Délibérations du Comité sénatorial permanent de
l'Énergie, de l'environnement et des ressources naturelles
Fascicule 6 - Témoignages du 1er novembre 2011
OTTAWA, le mardi 1er novembre 2011
Le Comité sénatorial permanent de l'énergie, de l'environnement et des ressources naturelles se réunit aujourd'hui, à 17 h 52, pour étudier l'état actuel et futur du secteur de l'énergie du Canada (y compris les énergies de remplacement).
Le sénateur W. David Angus (président) occupe le fauteuil.
[Traduction]
Le président : Bonsoir chers collègues, mesdames et messieurs, et bienvenue à tous ceux qui nous regardent sur le réseau CPAC et sur le web, ainsi qu'à tous les visiteurs de notre site web spécial qui se trouve aux adresses www.avenirenergiecanadienne.ca et www.canadianenergyfuture.ca.
Ce soir, nous poursuivons notre étude de l'état actuel et futur du secteur de l'énergie du Canada, y compris les énergies de remplacement. Depuis l'automne 2009, le comité a examiné ce sujet d'importance nationale. À ce jour, le comité a entendu quelque 200 témoins, dont 71 qui ont comparu pendant nos déplacements à Montréal, à Québec et dans les provinces de l'Atlantique l'hiver dernier.
Nous approchons de la fin de notre étude puisque nous irons en Saskatchewan, au Manitoba, en Alberta et en Colombie-Britannique pour terminer nos consultations avec les Canadiens et continuer à discuter de la chance que nous avons au Canada d'avoir accès à cette énergie exceptionnelle et de l'erreur que nous avons commise en n'utilisant pas cette énergie d'une manière efficace et en n'ayant pas de stratégie nationale nous permettant d'élaborer ce que nous pouvons tous faire dans ce pays, c'est-à-dire un système énergétique plus propre, plus efficace et plus durable.
Nos invités de ce soir nous retournent l'ascenseur. La Société des musées de sciences et technologies du Canada nous a invités à visiter et à apprécier la merveilleuse exposition qu'ils ont montée sur l'évolution des technologies énergétiques au cours des dernières semaines. Les technologies sont absolument essentielles si nous voulons devenir une superpuissance des énergies propres.
Nos invités de ce soir, de la Société des musées des sciences et technologies du Canada, sont ces trois merveilleuses personnes que vous voyez, soit Mme Amyot, Mme Adamek et M. Proulx. J'ai quelques petites notes à vous transmettre avant d'aller plus loin.
[Français]
Denise Amyot est, à l'heure actuelle, présidente-directrice générale de la Société des musées de sciences et technologies du Canada, dont le mandat est de favoriser la culture scientifique et technologique partout au pays.
La société et les trois musées qui la composent : le Musée de l'agriculture du Canada, le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada et le Musée des sciences et de la technologie du Canada, racontent l'ingéniosité des Canadiens et mettent en valeur leurs réalisations scientifiques et techniques, en plus de témoigner du rôle joué par ces innovations dans l'édification de notre pays.
[Traduction]
Mme Amyot était jusqu'à tout récemment vice-présidente du Réseau du leadership à l'Agence de la fonction publique du Canada. Dans le cadre de ses fonctions, elle était à la tête des programmes de leadership et était chargée d'élaborer des politiques pour les employés et les cadres de l'ensemble de la fonction publique du Canada.
[Français]
Mme Denise Amyot est accompagnée de M. Fernand Proulx, chef de l'exploitation, et de Mme Anna Adamek, conservatrice, Ressources naturelles et Conception industrielle.
[Traduction]
Juste pour que vous sachiez à qui vous vous adressez — je crois que vous le savez déjà —, je suis le sénateur Angus, de Montréal, au Québec. Je préside ce comité. Vous avez pu constater depuis quelques instants que je trépigne d'impatience. Vous allez entendre parler et voir ces expositions.
Ce soir, les personnes qui m'accompagnent sont le sénateur Mitchell, de l'Alberta, qui est vice-président du comité; nos inestimables collègues Sam Banks et Marc LeBlanc, de la Bibliothèque du Parlement; mon prédécesseur, le sénateur Banks, de l'Alberta; le sénateur Johnson, du Manitoba; notre greffière, Lynn Gordon, que vous connaissez déjà; le sénateur Neufeld, de la Colombie-Britannique; le sénateur Wallace, du Nouveau-Brunswick; ainsi que le sénateur Massicotte, de Montréal, au Québec.
Sans plus tarder, madame Amyot, je vous laisse présenter votre exposé et nous aurons de nombreuses questions à vous poser par la suite.
Denise Amyot, présidente-directrice générale, Société des musées de sciences et technologies du Canada : Merci beaucoup, monsieur le président. Bonsoir à tous, notamment aux membres du comité permanent. Merci de nous donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
Je ne me présenterai pas, ainsi que mes collègues, puisque cela a déjà été fait.
Au nom des membres de notre conseil d'administration et de son président, M. Gary Polonsky, permettez-moi de vous remercier de votre invitation à comparaître devant ce comité. Cet honneur est d'autant plus grand qu'il s'agit de la première fois que notre société se présente devant un comité sénatorial permanent. Nous tenons à féliciter le comité pour son document de discussion éclairé et constructif intitulé Attention Canada! En route vers notre avenir énergétique.
En tant qu'organisme qui fait la promotion de la science et de la technologie au Canada, nous approuvons et appuyons vivement votre point de vue voulant que le Canada, à l'instar d'autres pays, doive exploiter les possibilités d'innovation en vue d'adopter des modes durables d'extraction, de production, de transport et d'utilisation de l'énergie. Nous saluons, par ailleurs, votre appel à l'action concernant les connaissances dans le domaine de l'énergie, à la section 4.9.
[Français]
Les questions relatives à l'énergie sont des sujets d'intérêt pour tous les Canadiens et les Canadiennes. Le Canada est doté de multiples sources d'énergie. Notre production comme pays est supérieure à notre consommation.
Néanmoins, notre consommation d'énergie, par habitant, est désormais une des plus élevées au monde, selon l'Institut canadien de la population. Le sujet de l'énergie alimente un vaste éventail de défis et de possibilités aux niveaux économique, social et environnemental.
Dans ma présentation aujourd'hui, je vous donnerai un aperçu des raisons qui nous ont menés à nous engager à l'égard de la sensibilisation à l'énergie, de ce que nous avons accompli, de quelques-uns de nos plans et des défis qui nous attendent.
[Traduction]
Avant de commencer, permettez-moi de vous décrire brièvement notre organisme parce que ce n'est pas tout le monde qui le connaît. La Société des musées de sciences et technologies du Canada a été fondée il y a 21 ans et elle dirige trois musées : le Musée des sciences et de la technologie du Canada, le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada, ainsi que le Musée de l'agriculture du Canada. Je dis souvent aux gens que nous allons des Holstein à Einstein.
Notre mission est d'aider tous les Canadiens et Canadiennes à faire l'expérience du passé, à explorer le présent et à imaginer le futur, et ce, en les invitant à prendre connaissance des riches liens culturels qui existent entre science, technologie et société.
La société compte 240 employés et gère un budget d'exploitation annuel d'environ 30 millions de dollars, ce qui fait d'elle une société d'État de taille moyenne qui relève du Parlement par l'entremise du ministre du Patrimoine canadien. Nous accueillons chaque année environ 700 000 visiteurs dans nos musées et offrons des services à environ neuf millions de Canadiens et de Canadiennes dans le cadre de programmes hors site et en ligne.
[Français]
Mon objectif, ce soir, est de vous présenter notre initiative Parlons énergie ainsi que les trois expositions majeures sur l'énergie que nous avons inaugurées cet été dans nos trois musées.
Tout d'abord, permettez-moi de vous parler de la raison qui nous a poussés à traiter d'énergie. À l'automne 2009, nous avons entamé des discussions à l'échelle nationale avec de nombreux intervenants sur ce que devait être le rôle des musées nationaux pour le XXIe siècle. Je vous avoue que l'énergie a souvent, souvent été mentionnée comme étant un sujet important d'éducation du public.
Il est à noter que parmi les autres aspects soulignés figurent notamment le besoin d'une culture scientifique au Canada, la nécessité d'attirer les jeunes filles en science et en ingénierie, et l'aide nécessaire à l'enseignement des sciences pour les enseignants au primaire.
[Traduction]
Au cours de ces discussions, on nous a en outre lancé le défi, à titre d'institution nationale, de trouver des moyens pour mobiliser les Canadiens et les Canadiennes au-delà des murs de nos musées de la capitale nationale. Étant donné le riche passé du Canada en réalisations scientifiques et technologiques relatives à l'énergie — qu'illustre bien notre collection d'artefacts —, nous avons conclu que tous les éléments étaient en place pour le lancement d'une nouvelle initiative qui permettrait d'outrepasser notre rôle traditionnel de musée des sciences. Nous avons donc invité les représentants des musées et des centres des sciences du pays, de même que les organisations du secteur énergétique du Canada, à collaborer avec nous à la mise en oeuvre d'un programme pancanadien de six ans sur l'échange d'information sur l'énergie.
Je dois ajouter que nous nous sommes embarqués dans quelque chose qui n'avait jamais été fait, et ce, nulle part dans le monde.
En septembre 2010, les ministres Goodyear et Paradis se sont joints à nous dans le cadre du Congrès mondial de l'énergie qui a eu lieu à Montréal pour annoncer l'initiative Parlons énergie : idées d'avenir pour le Canada.
Forts de notre longue expérience à intéresser les Canadiens de tous âges à des questions scientifiques complexes, nous sommes en excellente position pour contribuer à l'accroissement des connaissances et de la sensibilisation du public, nécessaire pour la prise de décisions publiques éclairées. Cette initiative représente de plus une occasion pour nous d'étendre notre réseau de partenariats et de communiquer, au moyen de commanditaires, avec un plus grand nombre de Canadiens. Comme vous le savez, la nécessité de rehausser les connaissances en matière d'énergie a aussi été invoquée dans de nombreux autres forums.
Le président : Notamment le Comité sénatorial permanent de l'énergie, de l'environnement et des ressources naturelles.
Mme Amyot : Comme je l'ai dit plus tôt au sénateur Neufeld, ce sont souvent les mêmes personnes qui participent aux congrès sur l'énergie et chaque fois, ils parlent du besoin d'échanger de l'information en ce qui a trait à l'énergie.
Dès le début, nous avons formé un comité consultatif national afin d'assurer une bonne représentation de tous les secteurs de l'énergie, du milieu universitaire, des ONG et des différents ordres de gouvernement. Le comité consultatif nous a aidés à esquisser l'initiative Parlons énergie et de traiter de ce sujet complexe afin de joindre le plus grand nombre de Canadiens possible. Les commandites et les dons du secteur privé nous ont permis de lancer cette initiative dans une perspective plus large que notre mandat et notre financement à titre de musée traditionnel. La viabilité à long terme de cette initiative dépendra également de notre capacité d'établir d'autres commandites et partenariats, tant publics que privés.
Deuxièmement, j'aimerais vous présenter nos réalisations depuis l'annonce en septembre 2010 de l'initiative Parlons énergie. La Société des musées de sciences et technologies du Canada a entrepris la mise sur pied d'une initiative pancanadienne de sensibilisation à l'énergie à partir de son champ de compétence principal : mettre au point des expositions scientifiques attrayantes et qui stimulent la participation. Nous ne nous en sommes pas tenus à une exposition dans un de nos trois musées; nous avons conçu trois expositions, soit une dans chacun de nos trois musées. Ces expositions sont la pierre angulaire de l'initiative Parlons énergie. Réunies, les expositions occupent une superficie de 1 000 mètres carrés consacrée au sujet de l'énergie, ce qui place l'événement au premier rang des expositions sur l'énergie au pays.
[Français]
L'exposition « Vers un ciel vert » a ouvert ses portes au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada, en juin dernier. L'exposition présente des technologies actuelles et futuristes qui permettront à l'industrie de l'aviation d'accroître son rendement économique tout en réduisant son empreinte environnementale. Elle explore les nouveautés en matière de matériaux, de conception d'aéronef, de carburant, de réacteurs, de même qu'en matière de gestion de la circulation aérienne.
Une entente a d'ailleurs été conclue avec l'aéroport international Montréal-Trudeau pour la tenue de cette exposition en version condensée l'an prochain, et nous sommes impatients d'engager des discussions avec d'autres aéroports de partout au pays.
Le Musée de l'agriculture du Canada est un lieu unique en son genre à Ottawa. Il attire un très grand nombre de familles citadines, dont les enfants sont d'âge préscolaire, et constitue l'occasion de démontrer l'importance de l'énergie en milieu rural.
M. Pierre Lemieux, secrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et Agroalimentaire Canada, a officiellement lancé, il y a quelques semaines, l'exposition « Parc énergie : La nature à l'œuvre ». Cette exposition est une installation unique en plein air qui aborde, notamment, la croissance des plantes, comme le maïs et le canola, utilisées dans la production des biocarburants. Elle offre des activités interactives, aussi amusantes qu'éducatives, qui aident les petits comme les grands à comprendre les principes de l'énergie éolienne et solaire.
De plus, les visiteurs peuvent voir des panneaux solaires en marche alimenter des ventilateurs éco-énergétiques dans des fermes d'animaux et se faire une idée de l'étonnante quantité d'énergie nécessaire pour amener les aliments à la table des familles canadiennes.
[Traduction]
Le 27 septembre dernier, l'honorable Joe Oliver, ministre des Ressources naturelles, a donné le coup d'envoi officiel de l'exposition « Énergie : le pouvoir de choisir » au Musée des sciences et de la technologie du Canada. Cette exposition — la plus importante de ce type au pays — se penche sur les avantages et les enjeux économiques, environnementaux et sociaux auxquels fait face l'industrie alors qu'elle exploite l'énergie provenant de toutes les sources primaires du Canada.
L'exposition incite également les visiteurs à se pencher sur leur propre consommation d'énergie et sur les décisions qu'ils prennent au chapitre de l'utilisation et de l'économie de l'énergie. L'exposition présente, entre autres, une roue de hamster géante dans laquelle les visiteurs peuvent générer de l'énergie pour faire fonctionner une bobine Tesla; deux anguilles électriques qui représentent la production biologique de l'énergie; et un mur Twitter en direct où les visiteurs sont invités à inscrire leurs commentaires et à prendre l'engagement de promouvoir la réduction de leur consommation et utilisation d'énergie.
Outre ces expositions, nous avons lancé de nombreuses activités susceptibles de devenir la base d'un programme pancanadien dynamique sur la sensibilisation à l'énergie.
Premièrement, nous avons établi un programme national des musées partenaires associés à l'intention des centres de sciences et des musées qui prévoient tenir des activités ou des expositions au sujet de l'énergie. À ce jour, 18 institutions de partout au pays ont adhéré au programme. Elles sont nommées dans notre rapport d'étape, dont nous vous laisserons copie. En fait, dans notre rapport d'étape, vous verrez que nous avons parlé de 17 institutions. Une nouvelle s'est ajoutée cette semaine, et nous voulions nous assurer de vous donner l'information à jour.
Nous cherchons à établir un réseau semblable visant les centres de recherche, les collèges, les universités et les entreprises (le Research Associate Partners program) qui vouent des efforts à la découverte de solutions innovatrices aux enjeux énergétiques du Canada ou qui possèdent des installations pouvant accueillir des visiteurs. Notre objectif est d'offrir aux Canadiens le plus vaste éventail de possibilités d'apprentissage et d'en favoriser la promotion croisée.
Deuxièmement, nous sommes à mettre en place 12 kiosques d'information conçus pour donner un aperçu du secteur de l'énergie au Canada dans des endroits publics stratégiques partout au pays, comme les installations de nos collaborateurs de Vancouver à Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard. Ces kiosques présentent de l'information sur les partenaires, tels que Pollution Probe, qui a comparu récemment devant le comité, la SEEDS Foundation, le Centre canadien d'information sur l'énergie, et diverses associations et entreprises du secteur de l'énergie. Vous pouvez voir un de ces kiosques au Musée des sciences et de la technologie du Canada.
Troisièmement, nous avons apporté un soutien dans le cadre de l'élaboration de l'exposition itinérante « Super branchées? » qui met l'accent sur l'énergie et l'électricité et qui a été produite par THEMUSEUM de Waterloo en collaboration avec le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke et le Saskatchewan Science Centre. Cette exposition est réservée pour les deux prochaines années dans différents endroits d'un bout à l'autre du pays. Elle a déjà été présentée à Waterloo, à Sherbrooke et à Sept-Îles, et elle sera présentée à London en Ontario d'avril à juillet 2012.
On prévoit créer, selon l'octroi de financement, deux autres expositions itinérantes axées sur le thème de l'énergie : une portant sur l'efficacité énergétique et l'autre, sur les nouvelles technologies.
[Français]
Quatrièmement, nous avons produit des trousses éducatives bilingues à l'intention des enseignants et des élèves tant au primaire qu'au secondaire. Ces trousses portatives comprennent des plans d'activités et de la documentation à utiliser dans les cours pratiques sur l'énergie. Notre site web, www.energy.technomuses.ca, offre également des programmes et des vidéos éducatifs à télécharger.
L'été dernier, nous avons tenu un projet pilote de formation destiné aux enseignants du primaire pour les aider à peaufiner leurs aptitudes pour l'enseignement des sciences et à intégrer les enjeux énergétiques dans leur programme d'enseignement. L'atelier intensif de trois jours a attiré des participants de partout au pays, y compris de régions comme Terre-Neuve et Labrador et du Yukon.
Cinquièmement, nous investissons également de façon significative dans le portail web 2.0; l'exposition « Énergie : le pouvoir de choisir » présente un mur Twitter en direct, possiblement une première pour un musée au Canada, qui a pour but de recueillir sur place les impressions des visiteurs et de les sensibiliser au sujet de l'énergie.
Le jeu constitue également un moyen de plus en plus mis à profit pour mobiliser les Canadiens et les Canadiennes. Nous travaillons donc avec l'entreprise Rocket Owl, un producteur local de jeux de société en ligne, tel que GreenSpaces accessible sur Facebook, en vue d'inclure des éléments tirés des expositions sur l'énergie à leurs jeux et d'afficher des vidéos sur l'énergie sur leurs propres pages YouTube.
Sixièmement, nous sommes également à mettre sur pied un prix national pour la sensibilisation à l'énergie en collaboration avec l'Association canadienne des centres de sciences. Le prix sera présenté pour la première fois au cours de l'assemblée annuelle de l'association, qui se tiendra ici à Ottawa en avril prochain.
[Traduction]
Enfin, voici quelques-uns de nos plans et de nos défis. Nous sommes à concevoir, avec nos partenaires de Parlons énergie, de nouvelles initiatives. Par exemple, la Société géographique royale du Canada s'est engagée à produire un numéro spécial sur l'énergie dans le Canadian Geographic et à lancer un concours de photographies à l'échelle nationale. On prévoit la mise en oeuvre d'autres initiatives en collaboration avec des organisations telles que l'Association canadienne des automobilistes, la One Change Foundation et le Conseil des 4-H du Canada, pour n'en nommer que quelques-unes.
Selon nous, ces réalisations ne devraient être que le début d'un programme pancanadien d'envergure des connaissances sur l'énergie. Nous pourrions faire beaucoup plus pour les écoles et les enseignants; offrir davantage de possibilités d'apprentissage à distance et sur le web; mettre en place des symposiums nationaux et des forums locaux; présenter davantage d'expositions itinérantes, virtuelles et en ligne; accorder une plus grande place au domaine des arts; mobiliser davantage les citoyens et utiliser davantage les médias sociaux en ce qui a trait à l'énergie.
En bref, monsieur le président, nous ne pourrions être plus en accord avec vos conclusions à la section 4.9 concernant la nécessité de communiquer « l'information sur l'énergie et les questions environnementales connexes aux Canadiens » au moyen de techniques efficaces de sensibilisation des citoyens visant à consolider l'appui public éclairé pour communiquer aux Canadiens de l'information relative à l'énergie et aux questions environnementales connexes.
[Français]
Nous espérons vous avoir démontré aujourd'hui que nos musées et nos partenaires sont dans une situation idéale pour orchestrer une campagne nationale de sensibilisation à l'énergie au Canada.
À titre de musées nationaux, nous disposons de la confiance du public à l'égard de nos programmes éducatifs et de la qualité de notre information. Nous sommes en mesure de mobiliser une grande communauté d'intervenants comme on vous a présenté, que ce soit des musées, des centre des sciences et de tendre la main à des millions de Canadiens et de Canadiennes d'un bout à l'autre du pays.
Nous sommes engagés à l'égard de cette initiative nationale de sensibilisation à l'énergie et nous maintiendrons le cap grâce à l'appui de nos partenaires et de nos commanditaires.
[Traduction]
Honorables sénateurs, j'aimerais inviter votre comité à tenir une séance publique spéciale à la Société des musées de sciences et technologies du Canada, et à l'un de nos deux autres musées, pour que vous puissiez constater en personne les connaissances spécialisées que nous utilisons afin de relever le défi que représente la communication des enjeux scientifiques et technologiques complexes aux Canadiens de tous âges partout au pays. Nous serions honorés de vous compter parmi nous.
Dans le dossier que nous vous avons fourni, au cas où vous seriez incapables d'attendre le reste du groupe, vous trouverez un laissez-passer familial pour deux adultes et trois enfants pour chacun des musées.
Le président : Fantastique!
[Français]
Le président : Madame, tout d'abord, j'aimerais vous féliciter pour cette présentation extraordinaire. Nous sommes sur la même longueur d'onde que vous; il est évident que nos buts respectifs sont identiques. Il y a une longue côte à remonter.
[Traduction]
Je vois que mes collègues autour de la table sont tous prêts à « parler d'énergie ». C'est ce que nous essayons d'amener les Canadiens à faire. Je suis enchanté de voir comment vous nous avez brossé ce portrait.
J'aimerais rappeler à tous les membres que nous avons déjà été invités à assister à l'ouverture de l'exposition « Parlons énergie ». Notre horaire ne nous le permettait vraiment pas, mais comme la greffière l'a dit au comité directeur, ce n'est pas vraiment difficile à organiser. Nous montons dans l'autobus et nous y allons. Nous communiquerons avec vous.
[Français]
Nous parlons d'énergie presque deux fois par semaine, au moins, et peut-être que le moment est venu maintenant pour nous d'aller chez vous pour voir, au lieu de seulement en parler. Ce serait un grand plaisir pour nous et nous vous remercions grandement pour cette invitation.
La première personne qui parlera d'énergie sera mon collègue, le vice-président, le sénateur Mitchell.
Le sénateur Mitchell : Merci beaucoup, madame Amyot, de votre présentation. C'était très intéressant. Une des perspectives de notre étude est que l'un des enjeux les plus importants pour les Canadiens est la question de l'éducation vis-à-vis de l'énergie. Merci beaucoup.
[Traduction]
C'est une initiative qui m'intéresse beaucoup. J'ai souvent dit que nous n'avons pas besoin de nouvelles technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre; il nous faut plutôt un nouvel outil pour convaincre les gens de la nécessité de réduire ces émissions. C'est justement ce que vous semblez nous offrir.
Traitez-vous du changement climatique dans le cadre de cette initiative? Le cas échéant, vous arrive-t-il de remettre ce phénomène en question ou est-ce que les données scientifiques vous convainquent que c'est effectivement ce qui arrive?
Mme Amyot : Je dois d'abord préciser que notre exposition porte sur l'énergie en général et traite par conséquent de toutes les sources énergétiques. On les présente d'ailleurs toutes suivant le même modèle, soit en fonction de la manière dont elles sont exploitées. Nous montrons également les avantages de chaque source d'énergie de même que les difficultés liées à son utilisation. Nous illustrons le tout au moyen d'un globe dont vous pouvez voir une photo dans la trousse que nous vous avons remise.
Le président : Dans le rapport d'étape?
Mme Amyot : Exactement. Ce globe vous permet de visualiser l'état d'avancement du changement climatique dans les différentes régions du monde, mais notre exposition porte également sur d'autres aspects de la question.
J'aimerais laisser Mme Adamek vous en parler.
Anna Adamek, conservatrice, Ressources naturelles et Conception industrielle, Société des musées de sciences et technologies du Canada : Notre point de départ était l'hypothèse selon laquelle le climat est en train de changer. Nous n'essayons pas d'expliquer les raisons de ces changements; ces seules explications nécessiteraient leur propre exposition.
Nous attirons l'attention de nos visiteurs avec les éléments visuels. En entrant dans la salle d'exposition, ils voient un énorme cube de trois mètres de côté. Ce cube représente les émissions quotidiennes de CO2 pour chaque Canadien. Les visiteurs sont surpris. Ils observent cet énorme cube et se disent : « Je produis autant d'émissions? Comment cela est-il possible? » C'est un excellent moyen de commencer l'exploration de cette exposition.
Mme Amyot : Autour du cube, l'équipe donne l'exemple d'une journée dans la vie d'une personne, dès son réveil à l'aide d'un réveille-matin. On explique comment cet appareil a été produit ainsi que la quantité d'énergie qu'a nécessitée sa fabrication. Ensuite, la personne va à la salle de bains et prend une douche. On montre la quantité d'énergie utilisée pour cette activité. Il y a cet immense cube dont a parlé Mme Adamek, et autour, on retrouve tous ces éléments.
Rien de tout cela n'existait. L'équipe a donc dû créer cette illustration de toutes pièces. Les enfants, comme les adultes, voient ce qu'il en est et disent : « Oh! Le fait de manger ceci plutôt que cela a un effet sur le plan énergétique. » L'illustration est très puissante.
Ce matin, j'étais au musée avec la secrétaire parlementaire, Mme Leitch. Elle a été très impressionnée par la taille du cube.
Le président : Vous parlez de Kellie Leitch?
Mme Amyot : Oui, c'est exact. Le coup d'oeil est très impressionnant. Ce cube éveille immédiatement des remords parce qu'on se met à penser : « Ça alors, je produis tout cela, je dois faire quelque chose! » C'est ce qui se cache derrière cette exposition sur l'énergie. Nous voulons que les gens réalisent qu'ils font partie de la solution en ce qui concerne l'utilisation de l'énergie.
Lors des expositions sur l'énergie, nous avons, en gros, trois objectifs. Le premier, que nous appelons Énergie 101, est de dissiper les mythes autour de l'énergie. Le deuxième objectif consiste à montrer les nouvelles technologies parce que les Canadiens sont très innovateurs sur le plan énergétique. Le troisième objectif est, nous l'espérons, de changer le comportement des citoyens. Si les comportements ne changent pas — vous savez à quel point il est difficile de changer des comportements —, les gens pourront au moins être conscients des incidences de leurs gestes sur le plan énergétique.
Autour du globe que vous avez vu sur la photo, il y a trois écrans où se trouvent des jeux-questionnaires. Plus de 8 000 personnes ont pris le temps de participer à ces jeux-questionnaires depuis l'ouverture de l'exposition à la mi-juillet. Il est très intéressant de voir qu'elles ont pris le temps de répondre aux questions, qui font également réfléchir les gens : « Quelles sont mes intentions par rapport à l'achat de nouveaux types de thermostat, par exemple? Vais-je changer les ampoules chez moi pour réduire la consommation d'énergie? »
[Français]
Ils hésitent un peu avant de répondre.
[Traduction]
Ils disent : « Non, ce n'est pas mon intention, mais peut-être que je devrais le faire. » On peut voir toute la réflexion se faire dans leurs têtes.
[Français]
Le président : Le problème, madame Amyot, c'est que vous n'êtes pas enthousiaste...
[Traduction]
Mme Amyot : Je suis désolée, ma réponse a été longue.
Le sénateur Mitchell : Non, c'est excellent.
Un des passages de votre exposé renvoyait vers des propos réfléchis et forts en ce qui concerne notre compréhension de l'énergie. Vous avez dit que les écoles et les enseignants devaient avoir plus de ressources, qu'il devait y avoir plus de télé-enseignement et de webdiffusions, d'expositions itinérantes, et cetera. C'est le mandat, du moins en partie, de toutes sortes de groupes à l'extérieur du secteur public et autres systèmes scolaires. Avez-vous quelque chose à dire sur la façon dont on pourrait structurer cela? Je sais que de nombreuses personnes ne veulent pas d'un gouvernement plus interventionniste, mais devrait-il y avoir une sorte de groupe central destiné à la coordination? Est-ce que cette coordination pourrait être faite par un groupe du secteur privé ou du secteur public? Est-ce nécessaire?
Mme Amyot : Ce que vous soulevez là est très important. Permettez-moi de vous dire ce que nous avons fait à ce sujet.
Au cours de la dernière année, nous avons découvert qu'il y avait eu beaucoup de travail de fait, mais que ce travail se concentrait souvent sur une source particulière d'énergie; ou alors des gens produisaient quelque chose et d'autres se demandaient s'ils pouvaient s'y fier.
Avec toute l'information que nous avons recueillie, nous évitons de réinventer la roue et nous nous efforçons d'utiliser ce qui a déjà été élaboré. Nous examinons d'abord ce qui a été produit, puis nous le réutilisons. Cet été, nous avions un projet pilote d'institut des enseignants, et nous avons consacré un après-midi entier à l'étude de ce qui existait dans le domaine de l'énergie partout au pays. Les enseignants ont dit : « Eh bien, je ne savais pas que cela existait. Où puis-je l'avoir? »
Il n'est certainement pas nécessaire de créer une structure, mais il faut une liste ou un répertoire de toutes ces sources. En fait, nous avons commencé à travailler là-dessus, et cela vaudrait la peine, globalement, de poursuivre nos travaux tout en demandant aux provinces ce qu'elles font. Sinon, il pourrait y avoir de nombreux dédoublements plutôt que des améliorations à ce qui existe déjà.
Le président : L'idée de demander aux provinces est intéressante. Lorsque nous avons commencé cette étude il y a plus de deux ans, nous avons envoyé une longue série de questions aux sous-ministres et ministres provinciaux de l'Énergie ou à leurs équivalents, mais je ne crois pas que nous ayons inclus l'éducation ainsi que vos activités. Nous devrons peut-être y retourner une dernière fois.
Vous avez indiqué que les ministres Goodyear et Paradis étaient présents au Congrès mondial sur l'énergie, où se trouvaient d'ailleurs les sénateurs Massicotte et McCoy, qui nous ont présenté divers rapports. Il semble que c'était une occasion exceptionnelle et que de nombreuses initiatives ont été lancées.
Vous dites que vous avez obtenu des fonds du secteur privé pour bonifier le budget normal affecté aux musées; pourtant, les ministres des Sciences et des Technologies et de l'Énergie, ou ceux des Ressources naturelles ont lancé le programme Parlons énergie à Montréal. Ne vous ont-ils pas accordé un financement additionnel?
Mme Amyot : Nous leur avons demandé de venir pour ce qu'ils étaient. Cependant, nous avons reçu de l'argent de Ressources naturelles Canada.
Le président : En plus de votre musée.
Mme Amyot : Oui, tout à fait. De telles initiatives dépassent ce qu'un musée fait normalement. Souvent, le musée se contente de présenter une seule exposition, mais nous voulions tendre une oreille plus attentive à ce que nous avions entendu lors de nos consultations d'un bout à l'autre du pays. Nous croyions que l'énergie était une question si importante qu'il fallait dépasser le cadre normal des musées. En même temps, nous voulions démystifier ce que représentaient les musées. En plus de notre financement régulier, nous avons réussi à amasser 2,2 millions de dollars de nos commanditaires et donateurs, et nous en sommes ravis. Nous continuons de demander le soutien de différentes sources. Nous attendons encore des réponses. Je dois dire qu'au départ, lorsque nous avons fait nos premières approches, les gens nous demandaient : « Wow, vous voulez vraiment faire tout cela? » Maintenant que nous avons produit le rapport d'étape et le reste, les gens réalisent que nous sommes sérieux dans nos intentions de faire quelque chose au sujet de l'énergie.
Nous avons reçu un excellent appui, et nous en sommes ravis.
Le président : Je crois que vous devriez envoyer un de ces dossiers avec des billets au ministre James Flaherty. Les consultations prébudgétaires sont sur le point de commencer et vous pouvez être certaine qu'il va vous appuyer.
Le sénateur Banks : Je voulais vous dire que mes enfants et mes petits-enfants ont visité quelques-uns de vos musées, et nous avons particulièrement apprécié les sections interactives. Je vous remercie pour ces billets. Ils seront utilisés à bon escient.
Ma question est très terre-à-terre et s'ajoute à ce que le président vous a demandé. Vous avez dit dans vos observations que votre budget d'exploitation était de 30 millions de dollars, mais les crédits parlementaires pour l'exercice 2010-2011 indiquent plutôt 35,3 millions de dollars. Au cours de cet exercice, vous avez eu des recettes ou des revenus provenant d'autres sources de 4,5 millions de dollars. Cela fait 40 millions de dollars. Où sont allés les 10 millions qui ne font pas partie de ce que vous avez appelé votre « budget d'exploitation »?
Mme Amyot : Nous avons également reçu de l'argent pour nos installations. Ce n'est arrivé qu'une fois.
Le sénateur Banks : Pour la réparation du toit?
Mme Amyot : Entre autres, mais ça allait plus loin. M. Proulx peut vous donner plus de détails à ce sujet.
Fernand Proulx, chef de l'exploitation, Société des musées de sciences et technologies du Canada : Dans le budget 2008, nous avons obtenu des fonds pour corriger certaines lacunes à nos infrastructures, ce qui a servi pour la réfection de certains de nos immeubles et installations, et ces fonds ont été ajoutés à notre budget principal des dépenses. Le budget qui a été voté s'établit à 26,5 millions de dollars et nous ajoutons à nos revenus environ 5 millions par année, ce qui nous donne en moyenne 30 millions de dollars. Cependant, vous avez raison quand vous dites que le budget principal des dépenses a été établi à 35 millions, ce qui comprend les fonds supplémentaires pour les installations.
Le sénateur Banks : Mais comme c'était ponctuel, vous allez retomber au montant le moins élevé dans votre budget?
M. Proulx : Nous retournons à 26,5 millions de dollars dans deux ans.
Le sénateur Banks : Madame, les mots qui m'ont le plus ravi dans vos observations concernaient la nécessité de changer les comportements des citoyens, nos comportements à tous, par rapport à l'utilisation de l'énergie, parce que nous dépensons l'énergie sans compter. Vous vous souvenez, monsieur le président, que ce comité a présenté il y a quelques années un rapport qui insistait sur la nécessité d'éduquer les gens, ou d'améliorer leur compréhension, afin de les sensibiliser. Le même rapport indiquait que l'éducation et la compréhension du problème n'étaient pas si efficaces à elles seules dans toutes les régions du monde examinées où on avait réussi jusqu'à un certain point à faire changer les habitudes énergétiques des gens, quelle que soit la forme d'énergie. Il ne suffisait pas d'encourager les gens, de faire des campagnes de publicité et de marketing à leur intention. Pour chacun de ces succès, le bâton a été nécessaire et il a fallu établir des exigences réglementaires, des mesures d'encouragement ou de découragement, ou une certaine forme d'obligation — il s'agit peut-être d'un mot trop fort — en plus de tous ces éléments. Avez-vous une idée à ce sujet dans votre objectif de changer les habitudes énergétiques des gens?
Mme Amyot : Notre mandat est d'informer les citoyens. Il s'agit de les éduquer de différences façons. Nous ne sommes pas là pour parler de politiques.
Le sénateur Banks : Je comprends cela, mais avez-vous une opinion à ce sujet?
Mme Amyot : Je peux vous donner mon opinion si nous allons prendre un café plus tard; je serai ravie de le faire.
Cela dit, j'aimerais parler au comité d'un des grands succès que nous avons connus au Canada, c'est-à-dire le bac à recyclage. Personne n'a été obligé de l'utiliser et il a connu un grand succès. Dans les salles de classe des écoles primaires, ils ont commencé par aider les jeunes enfants à comprendre. Puis les jeunes en ont parlé à leurs parents et leur ont dit : « Papa, maman, vous ne devez pas faire ça. » Maintenant, les personnes qui n'utilisent pas le bac à recyclage doivent se sentir coupables.
Le sénateur Banks : Ils se font faire des reproches par leurs enfants.
Mme Amyot : Oui, et ces bacs sont bien remplis. Nous avons dû acheter un bac de plus parce que le premier ne suffisait pas.
Le sénateur Banks : C'est un bon exemple.
Le sénateur Dickson : Merci pour cet excellent exposé. C'était fantastique, un des meilleurs exposés que nous avons eus parce que vous nous avez montré que vous étiez actifs. De nombreuses personnes témoignent devant nous et nous promettent d'agir. Je veux vous féliciter personnellement pour les détails, les efforts et la créativité que vous avez mis dans votre exposé, et je sais que tous les membres du comité souhaiteront faire de même.
J'ai examiné vos documents. Vous avez souligné l'importance de la coopération et de la collaboration avec les gouvernements provinciaux et les municipalités. Quelle est votre réaction quant au degré de coopération que vous recevez en Nouvelle-Écosse, de la part du gouvernement d'abord, puis des municipalités?
Mme Amyot : Merci beaucoup pour vos bons mots. Je vais les transmettre au reste de l'équipe. Je pense qu'ils apprécieront beaucoup ces commentaires.
Je ne parlerai pas que de la Nouvelle-Écosse, je vais aussi vous dire ce que nous avons fait jusqu'à maintenant. Nous avons écrit aux ministres responsables de l'énergie de chaque province et territoire il y a environ six mois. Nous allons leur réécrire pour leur envoyer notre rapport d'étape parce que nous avons maintenant quelque chose à leur montrer.
Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais dans mon exposé, j'ai parlé d'un programme que j'ai appelé le Research Associate Program. Il s'agit d'un programme similaire au programme des musées partenaires associés, et nous n'en sommes qu'aux premiers balbutiements, c'est-à-dire que nous allons communiquer avec les collèges, les universités, les centres de recherche et les municipalités ou les provinces qui ont des réalisations uniques sur le plan de l'énergie dont le reste du pays ou du monde pourrait tirer parti. J'ai déjà parlé, par exemple, de la Ville de Vancouver, qui est très proactive en matière d'énergie. Les représentants de la ville nous ont dit qu'ils voulaient compter parmi nos partenaires.
Nous approchons différents organismes, mais nous n'en sommes qu'aux premières étapes. Nous avons commencé avec ceux que nous connaissons le mieux, c'est-à-dire les musées et les centres de sciences. Nous voulions d'abord établir des liens solides avec eux, mais nous sommes maintenant prêts à approcher d'autres organismes.
Si vous avez des noms à me donner en Nouvelle-Écosse, je serai ravie de les avoir. Par ailleurs, je suis heureuse de vous dire que le Discovery Centre de Halifax est un de nos musées partenaires associés et, si je me souviens bien, il présentera un des kiosques que nous avons créés.
Le sénateur Dickson : Revenons au gouvernement de la Nouvelle-Écosse — pas besoin de répondre directement, vous pouvez répondre de la même manière que vous avez répondu au sénateur Banks. J'aimerais que vous nous disiez si on a répondu à votre correspondance. Quelle est la position du gouvernement provincial à ce sujet? A-t-on dépensé beaucoup d'argent? Ils disent toujours qu'il est mieux d'agir que de se perdre en palabres.
Mme Amyot : Les gouvernements provinciaux se sont montrés très intéressés à en savoir plus. Leurs représentants nous ont invités à retourner les voir et à leur donner plus de détails au sujet de notre initiative parce qu'ils sont très curieux lorsqu'il s'agit de telles initiatives. Ce que nous espérons maintenant, c'est de pouvoir nous servir du rapport d'étape pour montrer ce qui a été accompli et donner des idées d'autres activités à entreprendre. Ils peuvent aussi nous suggérer d'autres domaines à examiner.
Le sénateur Dickson : Ils vont avoir beaucoup de mal à faire mieux!
À la deuxième page de votre rapport d'étape, vous dites qu'il y a d'autres projets dans vos plans. Si vous deviez classer ces projets, lequel arriverait au premier rang?
Mme Amyot : Quel projet devrait être réalisé en premier?
Le sénateur Dickson : Oui.
Mme Amyot : C'est une bonne question parce que j'ai de nombreux projets prioritaires. Je dirais que celui qui a le plus d'importance à mes yeux, c'est l'achèvement de l'exposition virtuelle, parce que nous avons de l'expérience dans ce domaine. Nous en avons réalisé deux jusqu'à maintenant, et je rêve d'avoir des expositions virtuelles non seulement pour nos trois expositions, mais aussi pour les projets de nos partenaires, de sorte qu'une personne pourrait, de son fauteuil, s'informer à propos de ce qui se passe partout dans le pays sur le plan énergétique et voir ces innovations d'un autre oeil.
Si vous me demandiez à quoi ressemblerait mon projet de rêve, les expositions virtuelles en feraient certainement partie parce qu'elles ne nécessitent pas le cloisonnement des différents partenaires qui réalisent des projets en matière d'énergie. Par exemple, une personne pourrait visiter un parc d'éoliennes en un clic, tandis qu'une autre pourrait chercher à comprendre ce qu'on entend par turbines marémotrices et comment elles fonctionnent. On pourrait aussi apprendre comment le pétrole ou le gaz naturel sont extraits.
Le sénateur Dickson : En Nouvelle-Écosse, de même que dans d'autres provinces, j'ai remarqué que certains possèdent le monopole de l'électricité. On a mentionné Hydro Ontario. Avez-vous eu des échanges de lettres ou des discussions approfondies avec Emera ou Nova Scotia Power?
Mme Amyot : Je n'ai pas encore rencontré personnellement de gens de la Nouvelle-Écosse. J'ai rencontré des gens de l'Île-du-Prince-Édouard qui sont actifs dans le domaine de l'hydroélectricité, mais ce sera un plaisir pour moi d'en rencontrer également de la Nouvelle-Écosse. Nous avons eu des conversations avec plusieurs personnes, par exemple des représentants de Manitoba Hydro ou d'Hydro Ottawa. Pour notre recherche, j'ai parlé à un grand nombre d'universités et de fournisseurs de services publics.
Mme Adamek : J'ai discuté avec Nova Scotia Power dans le cadre de ma recherche. Nous avons également travaillé avec l'Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers, qui nous a aidés et fourni une grande quantité d'information.
Le sénateur Dickson : Est-ce que Nova Scotia Power vous a aidés?
Mme Adamek : Ils nous ont donné de l'information et des photos pour notre exposition.
Le sénateur Dickson : Naturellement, il ne serait pas dans leur intérêt de voir leurs ventes d'énergie diminuer; il ne faudrait donc pas s'attendre à ce qu'ils aillent cogner à votre porte. Les tarifs d'électricité sont à la hausse en Nouvelle- Écosse et je pense que votre matériel serait fantastique. Je vous suggère de monter une exposition à l'aéroport international Stanfield d'Halifax le plus tôt possible.
Le sénateur Sibbeston : J'ai remarqué que votre portée s'étendait au nord jusqu'à Edmonton. J'allais vous poser des questions au sujet de vos activités dans les Territoires du Nord-Ouest, pour savoir en fait si vous en aviez. J'ai remarqué qu'un de vos partenaires est Science Nord et Terre dynamique, de Sudbury. J'aimerais en savoir plus.
Mme Amyot : C'est une excellente question. J'ai déjà vécu dans les Territoires du Nord-Ouest, à Yellowknife; je comprends donc très bien l'importance des territoires.
Nous tentons de trouver des emplacements pour le montage de nos expositions itinérantes. Au Yukon, nous avons discuté avec deux organismes : le musée du transport du Yukon et le musée MacBride, à Whitehorse. À Yellowknife, nous espérons conclure une entente avec le Northern Frontier Visitor Centre. Là où nous avons des difficultés en ce moment, c'est à Iqaluit, au Nunavut, parce qu'il est très difficile de trouver des endroits où nous pourrions monter une partie de notre matériel. Si vous avez des idées à nous proposer... C'est difficile pour nous là-bas.
Le sénateur Sibbeston : Au début, quand les missionnaires sont partis vers le nord et ont parlé du christianisme, ils ont parlé du ciel et de l'enfer. Ils ont dit que l'enfer était un endroit très chaud, et les habitants du Nord se sont dit que ça ne pouvait pas être si désagréable. Je pense que le mythe selon lequel l'enfer n'est pas un si mauvais endroit parce qu'il y fait chaud existe encore. Peut-être qu'avec vos travaux, vous pourriez vous pencher là-dessus et en profiter pour parler plutôt de l'énergie.
Mme Amyot : Nous nous concentrons uniquement sur l'énergie, pas sur la religion.
Le président : C'est un sujet d'enfer!
Le sénateur Wallace : Vous nous avez présenté un exposé exceptionnel, et je peux vous assurer que votre enthousiasme est contagieux. On sent votre passion.
J'ai deux ou trois questions à poser, juste pour comprendre comment vous préparez vos expositions, tant les expositions itinérantes que les expositions plus permanentes. Vers qui vous tournez-vous pour obtenir l'information technique nécessaire au montage de ces expositions? Je pose la question, mais je suis conscient que vous avez des partenariats avec le secteur privé. Il est évident que vous voulez présenter des expositions de très grande qualité. Comment vous y prenez-vous?
Mme Amyot : Je vais répondre d'abord et demander ensuite à Mme Adamek d'ajouter quelques mots.
La première chose que je veux répéter, c'est que nous avons créé un comité consultatif national. Environ 27 personnes siègent à ce comité où tous les secteurs de l'énergie, renouvelable ou non, sont représentés, sans exception. Il y a également des représentants du milieu rural, des ONG, des universités, différents ordres de gouvernement et du secteur privé.
Pour le volet « énergie », si on prend par exemple uniquement les nouvelles technologies, c'est plus de 95 organismes qui nous ont envoyé des objets, des dessins, des photos ou des artefacts. Je vais laisser Mme Adamek vous parler de sa manière d'élaborer des expositions et des différentes étapes qu'elle doit suivre.
Mme Adamek : Nous suivons un processus d'élaboration de produits qui a fait ses preuves dans les musées et dont les étapes sont bien définies. Nous commençons par la recherche. Pour entreprendre des initiatives comme celle-là, il faut que nous ayons déjà un corpus de recherches au musée. En tant que musée, nous générons de nouvelles connaissances, mais nous sommes aussi très ouverts. Nous embauchons des chercheurs externes; nous collaborons avec le milieu universitaire et avec tous les types d'organisations à l'échelle nationale et internationale.
Lorsque nous savons que nous avons suffisamment de contenu pour commencer à cerner les messages, nous formons une équipe responsable de l'exposition. Nous nous assurons que cette équipe compte dans ses rangs non seulement des conservateurs, mais aussi des planificateurs responsables de l'interprétation qui savent comment communiquer l'information au public. L'équipe responsable de l'exposition doit concevoir des messages, élaborer un plan et sélectionner de nouvelles technologies, et cetera.
Lorsque nous avons déterminé ce que nous désirons présenter au public, nous entreprenons un processus d'examen. Tous les renseignements qui seront présentés doivent faire l'objet d'un examen interne et d'une évaluation externe par les pairs. Ce processus d'examen est suivi d'un processus d'approbation. Tous les textes doivent être lus et approuvés avant d'être présentés.
Le sénateur Wallace : Quand vous avez parlé d'intensifier vos relations avec les universités et d'établir avec elles de nouveaux partenariats, c'était ce que j'avais en tête. Lorsque je regarde le travail que vous effectuez, je constate que l'accent que vous mettez sur les sciences et les technologies cadre parfaitement avec ce que font les universités. Vous sensibilisez le public, et les universités assurent la formation des étudiants; il semble que ce serait une relation naturelle, et certaines universités pourraient même créer des expositions pour vous. C'est génial; les étudiants et les universités pourraient participer à ce processus, et ils en tireraient des enseignements et de grands avantages.
Dans un même ordre d'idées, il ne s'agit pas vraiment d'une question, mais d'un aspect qui m'enthousiasme grandement. Il existe une organisation appelée Société royale du Canada. Je ne sais pas si vous la connaissez.
Mme Amyot : Oui, absolument.
Le sénateur Wallace : Je connais plutôt bien cette organisation, qui compte de nombreux membres — 45 universités canadiennes y sont représentées. Elle constitue une véritable communauté du savoir et elle fait un travail merveilleux, notamment dans le domaine des sciences et des technologies. Il me semble que vous devriez songer sérieusement à établir un contact avec cette organisation, si vous n'entretenez pas déjà des liens étroits avec elle.
Comme vous, elle s'associe au secteur privé et fait un travail merveilleux. Rod MacDonald, doyen de la faculté de droit de l'Université McGill, en est le président actuel. Je crois que vous pourriez établir avec cette organisation une relation mutuellement avantageuse.
Mme Amyot : C'est un bon point. Nous entretenons des relations avec de nombreux membres de cette organisation, mais il vaudrait peut-être la peine que nous fassions connaître nos activités à l'ensemble de l'organisation.
Le sénateur Wallace : Collectivement, pas seulement auprès de certains membres.
Mme Amyot : C'est une très bonne idée.
Le sénateur Neufeld : Cela entraînerait aussi la participation du secteur privé.
Mme Amyot : Dix-huit universités participent d'une manière ou d'une autre à cette initiative. Nous sommes très satisfaits de cela, de même que du Research Associate Partners Program. Nous espérons évidemment qu'un certain nombre d'organisations qui possèdent des bâtiments très écologiques — répondant aux normes LEED Platine ou plus — et qui font des recherches y participeront aussi.
Le sénateur Neufeld : Votre passion est contagieuse. Vous avez dit plus tôt que vous aviez visité l'un des musées et qu'il s'y trouvait un cube illustrant une certaine quantité d'énergie. De quoi s'agissait-il déjà?
Mme Amyot : De la quantité de CO2 produite par chacun d'entre nous.
Le sénateur Neufeld : Comment êtes-vous arrivés à ce nombre?
Mme Adamek : Nous avons fait des calculs. Nous avons utilisé les données de l'ONU et avons divisé le tout par le nombre de personnes et le nombre de jours.
Le sénateur Neufeld : À quoi ressemblerait ce cube si nous lui retranchions toute l'énergie que nous utilisons pour produire de l'énergie que nous vendons à d'autres? Nous pourrions ainsi démontrer la quantité d'énergie que nous envoyons dans l'atmosphère au Canada, et prouver que nous sommes énergivores.
J'ai toujours un peu de difficulté avec cela parce que nous produisons d'énormes quantités d'énergie — extraction de charbon, pétrole, gaz, électricité ou autre — pour des personnes et des organisations qui ne sont pas dans notre pays. Donnons-nous une fausse impression aux Canadiens en les qualifiant d'énergivores? Ils ne le sont peut-être pas tant que ça, si l'on tient compte uniquement de l'énergie que nous gardons pour nous-mêmes, ce que nous ne pouvons pas faire parce que notre économie serait ruinée.
Vous pourriez peut-être songer à démontrer l'importance que cela a sur notre qualité de vie; même si cette bulle est grande comme ça, nous n'en consommons personnellement que cette partie. Si nous n'avions pas cette grande bulle, où serions-nous? Dans quel état seraient nos soins de santé, notre système d'éducation, nos universités et nos musées? Ce n'est qu'une petite réflexion, mais vous avez fait un merveilleux exposé, merci.
Mme Amyot : Nous devrions sans contredit nous pencher sur cette question, sachant aussi qu'une partie de l'énergie que nous consommons est consacrée aux transports parce que les distances à parcourir ici diffèrent grandement de celles des autres pays.
Le sénateur Neufeld : On pourrait faire entrer l'Allemagne dans une petite partie de la région d'où je viens, dans le nord-est de la Colombie-Britannique — en taille, pas en population.
Le président : Merci, monsieur le sénateur, c'était un point très intéressant.
Au nom du comité, j'aimerais vous remercier sincèrement, madame Amyot, ainsi que vos collègues, de votre énorme contribution à notre étude. Je suis certain que nous souhaitons tous, chacun à notre manière, vous assurer que nous acceptons votre invitation et que nous irons vous visiter. Nous nous occuperons de la logistique, en espérant que cela se fasse sans trop de délai.
Mesdames et messieurs les sénateurs, si vous pouvez attendre deux minutes, j'aurais quelques très bonnes nouvelles à vous annoncer.
Merci beaucoup.
Mme Amyot : Je dois vous dire que ce que nous faisons est réellement un travail d'équipe, et que chacun des membres de mon équipe mérite votre gratitude. Merci. Je serai très heureuse de leur faire part de vos remerciements.
Le président : Très bien.
(La séance est levée.)