PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères et le commerce international
La conférence de l'Organisation de l'aviation civile internationale--Taïwan
6 février 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
La semaine dernière, même si la flambée de coronavirus a été déclarée urgence de santé publique internationale, l’Organisation de l’aviation civile internationale, ou OACI, dont le siège est à Montréal, a jugé bon de commencer à bloquer en masse les utilisateurs qui soulevaient la question de l’inclusion de Taïwan dans l’organisation internationale ainsi que les utilisateurs qui se contentaient de retransmettre les gazouillis. L’OACI a déclaré que les gazouillis et leurs retransmissions n’étaient pas pertinents et qu’ils comprenaient du contenu offensant. Brimer le droit de parole et pratiquer la censure, c’est l’essence même du Parti communiste chinois.
Maintenant, l’OACI, dont la secrétaire générale est une ancienne responsable du Parti communiste chinois dans le domaine de l’aviation — ce qui en dit long —, pratique la censure et brime le droit de parole, ce qui va à l’encontre de ses principes d’inclusion, d’équité et de transparence. Ce n’est une surprise pour personne. Il s’agit d’un affront direct à la liberté d’expression, à la liberté de communiquer en public, à l’accès à l’information et aux valeurs qui sont si chères aux Canadiens.
Les pratiques de l’OACI en matière de blocage ont été dénoncées notamment par le département américain des Affaires étrangères ainsi que le comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis.
Voici ma question, monsieur le leader : quand le Canada emboîtera-t-il le pas aux États-Unis en dénonçant les gestes de l’OACI, qui ont pour effet de censurer les gens et de brimer leur liberté d’expression et qui n’ont tout simplement pas leur raison d’être dans une organisation de l’ONU?
Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre question. Je ne suis pas très bien placé pour savoir quelles sont les intentions du gouvernement dans ce dossier. Au risque de vous décevoir, je dirai simplement que je vous répondrai après m’être renseigné.
Je devrais m’arrêter ici, mais je me permets de vous faire part de l’information suivante parce que je sais que les sénateurs ainsi que tous les Canadiens à l’écoute se préoccupent vivement du sort des Canadiens en Chine qui tentent de revenir à la maison dans des circonstances très difficiles.
Je suis heureux d’annoncer qu’aujourd’hui environ 211 Canadiens quitteront Wuhan, en Chine, à bord du premier avion affrété par le gouvernement. Un deuxième avion affrété par le gouvernement devrait quitter la Chine lundi prochain avec à son bord les derniers Canadiens qui seraient encore sur place.
En ce qui concerne votre question, je vous reviendrai avec une réponse.
Merci, monsieur le leader. Paradoxalement, la secrétaire générale de l’Organisation de l’aviation civile internationale et le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé ont tous les deux insisté sur l’importance de coordonner nos efforts et de travailler tous ensemble dans un esprit de solidarité et de coopération pour contenir la propagation du coronavirus. Le directeur général de l’OMS a dit que nous sommes tous concernés par cette situation et que nous devons collaborer si nous voulons y mettre fin.
Ce n’est pas tout à fait vrai. Taïwan a été complètement exclue. En agissant ainsi, l’Organisation de l’aviation civile internationale et l’Organisation mondiale de la santé compromettent la santé et la sécurité aérienne partout dans le monde. Elles mettent en danger près de 24 millions de Taïwanais, de même que tous les habitants de notre planète, car l’exclusion de Taïwan peut facilement — et probablement — entraîner des lacunes dans le traitement et la gestion du virus.
Puisque le premier ministre a affirmé qu’il appuie la pleine participation de Taïwan à des forums multilatéraux internationaux, pouvez-vous nous dire quelles mesures concrètes le Canada prendra pour garantir l’inclusion de Taïwan dans ces organismes de l’ONU afin de faire passer la santé de la population mondiale avant les considérations d’ordre politique?
Je vous remercie de votre question. Le gouvernement du Canada continue d’appuyer la pleine participation de Taïwan à des forums multilatéraux internationaux, surtout lorsque cela contribue significativement au bien public mondial.
On me dit que le gouvernement du Canada continue de croire que la participation de Taïwan à titre d’observateur aux réunions de l’Assemblée mondiale de la santé est dans l’intérêt de la communauté sanitaire mondiale. Le gouvernement encourage sa participation, de même que celle de toute la communauté internationale, pour favoriser la santé mondiale.