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Discours du Trône

Motion d’adoption de l’Adresse en réponse—Suite du débat

27 septembre 2018


L’honorable Sénatrice Yvonne Boyer :

Honorables sénateurs, je prends la parole pour mon premier discours au Sénat.

C’est pour moi un honneur de prendre la parole en cette enceinte et c’est avec une grande humilité que je le fais pour aborder une question qui me tient vraiment à cœur. J’invite tous les sénateurs à porter attention à cette question liée à la santé des peuples autochtones et, plus particulièrement, à celle des femmes autochtones.

Je voudrais d’abord signaler que nous sommes ici sur des terres algonquines non cédées, et je remercie le peuple algonquin de son hospitalité.

J’ai appris ma nomination au Sénat le 8 mars, soit la Journée internationale des femmes. Quelques jours plus tard, lorsque ma nomination était sur le point d’être annoncée dans les médias, j’ai regardé avec empressement le fil des nouvelles en ligne. La première chose que j’y ai vue, c’était une nouvelle concernant Leah Jade Lavallee Matthews, une jeune Autochtone portée disparue à Bonnyville, en Alberta. J’ai retenu mon souffle, car j’avais suivi cette affaire dans l’espoir qu’on la retrouve. Malheureusement, elle n’avait pas été retrouvée saine et sauve; c’était sa dépouille qu’on avait retrouvée.

Leah avait 18 ans; elle était une belle jeune femme autochtone dynamique, mais, le jour où ma nomination au Sénat était annoncée, cette jeune femme s’ajoutait aux statistiques. Elle était une fille, une petite-fille, une sœur, une tante et une cousine que tous aimaient. Mon cœur a cessé de battre, j’ai eu la nausée et ma gorge s’est nouée. J’ai eu les larmes aux yeux. Quand cela cessera-t-il? Quand la vie des femmes autochtones comptera-t-elle enfin? C’est ainsi qu’a débuté ma vie de sénatrice.

Honorables sénateurs, mon intervention d’aujourd’hui n’aura rien de particulièrement joyeux. Nombre de ces questions ont été abordées au Sénat, et je vous ai écoutés humblement et attentivement parler de sujets qui vous tiennent à cœur et invoquer les principes d’équité, de respect, d’égalité, de santé et de justice pour contribuer à faire du Canada un pays plus juste et plus inclusif. Je m’estime énormément privilégiée de pouvoir me joindre à vous pour participer aux travaux importants que nous réalisons ensemble dans cette enceinte.

Je suis avocate, et j’étais auparavant infirmière. Je suis une Métisse. Je suis mère et grand-mère. Tout au long de ma vie et de mon parcours professionnel, je me suis penchée sur des questions qui touchent à la fois la santé et le droit, en particulier les nombreux problèmes qui touchent la santé des Autochtones.

Avant de parler de cette question plus en détail, je tiens à expliquer d’où je viens et pourquoi j’ai choisi d’œuvrer dans mon domaine de travail. Je suis née dans une famille métisse du Sud de la Saskatchewan. Ma grand-mère, Mary Rosalie LaRocque, et mon grand-père, Louis Amable Boyer, étaient originaires de la vallée de la rivière Rouge, au Manitoba. Il est important pour nous de présenter notre famille et de dire d’où nous venons, car c’est une façon de souligner nos liens de parenté et ce qui nous relie les uns aux autres; cela influence également mon point de vue en tant que sénatrice.

Ma grand-mère est née en 1881, et mon père était le benjamin de 13 enfants. Certaines de ses sœurs avaient 20 ans de plus que lui. Il était beaucoup aimé. J’ai habité avec sa sœur, ma tante Lucy. Quand j’étais petite, les histoires que j’entendais avant de m’endormir étaient ses histoires du sanatorium où elle avait passé 10 ans de sa vie. C’était à Fort San, dans la vallée de la rivière Qu’Appelle, en Saskatchewan. Elle avait la tuberculose à une époque où les antibiotiques n’existaient pas encore et où le seul traitement était le repos au lit et l’air frais. Elle est restée couchée sur le dos pendant dix ans, dont cinq qu’elle passés le corps complet dans le plâtre. Elle m’a fait vivre comment étaient les choses pour une toute petite fille métisse ojibway au sanatorium.

Elle essayait de rester positive et, malgré ses épreuves, elle m’a transmis trois leçons de vie importantes. La première est que les soins de santé pour les enfants bruns sont différents de ceux qui sont destinés aux enfants blancs. La deuxième est qu’il existe des gens très méchants qui font du mal aux autres en raison de leur race, surtout lorsqu’aucun membre de la famille n’est à proximité pour surveiller. Ma tante a vu sa famille une fois au cours de ces 10 années. La dernière leçon qu’elle m’a enseignée est qu’il y a des prédateurs dans le système hospitalier.

Ma tante est restée dans ce sanatorium de 1925 à 1935. Elle n’a jamais été capable de porter des enfants, mais je ne sais pas si elle a été stérilisée puisque ses dossiers ont été détruits.

J’avais beaucoup de tantes et d’oncles. Mes tantes et ma grand-mère étaient des guérisseuses et des fournisseuses de soins. Elles prenaient soin les unes des autres, et d’autres encore. On s’attendait à ce que je devienne infirmière, et c’est exactement ce que j’ai fait à la fin de mes études secondaires. Dans le cadre de mes fonctions d’infirmière, j’ai observé les mêmes réalités qui, selon ma tante, existaient déjà dans les années 1920 et 1930 : le racisme, la discrimination, une méchanceté intentionnelle et des agressions sexuelles.

J’ai travaillé dans des petits hôpitaux comptant une cinquantaine de lits. Au fil des ans, je suis devenue de plus en plus contrariée par ce que je voyais. Je parle du racisme institutionnalisé et des commentaires que les racistes formulaient spontanément devant moi parce qu’ils croyaient que j’étais comme eux. Ils me parlaient de mes sœurs, de mes tantes et de mes frères, et ils me disaient que les femmes autochtones devraient être stérilisées pour les empêcher de se reproduire. Ces paroles me hantent encore aujourd’hui.

D’abord, je me suis plainte, puis j’ai décidé que j’avais le choix entre rester les bras croisés ou agir. J’ai donc commencé à suivre des cours du soir à l’université. J’étais une mère seule avec trois enfants et je suis retournée à l’école pour devenir avocate. Je voulais me battre contre les injustices du domaine de la santé. Je croyais vraiment être en mesure de régler certains problèmes si j’avais les bons outils. J’ai eu mon quatrième bébé pendant ma première année de droit. J’ai survécu malgré mon horaire très chargé, car j’étais complètement investie, et je n’avais qu’une seule envie : lutter contre les atrocités dont j’avais été témoin. Il était hors de question que je m’arrête.

C’est ce que j’ai fait : j’ai commencé et je n’ai jamais pu arrêter. J’ai obtenu une maîtrise en droit, puis un doctorat, tout en exerçant le droit en même temps. Mes recherches étaient centrées sur le lien entre la santé des Autochtones et le droit. Dès le début, j’ai exprimé mon opinion au sujet du racisme exercé à l’endroit des Autochtones et des soins de qualité inférieure à la norme offerts à ceux-ci au sein du système de soins de santé.

Je vais sauter par-dessus quelques années et vous parler d’une pratique particulièrement sinistre. Certains seront peut-être surpris d’apprendre que, pas plus tard qu’en 2015, des femmes autochtones ont subi des pressions pour se faire stériliser dans le cadre de soins courants offerts par notre système de soins de santé, comme je l’ai signalé dans un de mes ouvrages.

La même année, une journaliste du StarPhoenix de Saskatoon m’a téléphoné. Betty Ann Adam m’a indiqué que deux femmes autochtones avaient communiqué avec elle pour lui raconter qu’elles avaient récemment été stérilisées contre leur gré dans un hôpital de Saskatoon. Elle m’a demandé mon opinion sur l’affaire et je me suis exprimée sans retenue : « Qu’en est-il du consentement et des droits des Autochtones? Que fait-on de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause? Que dire de la négligence, des voies de fait et de la violence physique? »

Les histoires de ces femmes, qui se nomment Brenda Pelletier et Tracy Bannab, ont été publiées. Ces femmes courageuses se sont défendues, même si c’était difficile pour elles. Elles ont dévoilé au grand jour ce qui leur est arrivé. Peu après elles, une autre femme s’est manifestée, puis une autre et encore une autre.

On m’a demandé d’accorder quelques entrevues aux médias. J’ai répété ce que j’avais dit : les femmes autochtones ne reçoivent pas un traitement juste et équitable. Les histoires de Brenda Pelletier et Tracy Bannab trahissent une attitude dans le système de soins de santé, qui influe sur l’ensemble des politiques gouvernementales visant les peuples autochtones. Leurs histoires sont des exemples de la théorie du gardien et de la pupille : les acteurs du système de soins de santé présument qu’ils savent ce qui convient le mieux pour les peuples autochtones parce qu’ils ne pensent pas que les Autochtones sont en mesure de prendre de telles décisions. Ces notions ont été mises de l’avant par la colonisation et ont été intégrées dans le droit canadien dans les années 1800. Elles continuent aujourd’hui de sous-tendre de nombreuses politiques canadiennes à l’endroit des peuples autochtones en matière de santé.

Dans le cas de Brenda, elle se trouvait sur la table d’opération lorsqu’elle a affirmé clairement qu’elle ne voulait pas subir l’intervention. Le médecin, debout à côté d’elle, a demandé à l’infirmière si Brenda avait signé le formulaire de consentement, ce qu’elle avait fait. Il a procédé à la stérilisation même après que Brenda a retiré son consentement sur la table d’opération.

On peut facilement faire valoir que, dans ces circonstances, le médecin n’a pas respecté les normes des Nations Unies exigeant l’obtention d’un consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause. Effectivement, elle n’a pas donné son consentement librement, mais plutôt sous la contrainte. Ce n’était pas en connaissance de cause, étant donné qu’elle croyait que la procédure était réversible. Le consentement n’était pas préalable : l’infirmière a dit que la salle d’opération était prête avant même que Brenda signe le formulaire.

Elle a clairement retiré son consentement quand elle était sur la table d’opération. L’intervention chirurgicale aurait dû s’arrêter là, mais elle s’est poursuivie. En plus de soulever des questions de responsabilité légale, cette situation rappelle le racisme présent dans les soins de santé, la théorie du gardien et du pupille, et le fait que les professionnels de la santé croient savoir ce qui convient le mieux aux femmes autochtones.

J’ai ensuite eu une surprise en octobre 2016, quand des représentants de l’administration de la région sanitaire de Saskatoon ont communiqué avec moi. Ils m’ont demandé si j’étais prête à mener un examen externe de leur région parce qu’ils avaient reçu des plaintes au sujet de la stérilisation forcée. Je leur ai demandé s’ils savaient bien à qui ils parlaient, puisque j’avais abondamment exprimé mes opinions. Ils m’ont dit que les aînés avaient demandé qu’on fasse appel à moi. J’ai donc accepté.

C’est ainsi que nous avons commencé à mettre au jour l’une des pratiques médicales les plus ignobles.

La Dre Judith Bartlett, médecin et chercheuse métisse, a accepté de contribuer au processus d’examen. Notre rapport, publié en juillet 2017, décrit comment des femmes ont été contraintes à subir une ligature des trompes après la naissance d’un enfant, certaines ayant été forcées de signer des formulaires de consentement alors qu’elles étaient sur le point d’accoucher ou sur la table d’opération. La ligature des trompes est une intervention chirurgicale qui stérilise une femme; elle consiste à couper les trompes de Fallope et à en brûler les extrémités ou à les lier. Bon nombre de celles qui ont subi cette intervention la croyaient réversible alors qu’elle est, en fait, considérée permanente.

Notre étude a eu recours à un processus de recherche mené par la communauté, ce qui correspond au protocole culturel approprié des Autochtones qui détenaient le territoire sur lequel nous nous trouvions. La Dre Bartlett et moi avons agi en tant que facilitatrices au cours du processus. L’examen était limité à l’administration de la région sanitaire de Saskatoon et à sa circonscription hospitalière, ce qui correspond à une population urbaine et rurale d’environ 350 000 personnes.

Notre étude était aussi limitée aux femmes qui se sont fait stériliser immédiatement après avoir accouché. Nous avons publié des annonces en cri et en anglais. Seize femmes ont appelé la ligne sans frais, et nous avons interrogé six femmes gravement traumatisées. Sept autres femmes avaient pris un rendez-vous, mais, pour diverses raisons, elles n’ont pas pu se présenter. Nous avons interrogé huit personnes de l’administration de la région sanitaire de Saskatoon, notamment deux médecins et deux autres travailleurs sociaux.

Le nombre relativement faible de femmes interrogées n’était que la pointe de l’iceberg, car je crois qu’il y en avait beaucoup plus qui ne pouvaient ou ne voulaient pas se manifester pour raconter leur histoire d’horreur.

Près de la moitié des femmes qui ont communiqué avec nous étaient incapables d’aller au-delà d’un l’appel téléphonique et de participer une entrevue. Certaines ont tenté à plus d’une occasion de se présenter à une entrevue. Il est important de souligner que, pour des raisons et des facteurs liés au colonialisme résiduel qui touche négativement les femmes autochtones, il fallait s’attendre à cette incapacité à se faire interroger. On ne peut que s’imaginer le courage qu’il a fallu pour prendre un rendez-vous, et ces femmes ont probablement vécu encore plus d’angoisse et de culpabilité quand elles n’arrivaient pas à s’y présenter.

Toutes les femmes interrogées disent avoir subi des pressions psychologiques pour se faire stériliser. Elles ont été harcelées par des infirmières, des médecins et des travailleurs sociaux. Le personnel s’est employé à leur faire peur et a usé de tactiques d’intimidation. Une femme qui avait eu un enfant atteint de paralysie cérébrale s’est fait dire que les suivants allaient connaître le même sort et qu’elle devait donc se faire stériliser.

Un autre médecin a dit à une femme qui avait donné naissance à six enfants, alors qu’on l’amenait contre son gré à la salle d’opération : « Tu vas être attachée, coupée et brûlée; rien ne va pouvoir passer après. »

Ces femmes étaient impuissantes et le personnel soignant en profitait, disant qu’il valait mieux qu’elles soient stérilisées.

Nous avons aussi entendu des travailleurs de la santé, et leurs histoires étaient tout aussi sinistres s’ils étaient Autochtones. Par exemple, un participant s’est fait dire par un collègue : « Je vous hais plus que n’importe quelle autre race sur la planète. »

Puis, il y a l’histoire de Morningstar Mercredi, une conteuse très connue et respectée des Premières Nations qui, à six mois de grossesse, est allée à l’hôpital dans la région sanitaire de Saskatoon parce qu’elle perdait du sang. Elle s’est réveillée stérilisée. Le bébé et une partie de son système reproducteur avaient été retirés. Elle n’avait pas consenti à subir un avortement au deuxième trimestre ni l’opération qui a suivi. Elle a subi des dommages irréversibles à 20 ans et a compris qu’elle n’aurait jamais plus d’enfant.

En octobre 2017, deux des femmes touchées ont intenté un recours collectif contre l’administration de la région sanitaire de Saskatoon, et chacune demande 7 millions de dollars en dommages-intérêts. Depuis, près de 60 femmes se sont jointes au recours collectif.

La demande d’autorisation du recours collectif a été présentée à la Cour du Banc de la Reine de la Saskatchewan à Saskatoon, et une audience a eu lieu le 8 juin. Les défenderesses attendent une décision concernant leurs demandes préliminaires.

Le rapport d’examen externe montre clairement les atrocités et le traitement inhumain dont sont victimes les Autochtones dans le système de soins de santé. Lorsque le rapport a fait les nouvelles partout au Canada, de nombreuses Autochtones de l’extérieur de la Saskatchewan sont venues décrire, en détail, les horreurs qu’elles avaient aussi connues dans le système de santé. Elles réclament de l’aide. Depuis la publication du rapport, j’ai reçu et je continue de recevoir des courriels, des appels et des supplications de femmes provenant des quatre coins du pays qui ont enduré des atrocités aux mains du système de santé.

Une Anishinaabe de l’Ontario m’a écrit pour affirmer, douloureusement, avoir été contrainte à se faire avorter et ligaturer les trompes à l’âge de 18 ans. Ces procédures ont été accomplies contre son gré. Elle a indiqué que la Société d’aide à l’enfance soutenait qu’elle lui enlèverait le bébé « d’une manière ou d’une autre ». Elle a dit ceci:

Je n’avais personne vers qui me tourner pour obtenir de l’aide. La Société d’aide à l’enfance est devenue la voix de mon enfant à naître. Cette voix m’a dit en des termes on ne peut plus clairs de me faire avorter, car on allait d’une façon ou d’une autre me prendre mon bébé. J’ai été forcée et contrainte par la Société d’aide à l’enfance. Le médecin qui s’occupait de moi a appuyé la recommandation de la Société d’aide à l’enfance de me faire AVORTER et STÉRILISER. Je n’ai pas compris tout ce qui se passait, car tout mon être était dans un état de confusion totale. J’avais l’impression que ce qui se passait n’était pas correct. Or, comment pouvais-je me battre contre ces gens qui avaient déjà décidé que ma vie était sans intérêt et, en plus, que la vie de l’enfant que j’attendais était sans intérêt? À tel point qu’ils m’ont contrainte et ont aussi jugé que mon droit de porter la vie était sans intérêt. Ils m’ont rabaissée et, qui plus est, ils m’ont enlevé toute possibilité de jamais me prévaloir de mon droit fondamental de porter la vie à nouveau. Ce système s’est fait mon juge, jury et bourreau. Pire encore, il s’est fait ceux de l’enfant que je portais.

Que peut-on faire pour endiguer le flot de stérilisations forcées et autres formes de mauvais traitement dont semblent être victimes — même encore aujourd’hui — les femmes autochtones partout au pays?

Les Autochtones portent des cicatrices directes et intergénérationnelles des traumatismes causés par le système des pensionnats. Les politiques qui ont régi les pensionnats étaient ancrées dans le racisme, un sentiment de supériorité de la part des colonisateurs et certaines croyances en matière de tutelle. Malheureusement, un important déséquilibre des forces existe toujours entre les fournisseurs de soins de santé non autochtones et les Autochtones, ce qui explique leurs expériences négatives au sein du système de santé. Pourtant, bien des professionnels de la santé ne comprennent pas bien ce problème ou n’arrivent même pas à le percevoir.

Je crois que ma nomination au Sénat me donne la possibilité de défendre ces causes. Je crois qu’il nous incombe de parler au nom des personnes qui n’ont pas de voix. On ne les entend pas, et la voix de leurs futurs enfants sera réduite au silence. Dans mon nouveau rôle de sénatrice, j’ai bien hâte de travailler avec chacun d’entre vous pour contribuer à la résolution de ce problème. J’exhorte tous les honorables sénateurs à travailler ensemble et à se demander ce qui peut être fait pour aider à remédier à cette situation honteuse. Meegwetch. Merci.

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