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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les droits de la personne en Iran

28 septembre 2022


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour condamner fermement les agissements de la prétendue police des mœurs en Iran à la suite de la mort de Mahsa Amini. Je partage la rage de mes sœurs en Iran qui, à l’heure où l’on se parle, risquent de subir de la violence, voire de mourir, parce qu’elles défendent leurs droits.

Je ne peux cacher ma colère à l’égard de la mort inutile de Mahsa Amini, survenue il y a deux semaines, alors qu’elle était en garde à vue. La police des mœurs avait mis en détention la jeune femme de 22 ans pour avoir supposément porté son hidjab insuffisamment serré. Je signale que le corps des femmes fait l’objet d’une surveillance policière en Iran depuis la révolution iranienne de 1979, lorsque les autorités ont imposé un code vestimentaire obligeant toutes les femmes à couvrir leur tête d’un foulard et à porter des vêtements amples dissimulant leur silhouette en public.

En tant que femme musulmane pratiquante, je suis fâchée de voir des hommes justifier cette oppression sous prétexte que c’est ce que dicte la religion. Le Coran stipule clairement ceci : « Nulle contrainte en religion! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. »

Pourtant, la police iranienne des mœurs, ou Gasht-e Ershad, a le pouvoir d’arrêter les femmes et d’évaluer leur apparence. Les femmes qui ne respectent pas l’interprétation que font les autorités de ce qui constitue une tenue vestimentaire adéquate peuvent recevoir une amende, être emprisonnées ou fouettées. Cela contredit fondamentalement les enseignements de la religion que les autorités prétendent faire respecter. Les musulmans apprennent dès le bas âge que Dieu est le seul juge.

Comment ces hommes peuvent-ils oser condamner des femmes pour les vêtements qu’elles portent en public? Cette obsession du contrôle du corps des femmes doit cesser.

Partout en Iran, les manifestants scandent « femme, vie, liberté », tout en subissant les représailles brutales des forces policières. Je tiens à souligner la résilience et le courage des femmes qui continuent de militer contre les lois discriminatoires partout au pays. Je ne peux rester muette quand mes sœurs risquent leur vie en coupant leurs cheveux et brûlant leurs hidjabs dans les rues. Au moins 57 femmes sont mortes pendant les manifestations et le nombre de morts ne cessera sûrement pas d’augmenter.

Il est scandaleux qu’au milieu de tels actes de violence, certains Iraniens demandent de bâillonner les manifestants.

Chers collègues, je suis solidaire des musulmanes qui sont obligées de porter ou de retirer leur hidjab. Les femmes ont le droit de disposer de leur propre corps, et aucun homme ne devrait jamais dire à une femme quoi porter. Merci.

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