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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère du Patrimoine canadien

Le soutien apporté aux médias

6 décembre 2023


Bonjour, madame ministre.

Vous êtes la quatrième ministre du Patrimoine canadien depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Trudeau. Depuis 2015, votre gouvernement a essayé ce qu’on appelle les « bonnes vieilles méthodes libérales », soit de venir en aide aux médias en donnant plus d’argent et en multipliant la réglementation.

Après huit ans, on peut mesurer l’étendue des dégâts : suppression de 1 300 emplois chez Bell Media, de 800 postes chez Québecor et de 800 autres à CBC/Radio-Canada. Les télédiffuseurs, les radiodiffuseurs, la presse écrite, la presse nationale et la presse locale crient famine.

Allez-vous conserver les mêmes politiques qui ne fonctionnent pas?

Selon vous, est-ce que les contribuables doivent tout simplement investir plus d’argent? Est-ce que le gouvernement doit faire plus de règlements, ou allez-vous faire preuve de créativité et permettre aux créateurs et aux diffuseurs de développer des modèles d’affaires adaptés à la réalité du XXIe siècle?

L’honorable Pascale St-Onge, c.p., députée, ministre du Patrimoine canadien [ + ]

Tout d’abord, il n’y a absolument rien qui empêche les créateurs et les médias canadiens de faire preuve de créativité et d’adapter leurs modèles d’affaires à la réalité d’aujourd’hui.

Par contre, on constate les effets du libre marché, parce que les nouvelles plateformes numériques n’étaient absolument pas réglementées ni codifiées au Canada avant la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion et avant l’adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne, au printemps dernier. Le libre marché, avec les plateformes numériques, ne fonctionne pas, et c’est ce qui a provoqué la crise des médias au cours de la dernière décennie.

Ce sont des plateformes qui ont amené énormément de bouleversements dans toute la structure de revenus des médias et des radiodiffuseurs au Québec et au Canada. Ce n’est pas la déréglementation qui va régler cette situation. Il faut plutôt l’adapter à la réalité d’aujourd’hui et s’assurer que les plateformes numériques contribuent au Canada, parce qu’elles gagnent énormément d’argent ici. Il faut avoir un secteur équitable et s’assurer que les relations commerciales entre les plateformes, les entreprises canadiennes et les créateurs canadiens sont beaucoup mieux équilibrées. C’est cela, l’avenir. Il ne faut pas croire que les plateformes étrangères américaines, qui sont extrêmement puissantes et qui ont énormément de moyens, vont faire de la place aux entreprises canadiennes. On ne les y oblige pas.

Pourtant, madame la ministre, Pierre Karl Péladeau disait, devant le CRTC, que la réglementation fédérale est en train de tuer les activités de Québecor. Il est urgent que le CRTC allège les règles qui régissent les médias d’ici pour leur permettre de s’adapter. Les dirigeants de Bell Media en sont venus exactement au même constat.

Madame la ministre, nos créateurs et nos diffuseurs sont parfaitement capables de se battre contre les géants américains, si vous les laissez libres de le faire.

Pourquoi ne pas essayer cela? Vous ne leur faites pas confiance?

Mme St-Onge [ + ]

Merci.

C’est pour cette raison que nous avons modernisé la Loi sur la radiodiffusion, afin de donner au CRTC les moyens d’adopter des approches beaucoup plus flexibles avec Québecor, avec Bell et avec tous les radiodiffuseurs canadiens et de tenir compte de la réalité du marché, ainsi que d’adapter le cadre réglementaire et leurs obligations en fonction de cela.

Toutefois, il ne faut pas se faire d’illusions. La défense du français, l’existence du français, de nos deux langues officielles et des langues autochtones, la présence et la capacité de nos créateurs d’exister en ligne, malgré la force de frappe des plateformes américaines, exigent des mesures de soutien. C’est pour cette raison que c’est important.

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