Délibérations du Comité sénatorial permanent des
Affaires étrangères et
du commerce international
Fascicule no 51 - Témoignages du 17 octobre 2018
OTTAWA, le mercredi 17 octobre 2018
Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international se réunit aujourd’hui, à 16 h 15, pour étudier l’impact de la culture et des arts canadiens sur la politique étrangère et la diplomatie du Canada ainsi que leur utilisation dans ces domaines, et d’autres questions connexes.
Le sénateur Paul J. Massicotte (vice-président) occupe le fauteuil.
[Traduction]
Le vice-président : Mesdames et messieurs, notre présidente sera absente pour le début de la réunion, et on m’a demandé de la remplacer jusqu’à son arrivée.
Je suis le sénateur Paul Massicotte, et je suis vice-président du comité.
Avant que nous commencions, j’aimerais signaler que nous avons un nouveau sénateur au comité. Le sénateur Dean est maintenant un membre permanent du comité. Au nom des membres du comité, je vous souhaite la bienvenue. Je suis sûr que votre contribution sera importante. Les attentes sont très élevées, mais je suis sûr que vous serez à la hauteur. Nous avons aussi le sénateur Mockler, qui est là pour remplacer un sénateur qui arrivera bientôt.
Le comité a été autorisé par le Sénat à mener une étude sur l’impact de la culture et des arts canadiens sur la politique étrangère et la diplomatie du Canada ainsi que leur utilisation dans ces domaines, et d’autres questions connexes. Dans le cadre de ce mandat, le comité poursuit cette étude aujourd’hui.
[Français]
Je suis heureux de souhaiter la bienvenue à nos invités : Jayson Hilchie, président et chef de la direction de l’Association canadienne du logiciel de divertissement; Kristian Roberts, partenaire chez Nordicity Group Limited, et, enfin, par vidéoconférence de Toronto, Valerie Creighton, présidente et chef de la direction du Fonds des médias du Canada. Nous vous souhaitons tous la bienvenue.
Je vais demander aux sénateurs de se présenter, en commençant à ma gauche.
[Traduction]
La sénatrice Cordy : Jane Cordy, de la Nouvelle-Écosse.
La sénatrice Bovey : Patricia Bovey, du Manitoba.
[Français]
La sénatrice Saint-Germain : Raymonde Saint-Germain, sénatrice du Québec.
Le sénateur Cormier : René Cormier, sénateur du Nouveau-Brunswick.
[Traduction]
Le sénateur Dean : Tony Dean, de l’Ontario.
Le sénateur Ngo : Thanh Hai Ngo, de l’Ontario.
Le sénateur Oh : Victor Oh, de l’Ontario.
Le vice-président : Je rappelle aux sénateurs et aux témoins que les observations et questions doivent être précises et concises, afin que nous puissions en faire le plus possible pendant le temps que nous avons. Nous sommes impatients d’entendre vos déclarations, ainsi que les réponses à nos questions.
Nous commençons par Mme Creighton, qui comparaît par vidéoconférence. Nous vous écoutons.
Valerie Creighton, présidente et chef de la direction, Fonds des médias du Canada : Bonjour à vous tous. La diplomatie ouverte, généralement perçue comme la capacité d’un État d’exercer de l’influence par l’attraction et l’autorité morale plutôt que par la puissance militaire ou économique brute, caractérise depuis 2015 la politique étrangère du Canada. Les piliers de la diplomatie ouverte — du pouvoir discret — sont notamment les valeurs, les institutions, les politiques et la culture. De tous les instruments de la diplomatie ouverte, la culture est peut-être l’instrument le plus efficace et le plus durable.
La diversité culturelle est maintenant une ressource stratégique qui, dans une société mondiale axée sur les connaissances, stimule l’innovation, la créativité et la réconciliation. L’image de marque du Canada est déjà forte. De Margaret Atwood à Justin Bieber, nous avons d’importants atouts en littérature et en musique populaire. La télévision, les médias numériques et le cinéma ajoutent à ces succès et misent sur les très nombreuses perspectives qu’une société diverse comme celle du Canada peut offrir.
La réputation du Canada est extrêmement positive. En 2011, c’était la deuxième année de suite que le Canada se plaçait en tête dans les résultats d’une importante étude sur la force de l’image de marque d’un État, et nous sommes constamment au sommet, à l’échelle internationale, concernant la perception générale et les indicateurs comme celui de la qualité de vie.
En ce qui concerne l’image de marque du Canada, la clé est de présenter une histoire excitante à notre sujet. Le Canada a une formidable histoire à raconter sur un pays optimiste, raffiné, créatif, multiculturel, multilingue et inclusif qui possède des merveilles naturelles et des villes cosmopolites et dynamiques. Il est encourageant de voir le gouvernement fédéral prendre des mesures pour présenter le Canada comme étant un haut lieu de la culture. Le temps est maintenant venu pour le Canada de pousser plus loin son utilisation de la diplomatie ouverte en misant sur son secteur culturel.
En tant que partenariat public-privé, le Fonds des médias du Canada a toujours axé son travail sur les priorités en matière de politique publique. Bien que nous soyons indépendants du gouvernement, nous reconnaissons qu’il y a, pour le gouvernement fédéral, des priorités comme, entre autres, l’équilibre entre les sexes, la réconciliation avec les peuples des Premières Nations du Canada et l’exercice de la diplomatie ouverte sur la scène internationale.
Depuis 2006, le Fonds des médias du Canada contribue à placer le Canada au rang de partenaire international de confiance, grâce à des partenariats internationaux ainsi qu’à sa participation constante et efficace à des festivals et des marchés partout dans le monde. L’année dernière, nous avons participé à 21 événements de ce genre. Vos documents comportent en annexe une liste des événements. Cette visibilité à l’étranger a donné lieu à une liste croissante de partenariats internationaux créés avec des agences de financement de partout dans le monde pour le financement de contrepartie d’activités de création, de développement conjoint et de coproduction. Depuis 2014-2015, nous avons financé 68 projets grâce à ces mesures incitatives, ce qui correspond à des investissements de 4,7 millions de dollars qui ont amené des investissements étrangers de 4,3 millions de dollars au pays.
Nous avons amassé ces fonds avec des partenaires de l’Australie, du Brésil, de la Colombie, du Danemark, de l’Allemagne, de l’Irlande, de l’Italie, d’Israël, du Luxembourg, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande, de l’Irlande du Nord, de l’Afrique du Sud, de la Wallonie et de nos voisins circumpolaires, le Groenland, la Norvège et la Russie. Les partenariats avec ces trois derniers pays visent le financement de contenu nordique et autochtone. Ces initiatives soutiennent le secteur audiovisuel en offrant des occasions de coproduction aux créateurs canadiens, mais nous croyons surtout qu’ils contribuent aux efforts de diplomatie ouverte, qui sont de plus en plus importants, et à la bonne réputation de notre pays à l’échelle internationale.
Les politiques échelonnées sur des décennies ont favorisé notre indépendance culturelle et créé un environnement où les créateurs canadiens ont la chance de remporter du succès et de prospérer dans un marché mondial, sans frontières, qui est de plus en plus concurrentiel. Sans leviers législatifs et réglementaires, sans financement approprié et sans la conviction intrinsèque du rôle important que jouent les arts et la culture dans notre tissu national, notre voix ne serait tout simplement pas entendue dans le tsunami de contenu offert aux consommateurs canadiens.
Notre contenu audiovisuel tient en ce moment une position de chef de file à l’échelle internationale. Le contenu canadien pour enfants est parmi les meilleurs de la planète, et cela se mesure aussi bien par la reconnaissance internationale dont témoignent les prix Emmy, Peabody et Kidscreen remportés que par l’augmentation des ventes à l’étranger. Les Québécois dans la pièce ne seront pas surpris d’entendre que La guerre des tuques est un film culte chez ceux qui ont grandi au Québec dans les années 1980, mais vous serez probablement plus étonnés d’apprendre qu’une reprise du film en version animée, Snowtime! en anglais, a été vendue à l’étranger et qu’elle sera projetée sur 4 000 écrans en Chine. Ce n’est qu’un des très nombreux exemples qui illustrent le succès du Canada sur le marché mondial. L’investissement étranger dans la production au Canada, y compris les exportations de contenu, a atteint les 4,67 milliards de dollars en 2017.
Nous devons demeurer compétitifs pour obtenir une plus grosse part d’un marché dont l’appétit pour les médias augmente sans cesse. Cela n’est possible que si nous continuons à investir et à soutenir un contenu de qualité et très diffusé grâce à de judicieux investissements et à des systèmes de validation du marché, mais aussi grâce à la mise en œuvre d’initiatives de développement des exportations.
Dans le contexte du cadre stratégique du Canada créatif établi par le gouvernement du Canada et de sa vision relative au contenu canadien sur le marché mondial, le FMC a lancé deux programmes pilotes d’exportation. Ces programmes ont été conçus pour suppléer aux programmes existants dans les secteurs public et privé, pour promouvoir la création de contenu destiné aux marchés étrangers, pour accroître le volume d’exportation de contenu et pour créer un effet de levier, ce qui aiderait à financer d’autre contenu ainsi qu’à augmenter le rayonnement et les revenus des productions canadiennes. En 2017-2018, nous avons investi 3,1 millions de dollars pour aider 54 projets canadiens prêts à exporter. Compte tenu de l’intérêt suscité sur le marché par ces programmes, il est évident que le monde veut plus de Canada.
Le secteur télévisuel connaît des mutations sans précédent. La transformation incessante est la nouvelle norme de notre industrie, comme de bien d’autres industries. L’adaptation est maintenant nécessaire, pour que le Canada demeure un carrefour dynamique de l’industrie télévisuelle mondiale. La projection de nos valeurs et des histoires du Canada sur les téléphones intelligents, les tablettes, les consoles de jeu, les téléviseurs et les appareils de réalité virtuelle partout dans le monde dépend de cela.
Merci.
Le vice-président : Merci.
Kristian Roberts, partenaire, Nordicity Group Limited : Je vous remercie de me donner l’occasion de participer à cette importante étude.
Je suis le partenaire responsable du bureau de Toronto de Nordicity. Nous travaillons continuellement avec les industries culturelles et créatives du Canada depuis le nouveau lancement de l’entreprise, en 2002, et nous avons eu le plaisir de travailler avec diverses industries pendant cette période.
Dans le cadre de nos activités, nous réalisons des évaluations des retombées économiques pour diverses industries créatives, notamment pour mon collègue, Jayson, et l’Association canadienne du logiciel de divertissement, nous concevons des plans culturels pour des municipalités de partout au pays et nous contribuons à la création de stratégies qui aident ces industries à évoluer dans un monde de plus en plus complexe et vaste.
Au cours de cette période, nous avons eu la chance de constater deux façons dont le Canada peut exercer son influence à l’étranger grâce à la culture, et cela résume d’après nous la façon dont le travail de diplomatie culturelle fonctionne en réalité.
Il y a premièrement l’idée de se démarquer, ce qui correspond à la façon passive dont nos produits culturels influencent les gens, les cultures et les gouvernements. Des jeux vidéo faits au Canada et joués partout dans le monde au contenu audiovisuel financé par le Fonds des médias du Canada, comme l’émission La Pat’Patrouille — en emmenant mon fils, Oscar, à des terrains de jeux partout dans le monde, j’ai constaté que c’est véritablement une marque de commerce universelle —, les produits canadiens ont trouvé leur niche sur les marchés partout dans le monde. En fait, Statistique Canada nous dit que les Canadiens ont exporté pour plus de 16 milliards de dollars en produits culturels, seulement en 2016, ce qui représente environ 30 p.100 des contributions des industries culturelles au produit intérieur brut au cours de cette année-là.
Il est vrai que bon nombre de ces produits sont adaptés à la destination au moment d’être exportés, mais ils comportent quand même une étincelle de la culture canadienne. Quand des gens qui se trouvent dans des régions très éloignées de nous les consomment, cette influence culturelle croît, tout comme la crédibilité du Canada comme source de contenu culturel.
Sur le plan des politiques, la preuve de la capacité du Canada d’exercer cette influence apparemment passive se trouve habituellement dans nos divers rapports sur les revenus d’exportation, ou dans l’argent fait sur les marchés outremer. C’est essentiellement lié à la capacité de l’économie créative d’attirer de l’argent frais au Canada, que ce soit par les ventes, l’investissement ou même le tourisme. Il est, par conséquent, logique de conclure que les programmes conçus pour promouvoir les exportations contribuent également à promouvoir la diplomatie culturelle.
Outre ce type de diplomatie culturelle, il y en a un deuxième type qui est plus actif. Parlons de rayonnement. Il peut s’agir de la participation du Canada à des conventions multilatérales comme la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO, dont le Canada a en partie assumé la direction, de missions commerciales comme la mission en Chine menée par Patrimoine canadien, l’année dernière ou, comme l’a dit Mme Creighton, de traités avec d’autres pays qui contribuent à faciliter la coproduction de produits audiovisuels.
Chacune de ces interventions peut à sa façon contribuer à la capacité du Canada d’exercer de l’influence à l’étranger. Cependant, il est important de reconnaître qu’il y a une différence entre utiliser le marché culturel mondial pour atteindre des objectifs de politique intérieure, comme l’augmentation des revenus d’exportation des entreprises canadiennes, et recourir à la diplomatie culturelle pour davantage changer les réalités dans ces autres pays.
Dans ce dernier cas, la notion de réciprocité donne à croire qu’en cherchant à influencer positivement la population, les institutions et les gouvernements partout dans le monde, le Canada peut créer une économie mondiale plus stable, prospère et sûre. De plus, d’après notre expérience, ces interventions sont plus efficaces quand elles ciblent les entités qui sont sur le terrain que quand elles misent sur la voie diplomatique traditionnelle. Voyez cela comme de la diplomatie entre pairs, si vous le voulez.
Je vais vous donner un exemple récent. En collaboration avec le British Council, nous avons été en mesure de faciliter la vie à des artisans cordonniers d’une ville du Pakistan en les aidant à vendre leurs produits à des clients de l’étranger. Cela a permis à cette petite ville de devenir un peu plus stable sur le plan économique et, surtout, d’avoir confiance en la valeur de leurs propres exportations culturelles. Autre effet de cela, si le Pakistan — ou une région du Pakistan — est plus prospère et confiant, la région et le monde s’en trouvent plus sûrs et plus stables.
Au bout du compte, nous n’estimons pas que ces formes actives et passives de diplomatie culturelle soient en opposition. Elles se soutiennent plutôt mutuellement. Par exemple, un secteur exportateur robuste est presque une condition préalable aux formes les plus actives, car il rend les efforts crédibles. À l’inverse, collaborer avec des créateurs, des institutions et des gouvernements de partout dans le monde aide les Canadiens et les entreprises canadiennes à comprendre ces marchés, à y accéder et à y avoir du succès. De plus, avec le resserrement de ces liens économiques pragmatiques vient le raffermissement de la capacité du Canada d’exercer un pouvoir discret dans ces États. Au mieux, on peut adopter des politiques visant à tirer parti de cette chaîne de rétroaction positive. Selon nous, rétablir le programme Routes commerciales serait un pas dans la bonne direction.
Enfin, il faut absolument reconnaître que le marché des produits culturels ne va que se mondialiser davantage, alors il deviendra encore plus important d’élaborer un cadre stratégique qui mise sur ces formes actives et passives de diplomatie culturelle de sorte qu’elles se soutiennent mutuellement. C’est un processus continu, une négociation entre ces deux types d’activité, et une conversation.
Je vous remercie de votre attention.
Le vice-président : Merci.
Jayson Hilchie, président et chef de la direction, Association canadienne du logiciel de divertissement : Je remercie le président et le comité de m’avoir permis de participer à cette étude, aujourd’hui.
Je m’appelle Jayson Hilchie, et je suis président et chef de la direction de l’Association canadienne du logiciel de divertissement. Notre organisation représente un certain nombre de grandes entreprises de jeux vidéo qui exercent leurs activités au Canada. Il peut s’agir aussi bien d’éditeurs et de fabricants multinationaux de consoles que de distributeurs locaux et de studios indépendants appartenant à des intérêts canadiens.
Le secteur canadien du jeu vidéo est l’un des plus dynamiques et des plus prolifiques au monde. Il emploie près de 22 000 personnes à temps plein et soutient 19 000 autres emplois indirectement. La contribution de notre secteur au PIB canadien s’élève à près de 4 milliards de dollars. Ce montant ne représente pas des revenus, mais bien les salaires de nos employés et de ceux que nous soutenons, ainsi que leur incidence économique collective.
Notre influence est considérable. Le salaire moyen d’un employé du secteur canadien du jeu vidéo est d’un peu plus de 77 000 $ par année, soit plus du double du salaire moyen canadien. Plus de 75 p. 100 des produits que nous fabriquons sont destinés aux marchés étrangers, et l’innovation et la créativité canadienne aboutissent sur les écrans d’un public international.
C’est environ 85 p. 100 des 600 studios qui se trouvent entre St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, et Victoria, en Colombie-Britannique, qui sont détenus et contrôlés par des Canadiens. Le secteur canadien englobe de grands éditeurs et développeurs multinationaux ainsi que des sociétés appartenant à des intérêts canadiens, et cette combinaison contribue à le diversifier et à le renforcer.
Nous attirons des investissements massifs de la part des plus grandes multinationales de notre secteur. Ces multinationales sont les principaux employeurs du secteur canadien et elles créent certains des jeux les plus populaires au monde ici même, au Canada. Cet automne, neuf des titres les plus attendus de l’année ont été créés au Canada. Pensez à FIFA 2019, Assassin’s Creed Odyssey ou NHL, pour ne nommer que ceux-là. Ils ont tous été créés au Canada.
Comme le Canada est un bouillonnant milieu créatif, le monde entier suit de près ce que nous faisons. Par conséquent, l’industrie canadienne du jeu vidéo fait régulièrement profiter le reste de la planète de ses meilleures pratiques, de ses talents et de ses innovations. Permettez-moi de vous donner quelques exemples.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, au début de l’année, j’ai eu le grand privilège de me rendre en Australie pour rencontrer des intervenants et l’industrie locale. J’ai présenté à d’importants studios un aperçu de nos succès canadiens et certaines pratiques exemplaires qui nous rendent si attrayants aux yeux des grandes pointures du secteur du développement et de l’investissement. Pendant mon voyage, j’ai accordé de nombreuses entrevues aux médias et j’en ai profité pour vanter les mérites d’une stratégie visant à créer un environnement d’affaires qui aiderait le secteur du jeu vidéo à prendre de l’essor. J’ai aussi rencontré des élus du parti au pouvoir et de l’opposition pour les aider à mieux comprendre la réussite du Canada dans cette industrie et pour leur expliquer comment l’Australie pourrait imiter les politiques canadiennes, en offrant notamment des avantages fiscaux liés à la création d’emplois.
En 2016, nous nous sommes rendus à Barcelone, en Espagne, pour vanter les succès du Canada dans le secteur du jeu vidéo aux membres de Cortes Generales. Comme dans le cas de l’Australie, cette rencontre a été coordonnée avec l’association du jeu vidéo nationale. Notre objectif était de leur faire part de nos pratiques exemplaires en matière de soutien gouvernemental à l’expansion du secteur du jeu vidéo du pays.
En novembre dernier, en compagnie des dirigeants, d’une dizaine d’associations professionnelles du secteur du jeu vidéo, venus des quatre coins de la planète, je me suis entretenu avec le ministre du Commerce international du Royaume-Uni au sujet du Brexit, de ses conséquences sur la disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée de ce pays et de la vision qu’a notre industrie du commerce et des investissements internationaux. Nous avons été reçus au palais de Westminster, et nous avons profité de cette occasion rêvée pour discuter de certains des enjeux les plus pressants sur le plan international avec un membre important du gouvernement britannique.
Plus récemment, j’ai fait la rencontre du ministre norvégien de la Culture pendant qu’il était de passage à Toronto, et nous avons parlé de l’industrie florissante du jeu vidéo au Canada et des pratiques exemplaires, la Norvège étant en train de se pencher sérieusement sur les façons de soutenir son secteur du jeu vidéo.
Les salons commerciaux sont un autre moyen pour le Canada de briller et de faire valoir son expertise. En 2017, le Canada était le pays partenaire du Gamescom, en Allemagne. Cette participation à l’événement le plus important au monde dans le secteur du jeu vidéo a servi de vitrine internationale à l’industrie canadienne. Cette collaboration comprenait aussi une mission commerciale organisée par Affaires mondiales, qui aura permis à des dizaines de studios canadiens d’entrer en contact avec des acheteurs et des partenaires potentiels.
Dans le cadre de cet événement, Sean Casey, qui était à l’époque le secrétaire parlementaire du ministre du Patrimoine canadien, a prononcé un discours au côté de la chancelière allemande Angela Merkel. À la fin de la cérémonie d’ouverture à la conférence, la chancelière a regardé M. Casey et lui a dit que l’Allemagne redoublerait d’efforts et essaierait de surclasser le Canada. C’est une histoire formidable.
Ces activités et ces conversations sont importantes car elles nous permettent de raconter notre belle histoire. Le Canada a les talents, les investissements, l’expertise et la réputation pour créer les jeux vidéo les plus novateurs et les meilleurs au monde.
C’est le message que je veux vous communiquer aujourd’hui, à savoir que l’industrie canadienne des jeux vidéo est un acteur important dans les relations multilatérales du Canada car nous sommes une puissance mondiale en matière de création.
Merci.
Le vice-président : Merci. Nous vous sommes très reconnaissants.
[Français]
Le sénateur Cormier : Merci de vos présentations.
Ma première question s’adresse à Mme Creighton et concerne notamment le financement du programme pilote d’exportation. Compte tenu de la diversité des productions sur le marché et de la diversité des réseaux de distribution sur la scène internationale, j’aimerais savoir quels sont vos critères pour déterminer les productions qui sont prêtes à l’exportation et comment vous évaluez l’impact que ces productions ont eu à l’extérieur. Quels sont vos critères d’évaluation?
Le vice-président : Il semble que nous ayons perdu la communication avec Mme Creighton à cause d’un problème technique.
Le sénateur Cormier : Je poserai donc une question à M. Roberts.
Puisque vous êtes dans le domaine de l’analyse des politiques, je vous poserai la question suivante : quels sont, à votre avis, les éléments à prendre en considération pour évaluer le succès de la diplomatie culturelle?
On nous pose souvent cette question, à savoir comment on en mesure réellement l’impact. Souvent, on parle d’impact économique, mais je crois qu’il y a plusieurs types d’impact. Est-ce qu’il y a un mode d’évaluation précis pour évaluer l’impact sur la scène internationale?
[Traduction]
M. Roberts : Merci de votre question. Elle est excellente et se rapporte au fond de mon exposé. En effet, je crois que la valeur économique de la diplomatie culturelle n’est que le début et est peut-être la condition préalable à d’autres réussites.
Je dirais qu’il n’y a pas une seule méthode d’évaluation pour la diplomatie culturelle car l’expression en soi est trop vaste pour être appliquée dans un cadre stratégique particulier. Je pense plutôt qu’il est plus efficace et précis d’élaborer un ensemble de paramètres d’évaluation pour une activité diplomatique particulière.
Prenez par exemple une mission commerciale où un objectif peut être commercial, un autre objectif peut être d’inclure une portion de la société dans la région. Imaginons que nous allons à un ballet en Russie car la troupe canadienne est en tournée là-bas. S’il y a une personne de la communauté LGBTQ ou un groupe de personnes issues de cette communauté, nous pourrions les inclure dans notre mission commerciale. Nous pourrions les inclure dans ce processus. S’il y avait un objectif général pour apporter des changements par l’entremise de la culture, nous pouvons alors présumer que s’ils étaient inclus, nous aurions du succès, et que s’ils n’étaient pas inclus, nous aurions moins de succès.
L’idée, ici, est d’établir un objectif particulier pour une action diplomatique culturelle particulière plutôt que d’essayer de créer un cadre général qui ne s’inscrit pas dans les activités que nous menons.
[Français]
Le vice-président : Sénateur Cormier, je vais vous interrompre. Mme Creighton est de retour. Votre question était très bonne. Pouvez-vous la répéter?
Le sénateur Cormier : Madame Creighton, je m’intéresse particulièrement à votre programme pilote d’exportation. Compte tenu de la diversité des productions prêtes à circuler à l’international et des réseaux de distribution, quels sont vos critères pour déterminer si une production est prête à l’exportation et pour mesurer l’impact de sa circulation à l’extérieur du pays?
[Traduction]
Mme Creighton : L’une des mesures que nous avons prises dans le cadre du programme des exportations sur le marché francophone est de travailler avec Québecor. Étant donné la question que vous avez posée et la magnitude des exportations, nous avons estimé que la façon la plus efficace d’utiliser nos ressources limitées était de s’associer avec cette entreprise. Certains des critères que nous examinons, lorsque nous regardons le contenu des exportations, seraient le type de contenu, le succès de l’entreprise de production et si le contenu a été diffusé et a obtenu du succès au Canada et suscité de l’intérêt sur les marchés internationaux. Pour ce qui est du succès, on regarde souvent où le contenu est vendu, à combien de pays il est vendu et quelles sont les occasions de coproduction que le contenu peut générer pour l’avenir, notamment.
[Français]
Le sénateur Cormier : Plusieurs types de coproductions à l’extérieur du Québec.
[Traduction]
Vous avez parlé du Québec, mais ce qui m’inquiète, c’est que, à l’extérieur du Québec, il y a de nombreuses productions audiovisuelles. Avez-vous des critères précis pour ces types de productions?
Mme Creighton : Ce serait très semblable. Ce serait le type de production, le type de contenu. Si c’est du contenu pour enfants, nous avons de nombreux producteurs qui réussissent sur le marché international dans le monde entier. On examinerait le budget, le producteur, le diffuseur associé, le marché potentiel et la part du marché. Ces types de facteurs sont pris en considération. Ce n’est pas un processus subjectif.
Le sénateur Cormier : Comment mesurez-vous les répercussions?
Mme Creighton : C’est souvent en fonction des ventes une fois que le projet est exporté et que divers pays achètent le contenu, que ce soit les diffuseurs dans d’autres pays, les ventes et la réponse du marché au contenu.
[Français]
La sénatrice Saint-Germain : Ma première question s’adresse également à Mme Creighton. Vous avez dit ce qui suit lors de votre première présentation :
[Traduction]
Le monde veut plus de produits canadiens.
[Français]
Vous parliez évidemment du contenu audiovisuel canadien. En même temps, je comprends que le Fonds des médias du Canada, dans son volet sur la convergence, subventionne des entreprises étrangères pour financer des partenariats avec les entreprises canadiennes. Vous avez parlé de mesures incitatives. Croyez-vous que ces mesures et cette aide de l’État, eu égard au succès que vous décrivez, du moins quant au volume d’exportations, seront nécessaires pour une période encore assez longue?
[Traduction]
Mme Creighton : En partie, oui. À titre de précision, nous ne subventionnons pas l’entreprise étrangère. Tout contenu que le FMC soutient provient de l’entreprise canadienne. Pour ce qui est des partenariats que nous avons avec d’autres pays, il y aura habituellement un organisme de financement étranger, comme le FMC, et nous collaborerons ensemble. Chaque pays soutiendra son propre contenu.
Le dilemme entourant ce qui a souvent fait l’objet de discussions concernant le contenu autonome et autosuffisant est difficile au Canada. C’est principalement attribuable au fait que nous avons un petit marché. Si nous voulons soutenir la concurrence sur la scène internationale, nous devons avoir des ressources financières suffisantes pour que ce contenu respecte les normes, la qualité et l’excellence qui nous permettront de rivaliser avec les autres marchés.
Est-ce que ce sera nécessaire à tout jamais? C’est difficile à dire. Nous avons vu du contenu pour enfants qui ne dépend pas de manière aussi importante de l’appui public que d’autres genres. Le contenu pour enfants est toujours en demande, c’est commerciable dans le monde entier, et on a toujours un nouvel auditoire puisque des enfants naissent, grandissent et regardent le contenu.
Je pense qu’il est peu probable qu’un jour, il n’y ait plus d’appui public pour la création et la production de contenu canadien. C’est un contenu très cher à produire et, en tant que pays, si nous voulons mettre de l’avant nos histoires sur la scène internationale pour que le monde puisse y avoir accès, nous ne sommes pas comme les États-Unis. Nous n’avons pas le niveau de ressources pour la production, la création ou le marketing, et nous avons des régions très uniques au Canada. Nous avons le marché francophone, le marché anglophone et certainement notre contenu autochtone.
[Français]
La sénatrice Saint-Germain : Ma deuxième question s’adresse à MM. Hilchie et Roberts. Compte tenu du succès lié au volume d’exportations que vous nous avez décrit, auriez-vous des recommandations à faire au comité pour que l’impact de l’industrie sur le positionnement international et la politique culturelle du Canada soit positif sans que nous songions, d’abord et avant tout, à subventionner davantage?
[Traduction]
M. Roberts : Pour comprendre le rôle du Canada en tant que pays exportateur, nous devons également comprendre à quel point le marché mondial est concurrentiel et que nous ne sommes pas les seuls sur le marché. Mme Creighton a expliqué comment d’autres pays financent leur contenu culturel.
Ce n’est pas tant une subvention qu’un nivellement de la concurrence. Si nous pouvions élaborer une convention internationale qui établirait que personne ne doit financer quoi que ce soit et que tout le monde doit travailler avec les mêmes règles du jeu et que les coûts doivent être les mêmes partout au Canada et dans le monde entier, nous pourrions peut-être avoir un monde sans financement public pour les exportations culturelles. Les chances que cela se produisent sont infiniment petites, si bien que nous continuerons vraisemblablement à soutenir les exportations du contenu culturel canadien.
Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas se pencher sur l’efficacité de ces programmes d’exportations et le niveau de succès de ces programmes. On devrait examiner ces éléments régulièrement. Cependant, il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas les seuls sur ce marché et que d’autres pays de taille semblable essaient de se faire connaître sur ce marché mondial concurrentiel.
M. Hilchie : Puis-je prendre un instant pour répondre et présenter notre point de vue? Je tenais à faire clairement savoir que certains des programmes que l’industrie des jeux vidéo reçoivent au Canada, principalement par l’entremise des provinces pour ce qui est de la création d’emplois et des crédits d’impôt, sont très différents de ceux en Europe. En Europe, bon nombre des incitatifs fiscaux et des appuis gouvernementaux sont fondés sur la production culturelle. On doit obtenir un certain nombre de points à partir de critères pour recevoir ces crédits d’impôt. Au Canada, tous les crédits d’impôt que notre industrie reçoit au pays et dans les provinces servent au développement économique et à la création d’emplois, et non pas à la création de contenu culturel. En ce qui concerne le FMC et le financement que l’industrie des jeux vidéo reçoit par son entremise, c’est différent, mais en ce qui concerne les crédits d’impôt, c’est davantage un outil de développement économique qu’une subvention pour la culture.
Mme Creighton : Je veux ajouter quelque chose à l’observation de M. Hilchie. En ce qui concerne notre programme de volet expérimental qui appuie la conception de jeux vidéo, environ 60 p. 100 des 33 millions de dollars sont consacrés à des investissements dans ces jeux. En fait, ce n’est pas un mandat culturel. C’est un mandat très économique. Cette portion liée au contenu que nous finançons génère des recettes pour le fonds afin de pouvoir appuyer plus d’initiatives. C’est très similaire à ce dont vous avez parlé plus tôt.
Le sénateur Oh : Je remercie les témoins.
J’ai une question pour Mme Creighton. Étiez-vous à Shanghaï au début de l’année dernière avec la ministre Joly à la projection du film Showtime! que vous avez mentionnée?
Mme Creighton : Non, je n’y étais pas. La projection de Showtime! n’a pas eu lieu lors du dernier voyage que la ministre a fait en Chine, mais l’année précédente. Je n’ai pas pu participer à ces deux voyages en raison d’engagements que j’avais pris antérieurement, alors je n’y assistais pas. Il y avait des représentants de Téléfilm, mais pas du FMC.
Le sénateur Oh : La projection a connu un franc succès. Elle a fait salle comble. Il y avait de nombreux écoliers. Félicitations! C’était une projection réussie.
Mme Creighton : Le contenu du film est fabuleux.
Le sénateur Oh : Dans quelle mesure vos secteurs intègrent-ils les nouvelles technologies et les médias numériques? Quels sont les défis et quelles sont les occasions que présentent ces plateformes?
Mme Creighton : En 2009, le ministre Moore a annoncé la création du Fonds des médias du Canada. À l’époque, le gouvernement a aboli l’ancien Fonds canadien de télévision et le Fonds des nouveaux médias du Canada que Téléfilm administrait, et le FMC a vu le jour.
Le but du FMC est exactement celui que vous avez décrit. À partir de ce moment-là, tous ceux présentant une demande au Fonds des médias du Canada devaient soumettre du contenu pour la télévision, mais devaient prévoir une autre plateforme. Ces plateformes pouvaient être l’Internet, les appareils mobiles ou la diffusion en continu, mais les demandeurs ne pouvaient plus présenter du contenu seulement pour la télévision. C’est ce que nous appelons notre volet convergent. Tout le contenu présenté dans le cadre de ce programme doit être convergent.
De plus, nous avons un volet expérimental. La différence fondamentale entre les deux est que dans le volet expérimental, une licence de diffusion canadienne n’est pas obligatoire pour obtenir du financement, ce qui est le cas dans le volet convergent. Le volet expérimental est celui où nous finançons des applications dans le secteur culturel, des projets d’intelligence artificielle, surtout en réalité virtuelle, et des séries web. En fait, le portefeuille en matière de réalité virtuelle qui est principalement financé par le FMC est de calibre mondial. Nos créateurs de contenu en réalité virtuelle sont des chefs de file mondiaux en matière de contenu.
Nous avons le mandat de faire la transition vers les médias numériques depuis 2009. En fait, nous sommes reconnus dans le monde entier. On m’a demandé de prononcer des discours dans de nombreux pays sur la façon d’allier le contenu traditionnel et le contenu convergent et de mettre ce contenu à la disposition des consommateurs n’importe où et n’importe quand. Bien entendu, le défi au Canada est de s’assurer que nous avons les bons outils pour notre incroyable communauté de création pour nous guider vers l’avenir et veiller à ce que le monde ait accès à ce contenu.
La sénatrice Bovey : Merci à vous tous de vos déclarations. C’est très encourageant. Je suis impressionnée, monsieur Hilchie, par le travail des créateurs de jeux vidéo, et j’ai aimé ce que vous avez dit, madame Creighton, sur l’indépendance culturelle du Canada. Je pense que c’est important.
Je veux me tourner vers l’avenir et me pencher sur le passé en même temps, si vous le permettez. Le cadre stratégique du Canada créatif a annoncé le Fonds pour l’exportation de contenus créatifs, qui a été lancé en juin de cette année. Il en est à sa première étape de soumissions. J’aimerais savoir où il en est à l’heure actuelle.
Pour l’avenir, que devons-nous faire pour renforcer notre présence diplomatique culturelle? Avons-nous besoin d’un plus grand nombre de délégués commerciaux, d’attachés commerciaux dans les ambassades? Avons-nous besoin d’un plus grand nombre d’attachés culturels? Avons-nous besoin de nouveaux modèles sur la façon de créer ces liens? Avons-nous besoin du Conseil des industries créatives qui a été recommandé dans le cadre en matière de politique culturelle? J’aimerais entendre les opinions des trois témoins.
Le vice-président : Répondez très brièvement, si vous le voulez bien.
M. Roberts : Je n’aborderai pas les exportations. Je vais laisser mes collègues de l’industrie en parler. Je vais répondre à votre deuxième question sur ce dont nous avons besoin.
Je vais revenir à la première question, et j’espère pouvoir la clarifier un peu, car je pense que nous avons besoin d’objectifs clairs. L’amélioration économique des entreprises canadiennes par l’entremise des exportations est un objectif clair, mais ce ne peut pas être le seul objectif clair dans un programme de diplomatie culturelle. Nous devons comprendre ce que la culture peut faire pour cadrer avec les objectifs en matière de politique étrangère. Au final, nous parlons beaucoup de la culture et peu de la diplomatie.
La diplomatie n’est pas quelque chose que l’on fait, car cela vient naturellement. Elle permet d’atteindre des objectifs en matière de politique étrangère. Avant de déterminer les mécanismes dont nous avons besoin pour atteindre ces objectifs, nous devrions clarifier ces objectifs dans un premier temps, et un délégué commercial serait probablement le mieux placé pour le faire. Des ententes bilatérales avec les créateurs seraient probablement la meilleure façon d’y parvenir. Une fédération de l’industrie de la création qui s’apparente à celle qui existe au Royaume-Uni serait peut-être la meilleure façon d’y parvenir.
M. Hilchie : En ce qui concerne le Service des délégués commerciaux, j’ai pris l’avion aujourd’hui et j’étais assis à côté de l’un des directeurs généraux des investissements étrangers à Affaires mondiales. Nous avons beaucoup parlé des délégués commerciaux qui reviennent de Dubaï. J’ai pu discuter longuement avec lui de la façon dont notre industrie utilise le Service des délégués commerciaux.
Nous sommes majoritairement une industrie des exportations, alors nous ne nous concentrons pas autant sur le marché canadien. Nous créons beaucoup de contenu au Canada, mais nous vendons nos produits à l’échelle mondiale. Je pense que c’est la base de notre industrie. Nous ne pourrions pas survivre si nous voulions seulement vendre notre contenu au Canada. Le Service des délégués commerciaux, le programme d’exportation de contenu créatif et n’importe lequel de ces programmes qui appuient les créateurs de contenu dans l’industrie des jeux vidéo et qui peuvent vendre du contenu aux acheteurs ou aux partenaires internationaux ou s’associer avec eux sont importants.
Mme Creighton : Le programme d’exportation qui vient d’être lancé par l’entremise d’Affaires mondiales au gouvernement est nouveau. Je sais qu’il compte un vaste groupe diversifié de demandeurs. Les lignes directrices qui ont été établies n’étaient pas particulièrement favorables aux gens qui travaillent dans votre secteur, alors j’ignore le nombre de personnes qui ont présenté une demande. C’est un nouveau programme, et nous verrons comment la situation évoluera.
En ce qui concerne nos besoins, le Conseil des industries créatives proposé a été annoncé. Je crois savoir qu’il n’a pas encore été mis sur pied. Cependant, d’après notre expérience, je ne crois pas que nous avons besoin d’une autre structure. Ce que nous avons besoin, c’est peut-être une collaboration unifiée entourant les objectifs qui ont été mentionnés pour que les gens travaillent ensemble. Nous avons l’ambassade, Affaires mondiales et le service du commerce international à Patrimoine canadien.
Le travail de notre secteur est assez complexe. Il œuvre sur ce marché depuis de nombreuses années, depuis plus de 20 ans, et crée, vend et exporte du contenu. Il a de l’expérience sur le terrain. Les intervenants savent souvent avec quels partenaires s’associer et collaborer, et le secteur prendra de l’expansion à mesure que le monde prendra de l’expansion. Les bureaux des délégations commerciales et les ambassades sont extrêmement importants et peuvent être des partenaires très efficaces, car ils ont des renseignements sur le terrain. Si nous pouvions unifier le pays pour qu’il y ait une meilleure collaboration afin que tout le monde sache qui fait quoi en premier et qui s’occupe de quoi, ce serait extrêmement efficace.
J’ai participé à la mission commerciale au Mexique avec le SMA et l’équipe des affaires internationales. Croyez-moi, lorsque vous êtes dans une salle avec des représentants, des fonctionnaires, des diplomates et des créateurs de contenu de pays étrangers, rien ne nous rassemble plus que l’échange d’idées, de contenus et d’histoires.
Nous devons amener le pays à être plus uni et à collaborer un peu différemment — nous le faisons tous et nous établissons tous des liens les uns avec les autres à certains moments, mais il n’y a pas d’approche complète unifiée ou d’objectifs clairs, je crois.
Le vice-président : Avant de céder la parole à la sénatrice Andreychuk, je tiens à vous informer que c’est elle qui préside le comité d’habitude.
La sénatrice Andreychuk : Je présente mes excuses aux témoins. Le sénateur Mockler et moi assistions au dévoilement du portrait de l’ancien Président, comme le veut la tradition. Puisque l’ancien Président était originaire de ma province, la Saskatchewan, je me devais d’y participer. C’est ce que nous appelons la « pendaison » des Présidents. Encore une fois, toutes nos excuses.
Je crois avoir saisi l’essentiel de vos propos. C’est toujours le même dilemme. Devons-nous aider la culture pour qu’elle appuie, à son tour, la politique étrangère, ou devons-nous d’abord établir un objectif en matière de politique étrangère pour ensuite demander l’apport et l’appui du milieu culturel? Je crois que ce débat dure depuis des décennies.
Donc, en ce moment, si je comprends bien ce que vous dites, il n’y a pas de solutions universelles. Ce qu’il vous faut, c’est de l’information; nous devons vraiment expliquer les programmes, et il faut les énoncer clairement au lieu de nous en tenir seulement à des principes. Vous n’avez pas le temps de les évaluer et de faire tout le reste. Vous voulez des objectifs clairs. S’ils correspondent à vos besoins, vous y aurez recours; dans le cas contraire, vous passerez à autre chose. Corrigez-moi si je me trompe. Voilà pour le premier point.
En ce qui concerne les jeux vidéo, par exemple, nous avons certes eu droit à beaucoup de discussions, au sein de notre comité, sur les subventions qui appuient et mettent en valeur certains de nos meilleurs talents. Devrions-nous augmenter notre financement? Le message que je retiens de vos observations, monsieur Hilchie, c’est que le milieu culturel, les jeunes et tous ces jeux vidéo — ou peut-être même les moins jeunes, mais il se trouve que je ne fais pas partie de ces gens créatifs sur le plan culturel — font en sorte que le secteur se porte bien. Ils ont des idées. Ils ont fait des démarches auprès de la communauté internationale. Pourtant, certains témoins nous ont dit qu’ils atteignent un sommet au Canada et, pour être en mesure de se lancer sur les marchés internationaux, ils cherchent du soutien, que ce soit de nature financière ou autre, puis ils finissent généralement par déménager ailleurs, souvent aux États-Unis, et je trouve cela inquiétant. Je n’entends pas le même son de cloche de votre part, monsieur Hilchie. Vous dites qu’ils restent au Canada. Qu’en est-il au juste?
M. Hilchie : Tout d’abord, permettez-moi de dire que l’industrie des jeux vidéo ne se considère pas comme une industrie culturelle qui génère des produits culturels. Nous nous efforçons de créer des produits de divertissement, sous forme de logiciels et de médias numériques interactifs, qui s’adressent à un public international. C’est vrai dans certains cas, mais la plupart du temps, il ne s’agit pas d’un produit destiné à une diffusion canadienne et créé pour les Canadiens. Nous produisons beaucoup de contenu canadien puisque c’est fait par des Canadiens et vendu partout dans le monde. Par contre, nous insistons moins sur la question de savoir si le contenu porte sur le Canada. Nous sommes des chefs de file mondiaux dans le domaine de la création. Soit dit en passant, l’âge moyen d’un développeur de jeu vidéo au Canada est de 34 ans. C’est tout de même assez jeune. Nous sommes aujourd’hui une source d’inspiration pour les autres pays du monde qui voient ce que nous avons accompli ici et ce que nous avons réussi à bâtir. D’ailleurs, je parlais justement à un représentant de Toronto Global, que j’irai rencontrer demain. Cette société cherche à faire venir une entreprise de jeux vidéo à Toronto — voilà donc un autre investissement. Des cas de ce genre, nous en entendons constamment parler. C’est maintenant une grappe industrielle d’une telle ampleur que si vous n’êtes pas au Canada, vous ratez une occasion.
La sénatrice Andreychuk : Sous l’angle de la politique étrangère, que vous faut-il de la part du gouvernement canadien? Le gouvernement canadien a besoin de vous. En effet, nous avons besoin de vous pour faire passer le message que le Canada est un endroit idéal où brasser des affaires et un pays rempli de gens créatifs et compétents. Les retombées touchent non seulement votre industrie, mais toutes les autres sphères d’activité. Nous sommes compétitifs et créatifs. Nous sommes tout cela, et nous voulons que les gens du monde entier remarquent le Canada; il s’agit, en l’occurrence, de retombées d’ordre politique. Le Canada devient ainsi un pays avec lequel il est bon de transiger, ce qui rehausse l’intérêt national, par exemple. Toutefois, de votre point de vue, de quoi avez-vous besoin de la part du Canada — c’est-à-dire du gouvernement fédéral ou d’un gouvernement provincial?
M. Hilchie : Nous avons besoin du maintien de l’appui que nous recevons sous de nombreuses formes. Il faut, entre autres, maintenir le financement du volet expérimental du FMC, qui permet de verser jusqu’à 25 millions de dollars au secteur des jeux vidéo — c’était le cas, à tout le moins, l’année dernière, selon mes calculs, Valerie, mais il se peut que je me trompe. Nous avons besoin de la continuation des mesures de soutien qui nous sont accordées par les gouvernements provinciaux.
Nous avons également besoin de capacités pour nos entreprises de jeux vidéo, surtout les petites entreprises de propriété canadienne qui ont créé des jeux vidéo, mais qui n’ont pas les ressources nécessaires pour les promouvoir à l’échelle internationale. Comment se faire découvrir? Telle est l’une des grandes questions dans notre industrie. Des milliers de jeux vidéo sont publiés chaque jour. Si vous n’avez pas les moyens de faire appel à Arnold Schwarzenegger pour promouvoir votre produit à la télévision, il devient très difficile de soutenir la concurrence. Nous sommes ravis de voir la tenue de missions commerciales et le lancement du programme Exportation créative Canada. Tout ce que nous pouvons obtenir du gouvernement canadien pour continuer à aider nos créateurs à percer les marchés étrangers revêt une importance puisque notre industrie est axée sur les exportations.
Permettez-moi d’ajouter un autre point : l’industrie canadienne des jeux vidéo est la plus grande au monde, en proportion du nombre d’habitants. En effet, nous représentons environ la moitié de la taille de l’industrie américaine, qui est la plus grande, et le Canada a une population environ 10 fois moins importante. Nous atteignons souvent le plein emploi dans notre industrie. Les programmes que le gouvernement fédéral a mis en œuvre l’année dernière, comme le Volet des talents mondiaux, nous permettent d’attirer les plus brillants esprits du monde. Ce programme devra être renouvelé en juin prochain puisqu’il s’agit d’un projet pilote. Le maintien de ce programme est impératif pour notre industrie. La capacité de faire venir des gens de grand talent dans un délai de quatre semaines est essentielle pour que nous puissions continuer à créer des emplois et à accroître nos activités au Canada.
Le vice-président : Il y a encore plusieurs personnes qui souhaitent poser des questions. Si nous pouvions faire preuve de concision dans les questions et, surtout, dans les réponses, ce serait fort utile.
La sénatrice Cordy : Ma question fait suite à l’intervention précédente. En passant, je vous remercie, monsieur Hilchie, du travail que vous avez fait avec Nova Scotia Business Inc. et des efforts que vous continuez à déployer à l’échelle nationale et internationale. Cela revient un peu à la même question : comment vous y êtes-vous pris pour arriver là où vous en êtes aujourd’hui, c’est-à-dire 600 studios de jeux vidéo partout au Canada et un bénéfice net de 4 milliards de dollars? Par ailleurs, vous dites ne pas faire de la diplomatie culturelle, mais il n’en demeure pas moins que vous assistez à des réunions avec Angela Merkel et des chefs de gouvernement en Australie et au Portugal. Vous contribuez donc à mettre le Canada sur la carte. Comment l’industrie est-elle passée d’un groupe de personnes qui créaient des jeux vidéo dans leur sous-sol ou dans de petits ateliers à ce qu’elle est devenue aujourd’hui?
M. Hilchie : J’admets que nous faisons de la diplomatie culturelle, surtout lorsque nous nous rendons dans ces autres pays et que nous essayons de les aider à reproduire les résultats que nous avons obtenus ici. Tout ce que je dis, c’est que nous nous considérons comme une industrie créative, et non pas comme une industrie culturelle. Nous ne sommes pas visés par l’exemption prévue dans le nouvel Accord États-Unis—Mexique—Canada, ou AEUMC, et tout le reste.
C’est une longue histoire, et je ne vais pas la raconter, parce que je ne veux pas contrarier le président, mais, en gros, il y a un certain nombre de facteurs qui ont contribué à la croissance de l’industrie des jeux vidéo au Canada. Mentionnons, d’abord, la proximité avec les États-Unis et la Colombie-Britannique, puis le fait que notre dollar valait 60 cents dans les années 1990, ce qui a stimulé la production, et, dans certains cas, l’existence de politiques d’immigration plus souples au Canada. À l’époque, les Américains avaient des politiques d’immigration strictes. Comme il était plus facile d’envoyer des gens au Canada qu’aux États-Unis, on a commencé à y bâtir l’industrie.
À Montréal et au Québec, c’est vraiment le gouvernement provincial qui a décidé d’adapter le crédit d’impôt pour la production cinématographique et télévisuelle pour cibler les jeux vidéo, et ce, avant tout le monde. Comme pour n’importe quoi dans la vie, la province a profité de l’avantage d’être la première à se lancer dans ce domaine et elle a pu ainsi attirer une tonne d’investissements étrangers qui, 20 ans plus tard, continuent de monter en flèche et de croître. C’est un succès retentissant. Bien entendu, toutes les autres provinces du Canada ont maintenant essayé de reproduire ce modèle.
Même en Nouvelle-Écosse, d’après les travaux que j’ai effectués là-bas, on compte aujourd’hui environ 300 personnes dans le domaine des jeux vidéo, ce qui n’était pas le cas il y a une décennie. Nul besoin d’être au Québec, en Ontario ou en Colombie-Britannique; toute province aussi petite, soit-elle, peut créer des emplois et se doter d’un groupe important d’entreprises de jeux vidéo.
Le sénateur Dean : Merci pour tout le travail que vous avez accompli, et félicitations pour votre succès.
Ce dossier étant nouveau pour moi, je vais vous poser une question un peu naïve. Quand on pense à la diplomatie culturelle, je crois qu’il y a certaines choses que nous, les Canadiens, pouvons tenir pour acquises. Je suis convaincu que nous faisons la promotion des valeurs canadiennes à l’étranger. Nous misons sur l’ouverture et la collaboration, alors nous avons tendance à favoriser une compréhension mutuelle. Le gouvernement voudrait que vous renforciez l’image de marque du Canada à l’étranger. À votre avis, est-ce que ces mesures, prises ensemble, permettent d’atteindre ou de promouvoir les priorités de politique étrangère, ou est-ce que la promotion de priorités de politique étrangère est une activité tout à fait distincte? D’après ce que nous avons entendu dire, nous ne savons pas trop qui assume la responsabilité principale en la matière, à supposer qu’une telle chose puisse être définie, mais je peux peut-être demander à chacun de vous de nous donner un exemple de ce qui constitue, selon vous et d’après votre expérience, une activité phare qui s’apparente à la promotion d’une priorité de politique étrangère.
M. Hilchie : Je peux vous donner un exemple très tangible. Lorsque la renégociation de l’ALENA a commencé, il était très important, vu le grand nombre d’investissements transfrontaliers entre les entreprises américaines et canadiennes, que, peu importe la teneur du nouvel ALENA, nous obtenions quelque chose qui fonctionnerait pour l’industrie des États-Unis et celle du Canada parce qu’il y a tellement d’échanges commerciaux entre les deux pays. Par conséquent, nous avons collaboré avec nos homologues américains afin de mettre en commun nos propositions et recommandations pour ce qui allait devenir l’AEUMC, et nous nous sommes assurés d’harmoniser le tout de sorte que, peu importe l’issue des négociations, l’accord soit avantageux pour nous deux. Je suis heureux de dire que, dans l’ensemble, surtout en matière de propriété intellectuelle et de mobilité de la main-d’œuvre — deux sujets très importants pour nous —, nous avons obtenu ce que nous voulions.
Le sénateur Mockler : En ce qui concerne les jeux vidéo, vous faites un excellent travail, surtout au chapitre de l’exportation de votre produit. Le Brexit aura-t-il une incidence sur votre industrie?
M. Hilchie : Cela dépend de la forme que prendra le Brexit une fois que le tout sera mis en œuvre. C’est une excellente question. Au bout du compte, nous en subirons les effets d’une façon ou d’une autre. J’espère qu’ils seront minimes, parce que je sais que la mobilité de la main-d’œuvre entre l’Europe continentale et le Royaume-Uni est très importante pour notre industrie, surtout au Royaume-Uni où le secteur est en pleine croissance. Par contre, je ne pourrai pas vous parler des tenants et aboutissants du Brexit tant que je n’aurai pas vu le document définitif.
Le sénateur Mockler : Vous nous tiendrez donc au courant?
M. Hilchie : Oui, bien sûr.
Le sénateur Mockler : À l’époque où j’occupais d’autres fonctions dans une assemblée législative, à titre de responsable des pratiques exemplaires, je voyais le sénateur Cormier frapper à notre porte. Il a donc toujours fait de ce dossier son cheval de bataille et, d’ailleurs, il a accompli un travail remarquable à cet égard.
Quand on parle d’arts innovateurs, de relations culturelles et de programmes — sachant que vous avez visité beaucoup de pays dans le monde —, pouvez-vous nous dire quelles pratiques exemplaires adoptées à l’étranger peuvent être transposées au Canada?
M. Hilchie : La question s’adresse-t-elle à moi? Valerie ou Kristian seraient peut-être mieux placés pour y répondre.
Mme Creighton : C’est une question intéressante. Nous avons publié un certain nombre de documents de recherche qui portent sur les tendances à l’échelle internationale. Quand vous aurez un moment, allez consulter le site web du FMC, et vous verrez les tendances que nous avons dégagées au cours des cinq dernières années environ relativement à l’état du secteur et à son évolution partout dans le monde. Ces tendances reposent sur les opinions et les idées de gens qui participent de près à de nombreux aspects du secteur, allant des jeux vidéo à la mise au point de technologies, en passant par le développement de contenu.
Nous avons également examiné, il y a quelques années, plus de 60 modèles de financement partout dans le monde afin de nous assurer d’avoir les meilleurs renseignements disponibles à l’échelle mondiale au moment de concevoir le Fonds des médias du Canada. Je dois dire que, l’annonce de sa création, le FMC était très en avance sur son temps. Personne au monde n’arrivait vraiment à comprendre en quoi consistaient les médias numériques, à quoi ressemblerait ce contenu ou comment on pourrait en assurer la création.
Les jeux vidéo constituent un domaine assez précis puisqu’il s’agit d’un champ d’activité très clair et, comme M. Hilchie l’a mentionné, ce secteur joue un rôle de premier plan grâce au soutien provincial.
Lorsque le FMC a été établi, il s’agissait vraiment du premier modèle au monde à tenir compte du contenu convergent et à cerner les pratiques exemplaires possibles. Nous avons travaillé sur le volet expérimental. Au lieu de faire évaluer ce contenu par des gens d’ici ou des employés de Téléfilm ou du FMC, nous avons fait venir un jury international de spécialistes en matière de plateformes de jeux, de contenu expérimental, de contenu audiovisuel pour la réalité virtuelle ou la réalité augmentée, et nous avons tiré parti de leur expertise.
Nous cherchons continuellement à repérer d’éventuelles pratiques exemplaires ailleurs dans le monde, mais je dois dire que le gouvernement du Canada, à l’époque, c’est-à-dire en 2009-2010, avait été très visionnaire en créant le FMC. Aujourd’hui, notre expertise est sollicitée de par le monde, car notre approche est considérée comme la meilleure pratique dans ce domaine des médias convergents.
[Français]
Le vice-président : La sonnerie se fera entendre très bientôt. Merci à nos invités. Nous avons eu une excellente discussion qui nous aidera énormément dans la rédaction de notre rapport.
Je rappelle aux membres du comité que nous recevons le ministre Carr demain matin à 10 h 30 pour discuter de son mandat et entreprendre l’étude du projet de loi C-79. Il sera ici avec ses fonctionnaires, qui pourront entrer dans les détails du projet de loi C-79. Votre présence est donc très importante à cette réunion qui durera jusqu’à midi environ. À demain matin.
[Traduction]
Je vous remercie infiniment. C’était très intéressant. Vous nous avez beaucoup aidés grâce à votre vaste connaissance du sujet. Merci.
(La séance est levée.)