PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
Le vaccin contre la COVID-19
3 décembre 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Sénateur Gold, le Donnelly Centre for Cellular and Biomolecular Research de l’Université de Toronto a demandé seulement 10 millions de dollars pour produire un traitement aux anticorps qu’il a créé. Le gouvernement fédéral a rejeté sa demande, même s’il a dépensé 175 millions de dollars pour un traitement aux anticorps conçu par la société AbCellera, en collaboration avec la société Eli Lilly, aux États-Unis. Le gouvernement de l’Italie n’a pas hésité à financer le projet de traitement aux anticorps de l’Université de Toronto.
Vous venez de dire quelque chose de très intéressant en réponse à la question de la sénatrice Galvez. Vous avez dit que la capacité de produire un vaccin nous a échappé. Je pense que c’est tout à fait juste.
Pourquoi le gouvernement du Canada n’a-t-il pas voulu appuyer ce projet de traitement contre la COVID-19 entièrement canadien?
Je vous remercie de la question, sénatrice. Je ne connais pas les détails de cette demande en particulier et je ne sais pas exactement à qui elle a été soumise. Le processus de financement de la recherche scientifique ne relève pas des ministres ou du Cabinet. Il y a un processus rigoureux d’évaluation par les pairs à cet égard.
Je ne peux pas répondre à votre question précise, mais je ne vais pas émettre d’hypothèse sur la possibilité que le gouvernement ait rejeté la demande de financement. Je ne sais tout simplement pas quel organisme de financement était responsable du processus, quels sont les critères du programme dans le cadre duquel la demande a été soumise, ni les raisons derrière la décision qui, selon ce que je comprends, a été défavorable au projet de l’université.
Sénateur Gold, hier, la sénatrice Seidman vous a demandé quel était l’ordre de priorité pour la distribution des vaccins contre la COVID-19. Notre collègue a fait remarquer que le premier ministre et les premiers ministres provinciaux se sont entendus pour que l’ordre de priorité soit uniforme à l’échelle du pays.
Mardi, le premier ministre a déclaré :
[...] il semblait y avoir un consensus, à savoir que nous devrions tous nous entendre sur une certaine liste et nous assurer de l’appliquer équitablement à l’échelle du pays.
Pourtant, vous avez dit aux honorables sénateurs hier qu’il incombait aux provinces et aux territoires de décider dans quel ordre leurs habitants seront vaccinés. Monsieur le leader, qui a raison : vous ou le premier ministre?
Je vous remercie pour votre question. Au risque de me montrer prétentieux, je répondrai à la manière du roi Salomon : je crois que nous avons tous les deux raison. Il y a de la sagesse là-dedans, sénatrice.
En réalité, bien qu’il serait souhaitable d’assurer une certaine uniformité et de rassurer les Canadiens qui ne passent pas leur temps, comme je l’ai fait dans une vie antérieure, à se soucier des relations fédérales-provinciales, il demeure qu’il s’agit d’une compétence constitutionnelle qui appartient aux provinces.
Nous sommes tous dans le même bateau face à la pandémie et nous souhaitons que les mêmes règles s’appliquent à tout le monde. C’est pourquoi le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux collaborent à l’établissement de normes uniformes.
Le premier ministre a raison d’affirmer que cela est souhaitable, mais je crois également avoir raison de rappeler qu’en fin de compte, les provinces exercent un pouvoir souverain en la matière.