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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée mondiale des réfugiés

20 juin 2023


Honorables sénateurs, je ne m’attendais pas à prendre la parole, mais puisque c’est la Journée mondiale des réfugiés, je me suis dit que je devrais le faire. Je veux me souvenir des millions de personnes déplacées, et je tiens à reconnaître leur résilience et leurs difficultés. J’ai pris des notes pendant les discours des sénateurs. La sénatrice Omidvar nous a fourni les statistiques, mais je tiens à attirer votre attention sur le fait que 52 % des réfugiés actuels viennent de trois pays : la Syrie, l’Ukraine et l’Afghanistan. Plus de 43 millions d’entre eux sont des enfants. On observe actuellement le taux le plus élevé de déplacement de personnes jamais vu.

Seulement 3 % des enfants réfugiés iront à l’école ou atteindront un niveau de scolarité supérieur. L’accès à l’éducation est encore plus restreint pour les filles réfugiées que les garçons, et elles sont deux fois moins susceptibles que ceux-ci de fréquenter l’école secondaire. L’UNESCO estime que si les filles terminent leur éducation primaire, les taux de mariages d’enfants diminueront de 14 %; si elles terminent leur éducation secondaire, ces taux chuteront de 64 %.

Le Canada est encore une fois le chef de file. Il demeure une figure de proue dans le monde pour ce qui est d’accepter des réfugiés. Aujourd’hui, je me remémore les gens que j’ai vus dans les camps de réfugiés. Je me rappelle un jeune garçon que j’ai vu cette année. Je lui ai demandé de me parler de son parcours scolaire et de celui des filles. Il venait d’un petit village reculé d’Afghanistan. Il vendait des trucs dans la ville où j’habite. Je me suis arrêtée pour lui parler. Il m’a répondu : « Les filles? Elles ne vont pas à l’école. Moi-même, j’ai fait ma sixième année, et c’est tout. »

J’ai aussi parlé avec une veuve quand j’ai rencontré des gens de la région de Swat qui avaient été déplacés par les talibans. Au camp, elle m’a dit :

Ils me disent tout le temps d’amener mon mari, mais je suis veuve depuis 20 ans. Ils refusent de me donner du secours si je ne suis pas accompagnée d’un homme.

Je pense aussi aux femmes qui vivent dans des tentes. Elles m’ont dit : « Nous avons besoin d’aide; nous avons besoin de produits d’hygiène féminine. Nous ne pouvons pas en demander aux hommes. » J’étais la messagère de ces personnes. Ce sont quelques exemples de ce que j’ai pu voir et de ce que je vois encore.

Je tiens à remercier chacun de vous, mes collègues. Vous avez été à nos côtés quand nous avons défendu les réfugiés dans le débat sur le projet de loi C-41. Je vous en remercie. N’oublions surtout pas les gens qui ont été déplacés et saluons leur courage. Je vous remercie.

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