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La Loi sur l'hymne national

Projet de loi modificatif—Deuxième lecture—Suite du débat

2 novembre 2016


L’honorable Sénatrice Chantal Petitclerc :

Honorables sénateurs, je prends la parole avec plaisir aujourd'hui pour appuyer le projet de loi C-210, Loi modifiant la Loi sur l'hymne national (genre). Vous le savez, depuis 1984 plusieurs tentatives ont été entreprises pour modifier l'Ô Canada de façon à ce que les femmes y soient incluses. Déjà, en 2002, et ensuite en 2003, la sénatrice Poy avait soumis à l'approbation du Sénat les projets de loi S-39 et S-3, qui avaient été longuement débattus dans cette Chambre et étudiés au Comité des affaires sociales, lequel avait d'ailleurs produit un rapport favorable sans amendement.

Évidemment, je m'en voudrais de ne pas souligner le travail extraordinaire du regretté Mauril Bélanger. Nous lui sommes tous et toutes redevables pour sa grande détermination dans ce dossier. Malgré sa maladie, il n'a jamais lâché prise pour que ce qu'il voyait comme une anomalie et une injustice dans l'un de nos plus puissants symboles soit corrigé. Je veux aussi saluer les interventions rigoureuses de nos collègues, les sénateurs Nancy Ruth, Munson, Omidvar, Tardif et Cools. Ils ont chacun apporté des arguments pertinents et éclairants. Ils m'ont permis d'avoir en main tous les renseignements juridiques, idéologiques et historiques nécessaires pour me permettre d'appuyer ce projet de loi sans réserve et en toute conscience. Pour cela, chers collègues, je vous remercie. Certains diront que tout a déjà été dit.

Toutefois, je tiens moi aussi à participer à ce débat, car comme vous vous en doutez sûrement, le projet de loi C-210 me touche de très près, non seulement parce que je suis une femme, bien sûr, mais aussi parce que j'ai déjà été une athlète. Vous ne serez pas étonnés d'apprendre que l'hymne national revêt une importance très particulière pour les athlètes. Personnellement, je n'oublierai jamais la toute première fois que j'ai remporté une médaille d'or. Je venais d'offrir la meilleure performance de ma vie et mon cœur battait encore à plus de 200 coups à la minute. Je me trouvais sur la plus haute marche du podium, et lentement, ils ont hissé le drapeau canadien, tout en faisant jouer notre hymne national. J'étais remplie de fierté et d'émotion, et je n'ai pas pu m'empêcher de relever légèrement la tête et d'entonner l'Ô Canada. Honorables sénateurs, c'est une sensation exceptionnelle, une expérience réellement unique.

La semaine dernière, après avoir entendu la sénatrice Tardif s'exprimer de façon aussi éloquente, je suis retournée à mon bureau, où j'ai réfléchi au projet de loi, à son histoire et à son avenir. Je ne sais pas pourquoi, mais, en regardant le drapeau canadien qui se trouve dans mon bureau, j'ai repensé aux 14 reprises où j'ai eu le privilège de montrer sur le podium et d'entendre l'Ô Canada, et j'ai commencé à chanter — pas très fort, heureusement pour mes voisins — la nouvelle version proposée.

Lorsque j'ai prononcé les paroles « in all of us command », j'ai eu la chair de poule. J'ai été très émue. C'est alors que j'ai su, non seulement dans ma tête, mais aussi dans mon cœur, que l'adoption de ce projet de loi était la bonne chose à faire.

Notre hymne national a le pouvoir de nous unir, de nous inspirer et de nous donner de l'assurance. En rendant neutre la version anglaise de l'Ô Canada, nous ne manquerons pas de respect envers notre histoire et nous ne la trahirons pas non plus. Il s'agit du cadeau, du message et du symbole les plus extraordinaires que nous puissions offrir à tous les Canadiens — garçons et filles, femmes et hommes — pour les générations à venir. Nous pouvons réaliser cela.

C'est pour cette raison que j'appuie le projet de loi C-210 et que j'invite les honorables sénateurs et sénatrices à faire de même. Merci beaucoup.

Des voix : Bravo!

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