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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères et le commerce international

L'enquête sur la tragédie du vol PS752 d'Ukraine International Airlines

18 février 2020


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) [ + ]

Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Monsieur le leader, étant donné que des manifestants bloquent des voies ferrées, le réseau ferroviaire destiné tant aux passagers qu’aux échanges commerciaux se retrouve paralysé dans une grande partie du Canada. Les agriculteurs, qui ont dû faire face à tellement de difficultés au cours de la dernière année, ont besoin d’un réseau ferroviaire qui fonctionne pour acheminer leurs produits vers les marchés et pour recevoir de l’équipement.

Monsieur le leader, qu’a fait le premier ministre la semaine dernière alors que le Canada s’est presque retrouvé complètement paralysé? Il était à l’étranger, où il embrassait chaleureusement le ministre des Affaires étrangères de l’Iran et où il s’inclinait devant l’apologiste en chef du régime.

Monsieur le leader, on dit que les familles des 57 Canadiens qui ont perdu la vie quand l’Iran a abattu leur avion le mois dernier ont raison d’être révoltées. Nous ne pouvons qu’imaginer leur douleur face au comportement du premier ministre.

Sénateur Gold, qu’est-ce que le premier ministre a accompli exactement en serrant la main du ministre des Affaires étrangères de l’Iran et en se liant d’amitié avec lui? L’Iran va-t-il remettre la boîte noire et indemniser les familles des victimes? Qu’est-ce que cette visite a permis d’accomplir?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat)

Merci beaucoup pour votre question. Concernant la tragédie qui s’est produite et l’énorme perte en vies humaines — tant canadiennes que d’autres nationalités —, la priorité du gouvernement est toujours d’avoir une enquête exhaustive, transparente et irréprochable. Cela n’a pas été facile. Nous nous efforçons toujours d’obtenir l’envoi des boîtes noires en France pour qu’elles y soient examinées adéquatement. Je crois comprendre, c’était l’un des objectifs du premier ministre lors des réunions auxquelles vous faites référence.

Vous avez commencé votre question en faisant remarquer avec justesse les répercussions que l’annulation des trains et le blocage ferroviaire ont eues sur les Canadiens partout au pays. Je dirai simplement ceci : le gouvernement s’occupe de la question et travaille sans relâche pour essayer de trouver une solution rapide et pacifique à cette situation.

Le sénateur Plett [ + ]

Ce n’était manifestement pas la question, monsieur le leader.

Je ne vois pas en quoi inviter le plus grand défenseur de l’Iran et ses amis à prendre le thé va contribuer à résoudre ce problème. C’était ça, la question, et j’attends toujours une réponse. Une fois que j’aurai posé ma question complémentaire, je vous donnerai la possibilité de répondre à ma première question, parce que vous n’y avez pas répondu.

Hier, les commissions albertaines du blé et de l’orge ont déclaré qu’en raison du blocage des voies ferrées, les agriculteurs de l’Ouest canadien sont presque en situation de crise, parce qu’ils ne peuvent assurer l’exportation des millions de tonnes de grains qui sont immobilisés dans les Prairies. La pénurie de propane est un autre problème majeur pour les familles d’agriculteurs et leurs entreprises. Le propane est déjà rationné dans le Canada atlantique.

Monsieur le leader, que penser des priorités du premier ministre, quand celui-ci choisit de rester à l’étranger, de se lier d’amitié avec le ministre des Affaires étrangères de l’Iran et de chercher des appuis pour obtenir un siège au Conseil de sécurité, au lieu de s’occuper de la crise ici, au pays, comme il l’a fait la semaine dernière?

Je vous remercie de votre question. Je vais essayer de mieux y répondre, du moins, d’y répondre à votre satisfaction. Je le répète : les échanges du gouvernement avec l’Iran découlent directement du fait qu’il s’est engagé, et qu’il tient, à ce que justice soit faite pour les victimes de cette tragédie et à ce qu’il y ait une enquête et que les responsables répondent de leurs actes.

Dans le contexte géopolitique plus vaste, le gouvernement estime toujours que le dialogue est une étape nécessaire pour pouvoir, dans une certaine mesure, amorcer une désescalade dans une région où règne une grande tension et qui fait planer une menace pour le monde.

Vous avez, à juste titre, exprimé des préoccupations au sujet des répercussions des barrages érigés au pays sur les agriculteurs, les entreprises et les citoyens. J’ai été informé que le gouvernement est pleinement conscient de la situation et prend très au sérieux les répercussions que celle-ci a non seulement sur les agriculteurs et les petites entreprises, mais aussi sur les Canadiens qui comptent sur le transport de marchandises, que ce soit par train ou par un autre mode de transport, ainsi que sur les petites villes et les collectivités qui dépendent de ces services, que ce soit pour transporter du propane, dans ma province, le Québec, du chlore pour rendre l’eau potable ou autre chose.

C’est une situation difficile. Notre assemblée n’a pas besoin que je lui explique la complexité de celle-ci dans le contexte de la relation entre le Canada et les Premières Nations et les difficultés qui nous attendent. Le gouvernement demeure déterminé à remédier — rapidement et, nous l’espérons tous, pacifiquement — aux répercussions économiques que cette situation a sur tous les Canadiens et aux difficultés auxquelles nous sommes actuellement confrontés concernant les questions à la base de ce différend.

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