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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les 16 jours d'activisme contre la violence fondée sur le sexe

3 décembre 2020


Honorables sénateurs, je voudrais aujourd’hui vous parler d’une pandémie invisible, celle de la violence fondée sur le sexe. Plus précisément, je voudrais souligner l’impact négatif de la présente crise sanitaire sur la violence conjugale.

Le 25 novembre, qui marquait le premier jour des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe, était aussi le trente-quatrième anniversaire d’Audrey Hopkinson, mère de deux enfants et habitant à Brockville, en l’Ontario. Malheureusement, pour la première fois la semaine dernière, la famille et les amis d’Audrey ont dû célébrer son anniversaire sans elle. L’infirmière bien-aimée qui travaillait à l’hôpital général de Brockville a été tragiquement assassinée, en même temps que son enfant à naître. Le partenaire d’Audrey lui a enlevé la vie, puis a pris la sienne, en avril dernier, quelques semaines après le confinement.

Le meurtre d’Audrey Hopkinson n’est malheureusement pas un cas isolé. La pandémie de COVID-19 a exacerbé les cas de violence fondée sur le sexe au sein de foyers canadiens en isolant davantage les victimes de violence conjugale. Oxfam Canada note que la pandémie, et les situations d’urgence en général, rendent les femmes plus vulnérables à la violence. L’histoire d’Audrey Hopkinson en est la preuve.

On signale au Canada un nombre troublant de cas de violence familiale. Une ligne d’écoute téléphonique de Vancouver a rapporté une hausse de 300 % des appels à cause de l’isolement vécu pendant la pandémie. Les refuges ne peuvent répondre à la hausse subite de la demande provoquée par la division des ressources entre les problèmes de santé dus à la COVID-19 et le nombre croissant de cas de violence faite aux femmes.

En Ontario, l’Ontario Association of Interval and Transition Houses a indiqué que 20 % de leurs 70 refuges ont connu une augmentation du nombre d’appels depuis le début de la pandémie. Le service régional de police d’York a pour sa part noté une hausse de 22 %.

Les femmes sont beaucoup plus à risque d’être victimes d’actes de violence causés par l’isolement à la maison. En effet, le confinement a permis aux agresseurs de mieux contrôler les mouvements des femmes, de restreindre leur accès aux services de soutien et de les séparer de leur réseau d’entraide composé de membres de la famille et d’amis. L’inextricabilité de ces situations a mené à des appels à l’aide silencieux qui ont été diffusés dans les médias sociaux sur des plateformes comme TikTok et Instagram. Il me semble clair qu’il faut accorder la priorité à la violence faite aux femmes pendant une urgence de santé publique.

Honorables sénateurs, nous devons faire notre part en tant que parlementaires en incluant dans les politiques publiques des services de lutte contre la violence faite aux femmes chaque fois que nous le pouvons. Les femmes et les filles victimes de violence vivaient une forme de confinement bien avant le début de la pandémie. Pendant le reste des 16 jours d’activisme, nous devons continuer de nous élever contre la violence fondée sur le sexe, car des vies en dépendent. Merci.

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