PÉRIODE DES QUESTIONS — L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté
La crise en Afghanistan
6 octobre 2022
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. La semaine dernière, le Globe and Mail a rapporté le cas de Mohammad Salim Saberi, un ancien garde à l’ambassade du Canada à Kaboul, qui a eu le pouce cassé lorsqu’il a été attaqué par les talibans plus tôt ce mois-ci. M. Saberi croit que les talibans le surveillent et le suivent. Depuis, il vit caché en attendant que sa demande de réinstallation soit approuvée par IRCC.
Il demande d’être évacué depuis plus d’un an maintenant. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement Trudeau est incapable d’assurer la sécurité des Afghans qui ont besoin d’aide. Qu’est-ce qui prend autant de temps? Quelles mesures, le cas échéant, votre gouvernement prend-il pour faire venir au Canada, en sécurité, M. Saberi et d’autres qui se trouvent dans la même situation?
Eh bien, honorables sénateurs, je ne pourrais répondre au sujet d’un cas précis, et ce même si je disposais de l’information.
Le gouvernement travaille très fort et dans des circonstances extraordinairement difficiles pour faire venir au Canada ceux qui nous ont aidés et qui cherchent refuge ici. À ce jour, nous avons ramené par avion plus de 3 700 personnes depuis août 2021.
Le Sénat connaît bien les défis. Je ne vais pas les répéter. Je crois comprendre que les défis logistiques liés au fait de garantir qu’ils puissent quitter ce pays en toute sécurité ont été grandement compliqués par le fait que les talibans insistent pour qu’ils possèdent certains documents de voyage. Nous pouvons tous bien comprendre que certains hésitent énormément à se présenter à un poste dirigé par les talibans dans le but d’expliquer pourquoi ils souhaitent quitter le pays.
Le gouvernement ne cessera pas de déployer tous les efforts possibles avec ses partenaires.
Monsieur le leader du gouvernement, M. Saberi est l’un des nombreux Afghans qui se trouvent dans cette situation. Vous vous souviendrez peut-être que j’ai déjà parlé de M. Haqmal, un interprète qui était bloqué en Ukraine et qui a depuis déménagé en Allemagne. Il attend toujours ses documents. Ces gens ont risqué leur vie pour travailler aux côtés de nos militaires et de nos diplomates. Malgré cela, ils ont pratiquement été abandonnés par le gouvernement du Canada et sont maintenant la cible des talibans. Quand les talibans ont repris le pays, le gouvernement Trudeau a promis de faire venir au Canada 40 000 Afghans qui étaient en situation vulnérable, mais, d’après Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, seulement 19 395 Afghans sont arrivés ici depuis août 2021.
Pourquoi votre gouvernement ne fait-il pas tout en son pouvoir pour faire venir ces gens en lieu sûr? Ne comprend-il pas que leur vie est en danger?
Le gouvernement est bien conscient du risque et du fait que des vies sont en jeu. Le gouvernement fait tout son possible, mais il n’a tout simplement pas été possible de faire sortir les gens aussi vite que nous le souhaitions et qu’eux-mêmes le souhaitaient. C’est un immense défi, mais nous poursuivons nos efforts.