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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Rita Joe, c.p., C.M.—Le décès d'Elsie Charles Basque, C.M.

6 novembre 2025


Honorables sénateurs, alors que nous prolongeons la conclusion du Mois de l’histoire mi’kmaq et du Mois de l’histoire des femmes, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à deux grandes dames mi’kmaqs, deux pionnières inspirantes.

Rita Joe et Elsie Charles Basque étaient deux femmes mi’kmaqs qui ont marqué l’histoire. Elles ont toutes deux survécu au tristement célèbre pensionnat de Shubenacadie.

Elsie Charles Basque est née en 1916; ses parents étaient Margaret Labrador et Joe Charles. Elle fut la première personne mi’kmaq de Nouvelle-Écosse à obtenir un brevet d’enseignement et la toute première Mi’kmaq à enseigner dans une école non autochtone.

Mme Basque a passé une grande partie de sa vie à Boston, dans le Massachusetts, ce qui était courant pour les Néo-Écossais. Dans la région, nous appelions la côte est des États-Unis « les États de Boston ».

Lorsqu’elle vivait à Boston, Mme Basque a enseigné à beaucoup de gens sur les questions autochtones, notamment la culture mi’kmaq, les aînés autochtones et le statut des peuples autochtones américains. Elle était l’une des membres fondatrices du Boston Indian Council.

Mme Basque a reçu de nombreuses distinctions pour son leadership dans le domaine de l’éducation, notamment des doctorats honorifiques du Nova Scotia Teachers College à Truro, de l’Université Sainte-Anne et de l’Université Acadia.

Mme Basque a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II et, en 2009, elle est devenue membre de l’Ordre du Canada.

Rita Joe était une poète mi’kmaq née en 1932 à Whycocomagh, en Nouvelle-Écosse. Souvent qualifiée de poète lauréate du peuple mi’kmaq, Rita Joe a écrit de puissants poèmes traitant de l’identité autochtone et des préjudices qu’ont entraînés les pensionnats du Canada.

Devenue orpheline à 10 ans, elle a été envoyée dans un pensionnat. Comme Mme Basque, Rita Joe a fini par vivre et travailler à Boston pendant un certain temps. Elle a été décorée de l’Ordre du Canada en 1992, elle a été nommée membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada, elle a reçu ce qu’on appelait à l’époque le Prix national d’excellence décerné aux Autochtones ainsi que des diplômes honorifiques de l’Université Dalhousie, de l’Université du Cap-Breton et de l’Université Mount Saint Vincent.

Rita Joe a écrit six livres et a inspiré de nombreux écrivains autochtones. Avant de conclure, je vais réciter les vers du célèbre poème de Rita Joe intitulé J’ai perdu ma langue.

J’ai perdu ma langue

Celle que vous m’avez enlevée

Quand j’étais petite

À l’école Shubenacadie

Vous me l’avez arrachée

Je parle comme vous

Je pense comme vous

Je crée comme vous

La ballade confuse de la parole qui est la mienne

Je parle de deux manières

Et des deux manières, je dis

Que votre manière est la plus forte

Alors, je vous demande gentiment

De me laisser retrouver ma langue

Pour que je puisse vous apprendre qui je suis

Honorables collègues, je vous invite à vous joindre à moi pour rendre hommage à ces remarquables leaders de Mi’kma’ki, Rita Joe et Elsie Charles Basque.

Wela’lioq.

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