DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Conférence des Parties
3 décembre 2025
Honorables sénateurs, la COP 30 a commencé comme un flambeau d’espoir pour les défenseurs de l’environnement et les communautés en première ligne. Pourtant, les résultats demeurent modestes face à l’ampleur et à l’accélération de la crise planétaire à laquelle nous sommes confrontés.
L’Accélérateur mondial de la mise en œuvre a été lancé, mais il s’agit d’une initiative qui ne crée aucune obligation. Malgré les preuves scientifiques accablantes et le vaste soutien du public à l’égard de l’élimination progressive des combustibles fossiles, au bout du compte, même les mots « combustibles fossiles » n’ont pas été inclus dans la déclaration finale, et les pays n’ont réussi qu’à s’entendre sur une déclaration commune.
Comme lors des COP précédentes, l’élan n’a pas pu venir à bout de l’influence des lobbyistes des combustibles fossiles, qui étaient plus nombreux que la délégation de tous les pays présents, à l’exception du Brésil. Les négociations n’ont pas permis de résoudre les tensions structurelles de longue date entre les besoins des pays en développement et la responsabilité profondément inégale des pays développés à l’égard des répercussions de la dépendance aux combustibles fossiles.
À la COP 30, j’ai souligné que les changements climatiques, la perte de biodiversité et la pollution ne sont pas des crises distinctes; ce sont des parties interreliées d’une même urgence. La science confirme que sept des neuf limites planétaires qui rendent la Terre sûre pour la vie ont maintenant été franchies. Il ne s’agit pas d’un avertissement de catastrophe future, mais de la réalité actuelle, qui menace nos systèmes alimentaires, nos sources d’approvisionnement en eau, notre santé et nos économies.
Conformément à une récente décision consultative de la Cour internationale de justice, qui précise que les États ont l’obligation de fonder leurs actions sur la science du climat et de prévenir les dommages environnementaux importants, la COP 30 a réalisé des progrès significatifs vers la justice climatique en appelant à l’élaboration d’un mécanisme pour une transition juste, ainsi que de voies de transition qui respecteront les droits de la personne et des travailleurs, le dialogue social, l’égalité des genres et les besoins des communautés marginalisées.
La Tropical Forests Forever Facility, un fonds qui vise à soutenir les peuples autochtones et les communautés locales en garantissant l’avenir des forêts tropicales, a également été lancée lors de la COP 30.
Aujourd’hui, chers collègues, il est clair que deux voies se dessinent pour l’avenir. L’une est empruntée par la Chine, l’Europe et une poignée d’États américains qui agissent comme chefs de file dans la transition vers des économies prenant appui sur l’électricité. Quant à l’autre, on y retrouve les États qui refusent de délaisser le pétrole en s’opposant à une transition inéluctable, au risque de se retrouver avec des actifs inutilisables et une instabilité économique. Nos pairs du G7 sont en pleine transition, et on prévoit que les investissements dans les énergies propres s’élèveront à 3,3 billions de dollars américains en 2025, à l’échelle mondiale. Quelle part de ces investissements ira au Canada?
Le monde se transforme. La science est sans équivoque. Le droit international évolue. L’histoire nous jugera sur nos actions, pas sur nos intentions.
Nous devons choisir la cohérence et la prévoyance, aligner notre économie sur la science, protéger la nature et soutenir les plus vulnérables.
Merci. Meegwetch.