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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Stratégie nationale sur le logement

1 juin 2021


Monsieur le Président, d’entrée de jeu, je souhaite offrir avec bienveillance mon appui aux familles autochtones qui se sont vu cruellement arracher de leurs foyers leurs propres enfants.

Chers collègues, dans un mois exactement, au Québec, ce sera le grand déménagement.

Comme chaque année, des familles se retrouveront à la rue ou dans un logement de dépannage, incapables de trouver un logement décent, et ce, sans compter les familles mal logées, qui se résignent à vivre dans un logement insalubre ou mal chauffé.

Pénurie de logements locatifs, prix des loyers qui explosent, piètre qualité des logements disponibles, évictions frauduleuses, discriminations : pour les locataires à revenus modestes, la situation est intenable. Le phénomène, autrefois concentré dans les milieux urbains, touche aujourd’hui toutes les communautés. À Rimouski, le taux d’inoccupation des logements de trois chambres atteint 0,2 %, selon le Comité Logement Rimouski-Neigette; l’équilibre du marché est atteint si le taux d’inoccupation est d’environ 3 %.

La crise du logement est telle que les autres maires du Canada en ont fait leur principale revendication lors du dernier budget fédéral. Le budget a d’ailleurs été très décevant pour ceux qui espéraient des gestes concrets à la hauteur des objectifs ambitieux énoncés dans la Stratégie nationale sur le logement. Les sommes nouvellement annoncées visent surtout des programmes pour contrer l’itinérance ou sont destinées aux promoteurs de logements privés et encouragent la création de logements dont le prix des loyers est souvent trop élevé pour les locataires à revenus modestes.

Alors que le gouvernement fédéral tente de stimuler l’économie post-COVID, il me semble qu’il rate une bonne occasion de faire d’une pierre deux coups. En réinvestissant dans la construction de logement social, on stimulerait la création d’emplois et on favoriserait l’accès au logement. Le gouvernement pourrait aussi s’assurer que les fruits de la nouvelle taxe de 1 % sur les immeubles résidentiels appartenant à des non-résidents sont consacrés à la création de logements au lieu d’être versés au Trésor public.

À l’heure actuelle, les mesures visant à augmenter le revenu disponible des familles, telles que l’augmentation des prestations pour nos aînés, les bonifications de l’Allocation canadienne pour enfants et l’augmentation des prestations relatives au logement, sont grugées par l’augmentation rapide des loyers.

Pour soulager la pauvreté de manière durable, c’est incontournable, il faut augmenter l’offre de logements sociaux en vue de stabiliser les prix. Je vous remercie, chers collègues, de votre attention.

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