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Projet de loi sur la Semaine de promotion de l'apprentissage des compétences essentielles
Deuxième lecture--Suite du débat
19 mars 2019
Honorables sénateurs, je remercie d’abord l’honorable sénatrice Bellemare de sa persistance et de sa détermination. Je salue particulièrement sa démarche patiente et méthodique, cet effort de longue haleine d’abord pour sensibiliser le Sénat et le Canada sur l’enjeu de la littératie et des compétences essentielles, puis pour encourager les sénateurs à participer au débat et à l’enrichir, pour enfin déposer deux projets de loi complémentaires, soit celui-ci, le projet de loi S-254, ainsi que le projet de loi S-256, que j’aborderai aussi plus tard aujourd’hui.
Nous voyons souvent au Sénat l’application de cette théorie des petits pas qui, graduellement et parfois sans même qu’on s’en aperçoive, mènent à des changements importants en matière de politique publique. Le projet de loi S-254, qui vise à établir une Semaine nationale de promotion de l’apprentissage des compétences essentielles, s’inscrit dans cette démarche.
J’appuie ce projet de loi, parce que la discussion au sujet des compétences essentielles et de leur développement est cruciale. Une semaine nationale, avec des événements et des discussions partout au pays, s’avère encore plus importante, car, comme plusieurs sénateurs l’ont expliqué dans le cadre de l’interpellation de la sénatrice Bellemare sur le même sujet, nous tenons actuellement 13 conversations parallèles dans chacune de nos provinces et dans nos territoires, plutôt que d’avoir une conversation nationale. Il s’agit donc d’enraciner cette semaine au niveau national afin de sensibiliser toujours plus de Canadiennes et de Canadiens à l’importance d’acquérir et d’améliorer leurs compétences tout au long de leur vie. Cette semaine inciterait davantage les organismes à agir en qualité d’ambassadeurs de la formation dans nos divers milieux en devenant des partenaires de diffusion et de promotion. De plus, elle favoriserait les échanges entre les différents acteurs et permettrait notamment de rallier les voix autour du développement des compétences essentielles de la main-d’œuvre. D’ailleurs, les recherches démontrent que le fait de miser sur les gens et leur formation est le meilleur moyen d’investir dans l’économie. J’appuie particulièrement le projet de loi S-254, car il est accompagné du projet de loi S-256, le projet de loi sur un cadre de référence national sur les compétences essentielles de la main-d’œuvre.
Je crois que ces deux projets de loi doivent être adoptés ensemble pour une raison fort simple. Là où le projet de loi S-256 crée une structure formelle pour adopter un cadre de référence national en la matière, le projet de loi S-254 offrira un espace d’échanges, de discussions et de promotion autour des thématiques que ce cadre abordera, et ce, dans un contexte plus informel. Souvent, ces activités interpellent apprenants, enseignants, chercheurs, employeurs, syndicats, organismes communautaires, et j’en passe.
Il serait, en effet, idéal que la tenue de la première Semaine nationale de promotion de l’apprentissage des compétences essentielles, en octobre 2019, coïncide avec le début des conversations et consultations prévues par le projet de loi S-256. Le président du Groupe de la Banque mondiale nous rappelle une chose, et c’est que le capital humain ne se crée pas tout seul : il doit être cultivé par l’État. Merci.
Sénatrice Gagné, accepteriez-vous de répondre à des questions?
Avec plaisir.
C’est une question d’information. Je n’ai pas suivi le dossier d’aussi près que vous. Dans la consultation que vous avez menée, vous avez parlé des employeurs et des employés des institutions d’enseignement. Est-ce qu’ils ont été consultés, et quelle a été leur réaction lorsque vous avez présenté ce projet de loi? Comment les PME et les institutions d’enseignement se sont-elles réunies pour participer à cette future semaine de promotion?
Je veux mentionner que c’est le projet de loi de la sénatrice Bellemare dont il s’agit ici. Dans plusieurs communautés, la semaine sur l’alphabétisation ralliait beaucoup de voix autour des compétences essentielles et de l’importance de pouvoir assurer un développement pour les gens qui ont plus de difficulté à se trouver un emploi sur le marché du travail. Je vais en parler plus tard dans le contexte du cadre de référence. Il faut dire qu’on a vu, au cours des 10 dernières années, et pour avoir déjà moi-même participé au Council of Adult Literacy Education for Manitoba, un conseil de littératie du Manitoba, des initiatives qui étaient financées par le gouvernement fédéral étouffées de plus en plus. Les provinces et le gouvernement fédéral, avec le Conseil des ministres de l’Éducation, avaient adopté de bonnes initiatives et on a vu ces initiatives étouffées. Je pense qu’il est important de pouvoir reprendre le discours autour de cette question, car elle est essentielle pour l’économie.
J’ai une question complémentaire, si la sénatrice le veut bien. En ce qui a trait au volet « innovation », on sait que les entreprises se développent de plus en plus et vont vers des modèles innovateurs. C’est là que des emplois seront créés à l’avenir, et les nouvelles technologies, les institutions d’enseignement et les entreprises développent ce volet également. Donc, la formation doit être conjuguée entre les deux pour donner du travail aux futurs employés.
Je suis bien d’accord avec vos propos.