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AGFO - Comité permanent

Agriculture et forêts

 

Délibérations du Comité sénatorial permanent de
l'Agriculture et des forêts

Fascicule 4 - Témoignages du 3 novembre 2011


OTTAWA, le jeudi 3 novembre 2011

Le Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts se réunit aujourd'hui, à 8 h 7, afin d'examiner, pour en faire rapport, les efforts de recherche et d'innovation dans le secteur agricole.

Le sénateur Percy Mockler (président) occupe le fauteuil.

[Traduction]

Le président : Bienvenue à cette réunion du Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts. Je tiens à profiter de l'occasion pour remercier M. Clarke et Mme Cox d'avoir accepté notre invitation. Il ne fait aucun doute que votre mémoire enrichira notre rapport. Nous aurons aussi l'occasion de vous poser des questions.

[Français]

Le président : Honorables sénateurs, nous allons nous présenter à tour de rôle, si vous le voulez bien.

Je suis Percy Mockler, sénateur du Nouveau-Brunswick et président du comité.

[Traduction]

Je demanderais aux autres sénateurs de se présenter.

Le sénateur Mercer : Je suis le sénateur Mercer, de la Nouvelle-Écosse.

[Français]

Le sénateur Robichaud : Bonjour, je suis le sénateur Fernand Robichaud, de Saint-Louis-de-Kent, au Nouveau- Brunswick.

[Traduction]

Le sénateur Mahovlich : Je suis le sénateur Mahovlich, de l'Ontario.

Le sénateur Plett : Je suis le sénateur Plett, du Manitoba.

Le sénateur Ogilvie : Je suis le sénateur Ogilvie, de la Nouvelle-Écosse.

[Français]

Le sénateur Rivard : Bonjour, je suis le sénateur Michel Rivard, Les Laurentides, Québec.

[Traduction]

Le président : Le comité poursuit son étude des efforts de recherche et d'innovation dans le secteur agricole.

Aujourd'hui, nous allons examiner l'innovation dans le secteur agricole et agroalimentaire de la perspective des producteurs. Monsieur Clarke, je suis convaincu que vous avez eu l'occasion de consulter notre ordre de renvoi. Nous voulons également vous remercier pour le déjeuner que vous avez organisé sur la Colline du Parlement. Nous y avons beaucoup appris, et nous avons eu l'occasion d'échanger avec des intervenants du milieu. Nous vous avons invité au comité afin de connaître votre point de vue sur les marchés émergents et votre vision de ceux-ci, tant à l'échelle nationale qu'internationale, ainsi que sur l'inspection des aliments et la diversité alimentaire.

J'aimerais, de nouveau, souligner la présence de M. Clarke, président, Les producteurs d'œufs du Canada, et de Bernadette Cox, directrice, Affaires publiques et corporatives, Les producteurs d'œufs du Canada.

Il est intéressant de noter qu'en 2010, les entreprises ovocoles canadiennes ont produit plus de 7,6 milliards d'œufs. La taille des entreprises ovocoles canadiennes varie, allant de quelques centaines de pondeuses à plus de 400 000. On me dit que M. Clarke lira une déclaration. Merci d'avoir accepté notre invitation et de nous faire part de vos connaissances sur l'industrie.

Peter Clarke, président, Les producteurs d'œufs du Canada : Merci pour ces bons mots et pour votre allusion au déjeuner que nous avons eu sur la Colline. Les producteurs et nous avons eu ainsi l'occasion de rencontrer les sénateurs et les autres politiciens provenant de partout au pays. C'est une excellente façon de communiquer, et nous y attachons beaucoup d'importance. Nous voulons et espérons répéter l'expérience au cours des prochaines années. Merci de nous avoir invités à venir témoigner aujourd'hui.

Je suis originaire de la vallée de l'Annapolis, en Nouvelle-Écosse, où, en compagnie de mon fils et de ma famille, je produis des œufs et des poulettes prêtes à pondre. Nous exploitons notre entreprise depuis cinq générations. Au fil des ans, nous avons constaté beaucoup de changements et affronté beaucoup de difficultés, mais, dans la plupart des cas, c'était pour le mieux.

Nous sommes une des 1 030 familles d'agriculteurs exploitant des fermes de production d'œufs réglementées au Canada, y compris les Territoires du Nord-Ouest. Ces entreprises familiales, ainsi que les classificateurs et les décoquilleurs qui traitent nos œufs, comptent environ 10 000 employés.

Notre organisation, Les producteurs d'œufs du Canada, travaille avec des partenaires provinciaux afin de combler les besoins en approvisionnement. Nous exécutons des programmes de production industrielle, de commercialisation et de recherche, ainsi que des programmes de salubrité des aliments à la ferme et de soins des animaux.

Nous avons trois recommandations à soumettre au comité. Premièrement, que les gouvernements améliorent leurs programmes de préservation de lignées de volaille rares et peu communes, et qu'ils continuent à mettre l'accent sur la façon dont le matériel génétique aviaire est préservé.

Deuxièmement, que les gouvernements provinciaux et fédéral assurent une coordination afin que les efforts pour promouvoir les petites entreprises agricoles alternatives ne l'emportent pas sur la nécessité d'avoir des pratiques de production et de transformation sûres.

Troisièmement, que le gouvernement assure un soutien financier à la recherche sur de nouvelles sources d'aliments pour le bétail et une meilleure utilisation des solutions de rechange existantes.

Avant d'entrer dans les détails de nos recommandations, j'aimerais vous parler un peu de notre programme de recherche. Celui-ci est fondé sur une solide collaboration avec nos partenaires, y compris les agriculteurs, les transformateurs, les chercheurs et des organismes de financement, comme le Conseil de recherches avicoles du Canada, à Ottawa, et l'Egg Nutrition Center, à Washington.

Nous revoyons les priorités avec les offices provinciaux de commercialisation des œufs au moins une fois l'an. Avant d'octroyer des fonds de recherche, nous veillons à ce que les projets proposés respectent ces priorités.

Notre processus de proposition et d'examen est dirigé par le comité de la recherche de notre conseil d'administration qui donne son avis à la communauté scientifique sur les domaines d'études qui, selon nous, sont importants pour notre industrie.

L'une de nos principales stratégies de commandite consiste à créer des chaires de recherche pour affronter les défis de l'industrie grâce à des partenariats à long terme avec divers chercheurs universitaires canadiens. En octroyant un financement pluriannuel à ces universités, nous assurons la stabilité nécessaire à des études à plus long terme tout en aidant à former des diplômés appelés à devenir les spécialistes de la volaille de demain.

Par exemple, nous appuyons la Chaire de recherche sur la volaille au Collège de l'agriculture de l'Ontario et la Chaire de recherche économique sur l'industrie des œufs à l'Université Laval. Une autre chaire sur la nutrition humaine est en voie d'être créée.

Le partenariat de longue date entre Les producteurs d'œufs du Canada à l'échelle nationale, les offices de commercialisation des œufs à l'échelle provinciale et les producteurs d'œufs eux-mêmes facilite la communication des besoins de notre industrie aux chercheurs, ainsi que la communication des résultats de la recherche à l'industrie dans son ensemble. Notre structure de gouvernance, soit un conseil d'administration composé de représentants des producteurs, des transformateurs, des exploitants de couvoirs et des consommateurs, nous permet de diffuser l'information rapidement à l'échelle de l'industrie.

J'aimerais maintenant aborder les trois secteurs soulignés dans votre ordre de renvoi, soit le développement de nouveaux marchés, une agriculture durable et l'amélioration de la diversité et de la sécurité alimentaires.

Premièrement, les marchés évoluent en fonction des préférences changeantes des consommateurs. La recherche en marketing, y compris la collecte et l'analyse de données sur la consommation, et les sondages sur l'attitude des consommateurs, nous indiquent si les préférences et les marchés changent.

Comme d'autres acteurs de l'industrie agricole, nous constatons qu'il faut tenir compte d'un vaste éventail de préoccupations en matière de santé. Par exemple, les travaux que nous avons entrepris avec l'Université du Manitoba consistent à examiner la possibilité que le folate que contiennent les œufs réduise les risques de maladies cardiaques ou les anomalies du tube neural chez les bébés, alors que ceux entrepris à l'Université de l'Alberta consistent à examiner la capacité de certains nutriments des œufs de réduire la pression artérielle.

Tout comme celles qui ont abouti aux œufs oméga-3 il y a quelques années, ces recherches nous enseignent que la valeur nutritive des œufs passe par la nutrition de la poule, d'où l'importance d'approches multidisciplinaires des projets de recherche.

En nous préoccupant du bien-être des animaux par le biais de la recherche, nous établissons des créneaux et ouvrons la voie aux changements à venir. Des recherches sur les cages aménagées ont été entreprises dans trois universités afin de fournir plus d'information sur les meilleures pratiques de gestion, les coûts et la volonté des consommateurs à payer.

Deuxièmement, en ce qui a trait à l'agriculture durable, le succès à long terme de l'entreprise agricole familiale montre à quel point le secteur de la production des œufs est durable. La plupart des producteurs d'œufs réglementés sont des agriculteurs de la deuxième ou de la troisième génération qui sont sûrs que leurs enfants pourront tabler sur la culture d'une amélioration constante de l'environnement que leurs parents leur auront léguée en dépit de toutes sortes de défis liés à la production et au marché.

La viabilité financière et les indicateurs économiques clés de l'industrie canadienne des œufs font l'objet de recherches de la part de M. Maurice Doyon, à l'Université Laval. Ce dernier étudie, entre autres, les structures coopératives pour la coordination et la coopération du marché, les mécanismes de détermination des prix et les modèles de gestion des risques économiques et technologiques.

La génétique aviaire peut grandement contribuer à la production alimentaire, à la sécurité alimentaire et à la viabilité de l'industrie. Le maintien du matériel génétique constitue le fondement des possibilités et des progrès scientifiques à venir, mais une conservation systématique s'impose. Seules quelques entreprises de production génèrent actuellement les principales lignées de poules utilisées pour la production des œufs à l'échelle internationale, et les gènes à partir desquels les lignées actuelles de volailles hautement productives ont été développées risquent d'être perdus.

Nous sommes conscients que le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire mène d'importantes recherches sur les moyens de préserver le matériel génétique aviaire et que les universités maintiennent certaines lignées de volailles rares ou peu communes. Ce qui m'amène à notre première recommandation, soit que les gouvernements améliorent leurs programmes de préservation de lignées de volailles rares et peu communes, et qu'ils continuent à mettre l'accent sur la façon dont le matériel génétique aviaire est préservé.

Maintenant, l'amélioration de la diversité et de la sécurité alimentaires. La population mondiale continue à croître et l'accès à des aliments sûrs, sains et produits localement revêt de plus en plus d'importance. C'est exactement ce qu'offrent aux Canadiens les fermes d'œufs réglementées qui optent pour le programme de salubrité des aliments à la ferme intitulé Propreté d'abord — Propreté toujours et fondé sur les principes de l'HACCP. Les consommateurs étant de plus en plus éloignés de la ferme, leur éducation au sujet d'une agriculture commerciale viable comme réponse aux défis liés à la croissance de la population, à la salubrité des aliments et à l'environnement devient essentielle.

Il y a un intérêt croissant pour l'agriculture urbaine ou d'arrière-cour, ainsi que pour la sécurité alimentaire locale, ce qu'il faut tempérer à la lumière des risques connus et émergents pour la santé publique. Nous craignons que le savoir scientifique existant ne soit pas transmis comme il se devrait aux promoteurs et aux adeptes de l'agriculture urbaine ou d'arrière-cour.

Par conséquent, nous recommandons que les gouvernements provinciaux et fédéral assurent une coordination afin que les efforts pour promouvoir les petites entreprises agricoles alternatives ne l'emportent pas sur la nécessité d'avoir des pratiques de production et de transformation sûres. L'orientation politique des programmes de développement de petites entreprises et de sécurité alimentaires locale ne doit pas aller au détriment des politiques et des programmes de sécurité alimentaire du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et de celui de la Santé.

Un autre défi consiste à veiller à ce que les aliments soient abordables. L'augmentation de la demande en biocarburant peut certes créer un nouveau marché important pour les producteurs agricoles, mais elle exerce des pressions à la hausse sur les prix des aliments du bétail, ce qui a une incidence sur les prix à la consommation. Plus le besoin de trouver des énergies de remplacement se fera sentir, plus il sera nécessaire de faire des recherches sur de nouvelles sources d'aliments pour le bétail et une meilleure utilisation des solutions de rechange existantes, comme les sous-produits de la fabrication de biocarburants. Par conséquent, nous recommandons que le gouvernement assure un soutien financier à la recherche sur de nouvelles sources d'aliments pour le bétail et sur une meilleure utilisation des solutions de rechange existantes.

Monsieur le président, ce sont nos recommandations. Nous sommes impatients de répondre aux questions du comité.

Le président : Merci, monsieur Clarke. Je sais que certains sénateurs doivent partir un peu plus tôt, mais qu'ils reviendront plus tard. Par conséquent, je vais d'abord céder la parole au sénateur Ogilvie, suivi du sénateur Robichaud.

Le sénateur Ogilvie : Monsieur Clarke, madame Cox, nous sommes heureux de vous accueillir. Le siège de votre organisation est situé dans une des plus belles régions du pays, une région que j'ai déjà visitée.

J'ai été impressionné par votre déclaration, monsieur Clarke. C'est probablement la première fois qu'un témoin souligne vraiment l'importance de la recherche et des connaissances sur l'essence même d'une partie importante du secteur agricole. Les trois secteurs que vous avez décrits semblent essentiels à l'avenir.

J'aimerais avoir un peu plus d'information contextuelle sur la diversité génétique. De toute évidence, le fait que seules quelques entreprises de production de matériel génétique assurent l'approvisionnement de l'industrie soulève cette question.

À quel point les recherches effectuées dans les collèges et les universités agricoles vous aident-elles à dresser l'inventaire des principales caractéristiques génétiques aviaires dans d'autres pays pour vous fournir le plus d'information possible sur la diversité génétique?

Deuxièmement, je crois que vous avez mentionné quatre producteurs de volaille importants; je n'ai peut-être pas le chiffre exact, mais c'était à peu près cela. Dans leur propre intérêt et pour l'ensemble de l'industrie — par l'intermédiaire de vos organismes —, ces producteurs sont-ils actifs par rapport à la préservation de la diversité génétique et de la recherche des caractéristiques qui pourraient être considérées comme importantes, à l'avenir, et que l'on pourrait aussi trouver chez des espèces ailleurs dans le monde?

M. Clarke : Pour ce qui est de données sur la génétique aviaire, je crois qu'au pays, nous avons actuellement une assez bonne connaissance de ce qui est conservé dans les universités. Quant à savoir s'il y a un endroit où l'on réunit tous ces renseignements, je ne suis pas certain. Je sais que M. Fred Silversides, du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire pourrait certainement répondre à cette question pour nous. Il a fait beaucoup de recherche sur la génétique au sein de l'industrie de la volaille afin de s'assurer de la préservation du matériel génétique aviaire.

Je sais que les universités ont plus de difficulté à s'occuper des lignées de volaille et à financer ces activités. À mon avis, la population ne connaît pas bien et ne saisit pas assez l'importance de la préservation et de la santé des lignées. Dans l'industrie, nous sommes conscients que s'il devait se produire un événement catastrophique qui éliminerait une grande partie du matériel génétique, nous devrions revenir à ces lignées. Il faudrait revenir à la poule de jungle, pour ainsi dire, afin de rebâtir ces lignées et les faire évoluer. Encore une fois, il y a probablement un tel répertoire, mais je ne sais pas s'il est complet.

Pour ce qui est des quelques entreprises qui font toujours de l'amélioration génétique, ce sont pour la plupart des entreprises privées sur lesquelles nous en savons bien peu, notamment par rapport aux lignées sur lesquelles on fait de la recherche et sur la préservation de l'historique des lignées de volaille. Je suis certain que ces entreprises font tout pour préserver ce qu'elles considèrent comme nécessaire à l'évolution des lignées. Cependant, pour ce qui est de la préservation de l'historique, je ne sais pas dans quelle mesure elles le font. Je crois que dans leur propre intérêt, elles considèrent qu'il est important de le préserver, mais au-delà de cela, je ne sais pas dans quelle mesure elles ont intérêt à le faire.

Le sénateur Ogilvie : Merci beaucoup de ces explications, monsieur Clarke. Donc, si vous trouvez des renseignements — peu importe leur nature — dans les dossiers de votre organisme, même des données internationales sur la diversité génétique de la volaille, cela nous serait très utile, mais ce n'est pas une exigence. Si vous trouvez quelque chose, nous vous en serions reconnaissants.

M. Clarke : D'accord.

Le sénateur Robichaud : Merci de votre exposé, monsieur Clarke. Vous dites qu'il y a eu de la recherche, et je crois comprendre que les producteurs y ont participé. Comment cela fonctionne-t-il? Y a-t-il une contribution des agriculteurs en fonction de la production? Sont-ils réticents ou heureux de participer à la recherche?

M. Clarke : Il y a de nombreuses années, j'ai participé activement à inciter mes confrères producteurs au Canada à prendre conscience de l'importance de la recherche et aussi de la nécessité d'y contribuer de manière constante. À l'époque, avec l'appui du conseil d'administration, plusieurs membres du comité de recherche ont fait valoir auprès des producteurs la nécessité de se doter d'un régime de cotisation. Il s'agit d'une formule de prélèvement; un quart de cent pour chaque douzaine produite au Canada est versé à la recherche. Le comité de recherche peut ensuite utiliser cet argent pour financer les projets de recherche semblables à ceux dont je vous ai parlé plus tôt.

Cela a-t-il été facile pour les producteurs de le faire? Peut-être pas au début, mais je dois aussi dire qu'ils n'ont pas tardé à reconnaître l'importance de la recherche, à constater quelle était sa valeur quant à son effet sur la rentabilité; cela a aussi permis de mettre en lumière l'aide qu'elle apporte aux installations de recherche et aux étudiants de partout au Canada. Les producteurs y accordent une valeur; maintenant, appuyer la recherche de cette façon ne leur pose pas problème.

Le sénateur Robichaud : Vous avez parlé des étudiants qui font de la recherche. Avez-vous de la difficulté à recruter des gens pour faire de la recherche dans votre domaine?

M. Clarke : Il semble qu'il y a quelques années, peu d'étudiants avaient un intérêt pour la recherche sur la volaille. Encore une fois, c'est ce qui nous a poussés à trouver des mesures incitatives, comme ce que nous faisons par l'intermédiaire des chaires de recherche et des programmes de ce genre.

Nous constatons — et je pense que cela pourrait être confirmé par les chaires de recherche — que les jeunes considèrent qu'il s'agit là d'une véritable occasion qui s'offre à eux. De plus, nous voyons cela comme un tremplin qui favorise leur participation ultérieure à la recherche ou à d'autres activités au sein de l'industrie.

Actuellement, je pense que les choses sont en voie de changer : la recherche sur la volaille suscite un plus grand intérêt, et plus d'étudiants y participent.

Le sénateur Robichaud : C'est intéressant. Étant donné la teneur de votre exposé et l'accent que vous mettez sur la préservation du matériel génétique, on peut dire que dans votre domaine, c'est un sujet plutôt délicat, n'est-ce pas? Des troupeaux entiers peuvent rapidement être éliminés s'il survient un incident chez un producteur.

M. Clarke : C'est exact. Il s'agit d'un problème qui n'en est pas un tant qu'il ne se produit rien. Si, pour une raison ou une autre, nos lignées génétiques sont soudainement exposées à un grand danger et qu'il est possible que certaines d'entre elles soient éradiquées, on prend alors conscience de l'importance que revêtait l'obtention des données sur l'élevage et les renseignements de nature génétique, ce qui permettrait de recréer ces lignées génétiques. Si rien ne se produit, cela ne pose pas problème; par contre, si cela se produit, il faut alors s'en occuper.

[Français]

Le sénateur Rivard : Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie de votre présentation très claire; c'est un bon résumé.

Je vous poserai une question que je pose pratiquement à tous les intervenants qui viennent nous rencontrer concernant l'agroalimentaire, entre autres : est-ce que les producteurs d'œufs du Québec sont membres de votre association?

[Traduction]

M. Clarke : Oui. Tous les producteurs d'oeufs réglementés sont membres de Producteurs d'oeufs du Canada.

[Français]

Le sénateur Rivard : J'en suis très heureux. Les producteurs laitiers ont leur association, l'UPA, et ne sont donc membres d'une association canadienne, c'est pour cela que je voulais le clarifier avec vous dès le début.

Vous avez également mentionné que la production annuelle était de l'ordre de 7,6 milliards par année. Peut-on dire que votre marché s'écoule localement ou si vous avez des surplus que vous exportez? Et si vous exportez, vers quels pays le faites-vous?

[Traduction]

M. Clarke : Pour la plupart, nos marchés sont locaux, mais lorsque je dis « locaux », je parle des marchés canadiens. La réglementation est une question de gestion de l'approvisionnement; nous gérons l'offre et la demande du produit au sein de l'industrie. Il y a des surplus; ces oeufs sont destinés au marché de la transformation. Il s'agit d'oeufs de consommation sans coquille.

Nous exportons très peu d'oeufs ou d'ovoproduits, principalement pour des questions liées à de la gestion de l'approvisionnement et aux douanes.

[Français]

Le sénateur Rivard : Qu'en est-il des résidus, dans vos fermes, que ce soit les excréments ou quoi que ce soit? Est-ce recyclé d'une façon quelconque, ou est-ce enfoui? Comment traitez-vous les résidus, que ce soit de production des œufs ou venant des poules?

[Traduction]

M. Clarke : Je crois qu'il y a là deux ou trois questions, dont une qui porte sur les déchets, les excréments, par exemple.

Actuellement, la plupart des collectivités agricoles du Canada participent à des programmes agricoles dans le cadre desquels on détermine le type de culture et, par conséquent, ce qui est nécessaire et qui doit être fait au chapitre de la fertilisation des terres. Sur la plupart des terres agricoles du Canada, il y a des programmes de gestion des nutriments.

La plupart du temps, les excréments des exploitations avicoles sont soit utilisés sur place, conformément au programme, soit, dans d'autres cas, vendus à d'autres exploitants.

Par ailleurs, l'élimination des oiseaux se fait habituellement ailleurs, dans une installation prévue à cet effet.

Je crois savoir que vous vous demandiez ce qu'il en est pour les coquilles d'oeuf et autres sous-produits de la transformation. Il s'agit d'une forme de calcium qui est utilisée par d'autres entreprises au pays. De plus, je crois que certaines usines de transformation ont des façons précises d'en disposer. Cependant, je ne les connais pas assez bien pour pouvoir vous en parler.

[Français]

Le sénateur Rivard : Vous m'expliquez que cela s'est toujours fait de cette façon. N'y a-t-il pas eu d'investissements de la part des gouvernements pour la valorisation ou pour trouver d'autres marchés? Cet usage des résidus existe depuis la nuit des temps ou depuis une génération ou deux?

[Traduction]

M. Clarke : Oui. Il y a certainement des façons de le faire. Partout au Canada, certains producteurs participent à divers projets où on utilise les excréments pour produire de l'énergie. Il y a différentes méthodes de compostage et on utilise les excréments à diverses fins, notamment comme engrais.

En effet, les gouvernements — tout comme les producteurs — ont certainement investi dans diverses méthodes de traitement des résidus. Manifestement, plusieurs solutions sont étudiées, et je suis certain que d'autres méthodes seront présentées à l'avenir.

[Français]

Le sénateur Rivard : Les programmes gouvernementaux actuels en recherche et développement ont généralement une durée de vie moyenne de cinq ans. Est-ce satisfaisant ou devrait-on vous garantir un programme d'une durée plus longue, soit par exemple de sept ou 10 ans?

Quelle est votre opinion à ce sujet?

[Traduction]

M. Clarke : Il est parfois difficile pour les plus petits producteurs de saisir les occasions offertes par les programmes. Par conséquent, s'ils pouvaient avoir plus de temps pour s'en prévaloir, je crois qu'ils pourraient en bénéficier. Donc, si on pouvait leur accorder plus de temps, ce serait une bonne chose.

Le sénateur Mercer : Bienvenue au comité, monsieur Clarke. C'est toujours un plaisir de rencontrer un autre Néo- Écossais.

Au Canada, la production d'oeufs est une industrie régie en vertu d'un régime de gestion de l'approvisionnement qui semble très bien fonctionner et qui produit 7,6 milliards d'oeufs. Nous n'importons et n'exportons pas d'oeufs, mais nous sommes autosuffisants, ce qui est une bonne chose.

Dans votre exposé, vous avez parlé de l'Egg Nutrition Center, qui est situé à Washington. Pourriez-vous nous parler de son rôle et de celui de votre organisme? Financez-vous ou appuyez-vous les recherches de l'Egg Nutrition Center? Quel est le lien?

M. Clarke : Pour ce qui est de l'Egg Nutrition Center, c'est un organisme avec lequel nous — Les producteurs d'oeufs du Canada — avons cherché à collaborer. Dans bien des secteurs de recherche, il n'est pas nécessaire de faire certaines choses en double. Le centre étudie notamment la quantité de cholestérol que contiennent les oeufs et essaie de savoir ce qui est généralement admis comme un taux de cholestérol acceptable.

Nous soutenons financièrement certains projets du centre parce que, dans un sens, nous avons le sentiment que cela nous empêche de reproduire ce qui se fait ailleurs. Ce genre de recherche produirait les mêmes résultats, peu importe l'endroit où on la fait. C'est à cela que se résume notre participation.

Le sénateur Mercer : Y a-t-il des résultats précis qui découlent des travaux de l'Egg Nutrition Center? Par exemple, a-t-il participé à la création de l'oeuf riche en oméga-3?

M. Clarke : Une de ses plus importantes études est celle qui porte sur le taux de cholestérol acceptable des oeufs, où l'on tente de déterminer le taux et de le faire accepter comme étant un taux de cholestérol réduit. Je peux vous fournir ces renseignements, mais je ne veux pas m'avancer sur un chiffre et risquer de me tromper.

Le sénateur Mercer : Je comprends cela; tout renseignement que vous pourriez nous fournir serait utile.

Je n'ai pas apporté ma calculatrice ce matin, mais 7,6 milliards d'oeufs, c'est beaucoup. À un quart de cent pour chaque douzaine, quel est le montant global qui est versé pour la recherche?

M. Clarke : Je crois que c'est un peu plus d'un million de dollars, à peu près.

Le sénateur Mercer : Cela représente un montant important pour ce secteur, étant donné que vos activités ne sont centrées que sur les oeufs.

Dans votre exposé, vous avez dit qu'il n'y a que quelques entreprises qui produisent les principales lignées de poules pondeuses utilisées dans la production d'oeufs à l'échelle mondiale et que les gènes qui ont servi à développer les races de volaille très productives que nous avons aujourd'hui risquent d'être perdus. Pour la gouverne d'un novice comme moi et des téléspectateurs, pourriez-vous nous expliquer la nature et l'ampleur du risque?

M. Clarke : Tel que nous le percevons, le risque consiste à réduire les principales espèces de production à un nombre très limité de lignées génétiques et à compter sur ces lignées pour assurer l'avenir de la production et du matériel génétique. Si, à l'échelle mondiale, il se produisait aujourd'hui quelque chose qui posait problème à cette espèce sur le plan de la résistance aux maladies, et que cela s'aggravait au point de mener à l'extinction ou à la réduction spectaculaire de la population de l'espèce, alors, si je comprends bien, que l'on soit profane, agriculteur ou producteur, il faudrait qu'on revienne aux gènes et aux lignées génétiques antérieures pour essayer de créer une lignée résistante à cette possible maladie.

Il faut préserver les gènes des volailles plus âgées, même des poules de jungle, de sorte qu'on puisse revenir aux gènes et créer une lignée de nouveau, s'il le faut; si on ne les préserve pas ou s'il n'y en a pas sur les lieux, on ne peut pas le faire. Voilà le problème.

Comme je l'ai déjà dit, tant qu'aucune catastrophe ne se produit, on ne voit peut-être pas de problèmes à cet égard, mais il pourrait vraiment y en avoir, et nous en sommes conscients. C'est pourquoi nous disons qu'il est très important de préserver les lignées de volailles d'une façon ou d'une autre, de sorte que s'il le faut, on puisse revenir aux gènes.

Le sénateur Mercer : Une seule erreur, et nous serons tous en difficulté.

M. Clarke : Oui, un problème demeure un problème, et dans quelle mesure, cela reste à voir, mais nous exprimons nos préoccupations : il nous faut préserver les lignées au cas où un problème survient.

Le sénateur Mercer : Il y a 1 030 familles d'agriculteurs qui produisent des oeufs au Canada. Elles représentent donc une partie importante des gens qui travaillent dans le secteur agricole. Ce n'est pas rien.

Le gouvernement a hâte de conclure des accords de libre-échange avec d'autres pays et groupes de pays, et l'une des questions qui sont toujours soulevées dans le cadre des discussions, c'est celle de la gestion de l'offre. En tant que président des producteurs d'oeufs du Canada et compte tenu des discussions que nous menons au sujet d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne, en particulier, êtes-vous préoccupé par la possibilité que la gestion de l'offre fasse l'objet de négociations et que le gouvernement envisage de l'abandonner pour signer l'accord de libre-échange avec l'UE?

M. Clarke : Tous les partis politiques ont appuyé la gestion de l'offre, même lorsque la motion a été présentée à la Chambre. Je crois donc qu'on appuie encore grandement la gestion de l'offre au Canada. Je dois comprendre que ce qu'on me dit et ce qu'on nous indique à ce sujet, c'est que la gestion de l'offre ne fait pas partie des discussions et des négociations entourant un accord commercial. Je dois donc respecter cela.

Vous me demandez si cela me préoccupe. J'ai toujours été préoccupé par le maintien de la gestion de l'offre, car c'est un excellent outil qui permet à nos agriculteurs qui y sont soumis de retirer quelque chose, et qui permet à la jeune génération de continuer à travailler dans le secteur, qui est très bon pour nous tous.

Je suis donc toujours très en faveur de la gestion de l'offre, et quelle que soit ma tribune et peu importe l'endroit où j'ai l'occasion de la défendre, je le fais. Je crois que c'est un outil pour nous, les agriculteurs, qui a permis d'accroître la stabilité, non seulement pour l'exploitation agricole, mais aussi pour bon nombre de collectivités qui se sont formées partout au pays, dans chaque province et territoire.

Le sénateur Mercer : Merci beaucoup.

Le sénateur Plett : Monsieur Clarke, je vous remercie de votre présence et de votre exposé. Vous avez répondu à la plupart de mes questions, soit pendant votre exposé, soit lorsque vous répondiez à d'autres questions.

J'aimerais poursuivre sur ce que le sénateur Mercer disait au sujet de la gestion de l'offre. Je sais qu'il y a des quotas, et nous avons un certain nombre de bonnes exploitations avicoles au Manitoba. J'aimerais que vous m'expliquiez brièvement le fonctionnement du système de quotas. Est-il fondé sur les poules ou sur le nombre d'oeufs? Comment obtenez-vous les quotas? Pourriez-vous nous aider à comprendre?

M. Clarke : Dans le secteur de la production des oeufs, le système de quotas se fonde sur les poules, mais aussi sur le nombre d'oeufs qu'elles pondent. Nous nous ajustons toujours à la gestion de l'offre, à ce que l'industrie doit produire et aux exigences des consommateurs.

Les quotas sont établis à l'échelle nationale et sont répartis dans les provinces et les territoires partout au pays, qui les répartissent entre les producteurs. Quand on a un quota, on possède quelque chose. Avoir un quota, c'est un privilège pour un agriculteur. Dans chaque province, les niveaux de production des détenteurs de quota sont établis, ce qui leur donne le droit de produire des oeufs selon le nombre de poules qui a été déterminé.

Le sénateur Plett : Je ne pourrais pas acheter votre quota et amener les poules au Manitoba, n'est-ce pas?

M. Clarke : Probablement pas. Vous pourriez acheter mon quota, mais ma province — comme n'importe quelle autre — vous dirait ceci : « Nous voulons faire la production ici. » C'est un moteur économique dans la province. De même, le Manitoba ne voudrait pas qu'on envoie le quota en Nouvelle-Écosse. Toutefois, vous pourriez acheter mon quota et exploiter les installations de la Nouvelle-Écosse.

Le sénateur Plett : Tout à l'heure, le sénateur Rivard voulait savoir si le Québec faisait partie de votre organisme. Pour ma part, j'aimerais connaître la part de quota que le Manitoba reçoit. Pourriez-vous me dire quelle part du quota national revient au Manitoba?

M. Clarke : Non, car je n'ai pas la réponse en tête. J'en suis désolé. Les quotas sont répartis selon le système que nous avons établi partout au pays, et toutes les provinces en faisaient partie. À l'époque, le nombre de poules dans votre province, comme dans toutes les autres, était déterminé. Nous avons maintenant une règle. S'il faut répartir un nouveau quota, on le fait selon une règle que toutes les provinces et tous les producteurs ont approuvée à l'époque. Elle est maintenue et suivie aujourd'hui. Si l'on devait attribuer un nouveau quota, le Manitoba en recevrait une certaine part, comme toute autre province.

Le sénateur Plett : Pourriez-vous nous fournir ce renseignement?

M. Clarke : Tout à fait.

Le sénateur Plett : Merci. Dans votre exposé, vous avez dit que vous faites une partie de vos recherches à l'Université du Manitoba. Pouvez-vous me dire quelles recherches on y fait?

M. Clarke : Elles portent sur la nutrition ou la santé humaine. Je crois qu'au Manitoba, on se penche également sur l'alimentation de la volaille. Ce sont quelques exemples de sujets qui font l'objet de recherches.

Le sénateur Plett : Je vais vous poser ma dernière question. De temps à autre, on voit des gens qui sont très préoccupés par le bien-être de nos animaux, et parfois plus que par le nôtre, je crois. On entend dire que des gens veulent un retour à l'élevage en libre parcours. J'ai vu des granges, et je pense que certaines de ces pondeuses ont une bonne vie, mais tous ne sont pas du même avis que moi. Pourriez-vous me dire quelles pressions sont exercées en faveur d'un retour à l'élevage en libre parcours? Est-ce un facteur?

M. Clarke : C'est un facteur, et ce que nous faisons dépend beaucoup des choix des consommateurs. Si des consommateurs achètent leurs oeufs en fonction d'un type d'installations, les producteurs tentent de s'ajuster. Si un groupe de consommateurs souhaite que les oeufs proviennent de poules élevées en liberté, en libre parcours ou dans une installation enrichie, les producteurs tenteront de répondre à la demande. Tous les types d'installations comportent des avantages et des inconvénients, que les producteurs et les consommateurs doivent connaître. Une fois renseignés — au sujet du pour et du contre —, les consommateurs font leur choix.

Le sénateur Plett : Parmi les oeufs d'une épicerie Safeway, pourrais-je voir lesquels proviennent d'un élevage en libre parcours et lesquels d'un élevage en cage?

M. Clarke : Je ne sais pas pour ce qui de Safeway, mais pour la plupart, oui.

Le sénateur Plett : C'est intéressant, et j'aimerais voir la différence entre les deux.

M. Clarke : D'après moi, vous ne verriez aucune différence pour ce qui est du goût ou de la valeur nutritive des oeufs.

Le sénateur Mahovlich : Dans quel pays la demande d'oeufs est-elle la plus forte? Veulent-ils tous s'approvisionner? Je suis allé en Croatie avec ma femme. Je me trouvais dans le salon de mon oncle, et j'ai vu un poulet passer devant nous, sortir par la porte et entrer dans la grange. Environ cinq heures plus tard, nous y sommes retournés pour le souper et avons mangé du poulet pané qui ressemblait à celui du colonel Saunders. Il était très frais. Nous avons mangé le poulet que j'avais vu passer, et il avait donc été élevé en libre parcours et il était délicieux. Je me demande si dans le monde, il y a une demande pour les oeufs en Russie, en Inde ou en Chine, là où les populations sont. Devrions-nous envisager d'exporter des poulets et des oeufs?

M. Clarke : Certains pays produisent un surplus d'oeufs et peut-être même de volailles. Je ne sais évidemment pas pour ce qui est des poulets. Cependant, certains pays sont des importateurs nets, et d'autres des exportateurs nets. Il y en a certainement dans le monde.

En ce qui concerne la possibilité d'exporter des oeufs, j'aimerais revenir aux programmes que nous offrons au Canada sur la gestion de l'offre et la salubrité des aliments pour les Canadiens et les touristes. Nous n'explorons pas la possibilité d'exporter nos oeufs frais.

Le sénateur Mahovlich : Les oeufs canadiens ont-ils déjà été insalubres? Ont-ils déjà été impropres à la consommation? Y a-t-il déjà eu une maladie?

M. Clarke : La grippe aviaire a causé beaucoup de soucis aux producteurs, mais je ne suis pas au courant d'une époque où les oeufs étaient impropres à la consommation.

Le sénateur Mahovlich : Comparativement aux oeufs que je mangeais quand j'étais jeune, c'est-à-dire il y a belle lurette, les oeufs aujourd'hui sont-ils meilleurs? Contiennent-ils moins de cholestérol?

M. Clarke : Il y a probablement un peu moins de cholestérol. Les oeufs actuels sont-ils vraiment meilleurs? Nous avons des oeufs enrichis d'oméga-3. Il faut retenir que les oeufs contiennent tous les éléments nutritifs nécessaires à une bonne santé. À cet égard, les oeufs d'il y a 30 ans et les oeufs d'aujourd'hui sont pareils. À moins d'apporter des changements considérables à l'alimentation des volailles, les oeufs d'aujourd'hui et les oeufs d'autrefois ont pratiquement, outre la réduction en cholestérol, la même valeur nutritive.

Le sénateur Mahovlich : Ma femme règle le problème du cholestérol en commandant une omelette de blancs d'oeufs. Les oeufs contiennent-ils vraiment tant de cholestérol? Cette pratique l'aide-t-elle?

M. Clarke : Je ne sais pas exactement ce qu'elle fait ou comment elle gère son taux de cholestérol.

Il y a de nombreuses années, le cholestérol contenu dans les oeufs a eu mauvaise presse. Aujourd'hui, la recherche démontre que les oeufs contiennent une quantité acceptable de cholestérol. Les diététiciens et les docteurs s'entendent pour dire qu'une personne en bonne santé peut consommer des oeufs chaque jour.

Le sénateur Mahovlich : Merci.

Le sénateur Robichaud : Y a-t-il beaucoup de coopération entre les producteurs d'oeufs et de poulets dans la recherche, par exemple, sur l'alimentation et d'autres aspects qui peuvent avoir des effets sur les volailles?

M. Clarke : Si nous en avons l'occasion, nous le ferons certainement, sauf en ce qui concerne les valeurs nutritives. Les valeurs fourragères et les formules nutritionnelles utilisées pour l'élevage de poulets ou de dindes de chair et la production d'oeufs sont considérablement différentes. Par conséquent, il n'y a pas vraiment de collaboration possible en ce qui concerne l'adoption d'une même formule.

Nous collaborons sur la question des aliments pour animaux qui entrent dans les programmes et nous reconnaissons les possibilités de mettre au point ou d'améliorer des processus qui pourraient remplacer certains éléments importants dans nos formules actuelles. Ces situations nous donneraient l'occasion de collaborer pour examiner les options qui répondraient aux besoins des deux industries.

Le sénateur Robichaud : En ce qui concerne les producteurs d'oeufs, certains produisent-ils leur propre mélange ou doivent-ils acheter la formule précise dont ils ont besoin? Ont-ils les installations nécessaires pour le faire?

M. Clarke : Un certain nombre de producteurs canadiens ont leur propre meunerie. C'est fou la technologie que cela exige maintenant; c'est vraiment incroyable qu'ils soient capables de produire des aliments pour animaux d'excellente qualité comparables à ce qu'on retrouve sur le marché. De plus, cela se fait facilement de manière continue. La technologie et leur capacité de le faire sont pratiquement inégalées.

[Français]

Le sénateur Rivard : Vous allez me pardonner de rester dans le sujet, le but étant de parler d'innovation et de recherche. Ma question ne va pas dans sens, j'aimerais plutôt conaître une statistique de la part de nos témoins. Vous avez parlé d'une production de 7,6 milliards d'œufs par année, et j'estime que la population canadienne est d'environ 35 millions d'habitants. Si je suppose qu'on consomme environ, au maximum, une centaine d'œufs par année, cela représente 3,5 milliards d'œufs. Est-ce qu'on peut dire que 50 p. 100 de la production d'œufs est destinée à la consommation directe et que le reste est fourni à des manufactures de gâteaux, pâtisseries ou autres? De façon approximative, est-ce qu'on peut faire une comparaison brute et dire que 50 p. 100 va à la consommation directe et 50 p. 100 à l'industrie?

[Traduction]

M. Clarke : Je crois que l'industrie de la transformation représente encore 30 p. 100 du marché, et le reste est bien entendu destiné à la consommation directe. Par conséquent, la surtransformation des produits fait partie de cet aspect de l'industrie.

Pour revenir au nombre d'oeufs, j'aimerais préciser que nous avons environ 20 millions de volailles au Canada qui produisent près de 25 douzaines d'oeufs chacune.

Le sénateur Robichaud : On se sert également d'oeufs dans la production de vaccins, n'est-ce pas?

M. Clarke : Oui.

Le sénateur Robichaud : Y a-t-il beaucoup d'oeufs destinés à cette utilisation, et est-ce que ce sont les producteurs qui les fournissent?

M. Clarke : Il existe ce que nous appelons des contingents de vaccins, dont une importante partie se trouve au Québec, parce qu'il s'agit un peu d'une sorte d'industrie consolidée. Étant donné que la production se fait à proximité, les laboratoires qui fabriquent des vaccins sont en fait une bonne chose.

Oui, nous consacrons une bonne quantité d'oeufs à la fabrication de vaccins, et il s'agit d'un système de contingents qui sont liés aux besoins des fabricants de vaccins. Évidemment, nous collaborons avec Santé Canada pour subvenir à ses demandes en matière de vaccins dans l'avenir. C'est un système réglementé, et nous y participons très activement.

Le sénateur Robichaud : Merci. Nous examinons la recherche et l'innovation dans le cadre de notre étude. À quel point pouvons-nous innover dans la production d'œufs?

M. Clarke : C'est une très bonne question. Je ne suis pas certain de pouvoir vous répondre de manière appropriée, mais de nombreux chercheurs étudient actuellement les oligoéléments contenus dans les oeufs et tentent de déterminer ceux qui seraient bénéfiques pour la santé de la population en ce qui a trait notamment aux maladies cardiaques ou à l'hypertension. Si les chercheurs en trouvent un qui peut être amélioré ou modifié légèrement et qui ouvre un nouveau marché ou crée un engouement dans la population, nous pourrons nous saisir de l'occasion pour en produire et répondre à la demande.

On ne sait pas toujours ce que sera la prochaine idée ou ce que les chercheurs trouveront, mais nous les avons soutenus par le passé et nous continuons de le faire en attendant le prochain heureux hasard.

Le président : Avant de céder la parole au sénateur Mercer, si en regardant ou en écoutant nos prochaines séances vous voulez ajouter un élément, monsieur Clarke, n'hésitez pas à faire parvenir vos opinions au greffier avant la rédaction de notre rapport final.

M. Clarke : Je vous en remercie. Pour les questions auxquelles je ne peux pas vous donner de réponses exactes, c'est souvent utile d'avoir cette possibilité.

Le sénateur Mercer : Je vous encourage à le faire, monsieur Clarke.

Pour revenir à la question du sénateur Mahovlich, je comprends le principe de la gestion de l'offre; je comprends aussi que nous n'exportons pas beaucoup d'oeufs. Cependant, exportons-nous des volailles ou la technologie que nous mettons au point au Canada? Vous accomplissez du bon travail en ce qui concerne la recherche; vous investissez dans ce domaine, et vous obtenez des résultats. Pouvons-nous en tirer profit en exportant la technologie? Existe-t-il un marché pour l'exportation des volailles?

M. Clarke : Il n'y en a pas vraiment pour les volailles; par contre, en continuant de soutenir les chaires de recherche, si certaines recherches donnent en fait des résultats que nous pouvons commercialiser, nos accords nous permettent de le faire au nom de l'industrie.

Nous considérons cela comme une occasion qui n'a pas encore porté des fruits, pour ainsi dire, mais il s'agit d'une possibilité que nous gardons en tête.

Le président : J'aimerais vous poser quelques questions. Monsieur Clarke, madame Cox, si vous préférez y répondre par écrit, sentez-vous libres de le faire.

Nous avons examiné la bioénergie, et vous avez brièvement abordé le sujet — les résidus de votre collectivité agricole. Produisons-nous de la bioénergie dans la région de l'Atlantique? Nous savons que c'est le cas pour les producteurs laitiers; ils produisent de la bioénergie à partir de leurs résidus agricoles. Dans votre industrie, des gens produisent-ils également de l'énergie dont ils se servent pour leurs propres besoins?

M. Clarke : Oui, et vous allez sourciller en entendant le nom du producteur québécois. Il s'agit de Maurice Richard, le numero 9.

Le sénateur Robichaud : Le sénateur Mahovlich ne le connaît pas.

M. Clarke : En fait, je crois qu'il a déjà eu affaire à un certain Maurice Richard à l'époque. Bref, ce Maurice Richard a récemment tenu des portes ouvertes pour faire la démonstration de nouvelles techniques d'aménagement. Je crois comprendre qu'il a aussi l'intention d'installer un biodigesteur pour récupérer le fumier de ses poules.

Pour répondre précisément à votre question, certains producteurs avicoles souhaitent adopter cette pratique, et certains le font même déjà.

Pour ce qui est de la Nouvelle-Écosse, je n'en connais pas qui le font. Cela ne veut pas dire que personne ne le fait, mais je ne connais pas de producteurs avicoles qui utilisent ainsi leur fumier.

Le président : Par l'entremise de votre système de production au Canada, pourriez-vous nous faire parvenir des données sur cet aspect précis de votre industrie?

M. Clarke : Nous le ferons volontiers.

Le président : Nous voyons les Walmart et les Costco au Canada.

Le sénateur Robichaud : Les Tim Hortons et les McDonald.

Le président : C'est vrai. Ces chaînes ont-elles eu un effet sur l'augmentation de votre production?

M. Clarke : Faites-vous allusion à l'utilisation d'oeufs par ces chaînes?

Le président : Oui.

M. Clarke : Elles ont certainement eu un effet sur notre industrie, parce que cela comprend beaucoup de produits de surtransformation. Nous leur fournissons des oeufs, ce qui augmente la consommation totale d'oeufs.

On doit reconnaître que les oeufs destinés à ces fins sont parfois des oeufs qui auraient autrement été destinés à d'autres fins. Au final, on ne remarque parfois pas une augmentation du nombre d'oeufs, mais on constate que les oeufs destinés à la consommation directe sont maintenant destinés à la transformation. Vous devez comprendre que c'est également une réalité dans notre industrie.

Le président : Nous constatons que les chaînes Walmart et Costco achètent beaucoup de poulets, de pommes de terre et d'autres aliments. Avez-vous senti cet effet dans votre industrie?

M. Clarke : Ce n'est pas aussi prononcé que dans d'autres pays, et je pense particulièrement aux États-Unis. Nous sommes conscients que c'est une possibilité. Encore une fois, si la demande vient des consommateurs et qu'elle se répercute sur l'industrie de la vente au détail, nous devons être conscients que cela peut également se traduire par des changements pour les producteurs.

Le président : Une personne que j'ai croisée la semaine dernière au Tim Hortons m'a demandé ce que l'industrie faisait avec ses poules pondeuses à la fin de leur cycle de reproduction?

M. Clarke : Lorsqu'elles ne sont plus capables de pondre, beaucoup de nos poules pondeuses seront surtransformées. Elles peuvent, par exemple, entrer dans la composition de nourriture pour animaux domestiques. Bref, elles seront surtransformées.

Le président : Monsieur Clarke, pourriez-vous nous en dire davantage sur cette surtransformation, ou préféreriez- vous nous revenir avec le pourcentage exact de poules au Canada destinées à ce secteur de transformation par rapport à un autre?

M. Clarke : D'accord. Nous vous reviendrons là-dessus, monsieur. Il s'agit d'une proportion importante, mais nous allons essayer de vous donner la réponse exacte.

Le président : Nous tentons de produire le rapport au sujet de votre industrie en suivant le même modèle que celui de l'industrie de la pomme de terre. Par exemple, un certain pourcentage est affecté à la transformation, un autre aux pommes de terre de semence et un autre aux pommes de terre de table. Nous aimerions obtenir ce type de données, si c'est possible, car elles nous aideraient beaucoup.

M. Clarke : D'accord. Nous allons certainement tenter de vous les communiquer.

Le sénateur Robichaud : Certains témoins ont mentionné qu'il y avait parfois un problème de communication entre les chercheurs et les producteurs, c'est-à-dire qu'on avait de la difficulté à transmettre les résultats des recherches aux producteurs. Avez-vous ce problème?

M. Clarke : Dans notre industrie, c'est l'une des bonnes choses au sujet de la gestion de l'offre et des répercussions que nous avons à l'échelle nationale. En effet, nous demandons aux producteurs ce dont ils ont besoin ou ce qu'ils aimeraient avoir pour faire avancer la recherche. Nous sommes en mesure de communiquer ces renseignements aux chercheurs partout au pays, et nous octroyons du financement — en confiant la recherche à notre comité de recherche des Producteurs d'œufs du Canada. Nous avons aussi des mises à jour; les résultats de ces recherches nous parviennent par province et sont communiqués à nos producteurs.

Nous avons un réseau de communication très étendu pour diffuser l'information et recevoir les résultats. Nous les publions parfois sur notre site web, afin que nos producteurs puissent y avoir accès facilement. Je crois que nous avons de très bons moyens de communication pour diffuser et recevoir l'information.

Le sénateur Mahovlich : J'ai une question supplémentaire au sujet de Maurice Richard. Il m'a demandé un jour ce qui venait en premier, l'œuf ou la poule. Vous n'avez pas à répondre maintenant.

Le président : J'ai une question au sujet de l'Initiative de grappes agro-scientifiques canadiennes. À quel point nous a-t-elle aidés à établir une priorité de recherche nationale qui vous aide à résoudre les questions prioritaires de votre industrie?

M. Clarke : Les programmes de grappes sont très avantageux dans la recherche agricole, car ils permettent aux gens de cibler ensemble les besoins et de les partager dans un forum afin de les communiquer à la communauté de recherche, qui peut se tenir au courant de ce qui a été fait, de ce qui peut être fait et des occasions qui se présentent. Nous appuyons donc fortement les programmes de grappes.

Le président : Nous comprenons les systèmes de quotas et les questions que les sénateurs vous ont posées ce matin nous ont certainement éclairés sur votre système. Je pense qu'il s'agit d'un bon système de gestion de l'offre.

Le sénateur Robichaud : Pourriez-vous dire cela un peu plus fort, monsieur le président?

Le président : La gestion de l'offre. En vous servant de vos connaissances et de votre expérience avec l'industrie agricole — et nous savons ce que toutes les parties ont appuyé lorsqu'elles travaillaient avec l'OMC —, pourriez-vous commenter les répercussions de l'ALENA dans le domaine agricole? Y a-t-il apporté des améliorations? Vous n'êtes pas obligé de répondre; je respecterai votre choix.

Nous avons reçu différents commentaires de l'industrie, des transformateurs, des producteurs et, oui, des politiciens à différents échelons. Pourriez-vous commenter au sujet de l'ALENA — l'accord nous a-t-il aidés à augmenter ou à améliorer notre participation aux marchés émergents?

Quelle est votre vision de l'avenir en considérant le rôle que le Brésil joue dans l'économie mondiale et en tenant compte des marchés émergents comme la Chine et l'Inde? Pourriez-vous commenter à ce sujet, monsieur Clarke?

M. Clarke : De mon point de vue, c'est-à-dire la gestion de l'offre dans l'industrie ovocole, nous n'avons pas été trop touchés par l'ALENA, que ce soit d'une façon positive ou négative. N'oubliez pas, cependant, que je suis en mesure de faire ces commentaires grâce à notre système. En effet, je ne peux pas donner une réponse générale en ce qui a trait à l'agriculture; il faudrait que vous demandiez aux gens de l'industrie.

En ce qui a trait aux marchés émergents —et ils existent certainement —, je dirais que pour ceux qui cherchent à profiter énormément de leur accès à ces marchés et qui en ont l'occasion, c'est très bien. Toutefois, dans le domaine de la gestion de l'offre, nous sommes très satisfaits de notre système pour veiller à la sécurité alimentaire des Canadiens. Nous n'accédons pas aux autres marchés et nous n'avons pas besoin de le faire.

Étant donné que nous sommes des producteurs d'œufs, nous accordons une grande importance à la sécurité alimentaire. Nous voulons veiller non seulement à la sécurité des aliments, mais aussi à leur salubrité. Nous croyons qu'en tant que Canadiens, nous serons en mesure de le faire en produisant cette nourriture dans le cadre de nos programmes — à notre avis, notre pays est le mieux placé pour y arriver.

Encore une fois, il revient à ceux qui veulent accéder à ces marchés, avec toutes les répercussions — positives et négatives — qu'une telle occasion ou qu'un tel défi génère, de décider de le faire.

Le président : Merci beaucoup, monsieur Clarke. Avant que nous terminions la réunion, pourriez-vous parler des répercussions de l'ALENA sur l'industrie en ce qui concerne le prix des intrants?

M. Clarke : Le prix des intrants, dans l'industrie ovocole, dépend en grande partie des marchés américains. Ainsi, si l'ALENA a une influence aux États-Unis sur le prix de nos matières premières, nous en sentirons aussi les effets, qu'ils soient positifs ou négatifs.

Un des changements importants pour nous a été, par exemple, l'occasion d'utiliser le maïs dans le marché de l'éthanol. À mon avis, cela a eu un effet sur le prix de ce produit au Canada et aux États-Unis, surtout en raison de l'offre et de la demande. Autrement, à part ce dont j'ai parlé — c'est-à-dire que l'ALENA a une incidence sur la source principale des ingrédients de la nourriture pour animaux au Canada et aux États-Unis —, l'accord n'a pas eu trop de répercussions sur notre industrie.

Le président : Dans votre industrie, nous parlons...

[Français]

En français, on dit « relève agricole ».

[Traduction]

On peut parler de la prochaine génération d'agriculteurs. Dans votre industrie, le fait de transmettre votre communauté agricole à la prochaine génération pose-t-il un problème?

M. Clarke : En fait, non. Il s'agit d'une bonne occasion que nous avons eue; cela revient surtout à considérer la gestion de l'offre et notre capacité d'obtenir un coût de production pour nos exploitations agricoles. On reconnaît que la nouvelle génération se rend compte des occasions qui lui sont offertes. D'autres domaines de production agricole — peut-être pas tous, mais un grand nombre d'entre eux — font face à des défis plus importants, car on n'est pas toujours en mesure d'intégrer un coût de production dans une formule qui permet de fixer le prix du produit.

Nos fils et nos filles considèrent l'agriculture comme une occasion qu'ils peuvent saisir, au lieu de se dire qu'ils ne veulent pas travailler aussi fort que leurs parents. Mon fils en est un parfait exemple. Ce n'est pas seulement parce qu'il est mon fils, mais il a reconnu très tôt une occasion de participer à l'exploitation agricole et a choisi de le faire parce qu'il le voulait vraiment — comme je crois qu'un grand nombre de jeunes de la génération suivante le voudront aussi.

Nous sommes très heureux de pouvoir pratiquer l'agriculture et d'avoir un coût de production réel qui démontre une certaine stabilité financière, et d'ensuite voir les jeunes de la prochaine génération le reconnaître et se dire que c'est une chose à laquelle ils veulent participer.

Le président : Y a-t-il d'autres questions? Sinon, merci beaucoup, monsieur Clarke, et merci beaucoup, madame Cox, de nous avoir donné votre avis et de nous avoir fait part de vos connaissances. Au nom du comité, je vous remercie sincèrement.

(La séance est levée.)


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