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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de la Sécurité publique

La cybersécurité

19 septembre 2024


Merci, monsieur le ministre, d’être avec nous. Il semble que les criminels internationaux considèrent que le Canada est un pays de plus en plus profitable où commettre des vols d’identité et de la fraude. Cela représente des risques importants pour la sécurité des citoyens et l’intégrité de notre économie. Même si le gouvernement a fait d’importants progrès pour ce qui est de renforcer notre cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes, l’intelligence artificielle générative facilite déjà une cybercriminalité de plus en plus sophistiquée.

Ma question porte sur l’échec du Canada pour ce qui est de mettre à profit les solutions canadiennes. Votre mandat consiste notamment à travailler avec le ministre Champagne pour appuyer les entreprises à forte intensité de propriété intellectuelle ainsi que l’adoption et la mise à niveau de la technologie. Pourtant, selon une récente analyse de la Presse canadienne, les principales entreprises canadiennes de cybersécurité réussissent beaucoup mieux à vendre leurs produits lorsqu’elles font affaire avec des gouvernements étrangers plutôt qu’avec le gouvernement de leur propre pays.

Que fait le gouvernement pour faire en sorte que les investissements du Canada dans la recherche et l’innovation en matière de cybersécurité aident à protéger les Canadiens et pas seulement le reste du monde?

L’honorable Dominic LeBlanc, c.p., député, ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales [ - ]

Je vous remercie de votre question, sénateur, et d’avoir souligné à juste titre le leadership de nombreuses entreprises canadiennes dans ce domaine important. Pour répondre à la question de l’intervenant précédent, nos partenaires du Groupe des cinq m’ont dit à quel point les organismes de renseignement et d’application de la loi dans leur pays apprécient le travail accompli par les entreprises canadiennes. Tout comme vous, il me semblerait bien curieux que nous vendions cette technologie ou ce savoir-faire à des gouvernements partenaires étrangers sans tirer profit de cette innovation ici au Canada.

Comme vous l’avez noté à juste titre, le ministre de l’Innovation et moi travaillons dans ce domaine. Une grande partie du travail est effectuée par le Centre de la sécurité des télécommunications — comme vous le savez, sénateur —, un organisme qui relève du ministère de la Défense nationale. Cependant, je serai heureux de retourner auprès de mes fonctionnaires et de discuter avec mes collègues Bill Blair et François-Philippe Champagne de la manière dont nous pouvons nous assurer que cette situation plutôt curieuse ne se poursuit pas.

J’ai également remarqué qu’un certain nombre d’établissements d’enseignement tels que l’Université du Nouveau-Brunswick et l’Institut Frank McKenna là-bas ont effectué un travail remarquable avec un certain nombre de partenaires du secteur privé. Je m’efforce d’encourager ce travail et je ne voudrais pas, par inadvertance, faire quelque chose qui le découragerait. Je serai heureux de donner suite à cette question très importante.

Merci beaucoup, monsieur le ministre. Savez-vous que le programme Solutions innovatrices Canada — qui vise à réunir les innovateurs du gouvernement et ceux des entreprises financées par le Canada afin de trouver des solutions novatrices aux grands problèmes canadiens — a été amputé de 50 % par votre gouvernement en février dans le cadre de la réaffectation des fonds? C’est l’un des problèmes concernant ces programmes qui fonctionnent — 1 $ investi dans ce programme a généré 1,50 $ de nouveaux impôts en cinq ans et 3 $ de croissance du PIB. Pourtant, ce programme a été amputé alors qu’il était l’un des moyens qui permettaient de réaliser une partie de ce travail. Il faut donc y prêter attention. J’espère que vous comprenez ce paradoxe.

M. LeBlanc [ - ]

Monsieur le sénateur, le paradoxe auquel je faisais allusion, c’est que des entreprises canadiennes vendraient des technologies à d’autres gouvernements partenaires tout en étant incapables de faire la même chose ici. Je ne voudrais pas que vous attribuiez ce paradoxe aux décisions financières que prendrait ma collègue, la ministre des Finances. Ce n’est pas ce que j’ai dit.

Je reconnais que notre gouvernement a investi de manière significative dans les infrastructures de cybersécurité. Tous les gouvernements doivent le faire. Les entreprises privées le font massivement; les chefs d’entreprise me parlent souvent de leurs investissements dans ce domaine. Je suis donc heureux de chercher le meilleur moyen d’encourager un écosystème canadien du secteur privé qui soit très efficace et qui profite également aux entreprises canadiennes et au gouvernement du Canada.

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