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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les athlètes canadiens

14 décembre 2021


Honorables sénateurs, on a beaucoup entendu parler des athlètes canadiens ces derniers temps. Ils servent d’exemple jour après jour. Cependant, on parle moins des histoires à l’extérieur de la compétition qui illustrent leur résilience et qui sont parfois plus émouvantes que leurs performances athlétiques. Aujourd’hui, mon but n’est pas de vanter les mérites sportifs des athlètes mais plutôt de mettre en lumière le leadership dont ils font preuve en dehors de la compétition.

Vous vous rappelez certainement que peu de temps avant l’ouverture des Jeux paralympiques à Tokyo, Kaboul est tombée aux mains des talibans. De nombreux Afghans se sont alors inquiétés de ce que leur réservait l’avenir. Seraient-ils confrontés à des répercussions? Et leur famille? Comme vous pouvez l’imaginer, pour ceux qui participaient aux compétitions athlétiques par pur plaisir — particulièrement les femmes — ces craintes étaient omniprésentes.

Depuis 2012, j’ai le privilège d’encadrer et de soutenir des femmes en Afghanistan. J’ai également participé au marathon secret et j’en ai appuyé l’organisation. Initiative lancée par un groupe de jeunes Afghanes pleines d’espoir, cet événement annuel incroyable se tient dans le cadre de la Journée internationale des femmes. J’ai tiré une leçon d’humilité en observant la croissance de ces femmes ainsi que leur désir d’apprendre et de devenir des chefs de file.

Plusieurs athlètes, entraîneurs, représentants du monde sportif et dirigeants de la communauté LGBTQ2+ ont communiqué avec moi et avec d’autres intervenants du monde des sports et de l’éducation au Canada pour demander qu’on les aide à quitter l’Afghanistan.

Leurs histoires étaient toutes déchirantes. Elles m’ont brisé le cœur et je savais que nous devions faire tout notre possible pour les aider. Je frémis encore à l’idée que certains des athlètes qui ont défilé à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques en juillet fuient maintenant pour sauver leur vie alors que leurs maisons sont envahies et leurs biens personnels détruits.

Dans les heures, les jours et les semaines qui ont suivi la chute de Kaboul, nous avons utilisé collectivement tous nos contacts avec les gouvernements, les ONG et les organisations sportives et éducatives pour les aider à fuir l’Afghanistan. Je suis fière de dire que ces contacts, qui ont été établis grâce à l’amour, l’humanité et l’unité du sport, ont permis à des dizaines d’athlètes et d’entraîneurs afghans de quitter le pays.

En septembre, grâce à ces efforts et au travail du Comité international olympique et du Comité olympique canadien, en particulier la Solidarité olympique, tous les athlètes qui ont participé aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo ont quitté l’Afghanistan avec en main un visa qui a été délivré pour des raisons humanitaires. La semaine dernière, j’ai reçu une photo qui a été prise d’une famille quelques instants après qu’elle ait pu quitter l’Afghanistan et il n’y a pas grand-chose de plus puissant que cela.

Comme nous le savons, ils sont encore nombreux à chercher à obtenir du soutien et à fuir le régime taliban. Nous continuons d’exercer des pressions et de travailler avec d’autres pays pour les aider, faciliter leur fuite et user de notre influence dans la mesure du possible. Je sais qu’un certain nombre de dirigeants nationaux et internationaux travaillent sur le terrain pour faciliter le passage au Canada ou dans un autre pays et pour soutenir les réfugiés à leur arrivée. Le degré de soutien à l’échelle nationale et internationale ne manque jamais de me donner de l’espoir. Notre communauté sportive nationale s’est mobilisée, comme bien d’autres, pour illustrer les valeurs canadiennes dans sa réponse à la crise en Afghanistan.

Merci, meegwetch.

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