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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de l'histoire des Noirs

8 février 2021


Honorables sénateurs, les paroles du rappeur néo-écossais Classified reflètent l’humeur de la nation :

Va-t-on entendre de bonnes nouvelles

Voir enfin s’éclaircir le ciel

À l’issue de la nuit, un meilleur lendemain

Pas trop tôt pour de bonnes nouvelles

Février est le Mois de l’histoire des Noirs au Canada et le Mois du patrimoine africain en Nouvelle-Écosse. Aujourd’hui, j’aimerais faire part de bonnes nouvelles concernant des Néo-Écossais d’origine africaine.

Sierra Sparks, qui est originaire de Cherry Brook, est la 92e boursière Rhodes de l’Université Dalhousie. Elle s’apprête à mener des études préparatoires en génie biomédical à Oxford.

Eli Goree, un acteur d’Halifax, a été encensé par la critique pour son interprétation de Mohamed Ali dans le film One Night in Miami.

Mme Charmaine Nelson, la seule professeure d’histoire de l’art noire au pays et titulaire d’une nouvelle chaire de recherche du Canada, lancera un institut de recherche dédié à l’étude de l’esclavage canadien au Nova Scotia College of Art and Design.

Shawna Paris-Hoyte a reçu l’ordre de la Nouvelle-Écosse. Cette femme à la fois avocate de mérite, travailleuse sociale, pédagogue et militante a organisé le premier forum des détenus noirs et a fondé un institut national pour le travail social judiciaire.

Le prix Gloria Fisher destiné à la personnalité de l’année du monde des affaires a été remis à Samantha Dixon Slawter. Chef d’entreprise et leader de la collectivité, Samantha est déterminée à sensibiliser les Néo-Écossais au sujet de l’importance culturelle des cheveux et de la beauté pour les Noirs.

Sylvia Parris-Drummond, chef de la direction du Delmore « Buddy » Daye Learning Institute, un centre voué à l’apprentissage et à la recherche afrocentriques, s’est vue décerner le prix canadien de l’entrepreneuriat féminin RBC dans la catégorie de l’évolution sociale.

Tara Reddick, dramaturge et actrice d’Antigonish de renommée nationale également mère de quatre enfants, a reçu la bourse pour le leadership en matière de justice raciale du Frank McKenna Centre for Leadership de l’Université St. Francis Xavier pour sa série de balados « Speak, Change & Uplift », qui raconte les expériences vécues par des mères noires activistes.

Célèbre poète se spécialisant dans le spoken word, Andre Fenton a publié son deuxième roman, intitulé Annaka.

Kelsey Jones, directrice de l’Indigenous Blacks and Mi’kmaq Initiative de l’école de droit de l’Université Dalhousie, a récemment accepté, au nom de l’établissement d’enseignement, le prix de l’excellence en matière d’équité et de diversité de la division de la Nouvelle-Écosse de l’Association du Barreau canadien.

Le conseiller municipal d’Halifax Lindell Smith a été nommé président du Board of Police Commissioners d’Halifax.

Enfin, la révérende Rhonda Britton est devenue la première femme de couleur à présider l’association Canadian Baptists of Atlantic Canada.

Puisque l’on compte plus d’une cinquantaine de communautés néo-écossaises d’origine africaine dont l’histoire remonte à plus de 400 ans, nous pourrions célébrer de nombreuses personnes. Chers collègues, je vous prie de vous joindre à moi pour féliciter les chefs de file néo-écossais d’origine africaine que j’ai mentionnés aujourd’hui d’être une telle lueur d’espoir. Oui, en effet, vous êtes la bonne nouvelle.

L’honorable Robert Black [ + ]

Honorables sénateurs, j’interviens aujourd’hui pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs et le rôle que les Canadiens noirs ont joué dans l’agriculture.

En février, les Canadiens sont invités à rendre hommage aux nombreuses contributions et réalisations des Canadiens noirs qui, au fil du temps, ont tant fait pour transformer le Canada en la nation culturellement diversifiée, compatissante et prospère qu’elle est aujourd’hui.

L’agriculture, qui est l’une des plus anciennes industries au Canada, a une histoire aussi longue et plurielle que notre pays. En fait, l’agriculture existait sur ces terres bien avant la Confédération. Les peuples autochtones qui vivaient sur ce continent cultivaient la terre depuis déjà des siècles quand les Européens sont arrivés. Plus tard, les Acadiens français ont trouvé les Maritimes idéales pour l’exploitation des marais et la production laitière.

Malheureusement, il y a peu d’études sur le rôle historique des Canadiens noirs dans l’agriculture. Les agriculteurs noirs ont une longue histoire au Canada, qui remonte à Guysborough, en Nouvelle-Écosse, à la fin des années 1700; à Buxton, Queen’s Bush et Dresden, en Ontario, du milieu à la fin du XIXe siècle, et à Amber Valley, entre autres petites collectivités, en Alberta, au début des années 1900.

Malgré les nombreuses difficultés auxquelles ils ont dû faire face, notamment le racisme, le manque d’accès à des équipements agricoles modernes et les rudes hivers canadiens, pour n’en citer que quelques-unes, ces petits villages de fermiers noirs sont devenus des collectivités prospères et indépendantes. Cependant, les récits de l’histoire canadienne telle qu’on la raconte traditionnellement passent sous silence les grands épisodes de l’histoire de la population noire dans le domaine de l’agriculture. Cette lacune dans l’histoire montre quelle place on assigne aux agriculteurs noirs, entre autres minorités raciales, dans l’agriculture canadienne.

En tant que sénateur provenant d’une région rurale de l’Ontario, où l’industrie agricole est bien enracinée, je crois qu’il est grand temps de réexaminer les récits historiques de notre pays, surtout ceux qui portent sur l’utilisation des terres, et de veiller à célébrer les histoires des personnes issues de tous les milieux dans un pays aussi diversifié que le Canada.

Je tiens aussi à profiter de l’occasion pour souligner les annonces récentes des organismes Beef Farmers of Ontario et Grain Farmers of Ontario. Le mois dernier, les deux organismes ont publié des déclarations stratégiques indiquant qu’elles s’engagent à adopter une nouvelle culture axée sur la diversité, l’équité et l’inclusion. Comme l’indique la déclaration de Grain Farmers of Ontario :

Inclure des personnes aux expériences de vie, aux origines et aux idées diverses comme participants à part entière permet de renforcer l’organisation dont elles font partie, et c’est d’autant plus avantageux que cette inclusion peut se faire de manière systématique.

Nous avons tous un rôle à jouer lorsqu’il est question d’inclusion et de lutte contre la discrimination au sein de l’industrie.

Je suis tout à fait d’accord. Chers collègues, j’espère que vous vous joindrez à moi non seulement ce mois-ci, mais tout au long de l’année pour veiller à ce qu’on honore les histoires de tous les Canadiens, peu importe leur race, leur origine ethnique ou leur orientation sexuelle. Ces histoires méritent d’être connues et gravées dans les mémoires.

Merci, meegwetch.

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