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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de James « Jim » Giczi

26 février 2020


Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à un habitant du Yukon, à un Canadien qui croyait peut-être que ce qu’il faisait en tant qu’agent de la GRC, que mari, que père et que membre du Club de hockey des anciens était ordinaire, mais Jim Giczi était vraiment une personne extraordinaire.

Le 6 septembre 2019 était une magnifique journée au Yukon. Le sergent Jim Giczi et ses amis sont allés se promener en motocyclette sur la magnifique route du Klondike.

Sur le chemin du retour, Jim, qui était seul sur sa moto derrière ses amis, a eu un problème médical. En dépit des efforts déployés par l’excellent personnel médical qui se trouvait relativement près, Jim est mort.

Il est toujours difficile de perdre quelqu’un, surtout lorsqu’il s’agit d’une personne âgée de seulement 56 ans qui commence à penser à la retraite. Le décès de Jim a été particulièrement difficile pour les Yukonnais.

Au début de mon discours, j’ai utilisé le mot « extraordinaire ». Laissez-moi vous dire pourquoi. La première fois que j’ai rencontré Jim, c’est quand je siégeais comme députée à l’Assemblée législative du Yukon. Giczi, comme on l’appelait, est entré dans mon bureau vêtu d’une chemise et d’un short. Peu importe où et quand on rencontrait Jim, et peu importe le temps qu’il faisait, il portait un short.

À l’époque, Jim faisait du lobbyisme pour le milieu des premiers intervenants dans le but de faire modifier la loi afin d’exiger une analyse du sang des prévenus qui avaient craché sur un premier intervenant ou qui l’avaient mordu pour que ce dernier, au besoin, puisse commencer un traitement.

Le sergent Jim Giczi, membre de la GRC depuis 28 ans, était chef de la section d’identité judiciaire de la Division M de la GRC à Whitehorse. En 2007, dans le cadre d’une enquête, il n’a pas pu déterminer la marque et le modèle d’un pneu à partir de son empreinte. Le logiciel à sa disposition était incapable d’établir une correspondance.

Jim a alors décidé d’occuper son temps libre à la création d’une nouvelle base de données qui permettrait à la police de faire correspondre une empreinte de pneu à une marque et un modèle précis de pneu. Ce passe-temps, cette passion devrais-je dire, lui a permis de créer la seule base de données qu’utilise aujourd’hui le Centre d’information de la police canadienne lorsqu’on découvre des empreintes de pneus sur une scène de crime au Canada, peu importe l’endroit ou le service de police concerné. Ce passe-temps personnel de Jim a joué un rôle déterminant dans l’arrestation de l’ancien colonel Russell Williams en 2010. En 2015, le gouverneur général a remis à Jim la Médaille du service méritoire pour son travail.

Mais les services extraordinaires rendus par Jim ne s’arrêtaient pas à son travail. Mari aimant de Tanis et père dévoué de Zach et d’Alex, c’était le collègue de travail qui était toujours le premier sur le pas de la porte pour offrir son soutien quand quelqu’un revenait d’un congé de maladie.

Jim avait l’esprit communautaire, et la communauté s’est souvenue de lui d’une façon qui sort plutôt de l’ordinaire. Nous étions rassemblés dans le gymnase d’une école locale. Il y avait une haie d’honneur formée par des agents de la GRC dans leur uniforme rouge. À la demande de Tanis — et probablement selon les souhaits de Jim —, le reste des gens présents étaient vêtus de shorts et de chandails de hockey.

Le Club de hockey des anciens a débuté sa saison peu après la cérémonie. Sur leur chandail, les joueurs portaient un petit écusson arborant les initiales « JG ». C’est entre autres avec des chandails de hockey, des shorts et de la musique comprenant du AC/DC — je vous laisse deviner la chanson — que nous avons pleuré la perte d’un membre vraiment extraordinaire de notre communauté. Cela nous a consolés de savoir que Jim l’aurait voulu ainsi et que tout cela était à son image : extraordinaire. Merci, sénateurs. Mahsi’cho.

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