parle d'un chien entraîné.

Mme Richards-Solc : Aucune décision n'a encore été prise. Je n'ai pas entendu dire que le ministère des Anciens Combattants ne fournira pas l'animal.

Le sénateur Day : Le ministère a-t-il déjà fourni un animal?

Le président : Tout commence en Alberta. Ce que le sénateur Day veut dire, c'est qu'il y a des chiens qui sont entraînés de la même façon et qui ont la même valeur que les chiens-guides.

Le sénateur Day : Exactement.

Le sénateur Meighen : Docteur Richardson, d'un point de vue clinique, avez-vous enregistré des progrès au chapitre de l'identification des personnes qui sont plus à risque de subir des blessures de stress opérationnel, avant qu'elles ne soient mises dans de telles situations?

Dr Richardson : Nous nous sommes penchés sur les différents facteurs de risque pour savoir si quelqu'un — si on l'expose à un événement traumatisant — pourrait souffrir de TSPT par la suite. La découverte la plus importante concerne les événements qui se passent après la situation traumatisante. Le manque d'appui social ainsi que le stress ressenti en général après l'événement traumatisant sont des facteurs très importants. Quand nous considérons cela globalement, les indicateurs ont tendance à tenir compte des facteurs qui suivent le traumatisme plutôt que ceux qui précèdent.

Le président : Merci, docteur Richardson. Je suis désolé de vous interrompre.

Je veux remercier tous les témoins d'être venus aujourd'hui. Nous vous en sommes reconnaissants. Je veux aussi remercier tous les honorables sénateurs pour leurs questions qui, je l'espère, nous seront utiles.

(La séance est levée.)


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