PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de la Sécurité publique
Les relations avec le gouvernement
19 septembre 2024
Monsieur le ministre, vous êtes ministre des Affaires intergouvernementales. Le gouvernement Trudeau est, de loin, le gouvernement le plus centralisateur de l’histoire du pays. Il s’est immiscé dans la santé, les affaires sociales, les garderies, la gestion des universités, le choix des professeurs, la protection des consommateurs, la gestion de la forêt, les relations avec les municipalités et j’en passe. Vous n’avez aucune gêne à vous ingérer dans les champs de compétence des provinces, au point où le premier ministre Legault a demandé ce matin au Bloc québécois de vous congédier.
Quelle est votre vision du gouvernement fédéral? Êtes-vous un gouvernement supérieur aux provinces?
Pas du tout, sénateur. Au contraire, je fais toujours attention de parler d’ordre de gouvernement et non de niveau de gouvernement, précisément pour reconnaître exactement le point que vous soulevez. Cependant, notre gouvernement a décidé de collaborer avec les provinces partout au pays sur certaines priorités partagées.
J’ai une relation tout à fait constructive avec le ministre Jean-François Roberge. Je l’aime beaucoup. Je vais peut-être le voir la semaine prochaine à Montréal. Nous avons établi des relations cordiales et constructives avec nos homologues des provinces. Nous demeurons toutefois concentrés sur les besoins des Canadiens, que ce soit en matière de services de garde ou dans bien d’autres compétences parfois partagées. Quand il s’agit d’une compétence provinciale, on veut évidemment signer une entente avec les provinces afin de transférer des fonds fédéraux. Nous avons eu un certain succès à cet égard. Vous comprendrez que je ne peux pas parler ni pour le Bloc québécois ni pour le premier ministre Legault. Ils sont tout à fait capables de le faire pour eux-mêmes.
Monsieur le ministre des Relations cordiales, votre collègue Marc Miller a dit cette semaine que trois premiers ministres provinciaux étaient des « nonos ». Personne ne l’a corrigé. Le premier ministre ne l’a pas corrigé et il ne s’est pas excusé. Il n’y a eu aucune excuse. Ce sont les mots que vous utilisez en public. En privé, comment les appelez-vous?
Je les appelle mes collègues. J’appelle Jean-François, Jean-François. En privé, nous avons des discussions tout à fait cordiales et, je crois, constructives.
Vous avez oublié, monsieur le sénateur, de souligner que certains premiers ministres conservateurs ont complètement exagéré les chiffres sur les demandeurs d’asile potentiels qui seront transférés, ou pour lesquels nous allons travailler avec les gouvernements dans le but de les transférer dans leur province. Si un premier ministre conservateur décide de faire peur aux gens en exagérant de façon épouvantable l’ébauche d’un chiffre dans un document de travail, je suis d’avis que le fait que mon collègue décide de corriger le tir est tout à fait approprié.