DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le jour J et la bataille de Normandie
Le soixante-quinzième anniversaire
12 juin 2019
Honorables sénateurs, la semaine dernière, j’ai eu l’insigne honneur et le privilège de représenter le Sénat du Canada à diverses cérémonies commémorant le jour J, en Normandie, en France. Ce voyage était particulièrement important pour moi étant donné que mon grand-père, Levi Austin Trask, un ancien combattant de la Première Guerre mondiale, a également participé à la Seconde Guerre mondiale. Son fils, Raymond Gould Trask — en l’occurrence mon oncle — a participé à la campagne du jour J. Il a été l’un des chanceux à rentrer au pays.
Jeudi dernier, le 6 juin, marquait le 75e anniversaire du jour J. À cette date en 1944, les forces alliées prenaient d’assaut les plages de Normandie, amorçant ainsi la libération de la France alors occupée par les Allemands.
Le jour J est un événement extrêmement important de l’histoire tant mondiale que canadienne. Il a apporté une lueur d’espoir après des années d’âpres combats, en Europe et ailleurs. Le Canada a perdu 359 soldats au cours du débarquement lui-même, et plus de 5 000 en tout pendant la bataille de Normandie. À l’instar du reste des forces alliées, les Canadiens ont déployé des efforts remarquables, et nous n’oublierons jamais leurs exploits et leurs sacrifices.
J’ai eu l’honneur d’assister à de nombreuses cérémonies et de rendre hommage à nos soldats dont on a salué la bravoure. La gouverneure générale, Julie Payette, et le ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay, ont prononcé des discours sincères et émouvants. Ils ont également profité de l’occasion pour exprimer le respect et la gratitude de l’ensemble des Canadiens. De nouveaux monuments pour commémorer les sacrifices des héros canadiens qui ont pris part à la bataille de Normandie ont été inaugurés à Chambois et au point 67, près de Caen.
J’ai été très touché par l’enterrement de restes supplémentaires du sergent John Albert Collis. Ce membre de la Royal Hamilton Light Infantry a perdu la vie peu après le débarquement de Normandie, à l’âge de 28 ans. Il est enterré au cimetière militaire canadien de Bretteville-sur-Laize, mais des restes supplémentaires ont été trouvés il y a à peine deux ans et, grâce à la présence d’une bague très particulière et à une analyse d’ADN, ils ont pu être identifiés. Son petit-fils Danny Gallagher et son arrière-petite-fille Meghan Gallagher faisaient partie de la délégation canadienne et, avec d’autres membres de la famille, ils ont participé à cet événement très spécial vendredi dernier.
Par contre, pour moi, le moment le plus important et inoubliable de cette expérience fut la rencontre des 37 vétérans du débarquement de Normandie, qui ont fait le voyage avec nous et nous ont raconté leurs expériences. Être avec eux à Juno Beach, à l’endroit même où ils se sont battus, où leur sang a coulé et où certains de leurs camarades ont perdu la vie fut un moment rempli d’émotion.
C’est Charles Scot-Brown, un homme de 96 ans, qui a eu les meilleurs mots, lors des cérémonies, pour honorer ceux qui sont morts et dont la dépouille repose en France. Il a dit :
Ne soyez pas tristes. Ils ont donné leur vie pour une grande cause. Ils sont fiers. Lorsque vous quitterez ce terrain sacré, la tête haute avec fierté, dites : « Je suis Canadien. »
À tous les vétérans canadiens qui sont encore avec nous, je vous dis merci. À ceux qui nous ont quittés, je dis que votre bravoure n’a pas été oubliée. À tous les jeunes soldats qui ont traversé l’Atlantique et qui ne sont jamais revenus, je dis que nous ne serons jamais assez reconnaissants de votre sacrifice.
Honorables sénateurs, nous ne les oublierons pas. Merci.