PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de la Défense nationale
Le système d'approvisionnement militaire
1 novembre 2023
Monsieur le ministre, bien que nos soldats aient des équipements désuets qui ne garantissent pas leur sécurité de manière optimale, votre ministère laisse des milliards de dollars sur la table chaque année en ne parvenant pas à optimiser le processus d’approvisionnement.
En 2021, des 5 milliards de dollars qui ont été attribués à l’armée canadienne, 1 milliard de dollars est resté sur la table. Selon le directeur parlementaire du budget, si la tendance se maintient, la Défense nationale laissera sur la table pas moins de 4 milliards de dollars des 10,8 milliards de dollars qui lui ont été alloués pour acheter de l’équipement pendant l’exercice 2023-2024.
C’est d’autant plus gênant que nos militaires doivent parfois s’acheter eux-mêmes des équipements. Le Danemark possède et utilise des équipements de pointe fabriqués au Canada, mais nos propres militaires ne sont même pas en mesure de les obtenir.
Monsieur le ministre, quelles mesures concrètes avez-vous prises pour remédier à cette situation inacceptable?
Merci beaucoup, sénateur. La situation ne m’embarrasse pas, mais elle me donne un vif sentiment que j’ai le devoir d’y remédier.
J’ai examiné avec soin les processus d’approvisionnement militaire. Depuis quelques années, ils sont ralentis par un bourbier administratif et prennent trop de temps à aboutir. Le fait est que nous fournissons les fonds nécessaires à l’acquisition du matériel, de l’équipement et des effets dont les militaires ont besoin, mais qu’ils n’arrivent pas à se procurer. J’ai déjà rencontré le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie. Le sous-ministre de la Défense nationale et moi examinons les processus d’approvisionnement pour trouver de moyens de les accélérer. Il est toujours important de dépenser les deniers publics prudemment et de les optimiser, mais j’ai quand même demandé aux fonctionnaires du ministère de commencer à passer ces processus au peigne fin pour trouver des moyens de les accélérer.
J’ai également rencontré des représentants de l’industrie, puisque celle-ci joue un rôle important dans ces processus d’approvisionnement. Nous savons que de nouveaux investissements importants s’imposent, notamment pour la fabrication de munitions, et nous collaborons étroitement avec l’industrie aérospatiale et l’industrie de la construction navale. Nous voulons nous assurer que ces processus fonctionnent pour les Forces armées canadiennes et les Canadiens.
Monsieur le ministre, la situation est d’autant plus gênante que dans un éditorial du Wall Street Journal, le Canada était traité de « passager clandestin de l’OTAN » en raison de ses investissements pitoyables en défense.
Monsieur le ministre, vous êtes le ministre des forces armées, certains humoristes vous appellent même le « ministre des forces désarmées » en raison des investissements pitoyables dans notre défense nationale. En plus d’améliorer l’efficience du système d’approvisionnement, augmenterez-vous le budget de la défense?
Oui, nous nous souvenons que, il y a une décennie, les dépenses de défense du pays ont chuté à moins de 1 % du PIB. C’est l’une des raisons qui avaient amené le gouvernement à présenter, en 2017, la politique de défense Protection, Sécurité, Engagement, qui prévoyait un financement pour accroître les dépenses de défense de 70 % graduellement d’ici 2026. Or, nous avons constaté que cette augmentation n’était pas suffisante pour donner aux Forces armées canadiennes les capacités nécessaires pour remplir ses engagements envers l’OTAN et le NORAD et d’autres engagements autant au pays qu’à l’internationale.
Nous avons notamment engagé 38,6 milliards de dollars pour la modernisation du NORAD. C’est beaucoup d’argent, sénateur. Il est important de bien choisir les dépenses, mais nous nous y sommes engagés. Nous avons également signé des contrats pour des avions de chasse...
Merci, monsieur le ministre.