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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Congrès mondial acadien de 2024

18 septembre 2024


Honorables sénateurs et sénatrices, le septième Congrès mondial acadien s’est tenu du 10 au 8 août dernier à Clare et Argyle, en Nouvelle-Écosse. Cette région de ma province compte une panoplie de petits villages acadiens qui ont fièrement brandi drapeaux, attrapes à homards et bouèilles, soit des cages et des bouées aux couleurs acadiennes. Voici quelques noms évocateurs de ces villages : Pubnico, Surettes Island, Sainte-Anne-du-Ruisseau, Saint-Alphonse, Saulnierville et Grosses-Coques.

Des fouilles ont récemment permis de découvrir trois nouveaux sites acadiens dans le comté d’Annapolis. Lors du congrès mondial, trois panneaux ont été érigés pour les villages de LeBlanc et Beaulieu et pour le village des Gaudet.

Au-delà des spectacles, des réflexions et du Tintamarre, dans le cadre duquel des milliers d’Acadiens ont défilé dans les rues de Yarmouth, il y a aussi des retombées économiques, soit plus de 20 millions de dollars, selon Kenneth Deveau.

Honorables sénateurs et sénatrices, le Congrès mondial acadien, c’est aussi l’affirmation que nos ancêtres acadiens, les premiers Européens à s’établir dans ce pays qui deviendrait un jour le Canada, avaient vu juste quand ils ont décidé d’y fonder une nation, un pays. Malgré la déportation, l’emprisonnement et les tentatives de nous rayer de la carte de l’Amérique du Nord, nous sommes toujours là. Nous sommes un modèle de résilience!

Chaque fois que je fréquente le parc historique national de Grand-Pré, j’en ai presque les larmes aux yeux. Pourquoi? J’espère que je n’aurai pas les larmes aux yeux aujourd’hui.

En foulant de mes pieds cette terre de nos ancêtres, saccagée et brûlée, faisant place à la venue de colons orangistes ou loyalistes, je pense à ce qui aurait pu être : un peuple avec un pays, un peuple acadien reconnu comme nation dans la grande famille des provinces canadiennes, propriétaire des terres les plus fertiles de la Nouvelle-Écosse et des Maritimes.

Les Acadiens de Grand-Pré n’ont jamais fêté la Noël en 1755, car ils ont été embarqués sur des bateaux pêle-mêle et déportés au gré des vents. Le Congrès mondial acadien, qui regroupe la diaspora acadienne, est l’occasion d’aller au-delà de cette injustice tout en réfléchissant aux façons dont nous devons, comme peuple, prendre aujourd’hui notre place au sein de la fédération canadienne et du Parlement du Canada. Je vous laisse avec le dernier paragraphe de mon livre, qui s’intitule Le tapis de Grand-Pré et qui est un conte pour enfants :

Et si vous passez devant Grand-Pré, la veille de Noël, vers minuit, regardez bien la petite chapelle qui s’y trouve. Si vous y voyez des lumières et si vous y entendez des violons, des guitares et des mandolines, vous saurez que ce sont les ancêtres qui, chaque année, reviennent là pour fêter la Noël de 1755 et ce, depuis que Constant et Rose-Marie ont hooké les derniers brins de laine du tapis de Grand-Pré.

Merci, meegwetch.

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