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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L’honorable Gwen Boniface, C.O.M., O.Ont.

30 octobre 2025


L’honorable Raymonde Saint-Germain [ + ]

Honorables sénateurs, elle était réputée et avait une carrière distinguée et des réalisations exceptionnelles à son actif lorsqu’elle a accepté, en novembre 2016, de poursuivre son service public au Sénat du Canada.

Pour certains, le nom de Gwen Boniface était synonyme de « madame la commissaire », puisqu’elle a été la première femme à diriger la Police provinciale de l’Ontario, après avoir également occupé le poste de commissaire de la Commission du droit du Canada. Pour d’autres, elle était « madame la présidente », comme elle a également été la première femme à diriger l’Association canadienne des chefs de police, avant d’occuper à l’international le poste de directrice générale adjointe de l’Association internationale des chefs de police. D’autres encore se souvenaient d’elle au début de sa carrière, lorsqu’elle était avocate ou agente de police.

En 2016, après s’être distinguée au cours de ses 40 ans de service public, Gwen Boniface aurait pu prendre sa retraite tranquillement et profiter d’un emploi du temps beaucoup plus léger. Au lieu de cela, elle a choisi de continuer à servir à la Chambre haute du Parlement. Ici aussi, elle s’est distinguée par ses réalisations, qui sont nombreuses.

Elle a présidé le Comité de la sécurité nationale et de la défense, elle a été coprésidente du Comité mixte spécial sur la déclaration de situation de crise. Elle a commandé conjointement avec les sénatrices Hartling et Boyer un rapport sur la violence entre partenaires intimes pendant la pandémie.

En 2019, elle a travaillé sans relâche pour mettre en place, à Orillia, une table ronde sur la vérité et la réconciliation qui se réunit régulièrement depuis avec des habitants du comté de Simcoe, la région où elle vit.

Elle a défendu au Sénat un projet de loi sur la crise des opioïdes et s’est efforcée de sensibiliser le public aux troubles de stress post-traumatique dont souffrent les premiers intervenants et les membres des forces armées.

Elle nous a impressionnés par sa grande expertise, sa compréhension approfondie des enjeux nationaux et internationaux, son éthique exemplaire et son pragmatisme.

Bien que nous comprenions pourquoi elle nous quitte, nous sommes attristés par l’annonce de son départ imminent. Ses collègues louent unanimement sa compétence, sa crédibilité, sa fiabilité et sa sagesse. Elle a gagné le respect non seulement de ses collègues du Sénat, mais aussi des nombreux députés de la Chambre des communes qui ont eu l’occasion de faire sa connaissance et de travailler avec elle.

Sur le plan plus personnel, Gwen a toujours été discrète, ne faisant jamais étalage de sa vie privée, mais son attachement à sa famille est évident. Chaque année, à l’occasion des Fêtes, elle nous envoyait de magnifiques cartes de vœux conçues par son artiste préféré, l’aîné de ses deux petits-fils. D’ordinaire si humble, elle en était immensément fière. Je me souviens de sa réaction spontanée lorsque je lui ai dit que ces cartes étaient les plus belles que j’avais jamais reçues. En parlant de ses petits-fils, Hudson et Grayson, elle a dit : « Ce sont de véritables rayons de soleil dans ma vie. »

Honorable sénatrice Boniface, chère Gwen, au nom des membres du Groupe des sénateurs indépendants, je tiens à vous exprimer notre gratitude pour votre solide contribution au groupe et à vous féliciter pour votre immense contribution au service public, tant au Canada qu’à l’étranger. Vous serez toujours l’une des nôtres. Nous vous souhaitons encore de nombreuses années de bonheur avec le soleil de votre vie.

L’honorable Iris G. Petten [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom du bureau du représentant du gouvernement pour faire affectueusement mes adieux à une collègue qui m’est très chère.

Quand je suis arrivée au Sénat, j’ai été invitée, avec plusieurs autres sénateurs, à un dîner pour discuter du maintien de l’ordre dans les collectivités rurales. La sénatrice Boniface était bien sûr du nombre. Je n’ai pas mis longtemps à comprendre que j’étais en présence de quelqu’un qui connaissait le domaine en profondeur et qui y avait acquis une longue expérience.

En rentrant à pied après le dîner, nous avons poursuivi notre conversation, et j’ai réalisé que nous avions beaucoup de points en commun : nous ne renâclons pas à la besogne, nous avons de solides valeurs familiales et nous menons notre vie de femme dans ce qui est souvent considéré comme un « monde d’hommes ».

En parlant de famille, tout récemment, la sénatrice Boniface a assisté à un événement organisé par la Police provinciale de l’Ontario en compagnie de son fils, qui est également policier. Son fils lui a fait le plus beau compliment qu’une mère puisse recevoir en déclarant publiquement qu’elle avait exercé une influence déterminante sur sa vie et sa carrière, et qu’il avait suivi ses traces.

Lors d’un dîner que j’ai organisé récemment pour la sénatrice Boniface, à son insu, j’ai profité de l’occasion pour mener ma petite enquête. Je lui ai demandé ce qu’elle avait préféré dans son rôle de sénatrice. Sa réponse? Assurer la présidence du Comité de la sécurité nationale et de la défense, bien sûr.

Je lui ai également demandé ce qui allait lui manquer le plus, et ceux qui la connaissent bien ne seront pas surpris de sa réponse : « Le travail communautaire. »

Elle a notamment lancé une table ronde sur la vérité et la réconciliation dans le territoire des traités Williams, avec des Autochtones et des non-Autochtones. Ce lieu d’échange continue de s’élargir grâce à des rencontres régulières avec des aînés locaux, des jeunes leaders et de nombreux autres membres de cercles communautaires.

Je ne rendrais pas hommage comme il se doit à la sénatrice Boniface si je ne prenais pas un moment pour souligner l’une des causes qui lui tiennent à cœur depuis longtemps. Tout au long de son mandat, la sénatrice Boniface a défendu les femmes et leurs droits au sein de notre Chambre. De son interpellation sur la violence entre partenaires intimes à ses déclarations marquant les 50 années de présence des femmes dans la police, elle a rendu hommage au legs des grandes femmes qui l’ont précédée, tout en ouvrant la voie à celles qui la suivront.

Au nom du bureau du représentant du gouvernement, sénatrice Boniface, merci d’avoir été une pionnière et une visionnaire, merci pour votre calme et votre assurance qui nous ont permis de garder le cap dans les moments difficiles et merci pour votre humilité, votre gentillesse et votre courage moral.

J’attendrai avec impatience votre visite l’année prochaine à Terre-Neuve-et-Labrador.

Vous nous manquerez beaucoup. Merci.

L’honorable Yonah Martin (leader adjointe de l’opposition) [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre chère collègue, l’honorable Gwen Boniface, qui prend sa retraite du Sénat du Canada pour entamer un nouveau chapitre de sa vie.

La sénatrice Boniface a mené une brillante carrière avant et après sa nomination au Sénat. Avant d’être sénatrice, elle a fait sa marque au sein des forces de l’ordre canadiennes. Devenue policière dans la Police provinciale de l’Ontario, en 1977, elle a gravi les échelons jusqu’à être la première femme à occuper le poste de commissaire de ce service de police, à compter de 1998.

Elle s’est aussi beaucoup investie dans la réforme des services de police autochtones et dans les services de police à contrat du Nord et de l’Ouest de l’Ontario.

Après son mandat de commissaire, la sénatrice Boniface a aussi travaillé à l’international pendant 10 ans. Son savoir et son sens du leadership ont été appréciés par de nombreux membres des forces de l’ordre au Canada et à l’étranger.

En 2016, elle a été nommée au Sénat du Canada, où elle a pu mettre à profit son expérience dans les services de police, la prévention de la criminalité et l’action communautaire. Elle a exercé ses fonctions avec rigueur au sein de plusieurs comités sénatoriaux permanents, notamment à titre de présidente du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale, de la défense et des anciens combattants.

Son travail au Sénat est le reflet de tout ce qu’elle a fait au cours de sa vie pour la sécurité publique et la justice. Elle s’est notamment démarquée dans les dossiers de la traite des personnes, de la violence au foyer, de la crise des opioïdes, de la sécurité nationale et de la réconciliation avec les Autochtones, par exemple en dirigeant, en 2019, l’initiative communautaire de vérité et réconciliation à Orillia.

Au cours des discussions sur les hommages rendus à la sénatrice Boniface, il est apparu évident qu’aucun sénateur ne voulait la voir partir. La sénatrice Clement a dit de notre collègue qu’elle est aimée, ce qui reflète le sentiment de beaucoup. Sénatrice Boniface, nous vous portons un profond respect.

Au nom du caucus conservateur, je tiens à vous adresser nos meilleurs vœux, sénatrice Boniface, alors que vous vous apprêtez à quitter le Sénat. Merci de vos décennies au service des Canadiens et de votre volonté inébranlable de défendre la justice, l’égalité et la réconciliation.

Honorables sénateurs, je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais mes premières semaines au Sénat ont été marquées par la perplexité, l’anticipation et un peu d’appréhension. Je me souviens aussi de m’être demandé pourquoi tout le monde ignorait le Président lorsqu’il nous demandait constamment de nous lever. Rien n’avait de sens.

J’ai ensuite eu la chance de m’asseoir aux côtés de la sénatrice Gwen Boniface. Tout simplement, la sénatrice Boniface vous met en confiance. Elle dégage une combinaison extraordinaire de chaleur, de gentillesse, de calme, de compréhension, d’empathie et de bonne humeur. Aux yeux de tous, elle est tout à fait le contraire d’une personne agitée.

Quand je repense à la carrière de la sénatrice Boniface, je suis impressionné par les défis qu’elle a acceptés, mais aussi relevés avec brio. Il y a 30 ans, en septembre 1995, les tensions montaient rapidement autour du différend territorial au parc provincial d’Ipperwash, au bord du lac Huron. Ce différend était né du refus de rendre des terres, qui avaient été expropriées pendant la Deuxième Guerre mondiale, à la bande ojibwée de Stony Point.

Au plus fort des tensions, un tireur d’élite de la Police provinciale de l’Ontario a abattu Dudley George, un membre non armé de Stony Point âgé de 38 ans. Dix ans plus tard, le responsable de l’enquête sur Ipperwash a conclu que le gouvernement de l’Ontario, Ottawa et la Police provinciale de l’Ontario portaient l’entière responsabilité des événements qui ont conduit à sa mort.

Toutefois, cette clarté établie par l’enquête n’existait pas lorsque la surintendante en chef Gwen Boniface a été nommée commandante de la région de l’Ouest de la Police provinciale de l’Ontario.

Les efforts déployés par Gwen Boniface ont permis de redéfinir la façon de concevoir la guérison à partir de sa nomination jusqu’à la publication du rapport de la Commission d’enquête sur Ipperwash.

J’en veux pour preuve le fait qu’elle avait déjà mis en œuvre pratiquement toutes les recommandations du rapport d’enquête avant sa publication et le fait que la Première Nation de Stony Point a invité la Police provinciale de l’Ontario, alors dirigée par la commissaire Gwen Boniface, à prendre un repas avec sa communauté ce soir-là. Je suppose que la plus grande réalisation de sa carrière policière a été de chercher à découvrir la vérité, à trouver un terrain d’entente et à bâtir la confiance. Trop souvent, ce ne sont pas les premières compétences qui nous viennent à l’esprit quand nous pensons aux services de police, mais c’est ce qui a distingué la carrière de Gwen partout où elle a travaillé et dans tout ce qu’elle a accompli.

Elle s’est aussi distinguée de cette façon lorsqu’elle était en Irlande du Nord, aux Nations unies et en Afghanistan. La sénatrice Gwen Boniface incarne bien le dicton selon lequel les apparences sont souvent trompeuses.

Gwen, 98 sénateurs sont tout sauf ravis de votre décision, mais il y a cinq personnes à Orillia qui attendent votre retour chez vous.

Nous sommes ravis pour eux, mais, au Groupe des sénateurs canadiens, nous en sommes plutôt attristés.

L’honorable Judy A. White [ + ]

Honorables sénateurs, au nom du Groupe progressiste du Sénat, je tiens à offrir mes meilleurs vœux, ainsi qu’exprimer une certaine tristesse, à la sénatrice Boniface, qui a décidé de quitter le Sénat avant la fin de son mandat.

La sénatrice Boniface est très consciente de l’importance des collectivités, ayant grandi dans une ferme en région rurale au nord de Toronto. Son père était conseiller municipal à Georgina, sur la rive du lac Simcoe. Lui-même connaissait bien la notion de collectivité. Son pupitre et la plaque portant son nom se trouvent aujourd’hui dans le bureau de la sénatrice Boniface au Parlement, et ils lui rappellent constamment qui nous représentons.

Malgré son enfance à la campagne, un avenir prometteur attendait la sénatrice Boniface. Elle a commencé une carrière dans la police, et nous savons tous qu’elle a gravi les échelons pour devenir la première femme commissaire de la Police provinciale de l’Ontario. Manifestement motivée dans son parcours, elle ne s’est pas arrêtée là; elle a fait des études à la Faculté de droit Osgoode Hall et elle a ensuite été admise au barreau.

Après sa retraite de la Police provinciale de l’Ontario, elle a décidé de mettre ses compétences au service de l’île d’Émeraude en tant qu’inspectrice en chef adjointe de l’Inspectorat de la Garda d’Irlande. Elle y a contribué à la réforme et à la modernisation des services de police nationaux irlandais. Elle s’est attachée à ce pays et à ses habitants, et nous soupçonnons qu’elle y effectuera un voyage dans un avenir proche.

Après avoir travaillé en Irlande, elle a occupé les fonctions de spécialiste de la criminalité transnationale organisée à la Division policière des Nations unies, où elle a élaboré un plan pour lutter contre le crime organisé dans les pays en conflit et les pays qui sortent d’un conflit, en plus d’être membre de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations unies.

Cela l’a conduite au Sénat, où, comme nous l’avons entendu, elle a été présidente du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale, de la défense et des anciens combattants, à peine un an après sa nomination. Elle a parrainé le projet de loi sur la conduite avec facultés affaiblies — le projet de loi connexe au projet de loi légalisant le cannabis — et elle est devenue la première sénatrice à coprésider un comité mixte chargé d’étudier le recours à la Loi sur les mesures d’urgence.

Comme l’a dit le sénateur Peter Harder :

Mais surtout, vous avez lancé votre propre démarche de réconciliation, chez vous, à Orillia, en établissant un dialogue continu entre les habitants autochtones et non autochtones. Cela a donné naissance à un projet autonome et continu. Vous avez atteint les sommets de votre profession et voyagé partout dans le monde, mais vous n’avez jamais oublié vos origines ni l’importance de la communauté. Votre père serait fier de vous.

Sénatrice, nous pourrions parler longuement de vos réalisations, mais je préfère vous remercier au nom de nous tous pour votre pragmatisme, votre sang-froid et votre engagement envers le service public. Vous nous manquerez beaucoup.

Vous pouvez désormais vous consacrer au plus beau rôle de votre illustre carrière. Comme vous l’avez affirmé à maintes occasions : « Grand-mère est le plus beau titre que j’ai jamais eu. » Wela’lioq. Merci.

L’honorable Tony Dean [ + ]

Honorables sénateurs, je prends aussi la parole pour souligner, non sans quelques regrets, le départ à la retraite de la sénatrice Gwen Boniface.

Gwen a été assermentée le 10 novembre 2016, la même semaine que plusieurs autres de ses collègues, dont moi-même, ainsi que le sénateur Marwah, qui est aujourd’hui à la retraite, la sénatrice Pate, la sénatrice Hartling, qui est venue nous voir aujourd’hui, le sénateur Woo et le sénateur Cormier. Nous sommes tous rapidement devenus des amis.

La présence de la sénatrice Boniface au Sénat a été très marquante. À titre de présidente du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale, de la défense et des anciens combattants, elle a été un véritable modèle pour ceux qui l’ont suivie, moi y compris. Gwen s’est aussi distinguée au sein du Comité des peuples autochtones, du Comité des affaires étrangères et du commerce international, du Comité du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement et du Comité de l’éthique et des conflits d’intérêts des sénateurs, en plus de son travail dans les dossiers de la traite des personnes, de la violence familiale et de la crise des opioïdes.

Auparavant, la sénatrice Boniface était surtout connue pour être la première femme à avoir exercé les fonctions de commissaire de la Police provinciale de l’Ontario. C’est dans le cadre de ces fonctions que je l’ai rencontrée pour la première fois, lorsque j’étais à la tête de la fonction publique de l’Ontario. Gwen exerçait alors ses fonctions tout comme elle l’a fait au Sénat, c’est-à-dire avec un énorme professionnalisme, une volonté de régler les problèmes et une fine compréhension des rapports délicats entre la fonction publique, le milieu politique et l’un des plus importants corps policiers du Canada.

Gwen s’inscrit également dans la tradition des Canadiens qui ont apporté une contribution significative à des gouvernements d’autres pays et à la résolution de conflits à l’étranger. Elle a eu un impact extrêmement important et positif grâce au travail qu’elle a accompli en Irlande après la signature de l’Accord du Vendredi saint du 10 avril 1998, qui a mis fin à la violence sectaire en Irlande du Nord. Cette violence remontait au moins à 1921 et avait également touché l’Angleterre et ma ville natale, Birmingham. C’est un autre élément qui nous lie, Gwen et moi.

Le succès n’était pas garanti, mais Gwen y a joué un rôle essentiel. En tant que membre de l’Inspectorat de la Garda Síochána, elle a contribué à la révision des structures, des rôles et des responsabilités de la police irlandaise. Gwen a dit que ce qu’elle avait appris de ce travail en Irlande, c’est que l’histoire des services de police est l’histoire d’un pays, une philosophie qu’elle a ensuite pu transposer dans le contexte canadien.

La sénatrice Boniface a mené des réformes policières largement considérées comme parmi les plus ambitieuses et les plus délicates au monde, puisqu’il s’agissait de passer d’une approche influencée par les conflits et une vision paramilitaire à une approche moderne, fondée sur les civils et les droits, tant dans le Nord que dans le Sud de l’Irlande. Gwen a apporté au Sénat une vaste expertise, un jugement exceptionnel et une grande intelligence émotionnelle, ce qui lui a valu d’être nommée au Comité mixte spécial sur la déclaration de situation de crise, il y a quelques années.

Gwen, vous allez beaucoup nous manquer ici. Vous avez montré à merveille comment nous pouvons mettre à profit le meilleur de nos parcours professionnels et personnels dans le cadre du travail important que nous accomplissons au Sénat, toujours en faisant preuve de modestie et de grâce au Sénat et envers nous tous.

Merci, sénatrice Boniface. Nous vous souhaitons bonne chance pour votre prochain chapitre.

L’honorable Mohamed-Iqbal Ravalia [ + ]

Honorables sénateurs, chère Gwen, aujourd’hui, nous nous levons pour reconnaître et célébrer vos admirables services alors que vous terminez votre mandat au Sénat du Canada. Votre carrière a toujours été définie par votre intégrité, votre dévouement et votre engagement continu envers la fonction publique et la sécurité des collectivités.

Avant de se joindre à cette chambre, la sénatrice Boniface a brisé des plafonds de verre en devenant la première femme commissaire de la Police provinciale de l’Ontario. Son leadership au sein de cet organisme a redéfini ce que pouvait être une police inclusive, compatissante et proche de la communauté. Mes collègues ont souligné ses nombreuses réalisations professionnelles remarquables. Lorsqu’elle a été nommée ici en 2016, elle a conservé la même vision et le même sens de la justice.

Dans cette enceinte, Gwen, vous avez mis votre expérience pratique directement au service de votre travail législatif. Vous avez assumé avec distinction vos fonctions au sein de comités axés sur la sécurité nationale, l’application de la loi, les affaires autochtones et la justice. Votre opinion a toujours reflété un certain équilibre, nous appelant à défendre à la fois la sécurité publique et les droits de la personne. Qu’il s’agisse d’examiner des réformes complexes du système de justice, de lutter contre la crise des opioïdes ou de faire progresser la réconciliation, vos contributions étaient réfléchies, fondées sur des preuves et toujours profondément humaines.

Au-delà de ses réalisations dans la sphère politique, la sénatrice Boniface est une amie, une mentore et une source d’inspiration pour beaucoup de personnes, autant dans cette Chambre qu’à l’échelle du pays. Elle incarne ce que l’on entend par servir avec force et compassion. Ses capacités à écouter, à établir un consensus et à diriger avec humilité sont des qualités que nous aurions tous avantage à imiter. Il ne faut surtout pas oublier son sens de l’humour espiègle et cette adorable étincelle dans ses yeux.

Alors qu’elle entame un nouveau chapitre de sa vie, nous la remercions pour les décennies qu’elle a consacrées au service des Canadiens et de la communauté internationale comme autorité respectée dans le domaine de l’application de la loi, comme sénatrice et, surtout, comme pionnière pour les femmes dans le service public. Gwen, je suis convaincu que votre héritage continuera de façonner cette institution et notre pays pendant de nombreuses années.

Chers collègues, je vous invite à vous joindre à moi pour exprimer notre sincère gratitude et nos meilleurs vœux à Gwen pour sa retraite bien méritée et pour le temps qu’elle passera avec sa famille bien-aimée.

Je chérirai toujours notre lien spécial. Votre présence va me manquer. J’ai le cœur lourd. Je vous promets qu’Iris et moi allons attendre sur le rivage terre-neuvien pour ne pas manquer votre arrivée.

L’honorable Bev Busson [ + ]

Honorables sénateurs, c’est avec un plaisir éminemment personnel et une profonde tristesse que je prends la parole aujourd’hui pour parler de ma collègue exceptionnelle et chère amie Gwen Boniface, qui conclut un chapitre remarquable de son épopée consacrée au service public.

Le courage, l’intégrité et un leadership avant-gardiste ont défini la carrière de Gwen. Bien avant de se joindre à nous, ici au Sénat, elle marquait déjà l’histoire en tant que première femme commissaire de la Police provinciale de l’Ontario. Ses compétences en leadership lui ont valu d’autres rôles prestigieux dans les services de police, comme mes collègues l’ont mentionné. Par ailleurs, sa réputation dépassait nos frontières, elle qui a contribué à moderniser la police nationale irlandaise et qui a conseillé les Nations unies sur des questions relatives au crime organisé transnational, tout en faisant preuve de la force, de l’équité et de la compassion que nous avons tous appris à connaître et à aimer chez elle. Cela nous rappelle qu’au-delà de chaque décision, politique et loi que nous examinons, il y a des gens qui comptent sur nous pour bien faire les choses.

Pour moi, Gwen a été plus qu’une collègue; elle a été ma mentore et, si j’ose dire, mon amie. C’est aussi une personne qui prêche par l’exemple.

Le jour même où je suis devenue la première inspectrice de la Gendarmerie royale du Canada, j’ai reçu un coup de fil de la sénatrice Boniface, qui était alors inspectrice à la Police provinciale de l’Ontario. Je ne savais même pas qui elle était. Je me souviens de ses paroles : elle voulait seulement établir un contact avec moi, parce que lorsqu’elle avait été promue, il n’y avait alors aucune autre femme pour l’appeler, lui offrir des conseils ou simplement échanger. Voilà le genre d’attitude de leader, empreinte d’authenticité, de gentillesse et de générosité, qui a fait sa renommée. Nous sommes depuis devenues de fidèles amies et confidentes.

Toutes deux, nous avons tracé notre propre voie, nous avons accédé à des espaces de décision où jamais les femmes n’avaient mis les pieds auparavant. Elle était ma marraine au Sénat et elle a aussi été un modèle pour moi, ce qu’elle ne savait pas. Je me suis sentie aussi intimidée qu’inspirée de suivre ses traces.

Quel que soit le dossier — les droits des Autochtones, la sécurité publique, le crime organisé ou le bien-être collectif —, elle parlait avec l’authenticité de celle qui avait déjà été témoin du meilleur comme du pire de l’humanité et qui savait tout de même offrir des conseils positifs et constructifs, souvent avec délicatesse, mais toujours avec fermeté.

Gwen, vous prenez votre retraite du Sénat, mais sachez que vous y laissez une présence qui y restera longtemps. Vous avez contribué à rendre le Sénat plus moderne et plus efficace. Votre exemple de toute une vie continuera d’inspirer ceux d’entre nous qui cherchent à améliorer la vie des autres par le service public, tant en uniforme que dans la vie civile.

Au nom de tous ceux qui vous connaissent bien, je vous souhaite de vous reposer et de rire avec vos amis et votre famille et, surtout, de passer de nombreuses années de bonheur avec vos petits-enfants que vous chérissez tant. Profitez de votre retraite bien méritée, le fruit d’une vie consacrée à rendre le Canada meilleur. Vous nous manquerez, mais c’est à moi que vous manquerez le plus. Je fais partie de ceux qui n’oublieront jamais votre générosité. D’une pionnière à une autre, merci de votre service et de votre amitié.

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