PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires mondiales
L'aide à l'étranger
26 novembre 2025
Sénateur Moreau, la première phrase de l’avant-propos du budget récemment déposé par le gouvernement dit :
Le monde change, en profondeur et en temps réel. Nous ne sommes plus dans une ère de calme, mais dans une période de changements majeurs.
Le Canada est reconnu dans le monde entier comme un chef de file qui défend les droits de la personne, la paix, la bonne gouvernance et la prospérité partagée et qui veille à l’obtention de résultats vérifiables. Dans ce même budget, il a été annoncé que l’aide à l’étranger serait réduite de 2,7 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. Coopération Canada a réagi en déclarant que le Canada recule à un bien mauvais moment.
Sénateur Moreau, pourriez-vous expliquer pourquoi ces compressions ont été effectuées et si le gouvernement prévoit de collaborer avec ses précieux partenaires de la société civile canadienne afin de s’assurer qu’ils puissent continuer à mener à bien leur travail qui sauve des vies et renforce la démocratie?
Sénatrice, vous soulignez à juste titre que le Canada a été un chef de file en matière d’aide internationale, mais le gouvernement doit faire des choix responsables en ces temps très difficiles où il faut réduire les dépenses. En ce qui concerne la réduction du financement de l’aide au développement proposée dans le budget, il s’agit d’un domaine où la contribution du Canada a augmenté de manière disproportionnée par rapport à d’autres économies similaires, et c’est là que les coupes ont été effectuées. Ce fut une décision difficile, mais responsable. Une fois de plus, le gouvernement a été élu sur la base de deux principes importants : dépenser moins et investir davantage. En dépensant moins, en réduisant nos engagements là où ils étaient devenus disproportionnés, nous faisons des choix responsables.
Nous traversons une période difficile. Vous l’avez souligné, et je suis d’accord avec vous.
C’est de cette façon que nous perdons notre position de leader, j’en ai bien peur. De plus, je pense que cela va à l’encontre de ce qui a été promis pendant la campagne électorale.
Quand on lui a demandé, lors du sommet du G20 en Afrique du Sud — et vous venez d’y faire référence — si le gouvernement avait toujours une politique étrangère féministe, le premier ministre a répondu : « [...] cet aspect fait partie de notre politique étrangère, mais je ne qualifierais pas notre politique étrangère de féministe. »
Il est inquiétant d’entendre cela pendant les 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe, surtout si l’on ajoute les compressions budgétaires que j’ai mentionnées plus tôt. Sénateur Moreau, pourquoi le premier ministre dit-il que le Canada s’éloigne...
Merci, sénatrice Coyle.
Dans cette perspective, les actions sont aussi importantes que les paroles, sénatrice Coyle. Comme je l’ai dit hier, la ministre Anand a souligné dans son discours aux Nations Unies cet automne que la politique étrangère du Canada reposera sur trois principes : la défense et la sécurité, la souveraineté économique et nos valeurs. Le féminisme est une valeur fondamentale du gouvernement et un élément important de sa politique étrangère.