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AGFO - Comité permanent

Agriculture et forêts

 

Délibérations du Comité sénatorial permanent de
l'Agriculture et des forêts

Fascicule 35, Témoignages du 7 mai 2013


OTTAWA, le mardi 7 mai 2013

Le Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts se réunit aujourd'hui, à 18 h 25, pour examiner, pour en faire rapport, les efforts de recherche et d'innovation dans le secteur agricole (sujet : traçabilité).

Le sénateur Percy Mockler (président) occupe le fauteuil.

[Traduction]

Le président : Je souhaite remercier les témoins d'avoir accepté notre invitation. Nous allons vous présenter sous peu. Nous voulons signaler que le Sénat du Canada a confié au Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts le mandat d'examiner les efforts de recherche et de développement effectués dans le contexte du développement de nouveaux marchés nationaux et internationaux, du renforcement du développement agricole durable, de l'amélioration de la diversité et de la sécurité alimentaires et des communications avec tous les intervenants. Nous souhaitons vous remercier d'être venus à cette réunion du comité et de nous faire part de vos points de vue.

Avant que vous ne le fassiez, j'aimerais que chaque sénateur et que chaque sénatrice se présentent. Je commencerai. Je m'appelle Percy Mockler et je suis un sénateur du Nouveau-Brunswick ainsi que le président du Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts.

Le sénateur Mercer : Je suis le sénateur Terry Mercer, de la Nouvelle-Écosse.

La sénatrice Callbeck : Catherine Callbeck, Île-du-Prince-Édouard.

Le sénateur Plett : Je m'appelle Don Plett, et je viens du Manitoba.

La sénatrice Buth : JoAnne Buth, du Manitoba.

Le sénateur Enverga : Tobias Enverga, de l'Ontario.

Le sénateur Duffy : Mike Duffy, de l'Île-du-Prince-Édouard.

[Français]

Le sénateur Maltais : Sénateur Ghislain Maltais, du Québec.

Le sénateur Rivard : Sénateur Michel Rivard, du Québec.

[Traduction]

Le président : Honorables sénateurs et sénatrices, aujourd'hui nous avons l'honneur d'accueillir de Costco Canada, Janet Shanks, vice-présidente aux aliments frais, et Stuart Shamis, avocat de la société. Du Conseil canadien du commerce de détail, je crois que M. Wilkes a déjà comparu devant le comité, donc je souhaite accueillir à nouveau David Wilkes, vice-président principal, Direction des épiceries.

Sur ce, merci d'avoir accepté notre invitation et de nous faire part de votre vision.

Le greffier m'a indiqué que le premier témoin sera Janet Shanks, vice-présidente aux aliments frais, de Costco Canada, suivie de David Wilkes, vice-président principal de la Direction des épiceries.

Sur ce, madame Shanks, veuillez commencer.

Janet Shanks, vice-présidente, Aliments frais, Costco Canada : Si vous le permettez, je m'en remets à M. Shamis pour prononcer quelques mots d'ouverture.

Le président : D'accord. Monsieur Shamis, s'il vous plaît.

Stuart Shamis, avocat de la société, Costco Canada : Merci beaucoup. Nous pensions vous donner un petit aperçu de Costco au Canada et ensuite, essentiellement, de vous céder la parole afin que vous puissiez nous poser vos questions en matière de traçabilité.

Brièvement, Costco a démarré au Canada en 1985-1986. Certains d'entre vous de l'Est du Canada reconnaîtront l'enseigne Price Club, qui se trouvait dans l'est de l'Ontario. L'enseigne indiquait Costco de la Colombie-Britannique jusqu'au Manitoba, dans l'ensemble. Les sociétés ont fusionné en 1993 et depuis, elles dirigent leurs activités, sous différents noms, sous l'égide de Costco.

Présentement, nous comptons 85 bâtiments au Canada, dans toutes les provinces sauf l'Île-du-Prince-Édouard. Mes excuses, sénatrice Callbeck. Selon notre modèle d'affaires, il nous faut un certain nombre d'habitants pour assurer la réussite d'un magasin, c'est-à-dire d'un entrepôt, comme nous préférons les désigner. Le nombre d'habitants varie, mais il est supérieur à ce qu'on compte à l'Île-du-Prince-Édouard.

Environ 25 000 employés travaillent pour nous au Canada. Notre siège social se trouve ici à Ottawa, où nous nous sommes installés en 2001. Environ 650 personnes se trouvent dans le bureau d'Ottawa, où on s'occupe des achats, des opérations, des questions légales et fiscales, des ressources humaines et toutes sortes d'opérations commerciales.

Pendant notre exercice de 2012, nos ventes au Canada se sont chiffrées à approximativement 15 milliards de dollars. Costco est une organisation axée sur les abonnements, donc il faut acheter un abonnement afin de pouvoir y magasiner. On estime que le pays compte environ 10 millions de cartes Costco, donc environ un tiers des Canadiens et des Canadiennes ont une carte Costco dans leur portefeuille.

Si vous avez déjà visité un Costco — et nous ne présumons pas que ce soit le cas — vous noterez que notre sélection est vaste en ce qui concerne notre capacité d'offrir un vaste éventail de produits. Nous vendons un peu de tout, des bijoux à la mayonnaise, mais nous n'offrons que 3 500 unités de gestion de stock, ou UGS, comme on les désigne dans l'industrie. Une épicerie conventionnelle en offre environ 35 000 à 40 000. Nous offrons approximativement un dixième de ce que vous retrouverez habituellement à l'épicerie. Les grands magasins en comptent encore plus, par exemple, car on y vend aussi des fournitures de tous genres.

En moyenne, les gens magasinent à Costco environ une fois par semaine. La raison principale, pour ma collègue à ma droite, c'est pour acheter des aliments frais. Les gens y reviennent parce qu'ils s'approvisionnent en aliments frais environ une fois par semaine. Voilà l'essentiel de l'histoire de Costco.

David Wilkes, vice-président principal, Direction des épiceries, Conseil canadien du commerce de détail : Merci, sénateur. Ma collègue, Karen Proud, m'accompagne ce soir. Nous sommes venus il y a à peu près un an pour vous faire part de l'expérience et des connaissances de notre industrie en matière d'approvisionnement local et d'innovation au sein de l'industrie. Je suis heureux d'être de retour pour poursuivre la conversation.

Tel qu'indiqué, le Conseil canadien du commerce de détail représente des détaillants en épicerie et des marchands d'articles généraux. Costco est un de nos membres exemplaires. Nos membres comptent approximativement 45 000 comptoirs de service dans l'ensemble du pays. En ce qui a trait aux relations gouvernementales, nous nous occupons d'activités au sein de six principaux secteurs, notamment la sécurité alimentaire, la durabilité, la santé et le mieux-être. Il me ferait plaisir d'en discuter, et de discuter d'autres choses, au cours de la séance de ce soir.

Le président : Madame Shanks, souhaitez-vous ajouter quelque chose?

Mme Shanks : Je n'ai rien à ajouter, mais il me ferait plaisir de répondre à vos questions.

Le sénateur Mercer : Merci à vous tous pour votre présence. Je vous prie de m'excuser pour le retard, causé par les affaires de la Chambre.

Au cours des années, la plupart des détaillants ont malheureusement subi ce qui consiste à rappeler des produits. Je sais que Costco l'a subi, ainsi que d'autres détaillants. Je ne souhaite pas vous viser en particulier, mais je le dis puisque vous êtes ici.

En ce qui concerne certains sujets dont on discute, notamment la traçabilité, que se passe-t-il lorsqu'il y a un incident dans un de vos magasins, ou dans un certain nombre de vos magasins, où l'on doit retirer un produit qui ne répond pas aux normes? Pouvez-vous nous l'expliquer en détail?

Mme Shanks : Je peux vous l'expliquer en détail. S'il s'agit d'un incident lié à un seul magasin, on nous avise à Ottawa; les entrepôts suivent les procédures de rappel en place et retirent le produit automatiquement. Nous effectuons ensuite une enquête rapide et, si nous déterminons qu'il faut communiquer avec nos membres, nous dressons immédiatement une liste de numéros de téléphone et nous les appelons pour que nos membres soient au courant de la situation et pour leur demander de retourner l'article à Costco afin qu'ils reçoivent un remboursement ou un produit de substitution.

M. Wilkes : Puis-je ajouter quelque chose? Pareillement, dans l'ensemble du pays, dès que l'on reçoit l'avis de rappel, comme l'a indiqué Mme Shanks, on utilise le courriel ou un autre moyen pour communiquer avec tous les magasins touchés. La première responsabilité consiste à retirer le produit des étagères dans un délai de quelques heures, je dirais. Le produit est retiré des étagères, entreposé dans une salle à part, et ensuite on lance un avis au moyen des médias, au lieu de le lancer aux membres de Costco, qui doivent ensuite ramener le produit.

Il s'agit d'une responsabilité que l'industrie prend très au sérieux, et nous sommes fiers des capacités d'exécution et d'intervention rapide que nous sommes en mesure d'offrir.

Mme Shanks : Nous pouvons sur le champ stopper la vente, sur nos caisses. Aussitôt que nous recevons un avis de rappel, et même avant l'ACIA dans la plupart des cas, nous bloquons le produit sur nos caisses de sorte qu'il ne peut pas sortir, au cas où nous en avons laissé quelque part.

Le sénateur Mercer : Puisque vous êtes une organisation de membres, si j'allais dans un de vos magasins et j'achetais un produit qui, le lendemain, faisait l'objet d'un rappel, est-ce que vous communiqueriez directement avec moi?

Mme Shanks : Oui.

Le sénateur Mercer : Par téléphone ou par courriel?

Mme Shanks : Généralement, ça se fait par appel automatisé, à ce moment-là. Quand nous avons une liste complète d'adresses électroniques, c'est la façon idéale de procéder, mais nous n'avons pas encore toutes les adresses électroniques. Nous sommes beaucoup plus efficaces au téléphone.

Le sénateur Mercer : L'incident survient, et vous envoyez la notification dans le magasin lui-même, ou l'ACIA vous en avise?

Mme Shanks : Oui. En général, nos fournisseurs nous avertissent avant même l'ACIA. Dans ce cas, nous retirons le produit des étagères et nous faisons enquête. En général, à ce point-là, l'ACIA et Costco sont en communication.

Le sénateur Mercer : Vous avez identifié un produit et vous avez procédé à un rappel. Maintenant, il vous faut savoir d'où il provient. Si votre enquête vous a permis de déterminer que la contamination ou le problème, quel qu'il soit, n'émane pas du magasin, quel genre d'information transmettez-vous à l'ACIA? Il s'agit bien souvent de viandes ou de légumes frais, mais surtout des viandes transformées ou des viandes qu'il est difficile de retracer. Quel genre de renseignements transmettez-vous à l'ACIA?

Mme Shanks : Nous pouvons fournir des renseignements détaillés sur les viandes fraîches. Nous avons le système de code-barres GS1-128 pour le bœuf, de sorte que tout le bœuf qui arrive à nos centres de distribution est scanné. Ainsi, nous en connaissons la date de production et les numéros de lot. Nous savons quels magasins ont reçu quels numéros de lot et quelles dates de production. Les produits passent ensuite au scanner à leur destination, et quand ils passent à la production, ils passent encore au scanner.

Nous pouvons déterminer exactement le moment où un code de lot et une date de production arrive à nos comptoirs pour être mis en vente. Nous pouvons aussi savoir lesquels de nos membres ont acheté le produit, à quel moment de la journée, ce qui fait qu'il nous est possible d'obtenir une liste complète — je dirais en environ six heures — de toutes les personnes qui ont acheté le produit touché, et nous leur téléphonons. Nous avons déjà appelé jusqu'à un million de personnes en quelque quatre heures.

Le sénateur Mercer : Ouah. Monsieur Wilkes, voulez-vous ajouter quelque chose?

M. Wilkes : La norme GS1-128 a été adoptée dans toute l'industrie. Le processus qu'a décrit Mme Shanks pourrait s'appliquer dans tout le secteur de la vente au détail. La différence, pour Costco, c'est que ses clients sont des membres et qu'il est facile de communiquer avec eux.

Le sénateur Mercer : Vous pouvez dire quand le produit est arrivé chez Costco et quand il a été acheté dans un magasin ou plusieurs magasins. Est-ce que vous avez pu déterminer par où il était passé avant d'arriver aux mains de Costo?

Mme Shanks : Tout est dans le code-barres GS1-128. Nos fournisseurs peuvent retracer le produit jusqu'à la ferme où il a été produit — nous l'avons vérifié à plusieurs reprises.

M. Wilkes : Il y a donc un système en amont et en aval — qui permet de comprendre d'où provient le produit et où il a été vendu — ce qui fait que dans toute la chaîne d'approvisionnement, on peut être assuré de l'intégrité qui vous intéresse, sénateur, c'est-à-dire qu'on peut retracer le produit et cerner les sources de problème.

Le sénateur Mercer : Je ne remettais pas en question l'intégrité; je demandais simplement à avoir une explication. Je ne me préoccupe pas de cette question d'intégrité.

M. Wilkes : Le mot « intégrité » est peut-être trop fort. Il s'agit d'essayer de comprendre le système qui existe.

Le sénateur Mercer : Merci.

Le sénateur Plett : Merci. Je crois que vous venez juste de répondre à une des questions principales que je voulais vous poser, mais j'aimerais aller un peu plus loin.

Je détiens, comme tant d'autres personnes, une carte Costco, et j'aime beaucoup faire mes achats là. Je trouve que parce que vous vendez beaucoup de produits en gros chez Costco, c'est un peu plus difficile puisque ma femme et moi vivons maintenant seuls à la maison.

Cependant, j'aime acheter vos faux-filets. J'adore le steak et j'aime l'apprêter lors de la saison du barbecue. S'il y a un problème avec ce produit, vous pouvez le retracer jusqu'à la ferme, est-ce bien ça que vous avez dit?

Mme Shanks : Tout à fait.

Le sénateur Plett : Pouvez-vous m'expliquer comment vous faites cela en détail?

Mme Shanks : Nous comptons sur nos fournisseurs. Nous faisons des tests de façon aléatoire avec nos fournisseurs pour retracer un produit, et ils sont capables de le faire. Ça prend un peu plus de temps que si l'on veut retracer le consommateur, mais ça peut se faire.

Le sénateur Plett : En réponse à la question du sénateur Mercer, vous avez parlé d'incidents qui pourraient toucher un seul magasin. Quand il est question d'un morceau de viande avariée, comment déterminer qu'il s'agit d'un incident dans un seul magasin uniquement? J'imagine que beaucoup de magasins Costco font affaire avec le même fournisseur.

Mme Shanks : Pour la viande il ne s'agit jamais d'un incident affectant uniquement un magasin. Ce serait le cas pour un corps étranger ou toute situation semblable.

Le sénateur Plett : S'il s'agissait d'une question de santé en ce qui a trait à une coupe de viande, ce serait...

Mme Shanks : Il s'agirait d'une question régionale ou nationale, en fonction du fournisseur impliqué dans le rappel.

Le sénateur Plett : Merci.

La sénatrice Callbeck : Merci à vous tous d'être ici ce soir. Madame Shanks, je crois que vous avez un système fantastique. C'est incroyable.

Lorsque vous dites que vous appelez vos membres, s'agit-il de tous les membres de Costco ou uniquement ceux qui achètent le produit?

Mme Shanks : Nous n'appelons que ceux qui ont acheté le produit affecté.

La sénatrice Callbeck : Vous suivez ce que vos clients achètent?

Mme Shanks : Oui.

La sénatrice Callbeck : Pendant combien de temps? Pendant combien de temps conservez-vous ces renseignements?

Mme Shanks : Je n'ai jamais cherché à savoir jusqu'à quelle date ils remontent, mais probablement autant de temps qu'on souhaite.

M. Shamis : Ça dépend de ce qui est disponible sur le système informatique et ce que nous avons sur bande. Je crois que l'on peut remonter à peu près six ou huit ans en arrière.

Mme Shanks : Je crois bien que oui.

M. Shamis : Pour ce qui est d'un rappel de produits frais, par exemple, les renseignements sont consignés puisque, habituellement, on comprend le problème assez rapidement.

Mme Shanks : L'ACIA s'en sert comme source d'information puisque nous avons très rapidement accès à ce qui a été vendu.

La sénatrice Callbeck : Vous avez parlé des produits frais. Madame Shanks, vous êtes vice-présidente aux aliments frais chez Costco. Faites-vous beaucoup d'efforts pour avoir accès à des produits locaux?

Mme Shanks : C'est très difficile pour nous à cause du grand volume de produits que nous vendons, et à cause du fait que la plupart des fournisseurs locaux ne sont pas de grande envergure. Cependant, nous essayons d'avoir accès à des fournisseurs locaux. Au Québec, nous faisons affaire avec certains producteurs de produits frais. Tout bien considéré, nous achetons des produits canadiens, c'est certain. Tout notre bœuf provient du Canada, sauf si c'est l'été, et que les stocks sont épuisés et que nous devons nous tourner vers le Sud. Dans le contexte de ce plus récent rappel, nous avons dû acheter des produits américains. Nous essayons d'acheter des produits locaux lorsque c'est possible, mais c'est limité.

La sénatrice Callbeck : Constatez-vous que les clients sont prêts à payer pour les produits locaux, même s'ils coûtent un peu plus cher?

Mme Shanks : Nous avons constaté qu'ils paieront pour les produits biologiques s'ils coûtent un peu plus cher, donc je présume qu'ils le feraient pour les produits locaux s'ils étaient disponibles, oui.

M. Wilkes : Puis-je vous offrir le point de vue de l'industrie sur cette question? Pour vous donner une idée des choix de l'industrie, lorsque nous interrogeons nos membres, environ 31 p. 100 des produits frais qu'ils vendent en magasin ont été fournis par des producteurs locaux ou canadiens. Ce pourcentage augmente pendant la saison de croissance : la moyenne atteint alors 40 p. 100. Il existe une volonté d'appuyer les produits cultivés localement, et les clients les cherchent et préfèrent les acheter. Cependant, le climat canadien limite la possibilité d'atteindre 100 p. 100.

Je crois que nous avons nommé quelques programmes lors de notre dernière comparution devant le comité. L'appui de la communauté de détaillants a permis à certains transformateurs d'accroître leurs activités et d'approvisionner non seulement leur zone de marché, mais aussi les marchés régionaux et nationaux.

Mme Shanks : Nous nous approvisionnons en tomates, en poivrons et en concombres, et cetera, presque exclusivement auprès de serres canadiennes. Les serres au Canada sont très importantes pour nous.

La sénatrice Buth : J'ai une petite question pour Costco portant sur les achats commerciaux et les achats personnels. Certains de vos membres sont des petites entreprises. Compte tenu de certains des achats que j'ai observés à Costco, on les effectue soit pour une grande famille, soit pour le fournisseur d'un petit restaurant, par exemple. Quelle en serait la répartition?

Mme Shanks : Cela dépend de la catégorie. Nous vendons des aliments frais en gros, mais il est douteux que ces ventes atteignent le même niveau que le papier à photocopie ou d'autres catégories. Nous approvisionnons les restaurants et les traiteurs en aliments frais. En termes de pourcentage, je dirais que les produits frais représentent environ 15 à 20 p. 100 des ventes, mais ce chiffre est peut-être plus élevé dans l'ensemble de l'entrepôt.

M. Shamis : Le problème est que les gens se présentent avec une carte Affaires ou une carte Privilège. Même s'ils se présentent avec une carte Affaires, on ne peut conclure que leurs achats sont destinés à la revente ou à la consommation au sein d'une entreprise. Leurs achats sont peut-être personnels; c'est assez fréquent. À moins d'interroger les gens, il est presque impossible pour nous de connaître l'objectif de leurs achats. Évidemment, nous sommes au courant de cas particuliers où les achats sont destinés à la revente.

La sénatrice Buth : La traçabilité ne garantit ni la salubrité des aliments ni la santé animale; cependant, il est clair que c'est important dans les cas de maladie d'origine alimentaire ou de problèmes liés à la santé animale.

De nombreux témoins nous ont indiqué qu'ils étaient de l'avis qu'il n'était pas nécessaire de tracer les aliments de la ferme à la fourchette, mais qu'il fallait plutôt les tracer de la ferme au transformateur et du transformateur à la fourchette. Ce n'est donc pas vraiment nécessaire de les retracer à une ferme particulière. Pouvez-vous nous offrir vos observations sur cette question?

Mme Shanks : Nous comptons sur la salubrité des aliments livrés à nos centres de distribution, alors nous demandons les comptes de nos fournisseurs. En ce qui concerne l'établissement de l'origine d'un aliment, des fois nous l'effectuons en cas de problème. Disons que nos fournisseurs de mélanges à salade s'approvisionnent souvent auprès de nombreuses fermes. Si nous découvrons un problème, comme un corps étranger, nous voulons le retracer à la ferme correspondante afin qu'elle puisse imposer des mesures correctrices.

M. Wilkes : Vous conviendrez que le système décrit par la sénatrice répond réellement aux attentes de la communauté de détaillants. Nous nous attendons à recevoir des aliments salubres du transformateur, et leur responsabilité correspond à ce que vous avez dit.

Mme Shanks : De plus, se rendre jusqu'à la fourchette est difficile pour le détaillant. Nous pouvons en garantir la salubrité au moment où le client passe à nos caisses, mais nous devons enseigner aux clients la façon sécuritaire de manipuler le produit chez eux.

M. Wilkes : Vous avez indiqué que la traçabilité ne garantit pas la salubrité des aliments. Après qu'un client achète une tranche de bœuf ou autre chose chez Costco ou un autre détaillant, ranger son achat dans le coffre de sa voiture pendant deux heures n'est probablement pas la meilleure idée s'il souhaite en assurer la salubrité. Il existe des techniques à suivre en matière de lavage, de manipulation, et cetera. La salubrité alimentaire compte de nombreux éléments qui n'ont rien à voir avec la traçabilité.

La sénatrice Buth : J'ai déjà entendu des statistiques, mais je ne peux pas m'en rappeler pour l'instant. La principale cause de maladie d'origine alimentaire est la préparation au foyer. Êtes-vous d'accord?

Mme Shanks : Je le suis.

M. Wilkes : Nous participons à un certain nombre de programmes pour bien sensibiliser les consommateurs — particulièrement pendant la saison du barbecue — à la conservation adéquate, à la manipulation et à la cuisson de ces produits. À notre avis, une des responsabilités de l'industrie consiste à faire en sorte que les consommateurs puissent préparer et servir de manière sécuritaire les produits qu'ils ont achetés. Nous appuyons un certain nombre d'idées comme celle-là.

[Français]

Le sénateur Maltais : Je suis aussi membre de Costco, l'ancien Club Price de l'époque où vous n'acceptiez que des fonctionnaires ou des politiciens; cela fait quand même quelques années. Vous avez une association avec American Express, c'est bien.

Je veux vous féliciter concernant la qualité de vos produits, ainsi que pour la propreté dans vos rayons alimentaires. D'autres épiceries auraient avantage à aller vous visiter pour voir combien c'est propre, que ce soit la boulangerie ou la boucherie. Je veux vous féliciter parce que vous achetez beaucoup de fromages du Québec, contrairement à d'autres chaînes qui se vantent d'acheter québécois, mais que lorsqu'on arrive chez eux, on ne trouve rien provenant du Québec. Vous ne faites pas de publicité, mais on en trouve. Si on veut tel et tel fromage, on a qu'à aller chez Costco et on le trouve.

Après les félicitations, voilà le pot. Quelque chose m'horripile chez vous. J'ai déjà mené une lutte contre une grande chaîne et ils ont abandonné cette habitude. Je ne sais pas si c'est à vous que je dois m'adresser. Sinon, vous transmettrez le message. Lorsqu'on a passé à la caisse et qu'on a payé, on a donné notre carte, on a payé, on a notre boîte, et on se fait vérifier à la porte comme si on était des suspects. De grâce, achetez une machine pour détecter ceux qui n'ont pas payé et laissez passer ceux qui ont payé sans fouiller dans leur boîte. C'est ma demande, avec toute la gentillesse possible. Merci.

M. Shamis : On peut en discuter après.

Le sénateur Maltais : Ceux qui ne payent pas, je ne sais pas comment ils font pour passer chez vous, mais installez une petite machine pour les détecter. Et nous qui avons payé, qu'on nous laisse passer. C'est embêtant et colonialiste; je vous le dis.

[Traduction]

Le président : Vous avez des observations?

Mme Shanks : Un bref commentaire, pour dire qu'en partie, nous cherchons à détecter nos propres erreurs. Si une erreur se produit à la caisse ou ailleurs, nous allons la détecter, ce qui vous permettra peut-être d'économiser un peu. De nombreuses raisons nous poussent à agir, mais elles nous permettent d'améliorer notre précision. Puisque nos marges de profit sont plus élevées, nous devons faire en sorte que le bon prix s'affiche à la caisse.

[Français]

Le sénateur Maltais : Quand même, avec le système que vous avez aux caisses, je ne pense pas qu'il se fasse beaucoup d'erreurs. Et puis, c'est au client de vérifier sa facture. Moi, une fois que j'ai payé mes affaires, je ne veux pas que qui que ce soit vienne jouer dedans. Je me suis battu pendant des années avec une grande chaîne et je leur ai causé assez de problèmes, de sorte que, au final, ils ont abandonné cette pratique. Et je vous avertis que je vais vous en causer aussi si vous n'abandonnez pas cette pratique. Une fois que j'ai payé, ce n'est plus à vous, c'est à moi. Comprenez-vous? C'est clair?

[Traduction]

Le président : Donc, nous en tiendrons compte. Merci.

[Français]

La sénatrice Tardif : Je vous prie de m'excuser de mon retard, à cause duquel je n'ai pas pu entendre votre présentation. Aussi, si vous avez déjà répondu à la question que je veux vous poser, veuillez m'en excuser.

Vous semblez avoir un excellent système de traçabilité, d'après les commentaires que j'ai entendus. Jusqu'à quel point une plateforme technologique est-elle nécessaire pour garantir un succès dans la traçabilité de vos produits?

[Traduction]

Mme Shanks : Comme je l'ai dit, en ce moment, notre système ne vise que le bœuf. Pendant la refonte de nos systèmes d'information, qui aura lieu au cours des prochaines années, nous y intégrerons la traçabilité. Les fruits et légumes sont les prochains éléments importants à intégrer au système. Comme nous le savons, davantage de maladies d'origine alimentaire se trouvent à cette étape, plus qu'à toute autre; c'est donc notre prochaine priorité. Il faut complètement refondre les systèmes d'information pour y arriver, ce qui est très coûteux et demande beaucoup de temps.

M. Wilkes : Je pense que Mme Shanks en a déjà fait mention : les normes sont la base du système de traçabilité. Costco, comme d'autres membres, utilise la norme GS1-128. Voilà la terminologie des fruits et légumes. Comme l'a indiqué Mme Shanks, nous collaborons aussi avec une organisation nationale fondée sur les normes afin d'introduire un code scannable, ce qui renforcera la capacité de retracer les produits.

La sénatrice Tardif : Essayez-vous de collaborer avec différents pays pour établir une norme harmonisée?

Mme Shanks : Tout à fait. Les fruits et légumes en particulier nous proviennent des quatre coins du monde, donc il faut une norme harmonisée. Pareillement, nous voulons une norme harmonisée au Canada; ce serait utile.

M. Wilkes : L'organisation à laquelle j'ai fait allusion est une organisation mondiale. Elle s'appelle GS1, et elle se trouve dans différents pays à travers le monde. Je pense que 128 pays y participent. Il s'agit d'un groupe à but non lucratif appuyé par l'industrie, particulièrement l'industrie de l'épicerie, et son mandat consiste à établir une norme lisible à la machine qui permet d'assurer la précision, l'uniformité, l'efficacité et la capacité d'identifier un produit.

La sénatrice Tardif : Un des experts qui a comparu devant le comité pour nous parler de la traçabilité nous a dit que l'établissement d'un système de traçabilité nécessite beaucoup de collaboration entre différents secteurs et différents intervenants. Avez-vous constaté que l'on collabore beaucoup avec vous à cet égard?

Mme Shanks : Lorsque nous avons ajouté unilatéralement le bœuf à ce système, nous avons évidemment travaillé avec nos fournisseurs pour que les codes à barres affichent les bonnes données de saisie. L'industrie et Costco ont collaboré à cent pour cent. Nous avons constaté que c'est pareil pour les fruits et légumes aussi. Je pense qu'il y a beaucoup de collaboration.

M. Wilkes : Je pense que la réponse courte à votre question est oui, parce que c'est dans l'intérêt de tout le monde. Les fournisseurs ne veulent pas que les différents détaillants utilisent des méthodes différentes pour identifier leurs fruits et légumes, puisqu'ils seraient obligés d'investir dans 10, 15 ou 20 différents systèmes. Quant aux détaillants, ils souhaitent éviter la confusion d'essayer de comprendre les différentes méthodes employées par les fournisseurs. GS1 a le mandat de travailler en collaboration avec l'industrie, les fournisseurs et les détaillants pour développer le GS1-128 et le code à barres de données pour les fruits et légumes.

Le sénateur Duffy : Pour reprendre là où la sénatrice Tardif s'est arrêtée, les responsables des porcs, qui sont venus ici en provenance de l'Ouest et de l'Est du Canada, ainsi que d'autres, nous ont dit : « Nous hésitons à trop étendre nos activités, parce que les producteurs constatent que c'est cher. »

Avez-vous remarqué de la résistance parmi vos fournisseurs, et qu'en pense l'industrie des coûts? Bien sûr, les gens disent : « C'est si dispendieux que le gouvernement devra le payer. »

Mme Shanks : Bien sûr.

M. Wilkes : Sénateur Duffy, si vous faites allusion aux normes, qui sont l'essentiel de tout système d'identification et de traçabilité des produits, on n'a pas vraiment constaté de résistance en raison des efficacités que cela permet d'atteindre, comme je l'ai déjà indiqué. Je suis fier de dire que le Canada est vraiment un chef de file mondial en matière de collaboration avec l'industrie, non seulement sur le plan de l'identification des normes de l'industrie, mais aussi sur celui de leur mise en œuvre, effectuée de manière logique pour le fournisseur et le détaillant. Nous allons développer des protocoles volontaires, qui fourniront des échéanciers et des plans de mise en œuvre, au cours d'un certain nombre d'années ou de mois, selon le cadre qui convient, afin de permettre aux gens d'effectuer la transition vers l'utilisation de ce qui est essentiellement une langue commune.

Bien qu'il y aura toujours des gens qui s'y opposeront, nous croyons que l'analyse de rentabilité, les faits, l'importance de ces normes et l'approche axée sur la collaboration ont été véritablement adoptés par le milieu des affaires canadien, ce qui a permis la réussite. Franchement, d'autres marchés autour du monde tournent les yeux vers nous pour apprendre comment nous avons réalisé de tels progrès.

Le sénateur Duffy : Comme vous le dites, les temps changent, et le changement est toujours difficile.

J'ai une autre question. Il y a un certain temps, des représentants de l'industrie canadienne de l'agneau ont comparu. Nous avons posé la question suivante : « Vendez-vous vos produits à Costco? » Ils nous ont dit : « Non, car nous ne pouvons pas garantir la livraison de 25 000 carcasses à Toronto chaque semaine. »

Comment l'invention des magasins à grande surface et des activités à grand volume, comme les vôtres, a-t-elle changé l'industrie de la production alimentaire au Canada? Voyez-vous des gens qui lancent leurs activités avec l'objectif de s'adapter à votre système?

Mme Shanks : Il y a l'exemple d'un producteur de porc, Quality Meat Packers, situé à Toronto, dont la production de porcs répond à nos critères; il approvisionne maintenant tous nos entrepôts à partir de notre centre de distribution à Brampton. Il s'agit d'un exemple où les intervenants ont travaillé avec nous afin de créer un produit qui répond à nos critères ici au Canada.

Le sénateur Duffy : Puis-je vous poser une petite question supplémentaire? Du porc qui répond à vos critères est comme une voiture avec des ailerons. Comment cela fonctionne-t-il?

Mme Shanks : Tous les produits frais que nous vendons répondent à des critères et, dans le cas du porc, nos critères exigent que le porc soit plus grand et paré de plus près, entre autres. Oui, chaque produit a des critères et on les vérifie lorsqu'il arrive à nos centres de distribution pour s'assurer qu'il répond aux critères.

M. Wilkes : Sénateur Duffy, il ne s'agit pas d'une situation unique. Les attentes de Costco sont uniquement liées à ses clients, mais je sais que vous pourriez trouver des lignes directrices semblables, si vous permettez, ou des pratiques en matière d'achat parmi les détaillants dont l'objectif ultime consiste à offrir un produit uniforme à leurs clients.

Le sénateur Duffy : Je pense que beaucoup de gens n'y pensent pas. Merci. Vous semblez faire pleinement confiance à la sécurité de notre système, et je vous remercie pour vos efforts qui visent à en assurer la continuation pour les Canadiens et Canadiennes.

[Français]

Le sénateur Rivard : Ma question porte sur la salubrité des aliments. On sait que, aujourd'hui, tous les gens qui achètent du bœuf haché, de la viande hachée en général, la font cuire beaucoup plus qu'avant, à cause de cette question de salubrité.

Dans un autre domaine que la viande, Santé Canada nous apprenait en mars dernier qu'ils avaient fait des échantillonnages sur de la laitue. Apparemment, sur le contenant, il était indiqué que cela avait été lavé à trois reprises.

Sur 544 échantillons, 10 p. 100 étaient encore porteurs de gènes pouvant causer des problèmes intestinaux.

Tout comme on recommande aux gens de bien faire cuire la viande, ne pourrait-on pas indiquer sur l'emballage de la laitue qu'il faut s'assurer de la relaver? C'est Santé Canada qui a porté à notre attention le problème avec la laitue. Le problème doit exister partout. Que ce soit produit au Canada, aux États-Unis ou au Mexique, il y avait 10 p. 100 des pieds de laitue qui étaient sales et, donc, dangereux pour la consommation.

[Traduction]

Mme Shanks : Parlant au nom de Costco, on encourage tout le monde à laver leur produit même si l'emballage indique « prélavé », bien que je doive avouer à ce moment-ci que les fournisseurs ne l'indiquent pas sur l'emballage.

M. Wilkes : Comme je l'ai déjà dit, parmi les messages liés à la salubrité alimentaire qu'appuie l'industrie au moyen d'un partenariat en matière de salubrité alimentaire, c'est-à-dire un organisme à but non lucratif, on encourage les gens à laver les produits frais, peu importe le produit, en raison de deux risques. Vous en avez décrit un, mais il y a aussi le transport et la manipulation, ainsi que la responsabilité personnelle de le nettoyer et de le préparer tel qu'indiqué, comme dans le cas du bœuf haché, par exemple, et d'autres produits frais, avant de le servir à votre famille. Nous appuyons de tels messages.

Avec un peu de recul, on constate qu'on ne peut jamais trop investir dans la salubrité alimentaire. La principale responsabilité de tout cadre supérieur parmi les membres consiste à vérifier qu'il agit correctement pour informer les consommateurs de la gestion des magasins et des entrepôts, des systèmes de réfrigération qui s'y trouvent et des relations avec les fournisseurs. Le résultat est que le Canada jouit d'un des plus sécuritaires systèmes de salubrité des aliments au monde.

Lorsqu'il y a des défis, les systèmes de rappel ont été conçus pour en assurer la gestion la plus efficace et efficiente qui soit. Même dans les cas récents qui ont attiré beaucoup d'attention, les maladies sont demeurées rares et limitées. Je pense que cela illustre l'efficacité du système du début à la fin. L'industrie le prend très au sérieux.

Le sénateur Enverga : Merci pour votre exposé. Vous avez répondu à bon nombre de mes questions.

Nous allons au Costco, et nous finissons par remplir le panier. Je ne sais pas pourquoi.

Mme Shanks : Merci.

Le sénateur Enverga : Quand on va au Costco, on observe parfois des gens qui retournent des produits; il s'agit rarement d'un produit frais. Que fait-on de ce genre de produits, du point de vue de la souplesse?

Mme Shanks : On détruit tous les produits frais retournés, et je parle des produits frais de mon groupe.

Le sénateur Enverga : On détruit tout?

Mme Shanks : Oui.

Le sénateur Enverga : Je sais que le système de Costco est excellent, mais comment le comparez-vous à celui d'autres épiceries?

M. Wilkes : Du point de vue des produits retournés ou dans l'ensemble?

Le sénateur Enverga : Dans l'ensemble.

M. Wilkes : Nous avons parlé de protocoles en vigueur du point de vue de l'industrie. Lorsqu'un rappel est signalé, le produit est retiré des étagères en une heure, deux tout au plus. Pour ce qui est de la traçabilité, les normes auxquelles Mme Shanks a fait allusion sont celles qui s'appliquent dans l'ensemble du pays. Tous les détaillants s'attendent à ce que leurs fournisseurs leur offrent un produit sain.

Du point de vue des produits retournés, encore une fois, s'il s'agit d'un aliment frais on le détruit. En cas d'un rappel, on entrepose le produit en attendant les directives soit du fournisseur soit de l'ACIA.

Costco Canada est unique, en raison de son modèle d'affaires qui dépend de l'adhésion des membres, contrairement à d'autres détaillants, donc voilà ce qui distingue Costco des autres membres du Conseil canadien du commerce de détail

Le sénateur Enverga : Proposeriez-vous que nous le rendions obligatoire?

M. Wilkes : Non, pour deux ou trois raisons. Tout d'abord, comme M. Shamis l'a indiqué au début de sa déclaration, le modèle d'affaires de Costco est différent. On limite les UGS. C'est à la fois public et privé. Il faudrait peut-être réfléchir à des questions de protection de renseignements personnels s'il s'agit d'un détaillant dont le modèle ne dépend pas de l'adhésion des membres. Chaque détaillant participe au marché d'une manière que ses clients trouvent logique. Costco participe au marché grâce à l'adhésion de ses membres; d'autres détaillants participent au marché différemment. Je ne peux pas envisager un monde où ce modèle deviendrait obligatoire.

Le sénateur Mercer : J'aimerais retourner à un point qu'a soulevé le sénateur Enverga. Nous savons que le modèle de Costco est axé sur l'adhésion, et la plupart d'entre nous avons des cartes Costco dans nos portefeuilles; la plupart des grands magasins à succursales comme Sobeys, Loblaws et Safeway — je vis dans l'Est, donc je ne vois jamais les magasins Safeway — offrent un programme de fidélisation, donc ils ont tous de l'information à mon sujet. Si je vais dans un Sobeys en Ontario, j'ai une carte de fidélisation Sobeys; si c'est un Sobeys au Canada atlantique, j'ai une carte de fidélisation Air Miles. Si je vais dans un Loblaws, on me demande si je fais partie du programme le Choix du Président.

Peut-on adapter ces programmes, à un moment donné, afin de reproduire la capacité de Costco de communiquer avec ses clients dans le cas d'un rappel important?

M. Wilkes : Je ne peux pas parler des détails des programmes particuliers que vous avez nommés.

À mon avis, un des défis découle du fait qu'il s'agit de programmes volontaires, tandis que pour magasiner au Costco, il faut en devenir membre. Parce que je magasine chez un des détaillants que vous avez nommés, je peux choisir de participer à un de leurs programmes de fidélisation, à un programme différent, ou à aucun programme. Il s'agit d'un moyen de fidéliser la clientèle du magasin, et non d'en devenir un partenaire comme on le fait lorsqu'on en devient membre.

Le sénateur Mercer : Merci.

La sénatrice Callbeck : On a répondu aux questions en matière de traçabilité, mais j'ai grandi dans le domaine du commerce au détail et j'y ai participé au fil des ans; je suis donc étonnée que vous puissiez offrir un inventaire équivalant à un dixième de l'inventaire des autres épiceries. Je pense que vous avez dit environ 3 500. Est-ce que tous vos magasins couvrent à peu près la même superficie?

Mme Shanks : Oui.

La sénatrice Callbeck : Vous y arrivez avec un dixième. Choisir ces 3 500 articles doit représenter tout un défi.

Mme Shanks : Tout d'abord, nos acheteurs sont des experts dans le domaine, donc je dirais que non. Évidemment, nous tenons compte de la demande des consommateurs en fonction des ventes. Lorsque vous examinez une catégorie, 20 p. 100 des articles représentent 80 p. 100 du commerce; c'est la règle générale du détail, peu importe où vous êtes. C'est très simple.

La sénatrice Callbeck : Cela ne me semble pas simple, mais en tout cas, je suis heureuse qu'il en soit ainsi.

Le président : Merci beaucoup aux représentants de Costco Canada pour votre présence. Merci pour votre collaboration. Sans aucun doute, vos déclarations sont fort utiles et enrichissantes pour nous.

Avant de lever la séance, avec l'indulgence des sénateurs et des sénatrices, des représentants de Costco, puisque vous êtes ici, et de M. Wilkes, nous vous lançons une invitation, car il s'agit d'un produit du Canada, le meilleur pays producteur de sirop d'érable. Les acériculteurs du Canada — la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et le Québec — sont à l'hôtel Sheraton, et ils feront une démonstration de leurs meilleurs produits. Vous y êtes les bienvenus.

Mme Shanks : Permettez-moi de dire que le sirop d'érable canadien est vendu au Costco dans le monde entier, donc oui, vous avez tout à fait raison.

Le président : Sur ce, honorables sénateurs et sénatrices, la séance est levée.

(La séance est levée.)


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