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AGFO - Comité permanent

Agriculture et forêts

 

Proceedings of the Standing Senate Committee on
Agriculture and Forestry

Issue No. 66 - Evidence - Meeting of May 16, 2019


OTTAWA, le jeudi 16 mai 2019

Le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, auquel a été renvoyé le projet de loi C-281, Loi instituant la Journée nationale de l’alimentation locale, se réunit aujourd’hui, à 8 h 2, pour examiner le projet de loi.

La sénatrice Diane F. Griffin (présidente) occupe le fauteuil.

[Traduction]

La présidente : Je suis la sénatrice Diane Griffin. Je viens de l’Île-du-Prince-Édouard et je suis également présidente du comité.

Aujourd’hui, nous étudions le projet de loi C-281, Loi instituant la Journée nationale de l’alimentation locale. L’objectif du projet de loi est de désigner, chaque année, le vendredi précédant le jour de l’Action de grâce Journée nationale de l’alimentation locale. Avant d’entendre les témoins — nous avons trois groupes de témoins —, j’aimerais demander aux sénateurs de se présenter.

[Français]

Le sénateur Dagenais : Jean-Guy Dagenais, du Québec.

[Traduction]

Le sénateur Oh : Victor Oh, de l’Ontario.

[Français]

Le sénateur Cormier : René Cormier, du Nouveau-Brunswick.

[Traduction]

Le sénateur C. Deacon : Colin Deacon, de la Nouvelle-Écosse.

Le sénateur Kutcher : Stan Kutcher, de la Nouvelle-Écosse.

Le sénateur R. Black : Robert Black, de l’Ontario.

La présidente : Notre premier témoin est le parrain du projet de loi. Il s’agit de Wayne Stetski, député de Kootenay—Columbia. Nous vous remercions d’avoir accepté notre invitation à comparaître.

Veuillez faire votre déclaration. Nous passerons ensuite aux questions.

Wayne Stetski, député, Kootenay—Columbia, parrain du projet de loi : Je tiens tout d’abord à remercier sincèrement les sénateurs d’être ici aujourd’hui. Je sais que vous êtes très occupés. Je vous suis donc très reconnaissant du temps que vous m’accordez.

Je suis heureux de vous parler de mon projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi C-281, qui vise à désigner le vendredi précédant le jour de l’Action de grâces comme Journée nationale de l’alimentation locale.

J’ai souvent dit que l’alimentation est au cœur de notre culture, de notre économie et de nos collectivités. J'en suis convaincu après mes visites dans les marchés agricoles florissants de ma circonscription de Kootenay—Columbia et après avoir entendu les propos tenus par des députés de tous les partis qui appuient le projet de loi.

Je suis fier que le projet de loi C-281 ait été adopté à l’unanimité à la Chambre des communes et qu’il ait reçu l’appui de producteurs, d’organismes et de citoyens d’un bout à l’autre du Canada. Je crois qu’il en est ainsi parce que tout le monde peut se rallier à la Journée nationale de l’alimentation locale.

Cette journée nationale nous donnerait l’occasion de reconnaître et d’appuyer les personnes qui, grâce à leur dur labeur, nous permettent d’avoir de la nourriture sur nos tables tous les jours. Elle nous permettrait de mettre à l'honneur les agriculteurs, les pêcheurs, les chasseurs, les chasseurs-cueilleurs, les viticulteurs, les brasseurs, les artisans et tous les autres sans qui le mouvement de l’alimentation locale n’existerait pas.

Cette journée nous donnerait aussi l’occasion de promouvoir les avantages de l’alimentation locale pour l’environnement et de réfléchir aux obstacles qui empêchent de nombreux Canadiens d’avoir accès à des aliments sains et abordables près de chez eux.

J’imagine une journée nationale de l’alimentation locale qui offre des possibilités de célébration infinies aux collectivités et aux Canadiens. Les élèves pourraient faire une excursion dans une ferme locale. Les familles pourraient aller cueillir des citrouilles ensemble. Les couples pourraient faire une escapade dans un vignoble. Le dénominateur commun serait la création de liens entre les producteurs et les consommateurs, de manière à ce que tous les Canadiens comprennent d’où proviennent leurs aliments.

Il faut accorder de l’importance à l’établissement de tels liens avec les jeunes générations. En effet, l’âge moyen d’un agriculteur au Canada est de 55 ans, et 92 p. 100 des exploitations agricoles n’ont pas de plan de relève. Il faut que les enfants veuillent en apprendre plus sur les carrières en agriculture si l’on souhaite assurer la survie du secteur.

Heureusement, de nombreuses initiatives éducatives sont menées au pays, comme Agriculture en classe Canada, qui enseigne d’importantes notions à tous les élèves de la maternelle jusqu’à l’université, par exemple comment leurs aliments sont cultivés, comment l’agriculture peut devenir un choix de carrière et comment adopter de saines habitudes alimentaires.

Le taux d’obésité chez les enfants et les jeunes a presque triplé au Canada au cours des 30 dernières années. Les connaissances en alimentation sont au cœur de la solution pour renverser cette tendance. En fait, le nouveau Guide alimentaire canadien soutient les programmes des écoles et des collectivités qui enseignent aux enfants et aux jeunes des compétences sur la culture, la récolte, la conservation et la préparation des aliments.

Bien que la majeure partie de la saison agricole se déroule pendant les vacances scolaires, les élèves sont de retour sur les bancs d’école avant les récoltes automnales. Désigner le vendredi précédant le jour de l’Action de grâces comme Journée nationale de l’alimentation locale donnerait à tous les enseignants l’occasion d’intégrer l’alimentation locale dans leur plan de cours ce jour-là.

Je crois que cela donnerait plus de visibilité aux excellents programmes d’acquisition de connaissances en agriculture et en alimentation mis en œuvre à l’échelle du pays. D’ailleurs, en plus d’être près de l’Action de grâces, la date choisie tombe en plein Mois de la ferme à l’école, c’est-à-dire octobre. Les programmes Little Green Thumbs et Agriculture en classe Canada ont tous les deux exprimé leur appui au projet de loi C-281.

Dans une lettre envoyée à votre comité, Agriculture en classe Canada a écrit ce qui suit:

À la rentrée des classes et à l’arrivée des couleurs de l’automne, des milliers de personnes commencent leurs récoltes, et nous nous préparons à exprimer notre reconnaissance pour l’abondance de nourriture dans laquelle nous avons la chance de vivre au Canada. Célébrer la Journée nationale de l’alimentation locale tout juste avant la tenue d’une fin de semaine aussi importante aidera à coup sûr les écoles, les organismes et les participants à tirer le maximum de cette journée.

Comme le souligne cette lettre, il est logique de célébrer la Journée nationale de l’alimentation locale en octobre, car elle coïncide avec les récoltes automnales. De plus, elle a pour but d’encourager les gens à faire leurs achats de l’Action de grâces localement, afin de cuisiner pour leur famille et leurs amis.

Pendant les délibérations à la Chambre, le député de Red Deer—Mountain View, un agriculteur issu d’une famille d’agriculteurs, a déclaré ceci :

Je trouve tout à fait indiqué que mes collègues aient prévu que cette journée nationale de l’alimentation locale ait lieu après les moissons et avant le jour de l’Action de grâces, quand les Canadiens prennent congé du travail et réfléchissent à tout ce dont ils sont reconnaissants. Ce serait une excellente façon de soutenir notre secteur agricole.

Dix-huit personnes se sont prononcées sur mon projet de loi à la Chambre des communes. Certains députés ont aussi fait observer que la Journée nationale de l’alimentation locale pourrait donner un coup de pouce au secteur agrotouristique. Puisque l’activité touristique peut être au ralenti pendant l’intersaison automnale, le mois d’octobre est un moment stratégique pour encourager les gens à visiter les lieux où sont cultivés leurs aliments locaux.

Je crois que le vendredi précédant l’Action de grâces est tout indiqué pour y organiser la Journée nationale de l’alimentation locale et remercier nos producteurs locaux. Bien entendu, de nombreux autres évènements remarquables permettent de célébrer l’alimentation tout au long de l’année, et j’espère que le projet de loi C-281 donnera encore plus d’envergure à ces initiatives. En effet, il n’y a jamais trop d’occasions de célébrer l’alimentation locale au Canada.

Le projet de loi C-281 ne concerne pas seulement l’alimentation. Il vise également à créer une journée qui rassemble tous les Canadiens. J’espère que j’entendrai parler des nombreuses façons dont les Canadiens célébreront la Journée nationale de l’alimentation locale cet automne, après l’adoption de cet important projet de loi.

Je vous remercie une fois de plus de m’avoir invité à comparaître aujourd’hui. Je serai maintenant ravi de répondre à vos questions.

Le sénateur C. Deacon : Je vous remercie d’être ici aujourd’hui, monsieur Stetski.

Je suis créateur de nouvelles entreprises. Je comprends donc à quel point il peut être difficile de faire accepter une nouvelle idée. C’est tout un défi de partir d’une idée et de convaincre les gens de l’adopter. Vous avez fait une déclaration importante, c’est-à-dire que les valeurs en jeu sont déjà reconnues.

Avez-vous pris le temps d’examiner d’autres initiatives qui tentent d’accomplir la même chose? Avez-vous discuté avec différents groupes qui travaillent déjà dans ce domaine pendant l’élaboration de votre projet?

M. Stetski : Lorsque nous avons travaillé à l’élaboration de ce projet de loi, nous avons lancé cette initiative partout au Canada pour obtenir les commentaires de différents organismes. Dix-neuf d’entre eux nous ont répondu qu’ils appuyaient le projet de loi.

Les intervenants de la Journée des terroirs du Canada nous ont envoyé une lettre pour exprimer leurs préoccupations, car leur journée se déroule pendant la longue fin de semaine du mois d’août. Nous avons donc consulté le site web de la Journée des terroirs du Canada pour en apprendre plus sur cet évènement. Tout d’abord, nous avons constaté qu’il s’agissait du plus long barbecue au monde — et c’est une idée formidable. Je suis heureux de célébrer cette journée. Lorsque nous avons examiné d’autres notions liées à la Journée des terroirs du Canada, nous nous sommes rendu compte qu’il s’agissait d’une marque déposée. Nous voulons mettre à l'honneur les aliments au Canada sans condition. Honnêtement, le fait que cette journée soit une marque de commerce déposée m’inquiète un peu. À mon avis, nous ne devrions pas avoir à demander la permission de célébrer l’alimentation locale au Canada.

Deuxièmement, nous avons constaté que les membres de la Journée des terroirs du Canada étaient surtout des restaurants haut de gamme. C’est très bien. J’ai brièvement rencontré Anita Stewart dans un restaurant d’Invermere il y a quelques années. Nous avons également reçu l’appui d’organismes nationaux dans le secteur de l’alimentation. Il y a quelque temps, j’ai envoyé à tous les sénateurs un exemplaire d’une lettre dans laquelle ces 19 organismes sont énumérés. Pas un seul de ces organismes, y compris Restaurants Canada, n’a mentionné la Journée des terroirs du Canada.

J’ai donc conclu que ces organismes nationaux, qui existent et qui sont actifs dans le domaine de l’alimentation depuis longtemps, ne voyaient pas de conflit ou de rivalité entre la Journée des terroirs du Canada et la création d’une journée nationale de l’alimentation locale. Je continue de le croire. Le but de ce projet était de profiter de toutes les célébrations qui se déroulent à l’échelle du Canada. En fait, je prends part à toutes les célébrations, chaque fois que j’en ai l’occasion.

Nous avons examiné la situation. Mme Stewart nous a envoyé un courriel auquel nous avons répondu. Il y a toutefois un peu de confusion à cet égard, car je ne sais toujours pas si elle a reçu notre courriel ou non. Toutefois, je suis sûr qu’elle pourra vous en parler aujourd’hui, puisqu’elle comparaît à titre de témoin. Nous lui avons envoyé ce courriel à nouveau il y a un mois, et nous avons répété qu’à notre avis, il n’y avait aucune rivalité entre nos deux célébrations, car elles étaient plutôt complémentaires. Son évènement est fantastique. Je vais certainement continuer de l’appuyer et d’encourager les gens à le célébrer.

C’était donc la seule préoccupation soulevée par tous ces organismes nationaux d’un bout à l’autre du Canada. De nombreuses personnes nous ont fait parvenir des cartes postales, des lettres, et cetera. Tout le monde veut célébrer l’alimentation. Tout le monde veut profiter de chaque occasion de mettre à l'honneur les aliments. En toute franchise, nous avons reçu énormément de soutien.

Je reviens donc au point de départ. Je n’ai pas vu cela comme une rivalité. Je pense que les deux événements sont complémentaires et que le nôtre profite de l’automne pour s’intégrer dans les salles de classe. L’été dernier, j’ai fréquenté 11 marchés agricoles dans ma circonscription. Des enseignants sont venus me voir pour me dire qu’ils étaient très enthousiastes au sujet de la Journée nationale de l’alimentation locale. Comme elle aurait lieu à l’automne, cela leur donnerait l’occasion de parler des aliments locaux à leurs élèves.

Nous avons certainement réfléchi à cette situation. Même aujourd’hui, je crois toujours que nos deux événements sont complémentaires. Je félicite Mme Stewart de l’excellent travail qu’elle a fait à l’échelle du pays pour l’alimentation locale, mais je crois que nos événements sont complémentaires et qu’ils ne se feront pas concurrence.

Le sénateur C. Deacon : Merci.

[Français]

Le sénateur Dagenais : Merci, monsieur Stetski, de votre présentation. J’ai quelques questions à vous poser. Dans un premier temps, vous avez mentionné que la Journée nationale de l’alimentation locale se tiendrait un vendredi. Avez-vous pensé à une date fixe ou à une journée spécifique? Par exemple, on pourrait proposer un dimanche, ce qui pourrait donner lieu à une activité familiale. Le vendredi, les parents ne sont pas nécessairement en congé. Si cette journée se tenait un dimanche, ce serait peut-être une excellente occasion d’en faire une activité familiale.

[Traduction]

M. Stetski : Le concept de cette journée, c’est que la plupart des gens achètent des aliments le vendredi en prévision des célébrations du dimanche. Cela signifie qu’on encourage les gens, lorsqu’ils planifient leur souper de l’Action de grâces, à acheter des aliments locaux.

C’est une journée flottante. Comme c’est le vendredi précédant l’Action de grâces, cette journée se déplace selon le calendrier. C’est un jour de fête. Les élèves peuvent en discuter en classe le vendredi avant de rentrer à la maison pour célébrer l’Action de grâces. Les enseignants peuvent préparer un plan de leçon sur les aliments locaux.

Les aliments locaux sont importants pour notre économie. Il y a environ cinq ans, un marché agricole a été créé à Cranbrook, une ville de 20 000 habitants. Ce marché agricole représente une valeur de plus de 1 million de dollars par année pour les producteurs de la région. Il est toujours ouvert en octobre.

Nous voulions créer une occasion d’acheter des aliments locaux le vendredi précédant l’Action de grâces pour les déguster lors des célébrations du dimanche.

[Français]

Le sénateur Dagenais : Il y a déjà des journées comme la Journée des terroirs du Canada et le Jour de l’agriculture canadienne . Je présume que cette journée se distinguera des autres. Souhaitez-vous que cette journée soit à l’abri des commandites?

[Traduction]

M. Stetski : Oui. Cette journée n’est absolument pas commerciale. Encore une fois, je ne crois pas que les Canadiens devraient avoir à demander la permission pour célébrer l’alimentation locale. Tout le monde peut fêter cette journée. Les gens peuvent aller ramasser des citrouilles avec leurs enfants ou célébrer une autre récolte locale.

Lorsque nous avons choisi la journée, j’aimais le sentiment d’abondance attribuable à la fin des récoltes. Il reste peut-être des agriculteurs qui n’ont pas terminé leurs récoltes dans les Prairies, mais la plupart des légumes ont été récoltés à ce moment-là.

Nous avons également tenu compte du fait que c’est la saison de la chasse. Les aliments obtenus pendant la saison de la chasse ne peuvent pas être plus locaux. Je trouvais que c’était aussi un élément important. J’étais autrefois gestionnaire régional pour la région sud-est de Kootenays au ministère de l’Environnement. La saison de la chasse commence le 10 septembre là-bas, et c’est donc l’occasion d’appuyer aussi cette activité.

Comme ce sont des raisons générales, tout le monde peut trouver une raison de célébrer les aliments locaux le vendredi qui précède l’Action de grâces.

[Français]

Le sénateur Dagenais : Merci, monsieur Stetski.

[Traduction]

Le sénateur Oh : J’aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins. Il y a un marché agricole en face de chez moi. Chaque été, je fréquente ce marché et je parle avec les agriculteurs pour m’informer de leur situation. C’est vraiment bien de voir une abondance d’aliments locaux tous les dimanches.

Certaines activités liées à la Journée nationale de l’alimentation locale devraient-elles faire partie des activités du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire? Devriez-vous collaborer avec ce ministère?

M. Stetski : Nous verrons ce qui se passera, mais ce n’était pas censé être une initiative gouvernementale. C’était censé être une initiative communautaire. Il y a peut-être moyen qu’Agriculture Canada fournisse des documents d’information, absolument.

C’était tellement enthousiasmant de voir mon projet de loi à l’étude à la Chambre des communes. Je sais qu’il est difficile de croire que nous ne nous entendons pas toujours à la Chambre des communes, mais tous les députés de chaque parti ont appuyé le projet de loi. Ils aiment tous parler de leurs marchés agricoles et de leurs producteurs locaux. Ils sont très enthousiastes et ils sont très fiers des aliments locaux de leurs circonscriptions.

Ils voulaient tous parler des célébrations locales. Il y a eu 18 discours en tout. Des gens attendaient pour exprimer leur appui au projet de loi : huit libéraux, cinq conservateurs et cinq néo-démocrates. Ils voulaient tous faire comme vous, sénateur Oh, soit célébrer ce qui se passe chez eux. C’était très emballant et très inhabituel qu’un projet de loi d’initiative parlementaire soit adopté à l’unanimité à la Chambre des communes pour mettre à l'honneur leurs marchés agricoles.

Le sénateur R. Black : Vous avez parlé de la nature complémentaire de la Journée nationale de l’alimentation locale et d’autres événements.

Que dites-vous aux intervenants de l’industrie agricole qui croient qu’il serait bon de combiner la Journée nationale de l’alimentation locale avec la Journée des terroirs du Canada afin de faire rayonner davantage l’agriculture et l’agroalimentaire au Canada?

Il pourrait s’agir d’une plus grande célébration avec des gens en pleine saison des récoltes durant l’été et des organisations qui mettent en place des ressources qui pourraient être combinées et épargnées. Comment leur en parler?

M. Stetski : Lorsque nous avons examiné la date, nous voulions nous assurer de ne rien ravir aux journées qui sont célébrées actuellement au Canada.

Il y a de nombreuses fêtes au pays. Hier soir, l’événement Le goût de l’Arctique avait lieu au Centre national des Arts. L’Ontario a adopté la Loi de 2013 sur les aliments locaux, qui a établi la Semaine des aliments locaux en juin. Les journées portes ouvertes à la ferme existent depuis plus de 10 ans. Il y a le Festival des saveurs d’automne à l’Île-du-Prince-Édouard. Le festival Roots, Rants and Roars célèbre les produits de Terre-Neuve. Québec fait la promotion de ses restaurants et de ses produits.

En gros, je ne voulais pas ajouter une journée qui enlève quelque chose à leurs célébrations. Nous voulions faire en sorte qu’elles ne se fassent pas concurrence, et qu’elles soient plutôt complémentaires, que nous célébrions l’alimentation locale partout au pays, et que nous ne semions pas la confusion en tenant le même type d’événements la même journée. Bien entendu, plus tard, en octobre, il y a la Journée mondiale de l’alimentation également.

La sénatrice Bernard : Monsieur Stetski, dans un récent article paru dans le journal Creston Valley Advance, on affirmait qu’instituer la Journée nationale de l’alimentation locale permettrait de sensibiliser les gens aux difficultés auxquelles des Canadiens font face concernant l’accès à des aliments locaux sains et abordables.

Pourriez-vous nous dire quels sont les obstacles à l’accès à des aliments sains et abordables et comment la création d’une journée nationale de l’alimentation locale permettrait de relever ces défis?

M. Stetski : Comme nous le savons tous, pour un grand nombre de gens au pays, l’accès aux aliments laisse à désirer. À vrai dire, beaucoup de gens ont des difficultés. Une journée nationale de l’alimentation locale pourrait inciter les banques alimentaires, par exemple, à offrir des aliments locaux. Certains marchés agricoles, certains restaurants et de grandes chaînes d’alimentation le font. Bien des gens veulent rendre le souper de l’Action de grâces spécial, de sorte qu’instituer une journée nationale de l’alimentation locale le vendredi qui précède le jour de l’Action de grâces incitera les gens, je l’espère, à contribuer aux banques alimentaires locales.

Dans l’ensemble, nous devons informer les gens de la faim et des problèmes auxquels un grand nombre de Canadiens font face. Nous devons trouver de meilleures façons de le faire avec des aliments locaux sains. Au bout du compte, il n’y a rien de mieux que l’alimentation locale. C’est bon pour l’environnement. Elle n’entraîne pas une augmentation des émissions de GES puisque les aliments ne sont pas importés d’autres pays. On sait d’où ils proviennent. Bien des producteurs et des agriculteurs sont heureux de contribuer aux banques alimentaires et de soulager la faim.

L’Action de grâces correspond à l’une des périodes de l’année les plus axées sur la nourriture. Toute mesure que nous pouvons prendre pour aider tous les gens qui ont besoin de produits pour combler ce besoin vaut la peine. En se concentrant sur le vendredi qui précède le jour de l’Action de grâces et sur les besoins et la faim, il est à espérer qu’on aidera ces gens également.

La sénatrice Moodie : Bien des gens considèrent que les aliments locaux présentent d’importants avantages sociaux, culturels et économiques. Nous savons que des fonds de 50 millions de dollars sont prévus dans le budget de 2019 pour la politique alimentaire nationale. Cet argent a été affecté à l’infrastructure alimentaire locale axée sur les collectivités.

Comment l’initiative nationale de l’alimentation locale cadre-t-elle avec ces fonds? Surtout, comment pouvons-nous travailler pour viser la sécurité alimentaire en utilisant cette idée?

M. Stetski : Plus nous pouvons mettre en lumière l’alimentation locale au Canada, mieux c’est. Célébrer l’alimentation locale de cette façon, l’alimentation saine en général, et le guide alimentaire, tout cela se mélange naturellement.

Bien des choses changent avec le guide alimentaire. La bonne nouvelle, c’est qu’il est beaucoup question des aliments locaux sains de nos producteurs et de nos commerçants. Il y a un lien direct en ce sens.

À mon avis, l’occasion de mettre en lumière l’alimentation locale partout au Canada et d’encourager les gens à acheter des produits locaux et à manger sainement aide notre économie et notre industrie du tourisme. La nourriture fait aussi partie de notre vie sociale. Plus il y aura des célébrations et plus nous pourrons mettre l’accent sur les aliments locaux partout au pays, plus notre économie sera saine, plus nous serons en santé et plus nos relations communautaires seront bonnes.

C’est l’occasion de célébrer certains des éléments du guide alimentaire et d’attirer l’attention sur certains des besoins qui ne sont pas encore satisfaits à l’échelle nationale.

Le sénateur Cormier : Monsieur Stetski, dans votre exposé, vous avez dit que la Journée nationale de l’alimentation locale pourrait donner un coup de pouce au secteur agrotouristique. Avez-vous eu l’occasion de discuter avec des entrepreneurs?

Nous savons qu’à l’automne, il y a l’industrie de la pêche. De jeunes entrepreneurs produisent de bons produits. Avez-vous parlé à ces gens? Quelles répercussions cette journée pourrait-elle avoir sur ces entreprises?

M. Stetski : Le tourisme m’intéresse depuis bien des années. Il y a de nombreuses années, j’étais gestionnaire des services aux visiteurs dans les parcs provinciaux. L’un des problèmes que nous avons constatés, c’est que l’été était occupé dans l’industrie du tourisme en général et que c’était au printemps et à l’automne que c’était plus difficile. Nous cherchions toujours des possibilités de favoriser le tourisme durant ces saisons.

L’été dernier, je suis allé dans des marchés agricoles de ma circonscription, et j’ai discuté avec bien des gens qui participent à différents volets de l’industrie alimentaire. Certains d’entre eux ont dit que cela pourrait favoriser l’agrotourisme durant l’automne. Nous devons essayer d’axer nos efforts sur cette question de bien des façons. Plus il y aura d’activités et de centres d’intérêt au printemps et à l’automne, mieux ce sera pour le tourisme, car l’été est déjà une période très occupée.

La présidente : Monsieur Stetski, je vous remercie d’être venu témoigner au sujet de votre projet de loi.

Je vous présente notre deuxième groupe de témoins. Nous accueillons Mme Anita Stewart, lauréate du prix de l’alimentation, Collège d’agriculture de l’Ontario de l’Université de Guelph; et M. Michael Smith, chef et propriétaire de The Inn at Bay Fortune. Il se trouve actuellement au Centre de recherche et de développement de Charlottetown et il comparaît par vidéoconférence.

Anita Stewart, lauréate du prix de l’alimentation, Collège d’agriculture de l’Ontario, Université de Guelph, à titre personnel : Je suis très heureuse d’être ici. Nous avons la possibilité de faire une très bonne chose pour le Canada aujourd’hui.

L’objectif de la Journée des terroirs du Canada est de faire en sorte qu’au moins une journée par année, il soit impossible pour tout consommateur du pays d’ignorer le talent culinaire et agricole qui fait partie de notre histoire.

Nous aimerions qu’un amendement soit apporté à la date du projet de loi C-281 afin que la fête reste inclusive. En attendant, nous le faisons. Ce n’est pas un concept. Qu’il s’agisse de chercheurs, d’agriculteurs, de cuisiniers ou d’historiens, les Canadiens comprennent que leurs aliments et leurs traditions alimentaires peuvent se retrouver sur tout l'échiquier mondial. Les ingrédients cultivés au Canada sont les meilleurs au monde.

La Journée des terroirs du Canada est gratuite. Elle est ouverte à tous les Canadiens et il n’y a pas de frais de participation.

Le Canada en entier est le bienvenu. Lorsque les frontières ont été fermées aux exportations de bœuf en 2003, des collectivités entières ont été bouleversées. C’était un désastre agricole, mais ce n’était absolument pas un désastre culinaire.

Quel est le devoir d’un citoyen? Ce n’est pas de se mêler de ses affaires. Nous avons appelé l’événement le plus long barbecue au monde. À l’époque, j’avais invité les gens à griller du bœuf canadien, peu importe où ils se trouvaient sur la planète, à 18 heures le samedi de la longue fin de semaine. J’ai demandé aux gens de me raconter leurs histoires, et on m’en a raconté. Les Canadiens ont répondu à l’appel et ont fait cuire au barbecue du bœuf canadien. Tout a commencé à l’aube, en Corée, et s’est terminé au coucher du soleil, à Victoria, en Colombie-Britannique.

Avant Internet, ma boîte de réception a explosé. Les archives contiennent plein de noms de gens que vous reconnaîtrez : Carolyn Bennett, Michael Chong, Murray Calder et Don Oliver. J’aime en particulier le message suivant provenant de Galahad, Alberta :

J’espère que de nombreux Canadiens participeront au plus long barbecue du monde [...] Excellente idée. Comme je le dis à mes homologues du Sud [...], regardez la carte. Le Canada est plus grand et est en haut.

Il s’est passé la même chose en 2004, en 2005, en 2006, en 2007 et en 2008. En 2004, j’ai reçu 86 pages rédigées avec une police de caractère de taille 10 de la part de Canadiens de partout dans le monde. En tant que journaliste chevronnée, je communique ma recherche à notre nation. C’est tout ce que je fais. Il se passait quelque chose. Partout au pays, les Canadiens célébraient avec des aliments locaux. Que j’aie nommé ou non cette journée, le samedi de la longue fin de semaine d’août était et est toujours la journée de l’alimentation locale au Canada.

Je n’ai pas fait un choix au hasard. Je n’ai pas prétendu que le Canada avait besoin d’un autre jour pour célébrer l’alimentation locale. Personne ne peut réinventer notre réalité culinaire à sa guise, surtout s’il n’y a pas d’infrastructure ou de plan en place. Aucun groupe de politiques ne peut changer les saisons au Canada, peu importe à quel point il aimerait le faire. Aucun projet de loi ne peut changer ou simplement ignorer les dates de gel. Vous vous rappellerez qu’en 2018, il était tombé 32,8 centimètres de neige à Calgary.

La Journée des terroirs du Canada transcende les lignes de partis et les frontières géographiques. Le ministre Gerry Ritz a été le premier à l’appuyer après que nous et certains de nos chefs, dont Michael Smith, avons fait la promotion des ingrédients canadiens aux Jeux olympiques de 2010 à Vancouver, puis au Stampede de Calgary.

Au fur et à mesure de l’évolution d’Internet, la Journée des terroirs du Canada a évolué également. Les sites web ont été créés en grande partie par des bénévoles. J’en ai fait une marque déposée; oui, c’est vrai, expressément pour que nous puissions continuer à promouvoir activement la croissance et la célébration de notre culture alimentaire typiquement canadienne. Je vis dans un monde où la propriété intellectuelle est facile à lever.

On m’a reproché de protéger nos producteurs d’aliments locaux du « local washing », du blanchiment local. On ne peut pas déposer un nom pour des produits alimentaires locaux. Je le sais. J’ai fourni une opinion d’expert à Toronto sur le sujet lors d’une audience il y a plusieurs années, mais faire de la Journée des terroirs du Canada une marque déposée nous permet à nous, en tant que nationalistes culinaires canadiens, de faire en sorte qu’aucun conglomérat international, ou même l’un des nôtres, ne puisse filer avec l’idée et en faire ce qu’il veut.

Notre logo est partagé avec tous ceux qui s’engagent à une chose : présenter les ingrédients d’ici dans un esprit d’inclusion et de célébration.

En ce qui concerne la participation des producteurs, M. Stetski aurait dit qu’ils ne participaient pas, et à un autre moment, et en fait aujourd’hui, que la Journée des terroirs du Canada est plutôt élitiste. Dites cela à Bœuf canadien. Lorsque Pulse Canada et les producteurs de légumineuses de la Saskatchewan ont collaboré, nous avons fait la promotion des lentilles pendant deux ans, partageant ainsi leur incroyable histoire canadienne. Le gagnant du concours Love Your Lentils, créé par un chef de la Journée des terroirs du Canada, était un hamburger de Chelsea, au Québec, qu’on peut maintenant acheter chez Sobeys. Je ne pense pas que ce soit élitiste.

La Journée des terroirs du Canada décerne des prix d’innovation. Quels sont les critères? Contenu canadien. Les chefs gagnants sont honorés en tant que défenseurs de la marque Canada. Il y a également du mentorat. En 2015, nous avons commencé à les emmener à la James Beard House à New York. C’est le berceau de la gastronomie américaine. C’est le cœur de ce qui se passe dans l’industrie alimentaire américaine. La semaine prochaine, j’emmène 12 chefs.

Les histoires sont enracinées dans notre pays, qu’il s’agisse de la morue à Terre-Neuve, d’un bison de Kelowna, de pommes de terre Yukon Gold, de bières artisanales de l’Ontario ou de vins certifiés VQA. Le fondateur, soit dit en passant, a écrit une lettre d’appui. Nous faisons la promotion du Canada le plus possible, qu’il s’agisse d’un long déjeuner à Saskatoon ou à bord d’un navire d’Adventure Canada rempli de touristes encerclant Terre-Neuve.

En 2017, nous avons publié une liste de 150 ingrédients entièrement canadiens. Le premier était de l’eau. Pour moi, c’est extrêmement important. C’est concret. N’importe qui peut y accéder. Toutes nos recettes et toutes nos histoires qui font notre fierté sont téléchargeables et imprimables. Allez-y.

En 2018, nous avons illuminé la Tour CN pour passer au premier rang des tendances au Canada, devant LeBron James et Barack Obama. Cette année, nous allons illuminer le Canada dans son ensemble, de Terre-Neuve jusqu’à Victoria, pour célébrer nos aliments et nos pratiques culinaires. Nous avons déjà réservé du temps d’antenne dans toutes les régions du pays. Nous allons mettre encore une fois le Canada sur la carte. Nous mettons le Canada sur le menu de la planète.

Michael Smith, chef et propriétaire, The Inn at Bay Fortune, à titre personnel : Bonjour et salutations de l’Île-du-Prince-Édouard. Je suis désolé de ne pas pouvoir être présent à Ottawa aujourd’hui. Notre saison commence, et mon restaurant ouvre d’ailleurs ce soir-même. Je suis extrêmement honoré de pouvoir virtuellement être des vôtres. Pour un Canadien comme moi, c’est un véritable honneur de pouvoir parler à chacun et chacune d’entre vous.

Il ne s’agit pas de savoir ici si nous appuyons l’alimentation locale. Nous perdons beaucoup trop de temps à exposer les raisons pour lesquelles nous soutenons ce mode d’alimentation. Nous y sommes tous favorables. C’est ce qui permet au Canada de briller. C’est ce que nous faisons depuis toujours. C’est l’essence même de notre pays.

C’est plutôt la manœuvre politique qui pose problème. J’ai bien peur que ce soit à moi qu’il incombe de dénoncer l’évidence même. M. Stetski a eu une bonne idée en proposant de célébrer l’alimentation locale. Il ne semble toutefois pas s’être documenté suffisamment. Je me réjouis d’entendre qu’il se souvient avoir rencontré Anita Stewart, mais voilà deux ans déjà qu’il agit comme s’il n’était pas au courant de ce qui se fait depuis 15 ans au Canada.

Il faut dire que tout cela existe au moment où l’on se parle. C’est vraiment problématique. En choisissant le mois d’octobre, pour une journée de célébration de l’alimentation locale, on fait fi de la logique la plus élémentaire. C’est d’autant plus le cas si l’on cible le vendredi précédant l’Action de grâce alors que l’on célèbre déjà à cette occasion l’alimentation locale dans toutes nos familles et tous les aspects de notre culture partout au pays. C’est ce que nous faisons déjà.

Tout cela est particulièrement irritant pour moi comme pour une vaste communauté de passionnés qui sont loin d’être élitistes. Nous n’apprécions pas que M. Stetski nous ait caractérisés de cette manière. De toute évidence, il doit maintenant se démener comme il peut pour reformuler ses propos. Il ne s’est pas renseigné suffisamment au départ et nous entendons maintenant toutes sortes de versions révisionnistes de cette histoire.

Il faut simplement reconnaître qu’une telle célébration a déjà cours. Nous déplorons que l’on veuille la récupérer ainsi. Nous déplorons l’ignorance. Nous déplorons le fait qu’il refuse de nous parler et d’envisager cette solution très simple que nous lui offrons. Placez cette journée de célébration au milieu de l’été comme il se doit et comme c’est déjà le cas. L’alimentation locale est déjà célébrée au mois d’août par tous ceux qui transforment les aliments, les récoltent, les chassent ou les pêchent, et par tous les intervenants de notre industrie.

Le but n’est pas nécessairement de stimuler le tourisme. Nous n’avons pas besoin d’activités touristiques au printemps et à l’automne. Tous les groupes actifs au pays s’y emploient déjà depuis 25 ans. C’est ainsi que notre Festival des saveurs d’automne remporte un vif succès. Il y a une foule d’exemples de la sorte dans les autres régions du pays. Ce n’est pas en désignant une journée nationale de l’alimentation locale en octobre que l’on va créer soudainement toutes sortes de possibilités touristiques hors saison. Nous faisons déjà le nécessaire en ce sens.

Je vous prie d’excuser mon ton un peu cinglant. C’est un enjeu très important pour moi comme pour bien d’autres Canadiens. Nous nous opposons à une telle manœuvre politique visant à s’approprier la célébration de l’alimentation locale au Canada en ne tenant aucunement compte de ce qui se fait déjà.

C’est tout ce qu’il y a de plus simple. Nous n’accordons aucune importance au mérite politique. Si M. Stetski veut être reconnu comme étant la personne à l’origine de la Journée nationale de l’alimentation locale, c’est très bien. Nous souhaiterions simplement qu’il choisisse le mois d’août. Son manque de planification quant aux suites à donner à cette désignation deviendrait ainsi un faux problème, car nous faisons déjà le nécessaire.

Très honnêtement, nous nous fichons totalement du nom que l’on donnera à cette célébration. Il nous importe peu de savoir qui en obtiendra le mérite politique, car nous accomplissons déjà le travail. Choisissez le mois d’août pour cette journée spéciale et tous ces problèmes vont disparaître. Nous poursuivons notre chemin avec nos lauréats au gouvernail. Je pense bien sûr à Anita Stewart, dont la feuille de route est irréprochable. Elle est lauréate de notre prix national de l’alimentation. Elle est une véritable autorité en la matière. La Journée des terroirs du Canada n’a rien d’élitiste. Il n’y a pas de frais de participation qui sont exigés. C’est ouvert à tous. Il importe surtout de constater qu’une telle célébration existe d’ores et déjà.

Mesdames et messieurs les sénateurs, j’ai grandement apprécié les quelques minutes de votre temps très précieux que vous m’avez consacrées pour que je puisse vous exposer ma perspective actuelle sur cette question en même temps que celle de bien d’autres chefs et intervenants de l’industrie alimentaire.

La présidente : Parlant d’autorité en la matière, je dois vous dire que j’ai dans ma cuisine des exemplaires de vos livres de recettes à tous les deux.

Le sénateur C. Deacon : Merci, monsieur Smith. J’ai toujours apprécié la Fête au village de Souris, un autre événement formidable qui revient année après année.

J’aimerais que vous nous parliez tous les deux de l’importance d’intégrer le tout à notre chaîne de valeurs de telle sorte que les gens comprennent le rôle joué par celle-ci. Il ne faut pas se contenter de célébrer l’alimentation locale. D’après ce que j’ai pu entendre, cette réalité se retrouve au cœur même des activités qui ont cours depuis 25 ans. Pouvez-vous me dire ce que vous en pensez?

M. Smith : Cela me fait plaisir de signaler encore une fois que nous avons déjà le vent dans les voiles. D’Agriculture Canada jusqu’au bas de la pyramide en passant par les différents groupes de producteurs spécialisés au pays, tout le monde a mis l’épaule à la roue, car l’alimentation fait partie des éléments qui définissent le Canada. Elle est au cœur même de notre vie. C’est l’un des ingrédients de notre bagage culturel. Jour après jour, nous sommes nombreux à nous lever le matin pour nous rendre au travail et mettre la main à la pâte pour nourrir nos semblables. Il faut que toutes les composantes de l’industrie puissent être représentées, et c’est justement déjà le cas.

C’est encore une fois le fait que nous sommes déjà actifs à ce niveau qui m’amène à m’opposer à cette proposition. Je ne veux pas que nos efforts soient dilués. Comme le soulignait Mme Stewart, la moitié du pays se retrouve déjà sous la neige en octobre. Il est bien possible que certains soient en pleine expédition de chasse, mais cela ne change rien à l’affaire. Les récoltes sont déjà terminées partout au pays. Il est trop tard pour célébrer l’alimentation.

Il faut le faire pendant l’été alors que tout le monde est en pleine production. Il importe d’obtenir la participation de tous les groupes de producteurs spécialisés, comme nous le faisons déjà. Tous ces gens-là participent à la Journée des terroirs du Canada.

La présidente : Madame Stewart, aviez-vous quelque chose à ajouter?

Le sénateur C. Deacon : Particulièrement au sujet des groupes au sein de la chaîne de valeurs que vous avez intégrée à vos activités en nous indiquant pourquoi cela est important.

Mme Stewart : Ils participent de leur propre initiative ou bien je les invite. Je leur envoie mes logos et ils les utilisent. Tout le monde peut le faire, aussi bien Farm and Food Care à l’Île-du-Prince-Édouard ou en Saskatchewan que le Centre canadien pour l’intégrité des aliments, l’Université de Guelph ou les agriculteurs et les pêcheurs individuellement. Je dois dire que je m’assure simplement que les valeurs de ces gens-là sont conformes aux nôtres.

Sur mon site web, vous trouverez des liens vers différents restaurants, d’un remorqueur à Port Alberni jusqu’à celui de Craig Flinn à Halifax en passant par l’auberge de Michael. Vous y verrez que les menus sont encore là, dans certains cas depuis l’an dernier, et que ces établissements participent activement à la croissance et à la mise en valeur de cette culture culinaire qui permet au Canada de se distinguer.

Le sénateur R. Black : Madame Stewart, je veux d’abord vous féliciter pour la réussite de la Journée des terroirs du Canada. Je n’ai pas participé à l’événement du plus grand barbecue au monde en 2003, mais j’étais dans la région. Je vous remercie pour cette initiative. Vous avez négligé de nous indiquer que vous avez reçu l’Ordre du Canada, notamment en raison de votre travail pour la Journée des terroirs du Canada. Je vous en félicite.

Si l’on faisait coïncider la Journée nationale de l’alimentation locale et la Journée des terroirs du Canada, comment pourrions-nous étendre et bonifier ce qui se fait déjà à l’occasion de ce samedi du mois d’août? Avez-vous une idée de la forme que cela pourrait prendre?

Mme Stewart : Précisons d’abord et avant tout que la Journée des terroirs du Canada est actuellement le seul événement du genre à l’échelle planétaire. Il serait tout simplement extraordinaire que cette réussite soit sanctionnée par le gouvernement du Canada. Ce serait merveilleux.

Je dirais que je souhaite en fin de compte m’assurer que le gouvernement comprend bien la valeur de ces efforts dont il peut d’ores et déjà bénéficier. Il n’y a absolument aucune limite à ce que nous pouvons réaliser.

Le sénateur R. Black : Avez-vous quelque chose à ajouter, monsieur Smith?

M. Smith : Merci de bien vouloir repenser à la question de la date. Rien de plus simple en effet que de modifier la date prévue de telle sorte que nous puissions continuer à faire ce que nous faisons déjà. Comme c’est une grande célébration qui touche profondément de très nombreux Canadiens, je n’arrive pas à comprendre que l’on puisse vouloir la détourner de son objectif à des fins purement politiques.

Le sénateur Kutcher : Monsieur Smith, je n’arrive pas à obtenir une réservation à votre restaurant. Ce n’est pas une demande; c’est simplement un commentaire.

La présidente : Il faut s’y prendre tôt et réessayer souvent.

M. Smith : Pourriez-vous me répéter votre nom?

Le sénateur Kutcher : Plus sérieusement, un témoin précédent nous a notamment fait valoir que c’était simplement une autre façon de célébrer l’alimentation au Canada. Il a indiqué que cette nouvelle journée désignée s’inscrirait non pas dans un mode concurrentiel, mais plutôt dans une volonté de célébration.

J’ai fait un relevé des différentes journées consacrées à l’alimentation au fil de l’année. J’aimerais vous faire part de quelques-uns des résultats de mes recherches. J’en ai trouvé 41 pour le mois d’août, y compris la Journée nationale de la tarte à la crème de framboise, la Journée de la crème glacée à l’école, la Journée nationale de l’huître, la Journée nationale du zucchini, la Journée nationale de la crème pâtissière à la vanille, la Journée nationale du Popsicle à la cerise, et l’une de mes favorites, la Journée nationale du Whisky sour.

Il y a en a encore davantage en octobre avec 45, dont la Journée nationale du taco, la Journée nationale de la crème Boston et, vous allez l’aimer celle-là, la Journée nationale du saucisson de Bologne.

Le sénateur C. Deacon : Est-ce que c’est à Terre-Neuve?

Le sénateur Kutcher : Lorsque je travaillais pour le CN, c’est ce que nous appelions le steak des cheminots. Parmi mes journées favorites, il y a aussi celle des aliments gras qui est également célébrée en octobre.

Nous sommes-nous pas un peu en train de créer une tempête dans un verre d’eau? Il semble déjà y avoir chaque mois un grand nombre de journées consacrées à l’alimentation. Pourquoi serait-il problématique d’en avoir une de plus en faisant passer ce nombre de 45 à 46 en octobre?

M. Smith : C’est assurément une façon de voir les choses. J’aimerais surtout savoir à quel moment on célèbre la Journée nationale du bacon. Il arrive que des gestes en apparence anodins aient des conséquences importantes. C’est parce que l’on ignore ce qui se fait déjà au pays que nous nous retrouvons aujourd’hui avec un problème sur les bras. C’est aussi attribuable au manque de planification quant aux suites à donner à la désignation d’une telle journée. On peut très bien faire une telle désignation, mais qu’est-ce qu’il va se produire par la suite? Elle va s’évaporer comme la Journée de la tarte à la crème de framboise parce qu’aucun plan n’est établi.

Nous vous disons que nous avons déjà le vent dans les voiles. Il s’agit simplement de déplacer la journée dans le calendrier. Vous n’avez qu’à sanctionner la journée qui est déjà célébrée. Tout le monde en ressortirait gagnant. Nous pourrions continuer à aller de l’avant pour célébrer le meilleur pays au monde.

Le sénateur Oh : Il est bon de savoir que tous ces gens font ainsi la promotion des aliments canadiens sur toutes sortes de tribunes. Est-ce que ces journées sont également célébrées à l’étranger dans nos bureaux consulaires ou nos ambassades?

Je viens de penser à cela. Il me semble que j'ai déjà vu une affiche ou reçu une invitation pour me rendre à un consulat ou à une ambassade alors que je séjournais à l’étranger.

Mme Stewart : Pas que je sache, mais ce serait effectivement une excellente idée. Si l’on sollicite la contribution des Canadiens se trouvant à l’étranger, je sais qu’ils vont répondre à l’appel. À mon grand étonnement, j’ai reçu en 2003 une photo d’un individu se trouvant en Corée qui avait un autocollant vantant les mérites du bœuf canadien sur le pare-chocs de sa voiture. C’était formidable. Je crois qu’il était étudiant en Corée. Il avait congelé du bœuf canadien et s’en servait pour ses barbecues. Nous pouvons le faire et, avec votre soutien, ce sera encore plus facile.

Le sénateur Oh : Où se tiennent les principales activités? Est-ce à Toronto, Vancouver ou ailleurs?

Mme Stewart : Cette année, la Journée des terroirs du Canada sera vraiment une célébration pancanadienne. Je suppose que la fête prévue à la base de la Tour CN est sans doute ce qu’il y a de plus gros.

Il y a toutefois des activités partout au pays. Il est intéressant de voir où peuvent nous mener nos efforts pour définir la cuisine canadienne. Nous regroupons les contributions de tous ceux qui utilisent notre mot-clic pour les afficher sur notre site web sous la rubrique présentant une journée dans la vie de différentes personnes. Nous faisons par exemple des prises en charge de compte sur Instagram. Des restaurants de partout au pays peuvent m’indiquer exactement ce qui se passe dans leur cuisine. Les Canadiens peuvent en faire tout autant. Si une personne organise un barbecue ou une fête dans sa cour ou ailleurs, elle n’a qu’à prendre une photo et je peux l’ajouter à notre contenu via Instagram, Twitter ou Facebook. On ne se demande plus en quoi consiste l’alimentation des Canadiens. Nous avons accès à tous ces éléments qui nous permettent de savoir exactement ce qu’il en est.

La sénatrice Bernard : La meilleure question que je puisse poser brièvement porte sur l’insécurité alimentaire. Je l’ai d’ailleurs posée au témoin qui vous a précédés.

Est-ce que la Journée des terroirs du Canada prévoit déjà des initiatives pour aider les Canadiens qui arrivent difficilement à avoir accès à des aliments sains à un prix abordable?

Mme Stewart : Non. La Journée des terroirs du Canada vise à appuyer nos éleveurs et nos agriculteurs, et à souligner leurs efforts pour assurer le maintien de notre approvisionnement alimentaire local. Plus nous célébrons leur contribution, mieux notre approvisionnement sera assuré. Nous n’avons pas à proprement parler d’activités qui visent à nourrir certains groupes, mais c’est ce que fait Nick Saul, un activiste que je connais bien. Nous avons eu des interactions avec le Centre communautaire d’alimentation de Stratford qui a tenu une grande réception il y a deux ans.

Je vous remercie pour votre question, car j’estime que c’est important.

[Français]

Le sénateur Dagenais : Merci, madame Stewart. Je crois que les actions en ce qui a trait à l’alimentation devraient être davantage axées sur nos jeunes pour qu’ils puissent mieux la découvrir. Ne devrions-nous pas plutôt tenir une journée de l’éducation alimentaire plutôt que cette journée telle qu’elle est proposée?

[Traduction]

Mme Stewart : Je suis d’accord. En fait, je pense que c’est une brillante idée. Cela fait d’ailleurs partie des notes que j’ai prises. Il serait vraiment fabuleux d’avoir une journée pour l’éducation alimentaire locale. J’appuierais une telle initiative sans réserve.

[Français]

Le sénateur Dagenais : En parlant d’éducation alimentaire, je faisais référence aux petits buffets qui nous sont servis. C’est seulement une remarque.

[Traduction]

La présidente : J’appuie cette motion.

Le sénateur Dagenais : Ce n’est rien d’officiel. C’est simplement un commentaire.

La présidente : Monsieur Smith, avez-vous quelque chose à ajouter à ce sujet ou bien est-ce que tout a déjà été dit?

M. Smith : Je suis heureux de pouvoir vous rappeler que nous avons toutes sortes d’initiatives locales d’éducation alimentaire en marche un peu partout au pays, dans certains cas depuis plusieurs années déjà.

Il manque seulement une politique à l’échelle fédérale. L’éducation en matière d’alimentation et de nutrition se fait généralement à l'échellecommunautaire par l'entremise des instances municipales et provinciales. Cela dit, nous avons fait un grand pas en avant à l'échelon fédéral avec le Guide alimentaire canadien qui se démarque nettement à l’échelle mondiale. Les efforts déployés en ce sens vont ainsi donner encore plus de résultats.

La sénatrice Moodie : Ma question porte sur le concept dans son ensemble. Vous avez fait le lien avec les avantages économiques, la chaîne de valorisation et l’industrie. Il y a aussi une contribution à attendre des composantes sociales et culturelles de l’alimentation locale en tenant compte plus particulièrement de la diversité des bagages que nous offrent des groupes comme les immigrants et les réfugiés, les femmes et les Autochtones.

Mes réserves viennent du fait que vous n’avez pas traité de cet aspect dans votre exposé, et j’aimerais savoir quelles seraient vos objections à l’encontre d’une journée locale de l’alimentation qui mettrait l’accent non pas sur l’industrie elle-même, mais plutôt sur des aspects comme les avantages culturels, le maintien des habitudes alimentaires propres à sa culture, la souveraineté culturelle en alimentation et la sécurité alimentaire.

Mme Stewart : La Journée des terroirs du Canada est une manifestation de notre souveraineté culinaire. Plus nous appuierons nos agriculteurs et les gens qui nous fournissent nos denrées alimentaires, le mieux ce sera. Nous le faisons depuis des années, mais je suis tout de même d’accord avec vous. La Journée des terroirs du Canada est ouverte à tout le monde.

Ce n’est pas moi qui l’invente. C’est ce qui se passe effectivement sur le terrain. Absolument tous les intervenants sur un marché agricole, que ce soit ceux de la Nouvelle-Écosse qui se sont déjà joints à nous, ou encore ceux de l’Ontario qui le feront cette année, peuvent participer.

Nous cherchons à être aussi inclusifs que possible de telle sorte que tous puissent conjuguer leurs efforts pour faire du Canada un pays encore plus fort. Le Canada se distingue par son apport alimentaire et toute la planète en bénéficie.

M. Smith : Notre cuisine se distingue notamment par la contribution d’une combinaison merveilleuse et harmonieuse d’influences ethniques en provenance d’un peu partout dans le monde. La Journée des terroirs du Canada permet déjà de souligner cet apport important.

Si vous examinez de près la liste des chefs, des restaurants, des groupes communautaires et des organisations qui tiennent des activités dans les différentes régions du pays à l’occasion de cette journée, vous verrez bien qu’ils sont nombreux à être des immigrants récents ayant une signature culinaire bien à eux qui vient enrichir la mosaïque diversifiée de la cuisine canadienne. Tout cela est déjà chose faite, car c’est au cœur de notre identité.

La présidente : Vous avez été des témoins formidables. Je suis désolée d’avoir dû vous presser et d’avoir dû faire de même avec mes collègues sénateurs pour leurs questions, mais je crois que vous nous avez tout de même transmis de précieux renseignements. Je remercie nos témoins, et je vous souhaite la meilleure des chances pour ce soir, monsieur Smith, à l’occasion de l’ouverture de votre restaurant pour la saison.

Nous accueillons maintenant notre troisième groupe de témoins pour ce matin. Nous recevons Mme Gisèle Yasmeen, directrice générale du Réseau pour une alimentation durable; et M. Stuart Oke, président de la jeunesse de l’Union nationale des fermiers.

Gisèle Yasmeen, directrice générale, Réseau pour une alimentation durable : Je suis la nouvelle directrice générale du Réseau pour une alimentation durable, une alliance pancanadienne d’organisations et d’individus qui travaillent à l’atteinte de trois objectifs : la faim zéro, une alimentation saine et salubre, et un système alimentaire durable pour l’ensemble des Canadiens.

Dans la dernière décennie, nous avons discuté avec des milliers de Canadiens, en provenance de toutes les régions, de leur vision d’une politique alimentaire. Dans le cadre de ces travaux, nous sommes ravis d’appuyer le projet de loi C-281, Loi instituant la Journée nationale de l’alimentation locale.

J’aimerais prendre cinq minutes pour discuter de l’importance sociale, culturelle, environnementale, politique et économique de l’alimentation locale. Les activités locales du mouvement canadien pour l’alimentation sont l’une des nouvelles les plus réjouissantes qu’a connues le pays ces 20 dernières années. Elles incluent la production horticole, la transformation des aliments et des activités de distribution, y compris des activités novatrices dans les secteurs de la vente au détail et la restauration d’un bout à l’autre du pays. Il y a aussi un mouvement communautaire actif composé de citoyens et de consommateurs qui est passablement à l’origine de ce changement. Le Réseau pour une alimentation durable est fier d’être un réseau de réseaux avec des centaines de partisans, de membres et de partenaires.

L’alimentation locale comprend d’importants aspects sociaux et culturels ainsi que des avantages économiques. Par exemple, la production locale d’aliments à petite échelle et les activités à valeur ajoutée peuvent offrir un gagne-pain précieux à des Canadiens de diverses origines, y compris des femmes, des Autochtones, des immigrants et des réfugiés. L’alimentation locale joue aussi de plus en plus un rôle dans l’achat des aliments dans les institutions comme les hôpitaux, les écoles et les universités. Nous pouvons aller encore plus loin.

Jennifer Reynolds du Réseau pour une alimentation durable a décrit l’alimentation locale dans un article écrit en 2017 à l’intention des acheteurs du secteur de la restauration. L’alimentation locale a l’avantage global de réduire la distance que parcourent les aliments. Son empreinte environnementale est généralement plus faible, et les aliments sont plus frais. Les aliments sont aussi plus savoureux, et les consommateurs mangent plus d’aliments de saison; cela encourage les économies et les entrepreneurs locaux, et les consommateurs sont au courant de la provenance des aliments.

Du point de vue de la préservation de la culture, y compris la réconciliation avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits, l’alimentation locale a un rôle central à jouer. Les peuples autochtones demandent plus de souveraineté concernant le choix des aliments. L’alimentation est cruciale pour reconnaître et préserver les connaissances traditionnelles et la biodiversité, et tous ces éléments sont profondément ancrés depuis des temps immémoriaux.

Sur le plan de l’environnement, nous avons tenté de réduire l’impact environnemental des aliments en faisant la promotion de diètes locavores et de certaines pratiques, comme l’agriculture biologique et des initiatives dans les collectivités et les entreprises pour réduire le gaspillage alimentaire qui ont des effets sur la production, la distribution et la consommation des aliments, ce qui peut réduire la pression exercée sur l’environnement par rapport au nexus eau-énergie-alimentation.

Cela nous amène à l’importance politique de l’alimentation, et nous parlons ici de politiques au sens d’enjeux globaux. L’alimentation en général et l’alimentation locale en particulier devraient être importantes pour tous les gens, indépendamment de leur idéologie et de leur affiliation politique.

Le concept de la souveraineté alimentaire signifie que l’alimentation locale joue un rôle important et que les collectivités ont l’occasion de s’approprier des ressources alimentaires, et il ne fait aucun doute que le Canada devra toujours importer et exporter des aliments. Avoir un certain contrôle sur la manière dont nous nous alimentons est un enjeu important pour les collectivités canadiennes de partout au pays.

Voilà pourquoi nous lancerons notre deuxième campagne « Je mange, donc je vote » pour favoriser les échanges sur l’alimentation et la politique alimentaire durant les élections fédérales qui auront lieu cet automne.

[Français]

Enfin, je parlerai des dimensions économiques des aliments locaux. J’aimerais attirer votre attention sur les informations que nous avons fait circuler par écrit aux membres du comité. En bref, les aliments qui sont produits ou transformés localement ont un impact économique important et peuvent potentiellement transformer l’économie des communautés canadiennes si on adopte de bonnes politiques publiques.

L’étude que j’ai partagée avec vous concerne la province de l’Ontario. Il s’agit d’une étude publiée en 2015 par la Fondation McConnell, qui suggère des moyens de changer le système alimentaire en Ontario pour augmenter l’apport d’aliments locaux du terroir, créer des emplois et favoriser un mode de vie sain. Le rapport examine divers scénarios et il y a des observations clés que j’aimerais partager avec vous. Par exemple, une réduction de 10 p. 100 d’importation pour les 10 fruits et légumes les plus courants et l’expansion de la production locale permettrait de créer 3 400 emplois et d’augmenter le produit intérieur brut de la province de près d’un quart de milliards de dollars. L’adoption d’un régime alimentaire plus sain par les Ontariens augmenterait la demande pour les fruits, les légumes et certaines céréales. Par exemple, pour l’avoine, cela pourrait créer 241 emplois et le PIB de la province augmenterait de plus de 14,2 millions de dollars.

Le passage de l’alimentation biologique à un niveau de 10 p. 100 pourrait améliorer les revenus agricoles et réduire l’impact de la production alimentaire sur l’environnement.

Il ne s’agit là que de quelques exemples.

Les auteurs estiment que l’Ontario pourrait produire plus de la moitié de ses importations alimentaires, qui atteignent un montant de 20 milliards de dollars. C’est un fait que notre mouvement reconnaît depuis longtemps. C’était donc intéressant de prendre connaissance de cette étude. Notre organisme pourrait également vous aider à mieux connaître notre réseau pour ce qui est de ses impacts économiques.

[Traduction]

En conclusion, nous aimerions réitérer notre appui au projet de loi C-281. Nous sommes ravis de constater que tous les partis à la Chambre des communes ont appuyé cette mesure législative, et nous espérons qu’elle sera adoptée avant l’ajournement des travaux du Parlement. Le temps presse vraiment si nous voulons faire adopter ce projet de loi, ainsi que d’autres mesures importantes concernant les lois relatives à l’alimentation.

Nous nous réjouissons de l’annonce de financement dans le budget de 2019 pour l’élaboration d’une politique alimentaire nationale, parce que c’est quelque chose que nos partenaires et notre organisation demandaient depuis plus d’une décennie. L’investissement de 50 millions de dollars pour l’infrastructure des aliments locaux et des projets communautaires connexes est directement lié à nos discussions d’aujourd’hui.

Nous attendons avec impatience l’annonce de la politique alimentaire dans les prochains mois, ainsi que les initiatives connexes comme l’engagement à l’égard d’un programme de saine alimentation scolaire d’envergure nationale. Nous répétons que nous recommandons la création d’un conseil national de la politique alimentaire composé de plusieurs intervenants pour guider le déploiement de la politique et collaborer avec le gouvernement en vue de continuer de créer un système alimentaire canadien sain, équitable et durable.

Je vous remercie énormément, et j’ai hâte de répondre à vos questions.

Stuart Oke, président de la jeunesse, Union nationale des fermiers : Je suis ravi de témoigner devant le comité et de vous faire profiter de l’expérience de l’Union nationale des fermiers. Normalement, je serais à l’extérieur dans mes champs sous un ciel couvert. Je suis donc ravi de porter des vêtements de travail qui sont loin de ce que je porte normalement pour venir discuter avec vous de cet important projet de loi.

Je suis un jeune agriculteur. Ma femme, mon partenaire d’affaires et moi-même possédons et exploitons Rooted Oak Farm, une ferme maraîchère qui fournit des aliments aux consommateurs et aux membres de l'agriculture soutenue par la communauté (ASC) dans la région d’Ottawa.

J’ai le privilège d’occuper le poste de président de la jeunesse à l’Union nationale des fermiers, et je côtoie, à ce titre, de jeunes agriculteurs de partout au pays dans le cadre de notre effort collectif pour contribuer à soutenir la prochaine génération d’agriculteurs canadiens. Je suis ravi de prendre la parole en leur nom et d’appuyer fortement la création d’une journée nationale de l’alimentation locale.

L’Union nationale des fermiers est une organisation à adhésion volontaire directe qui défend les intérêts des exploitations agricoles de petite et de moyenne envergure. Les familles membres de notre union croient que, grâce à une organisation représentant tous les secteurs des produits alimentaires au Canada, il est possible de promouvoir la ferme familiale comme moyen de production agricole le plus approprié et le plus efficace. Nos membres et notre organisation sont d’ardents tenants de la souveraineté alimentaire, et nous estimons que tout le monde a le droit de consommer des aliments sains et adaptés à la culture qui ont été produits par des méthodes écologiques et durables. Par ailleurs, nous croyons que les gens ont le droit de déterminer ce qu’ils mangent et la manière dont ces aliments sont produits.

Nos exploitations agricoles locales et nos agriculteurs créent des emplois, animent les collectivités rurales et sont essentiels en vue d’établir un système alimentaire durable pour nourrir l’ensemble des Canadiens. Une journée nationale de l’alimentation locale contribuera à souligner qu’il faut que tous les Canadiens soutiennent l’alimentation locale et qu’ils s’assurent que les collectivités rurales sont fortes et dynamiques, que des Canadiens n’ont pas faim et que nous protégeons l’environnement grâce à une gestion durable des terres.

Le projet de loi dont il est question aujourd’hui est quelque chose qui est vraiment important pour moi. Je me décris comme un jeune agriculteur, et je passe le plus clair de mes journées à penser à l’alimentation locale. Mon entreprise et mon gagne-pain dépendent en très grande partie d’un ensemencement réussi, d’un bon entretien de mes champs, d’une bonne récolte et de la vente de mes récoltes. Moi et mes homologues au pays, nous cherchons à produire des aliments d’une qualité optimale, et nous chérissons la fierté que nous ressentons en produisant quelque chose d’aussi fondamental dans la vie des Canadiens.

Même si la vie des agriculteurs est aujourd’hui parsemée de nombreux obstacles, j’ai appris en discutant avec des agriculteurs de tout âge et de l’ensemble des secteurs qu’il y a quelque chose qui nous préoccupe toujours chaque année tout autant que nous sommes. Nous nous demandons si des gens achèteront nos récoltes et si cela nous permettra de gagner un salaire suffisant pour subvenir à nos besoins.

Le Canada a besoin de plus d’aliments locaux, et nous avons besoin que plus de gens en achètent. J’ai hâte de pouvoir consacrer tout mon temps à produire le plus possible d’aliments sains et nutritifs pour nourrir le plus grand nombre possible de personnes. Malheureusement, de nombreux agriculteurs et moi-même devons consacrer actuellement un temps fou à la commercialisation de nos aliments, et cela se fait souvent au détriment de nos récoltes.

Nous sommes chanceux de vivre dans un pays où il est possible de produire abondamment d’aliments nutritifs de qualité lorsque nous cultivons nos terres de manière adéquate et durable, et aucun Canadien ne devrait avoir faim.

Avec les marchés agricoles, les paniers de l'ASC, les épiceries, les carrefours alimentaires, les coopératives et les acheteurs institutionnels, chaque dollar que les Canadiens dépensent pour acheter des aliments locaux signifie qu’ils se prononcent en faveur d’un système alimentaire plus solide et plus sain. Ils votent pour des collectivités rurales dynamiques où se trouvent des emplois et des industries qui les soutiennent. Ils votent pour des aliments sains et nutritifs qui ont parcouru moins de kilomètres pour se rendre dans leurs assiettes.

L’Union nationale des fermiers estime que la création d’une journée nationale de l’alimentation locale est un pas de plus vers la souveraineté alimentaire au Canada. La création d’une telle journée, en particulier près de l’Action de grâces, a une signification symbolique pour les Canadiens qui sont reconnaissants d’avoir une abondance d’aliments et qui réfléchissent aux choses pour lesquelles ils sont reconnaissants. En plus des considérations pratiques, indépendamment du type d’exploitation agricole, c’est à l’automne que la majorité des récoltes sont les plus abondantes au Canada. Sur le plan pragmatique, ce serait une journée nettement préférable pour les cultivateurs.

Cela dit, l’Union nationale des fermiers propose que chaque jour soit considéré comme une journée nationale de l’alimentation locale au Canada, et nous préférerions que ce soit ainsi que les gens voient la chose. Si nous avons seulement une journée, nous estimons que l’adoption du projet de loi C-281 alimentera le débat au sujet de l’importance de l’alimentation locale au Canada. Cela enverra un message clair et retentissant aux Canadiens : le gouvernement du Canada estime que l’alimentation locale est d’une importance capitale pour nourrir les Canadiens maintenant et au cours des années à venir.

La présidente : Je vous remercie tous les deux de vos excellents exposés, qui soulèvent des questions.

Le sénateur Plett : Monsieur Oke, j’ai déjà posé cette question. Je vais vous la poser aussi, et j’espère avoir une réponse.

Lorsqu’une personne représente une organisation, je suis toujours curieux d’en connaître la taille. J’essaie depuis des années de trouver le nombre de membres que compte l’Union nationale des fermiers. Pourriez-vous me le dire?

M. Oke : Sénateur Plett, je peux vous dire que nous représentons des milliers d’agriculteurs de partout au pays de tous les secteurs agricoles d’un océan à l’autre.

Le sénateur Plett : Je ne suis pas certain que vous ayez besoin de vous porter candidat, mais vous feriez un excellent politicien, parce que ce n’est pas une réponse.

La présidente : Sénateur Plett, si vous voulez connaître le nombre de membres que compte l’Union nationale des fermiers à l’Île-du-Prince-Édouard, je vous invite à assister à la veille mortuaire de l’un d’entre eux. Nous assistons tous aux veilles mortuaires à l’Île-du-Prince-Édouard.

Le sénateur Plett : Vous auriez dû être assis à la place du témoin, madame la présidente.

La sénatrice Moodie : Voyez-vous une différence ou une distinction? Une journée nationale de l’alimentation locale semble aller dans une autre direction et est peut-être complémentaire, plus réfléchie et axée sur les préoccupations de la société comme l’empreinte environnementale. C’est peut-être une initiative plus inclusive pour les gens de diverses origines, les gens défavorisés, les peuples autochtones, les immigrants, les réfugiés et les femmes.

Comparativement à la Journée des terroirs du Canada qui existe déjà, croyez-vous que cette journée proposée aurait un rôle complémentaire?

Mme Yasmeen : Je crois que c’est complémentaire à plusieurs égards. Comme M. Oke l’a mentionné, l’alimentation locale est une sorte de mantra dans le mouvement pour l’alimentation. C’est vraiment un thème transversal.

Ce que font Mme Stewart et son organisation est absolument merveilleux. Nous avons besoin que d’autres suivent cet exemple au pays. Le rôle unique du gouvernement du Canada est d’établir un cadre pour les préoccupations plus générales, les initiatives privées et les initiatives en matière d’alimentation locale comme celles de Mme Stewart et d’autres, comme les provinces, les territoires, les municipalités et les villes au Canada. Nous nous réjouirions de telles initiatives.

Le gouvernement fédéral possède une certaine compétence qui va au-delà de ce qui peut être fait par le secteur privé, par exemple, mais je vois que c’est tout à fait complémentaire. Ce qui est bien, c’est que les dates pourraient être vues comme un avantage. Nous pourrions lancer les célébrations en août lorsqu’il y a certaines récoltes, comme les cerises, par exemple.

J’habite actuellement en Colombie-Britannique, mais je retourne vivre à Montréal. Les cerises poussent en août et en septembre, puis elles sont récoltées en octobre. Les saisons de croissance varient au pays. C’est un vaste territoire.

Ce n’est pas une question de gestion de l’offre. Il n’y a aucun quota. Nous aimerions que beaucoup plus soit fait pour l’alimentation locale, indépendamment du groupe qui le fait. C’est ce que nous voulons, parce qu’il est possible d’avoir un cadre national en ce sens, en particulier compte tenu de la politique alimentaire nationale.

Le sénateur R. Black : À titre de précision, quelles activités ou initiatives différentes vos organisations feraient-elles, que ce soit en août, en octobre ou en février?

Y a-t-il des choses qui se rapportent au mois d’octobre, soit la date qui est prévue actuellement, pour vos organisations?

M. Oke : Comme je l’ai mentionné dans mon exposé, pour la grande majorité des éleveurs de bétail ou des producteurs de céréales, la récolte se fait à l’automne. Du point de vue des exploitations agricoles, c’est à ce moment que les agriculteurs ont une grande quantité d’aliments locaux à vendre. Voilà pourquoi octobre semble une date beaucoup plus logique aux yeux de l’Union nationale des fermiers. Pour ce qui est des activités, la majorité de nos agriculteurs vendent leurs produits à l’année, mais c’est la raison pour laquelle octobre serait préférable.

Mme Yasmeen : Nous sommes un réseau de réseaux. Un grand nombre d’organisations et d’individus participent à nos travaux. Il n’y a pas de réponse unique à votre question. À titre de secrétariat, notre organisation dispose de très peu de ressources.

Si le projet de loi est adopté, nous mobiliserons notre réseau pour voir les activités possibles en fonction de notre capacité et de nos ressources. Ces activités pourraient être menées par le secrétariat ou faites de manière indépendante par divers membres, parce que nous sommes vraiment une coalition.

Le sénateur Kutcher : Je vais aller droit au but. Il s’agit certainement d’initiatives complémentaires. Selon vous, sont-elles assez différentes les unes des autres pour qu’il y ait des célébrations séparées?

Mme Yasmeen : Oui, elles le sont.

M. Oke : Oui, je suis d’accord. Il n’y a pas de mauvais moment pour célébrer la nourriture locale. Toutes les occasions sont bonnes pour célébrer l’alimentation locale. Le fait d’avoir deux événements ne pose aucun problème.

[Français]

Le sénateur Dagenais : Ma question s’adresse aux deux témoins. Selon les témoignages que nous avons entendus précédemment, avez-vous l’impression que ce projet de loi manque d’éléments pour être vraiment complet? Est-ce qu’on devrait y apporter des précisions?

Mme Yasmeen : Merci, sénateur Dagenais. D’après ce que je comprends, c’est un projet de loi assez simple. On veut souligner cette journée par une célébration; ce n’est pas une journée de congé. Cette journée servirait à souligner l’importance de l’alimentation. En même temps, une politique alimentaire sera annoncée bientôt et la fin de la session parlementaire arrive à grands pas. À mon avis, ce n’est pas nécessaire ni pratique d’envisager des modifications à ce projet de loi. On célèbre différentes journées pour diverses raisons. C’est plutôt symbolique. Je vous encourage à adopter le projet de loi tel quel.

[Traduction]

M. Oke : Merci, sénateur. Je suis tout à fait d’accord avec mon collègue du Réseau pour une alimentation durable. Le projet de loi est simple et direct. C’est une mesure législative symbolique qui, à mon avis, aura son importance pour promouvoir l’alimentation locale auprès de tous les Canadiens. Ce sera une occasion pour le gouvernement de s’avancer et de dire à quel point c’est important.

D’un point de vue pratique, il ne serait pas très logique d’apporter des modifications maintenant. C’est hier qu’il aurait fallu les apporter. Enfin, le plus tôt sera le mieux, et je crois qu’il s’agit d’un projet de loi simple et direct qui nous permettra d’avancer.

Le sénateur C. Deacon : J’ai pris note de ce que vous avez dit, à savoir que la récolte commence très tôt dans la saison et qu’elle s’étend sur une longue période partout au pays.

Je n’arrive pas à comprendre pourquoi nous ne nous emparerions pas d’un projet qui a déjà beaucoup d’élan. Vous êtes à court de ressources. Vous l’avez dit vous-mêmes. Tout le monde l’est. J’ai vraiment besoin que vous m’expliquiez cela plus clairement.

C’est un sujet important. Je suis tout à fait d’accord avec vous sur l’importance de soutenir les aliments locaux. Je n’ai tout simplement pas entendu les raisons pour lesquelles — des raisons qui arriveraient à me convaincre — nous devrions renoncer à profiter de l’élan qui existe au début de la saison des récoltes pour imprimer dans l’esprit du plus grand nombre de personnes possible l’importance de manger des aliments produits au Canada.

Essayez de travailler un peu plus sérieusement là-dessus, parce que je ne suis tout simplement pas convaincu.

Mme Yasmeen : Sénateur Deacon, comme l’a expliqué votre voisin, le sénateur Kutcher, il s’agit d’une initiative privée formidable et d’une grande utilité. Il existe un certain nombre d’initiatives, peut-être pas de la même envergure, qui célèbrent l’alimentation locale et la considèrent comme extrêmement importante.

J’aimerais que le Parlement adopte ce projet de loi comme une approbation de tout ce qui se fait en la matière au Canada et comme une occasion d’amener cela au prochain niveau. Comme je l’ai dit, il n’y a pas de quota. C’est un espace où il y a beaucoup de place pour grandir et rechercher les complémentarités. Je ne vois pas pourquoi cela enlèverait quoi que ce soit à d’autres initiatives. C’est complémentaire. Ce serait la première fois que le Parlement se prononce sur l’alimentation locale, ce qui est extrêmement important.

Je suis d’accord. C’est un peu comme une tempête dans un verre d’eau. Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Plus nous serons nombreux, mieux cela vaudra, et plus on s’intéressera à l’alimentation locale sous toutes ses formes.

M. Oke : J’aimerais ajouter quelque chose. Nous sommes tout à fait en faveur de la Journée des terroirs du Canada et avec l’ensemble du calendrier des événements liés à l’alimentation qui ont lieu partout au pays. Tout à l’heure, un sénateur a passé en revue quelques-uns d’entre eux. Nous sommes très en faveur de chacune de ces journées qui célèbrent l’alimentation locale.

Je suis tout à fait d’accord avec mon collègue du Réseau pour une alimentation durable. Le moment est bien choisi pour aller de l’avant : le Parlement devrait se lever et dire que cet événement dans le créneau horaire proposé est le mieux choisi pour faire avancer les choses. Pour les Canadiens et les agriculteurs, cette période de l’année est symbolique.

La présidente : Merci au groupe de témoins, et merci à vous, distingués collègues, d’avoir pris le temps de poser de brèves et belles questions.

Plaît-il aux honorables sénateurs que le comité passe à l’étude article par article du projet de loi C-281, Loi instituant la Journée nationale de l’alimentation locale?

Des voix : D’accord.

La présidente : Est-il convenu de reporter l’étude du titre?

Des voix : D’accord.

La présidente : D’accord.

Est-il convenu de reporter l’étude de l’article 1, qui contient le titre abrégé?

Des voix : D’accord.

La présidente : D’accord.

L’article 2 est-il adopté?

Le sénateur R. Black : Madame la présidente, j’ai un amendement. Je propose :

Que le projet de loi C-281 soit modifié, à l’article 2, à la page 1, par substitution, à la ligne 20, par ce qui suit :

« Le premier samedi d’août est, ».

La présidente : Nous attendons que tous aient une copie de l’amendement.

Nous allons discuter de l’amendement que vous voulez nous présenter. Allez-y, s’il vous plaît.

Le sénateur R. Black : Je propose de changer la date pour la faire correspondre avec une initiative qui existe depuis 16 ans et qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

On peut regrouper les efforts, au lieu de réinventer la roue. Les gens connaissent déjà la Journée des terroirs du Canada et les ressources qui sont en place. On peut donc tirer parti de ce qui existe déjà. On peut faire du premier samedi d’août un événement marquant pour l’alimentation et l’agriculture partout au pays, en fournissant plus d’information et en mobilisant d’autres organismes pour parler d’alimentation et de sécurité alimentaire à la population. Cela viendrait donc se greffer aux nombreuses activités festives déjà organisées.

Je pense que le mois d’août est plus approprié, car c’est la période des récoltes. Des aliments frais sont en vente partout. Les gens sont à l’extérieur pour profiter du beau temps. Pendant la fin de semaine de l’Action de grâces, les gens sont à la maison ou en route vers leur patelin, et dans certaines régions de notre magnifique pays, la période de gel est déjà arrivée.

[Français]

Le sénateur Cormier : Je vais faire mon intervention en français. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que je vais m’opposer à l’amendement. Je crois que nous avons entendu ce matin de nombreux arguments pour le maintien de la date en octobre. J’aimerais tout de même souligner à quel point j’apprécie et je suis impressionné par le travail réalisé par Mme Stewart relativement à la Journée des terroirs du Canada. C’est une entreprise formidable qui permet de faire la promotion des produits locaux et de mettre en valeur les entrepreneurs. C’est un événement qui a un profil important au Canada. On n’a pas à craindre un autre événement qui viendrait souligner également la Journée nationale de l’alimentation locale. En fait, je consomme beaucoup d’aliments dans les restaurants qui soulignent la Journée des terroirs du Canada. J’ai parlé à certains propriétaires de restaurant et je sais qu’ils aiment bien cette journée et qu’ils n’ont rien contre le fait de souligner une journée nationale de l’alimentation locale. Je pense que le plus important, dans cette journée du mois d’octobre — et on l’a mentionné à plusieurs reprises —, c’est toute la dimension qui touche l’éducation, la sécurité alimentaire et le tourisme. Le taux d’obésité est énorme chez les jeunes Canadiens. L’idée d’avoir cette date au mois d’octobre est aussi liée à une vision, c’est-à-dire de faire la promotion de l’alimentation locale au Canada. Les élus de la Chambre des communes ont adopté ce projet de loi à l’unanimité avec cette date. Je propose donc de ne pas accepter cet amendement et de garder le projet de loi tel quel. Merci.

[Traduction]

Le sénateur Plett : Je veux simplement faire écho à quelques commentaires du sénateur Black.

Je viens du Manitoba. En octobre, il y a de fortes chances que nous ayons du mauvais temps dans cette province. Les gens sont à l’intérieur ou, en effet, en déplacement. En août, il y a beaucoup de célébrations et beaucoup de festivals. Je pense que c’est le moment idéal pour célébrer une journée comme la Journée nationale de l’alimentation locale. Personnellement, je pense que la journée retiendrait beaucoup plus l’attention et obtiendrait beaucoup plus de publicité en août.

Nous ne devons jamais nous en remettre à ce qu’a décidé la Chambre. Nous voyons encore et encore à quel point les députés votent rapidement sur un élément sans vraiment bien l’examiner. Ils se disent que cela semble une bonne idée, alors allons-y. C’est pourquoi nous sommes une chambre de second examen objectif, même lorsqu’il s’agit d’un projet de loi comme celui-ci.

J’appuie évidemment l’amendement. Je pense que le sénateur Cormier a fait un beau geste. On doit le féliciter d’avoir présenté ce projet de loi, de l’avoir porté à notre attention.

Ceux qui sont ici depuis un certain temps savent que je n’aime pas vraiment l’idée d’instituer d’autres journées nationales. Je pense que nous en avons suffisamment à l’heure actuelle, mais je peux me résoudre à appuyer l’idée si l’événement est organisé en même temps qu’un autre.

Octobre ne me semble pas le bon moment. Je ne dis pas que je m’opposerais au projet de loi pour cette raison, mais je serais certainement beaucoup plus enthousiaste à l’idée que la journée se tienne en août.

Le sénateur Kutcher : Lorsque j’ai examiné la documentation la première fois, que j’ai lu toutes les lettres et les notes et que j’ai également discuté avec mon distingué collègue le sénateur Black, j’étais en faveur de cet amendement. Je dois dire toutefois qu’en y réfléchissant bien, j’ai entendu des arguments aujourd’hui qui m’amènent à reconsidérer certaines idées que j’avais à l’origine.

Hier soir, comme je l’ai dit, j’ai fait beaucoup de recherches sur les journées de l’alimentation. Comme j’en ai parlé avec certains de mes collègues un peu plus tôt, il y en a déjà 41 en août, et il y en a déjà 45 en octobre. Sénateur Plett, vous et moi pourrions sans doute célébrer ensemble la Journée du Whisky sour. J’ai déjà hâte.

Ce sont des événements uniques. La Journée des terroirs du Canada est un événement fantastique. Elle oriente nos choix. Je célèbre cette journée. Mes amis la célèbrent. Mes fils, qui sont des aspirants chefs, la célèbrent. Nous la célébrons tous et nous pensons que c’est fantastique.

Cela dit, l’idée d’avoir une journée nationale de l’alimentation locale présente des aspects intéressants. Je pense que la sénatrice Moodie a fait ressortir certains enjeux dans les questions qu’elle a posées.

Un des aspects intéressants est que la journée est liée à un congé existant, l’Action de grâces, tout comme le Mardi gras est lié à Pâques. Il s’agit d’une autre tradition, une tradition de longue date, une tradition mondiale.

Je vois ces deux événements comme complémentaires, mais aussi comme différents quant à leurs objectifs. J’essayais de comprendre le tout. Je suis retourné aux mathématiques, même si je dois dire que ce n’est pas mon point fort. J’ai imaginé la chose à l’aide d’un diagramme de Venn. Il y a de toute évidence une partie qui se recoupe, mais dans un diagramme de Venn, les deux cercles sont uniques et distincts. Le diagramme de Venn illustre à merveille les discussions d’aujourd’hui, soit qu’il y a une complémentarité, mais qu’il y a aussi suffisamment de différences pour en faire des événements distincts.

Même si j’étais convaincu d’appuyer l’amendement hier soir avant d’avoir effectué mes recherches, je pense que j’ai maintenant changé mon fusil d’épaule.

Le sénateur C. Deacon : Merci, madame la présidente. Merci à tous nos témoins. Merci, sénateur Cormier, d’avoir parrainé ce projet de loi. Je pense que c’est une initiative très importante.

En tant qu’entrepreneur dans le secteur des entreprises en démarrage, je comprends l’importance de bien établir sa stratégie pour retenir l’attention et créer un élan. Nous avons la possibilité ici de nous arrimer à un puissant levier pour quelque chose qui, je suis bien d’accord, est très important : notre première journée nationale de l’alimentation locale qui a l’appui du gouvernement fédéral.

À mon sens, il est important que le gouvernement n’entre pas en concurrence avec des initiatives du secteur privé, qu’il n’empiète pas sur ces initiatives, mais plutôt qu’il vienne les stimuler et leur donner un élan.

Je suis entièrement d’accord avec l’amendement. Je pense que c’est une façon élégante de réunir ces deux initiatives importantes et de nous assurer de tirer parti de l’élan qui est déjà présent. En tenant cette journée au début de la saison, nous en marquons l’importance dans l’esprit des gens pour toute la durée de la saison des récoltes au pays. J’aime aussi le fait qu’il y ait déjà de nombreuses ressources disponibles que nous pouvons bonifier. Il y a des activités qui sont organisées. Il y a déjà un élan. Il y a des partenaires. Tous ces éléments sont très importants.

J’aimerais ajouter en terminant que cela s’inscrit bien dans les efforts que nous avons déployés au cours des derniers mois dans le dossier de l’agriculture à valeur ajoutée et de l’attention que nous lui avons accordée. On voit vraiment le lien avec la chaîne alimentaire.

Nous ne faisons pas simplement la promotion de l’alimentation locale, mais aussi de sa consommation dans le cadre de diverses initiatives, dans les restaurants et ailleurs. Cela s’inscrit très bien dans le tout, et j’appuie les efforts du sénateur Black en ce sens.

La sénatrice Moodie : Mes commentaires seront très brefs. Tout comme le sénateur Kutcher, lorsque le sénateur Black m’en a parlé hier, je me suis dit que l’affaire était entendue, mais en me préparant hier soir et en écoutant nos témoins aujourd’hui, je pense avoir changé d’idée.

Je vois une différence entre les deux. Je pense qu’il faut vraiment que l’accent soit mis sur l’alimentation locale, et qu’il serait préférable qu’une journée soit nommée en sa faveur. Je considère qu’il s’agit d’événements uniques, mais complémentaires. Je pense que la journée nationale de l’alimentation locale a une tangente différente et qu’elle est plutôt axée sur les préoccupations sociétales, comme je l’ai déjà mentionné, et qu’elle est plus inclusive parce qu’elle réunit des gens de divers horizons et des gens qui éprouvent des difficultés économiques et dont l’objectif n’est pas de déguster des aliments dans les restaurants ou de participer à des activités applaudies aujourd’hui comme les barbecues.

Nous apprenons beaucoup des peuples autochtones qui veulent leur souveraineté alimentaire et qui sont conscients de l’importance de facteurs comme le savoir traditionnel et la biodiversité.

À mon sens, il est important de mettre l’accent uniquement sur les aliments locaux pour attirer l’attention sur de nouveaux aspects du secteur agricole et donner aux gens une autre occasion de constater la valeur des aliments canadiens, et de mieux tenir compte des aspects culturels et sociétaux de ces aliments.

Je serais d’accord pour qu’on aille de l’avant sans l’amendement parce que, comme notre témoin l’a mentionné, si nous avons encore une chance de voir ce projet de loi adopté pendant la présente session parlementaire, ce sera sans amendement.

[Français]

Le sénateur Dagenais : Je vais appuyer l’amendement et la raison en est fort simple : on veut faire de cette journée une fête familiale, une fête pour éduquer les gens. Quand on regarde le temps qu’il fait au Québec, on n’a pas le cœur à la fête au mois d’octobre. D’ailleurs, nous sommes au mois de mai et on a l’impression que c’est encore l’hiver. Quand on regarde les festivals et les fêtes, tout se passe pendant la période estivale. Je crois que c’est un bon projet de loi, mais, si on veut maximiser la tenue de cet événement, on devrait souligner cette journée pendant l’été. À mon avis, le mois d’août serait plus approprié. Je vais donc appuyer l’amendement du sénateur Black.

[Traduction]

Le sénateur Smith : Merci, madame la présidente, de me permettre de prendre la parole.

D’un point de vue religieux, l’Action de grâces est toujours considérée, du moins dans l’Église anglicane, comme la fin de la saison et l’occasion de rendre grâce pour ce que nous avons reçu. Lors de la cérémonie hebdomadaire à l’église, on parle toujours de l’importance de veiller à ce qu’il y ait de la nourriture et des ressources pour tous et à en remercier Dieu, et on le répète environ 15 fois de façons différentes.

D’un point de vue marketing, l’amendement du sénateur Black permet vraiment de faire les choses d’une façon unique et à notre façon. Du point de vue du sport professionnel, je peux vous dire pour avoir joué en octobre dans les provinces de l’Ouest qu’il y fait très froid. Les gens portent de gros manteaux et ils se préparent au pire, qui ne manque pas d’arriver. Je me souviens avoir joué en Saskatchewan à la fin septembre lorsque George Reid a parcouru 300 verges et nous a porté un coup fatal, mais il faisait environ -15C et il y avait 10 pouces de neige au sol.

Quand on regarde les choses du point de vue marketing, à une période où il y a de la vie, de l’effervescence et de la nouveauté dans l’air, la date en août est bien choisie. Je pense donc que je vais appuyer l’amendement du sénateur Black.

La présidente : Nous allons faire une deuxième série de questions.

[Français]

Le sénateur Dagenais : J’aimerais apporter une précision. Si on veut ajouter de la substance au projet de loi, si on veut lui donner une vision plus efficace, je pense que la motion du sénateur Black va dans ce sens. Il serait normal de la faire coïncider avec une journée de vacances. Il faut donner de la substance à cette journée. La motion du sénateur Black m’apparaît donc tout indiquée.

[Traduction]

Le sénateur Cormier : Le seul point que j’ajouterais est que ce projet de loi est beaucoup axé sur les initiatives communautaires. Il concerne l’éducation.

Seriez-vous d’accord pour dire qu’en août ce n’est pas le moment pour travailler avec les écoles? Les écoles ne sont pas encore ouvertes. On ne devrait pas minimiser l’importance de cette journée du point de vue de l’éducation. Je pense aux jeunes partout au pays.

Même si le mois d’août est une belle période pour célébrer l’alimentation locale, tous les enseignants et toutes les écoles peuvent profiter de ce projet de loi et de cette journée pour organiser des activités avec les élèves.

Je dois admettre que je comprends tous les arguments, mais je ne peux pas être d’accord avec cela quand je pense au taux d’obésité au Canada et quand je pense à l’importance de l’éducation pour les jeunes Canadiens. Ce projet de loi nous aiderait certainement à cet égard. C’est mon dernier commentaire.

Le sénateur Housakos : Je serai bref, car je ne siège pas habituellement à ce comité, mais je pense que c’est une initiative importante et un bon projet de loi. Je pense que la recommandation du sénateur Black est également très logique. Cela ne modifie pas l’essence de ce que l’on cherche à accomplir.

Je ne suis pas d’accord avec mon ami, le sénateur Cormier. Du point de vue éducatif, le moment idéal pour le faire est en août. Je veux rappeler ce que mon collègue le sénateur Dagenais a dit. À Montréal, nous n’avons pas une industrie agricole très importante, mais nous consommons beaucoup d’aliments. Pendant la période estivale, de la fin juin jusqu’au mois d’août, c’est la période pendant laquelle la ville est la plus animée. Le festival Juste pour rire, le Festival de jazz et la Formule 1 font vibrer la ville.

Quand arrive la fin août au Québec — je ne sais pas comment cela se passe dans le reste du pays —, c’est la période de la rentrée scolaire. Les écoles reprennent leurs activités le 25 ou le 26 août. Nos étudiants au cégep recommencent dès le 17 ou le 18 août. Du point de vue de l’éducation, il n’y a pas de meilleur moment pour célébrer cela puisque les élèves se préparent à la rentrée et reprennent le chemin de l’école. Les programmes dans les cégeps et les écoles primaires et secondaires font en sorte qu’il n’y a pas de meilleur temps en début d’année scolaire pour célébrer une activité comme celle-ci, plutôt qu’en octobre, lorsque les élèves sont dans les études par-dessus la tête.

Pour ces raisons et pour d’autres que j’ai entendu mentionner autour de la table, j’appuie l’amendement.

La présidente : Je ne vois pas d’autre main levée, et certains sénateurs ont d’autres réunions qui commencent dans 10 minutes, alors nous allons passer au vote sur l’amendement.

Je présume que nous n’avons pas besoin de le lire. Chacun le comprend bien. Vous plaît-il, honorables sénateurs, d’adopter la motion d’amendement?

Des voix : D’accord.

Des voix : Non.

La présidente : Chers collègues, nous allons procéder à un vote par appel nominal. Le greffier du comité nommera votre nom, en commençant par la présidente, puis en procédant par ordre alphabétique. Les sénateurs doivent indiquer oralement s’ils sont pour ou contre, ou s’ils s’abstiennent.

Kevin Pittman, greffier du comité : L’honorable sénatrice Griffin?

La présidente : Contre.

M. Pittman : L’honorable sénatrice Bernard?

La sénatrice Bernard : Contre.

M. Pittman : L’honorable sénateur R. Black?

Le sénateur R. Black : Pour.

M. Pittman : L’honorable sénateur Cormier?

Le sénateur Cormier : Contre.

M. Pittman : L’honorable sénateur Dagenais?

Le sénateur Dagenais : Pour.

M. Pittman : L’honorable sénateur C. Deacon?

Le sénateur C. Deacon : Pour.

M. Pittman : L’honorable sénateur Housakos?

Le sénateur Housakos : Pour.

M. Pittman : L’honorable sénateur Kutcher?

Le sénateur Kutcher : Contre.

M. Pittman : L’honorable sénatrice Moodie?

La sénatrice Moodie : Contre.

M. Pittman : L’honorable sénateur Plett?

Le sénateur Plett : Pour.

M. Pittman : L’honorable sénateur Smith?

Le sénateur Smith : Pour.

La présidente : L’amendement est adopté par 6 voix contre 5.

Puisque l’amendement est adopté, nous revenons à l’article principal modifié. L’article 2 modifié est-il adopté?

Des voix : D’accord.

La présidente : Je déclare que l’article modifié est adopté.

L’article 3 est-il adopté?

Le sénateur R. Black : J’ai un amendement. Je propose :

Que le projet de loi C-281 soit modifié, à l’article 3 à la page 2, par substitution, aux lignes 2 et 3, par ce qui suit :

« tion locale n’est pas une fête légale. »

Il s’agit d’un amendement corrélatif puisque le premier a été adopté. Un jour non juridique est un jour férié ou un samedi ou un dimanche. Comme il s’agit d’un samedi, il faut supprimer les mots « jour non juridique ».

Je m’excuse de ne pas avoir attendu qu’il soit distribué. Il s’agit d’un amendement d’ordre administratif.

La présidente : Il n’y a donc pas de débat sur cet amendement. Les sénateurs sont-ils prêts à voter?

Une voix : Le vote!

La présidente : Que tous ceux qui appuient l’amendement disent oui.

Des voix : Oui.

La présidente : Y a-t-il des non?

L’amendement est adopté.

L’article 3 modifié est-il adopté?

Des voix : D’accord.

La présidente : L’article 1, qui contient le titre abrégé, est-il adopté?

Des voix : D’accord.

La présidente : C’est adopté.

Le titre est-il adopté?

Des voix : D’accord.

La présidente : D’accord.

Le projet de loi modifié est-il adopté?

Des voix : D’accord.

La présidente : Adopté.

Êtes-vous d’accord pour que je fasse rapport du projet de loi modifié au Sénat?

Des voix : D’accord.

La présidente : D’accord.

Êtes-vous d’accord pour que le légiste et conseiller parlementaire soit autorisé à apporter des modifications de forme, numériques ou typographiques, et des ajustements aux amendements adoptés par le comité?

Des voix : D’accord.

La présidente : Êtes-vous d’accord pour que je fasse rapport du projet de loi modifié au Sénat?

Des voix : D’accord.

La présidente : Merci, chers collègues.

(La séance est levée.)

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