PÉRIODE DES QUESTIONS — Les transports
La perturbation du transport ferroviaire
19 février 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Monsieur le leader, la semaine dernière, à Munich, le premier ministre a parlé d’un monde :
[...] où nous pouvons échanger des idées librement, où nos différences nous enrichissent.
Hier, il a dit à la Chambre :
[...] mais nous devons être à l’écoute les uns des autres. Les sirènes du populisme qui sévissent dans les démocraties ces jours-ci sont en réalité un appel à s’écouter parler, à n’entendre que ceux qui partagent le même point de vue et à ignorer les gens qui ont une perspective différente.
De bien belles paroles, que le premier ministre a prononcées sans vraiment y croire; autrement, il n’aurait jamais exclu le chef de l’opposition officielle, Andrew Scheer, d’une réunion des chefs à l’autre endroit pour discuter des blocages ferroviaires actuels.
Sénateur Gold, si le premier ministre ne peut même pas s’asseoir avec un autre chef de parti — un autre parlementaire — pour discuter de la situation, comment pense-t-il arriver à régler cette crise?
Je vous remercie de votre question. Je pense que nous avons tous suivi les actualités et le débat d’urgence avec beaucoup d’intérêt. Je pense que le premier ministre a exposé très clairement sa position dans ses déclarations hier.
En collaboration avec ses collègues et d’autres personnes, il cherche une solution pacifique à un différend très compliqué qui porte sur les Premières Nations, la gouvernance au sein des nations, l’économie canadienne et de nombreux intervenants et Canadiens.
En ce qui concerne la demande de conseils à ses collègues au Parlement, le premier ministre a déclaré très clairement qu’il cherche des gens qui semblent aussi déterminés que le gouvernement à trouver une solution négociée axée sur le respect et le dialogue. Il a affirmé — et nous l’avons tous entendu — qu’il estime que la déclaration et le discours du chef de l’opposition montrent clairement que l’opposition a une idée très différente des façons de procéder et qu’il est préférable pour lui d’entreprendre des discussions avec des gens qui partagent sa vision pour aller de l’avant.
Je ne sais que dire. Sénateur Gold, j’ai parlé hier des terribles conséquences de l’interruption des services ferroviaires sur les agriculteurs des Prairies. Ayant remporté tous les sièges en Alberta et en Saskatchewan ainsi que la moitié des sièges dans ma province, le Manitoba, M. Scheer dirige le parti fédéral qui représente ces agriculteurs.
Monsieur le leader, le Parti conservateur du Canada a reçu quelque 6,1 millions de votes, presque un quart de million de votes de plus que les libéraux au pouvoir lors des dernières élections.
Les agriculteurs de l’Ouest s’inquiètent à juste titre de leurs moyens de subsistance. Ils essaient de continuer leurs activités dans une situation très difficile et ils s’inquiètent de ce qui arrive au pays en ce moment.
Sénateur Gold, je le redemande. Que doivent comprendre les agriculteurs de l’Ouest canadien de la décision du premier ministre d’exclure le chef de l’opposition, le chef d’un parti qui a reçu quelque 6 millions de votes? Que doivent comprendre tous les Canadiens de la décision du premier ministre de rencontrer le ministre des Affaires étrangères de l’Iran, mais pas le chef de l’opposition?
Je vous remercie de la question. Je répète encore une fois que la position du gouvernement est claire : il s’emploie à trouver une solution et à éviter l’escalade. Il cherche à dénouer cette situation difficile, en évitant de blâmer un groupe en particulier et en acceptant plutôt, comme l’a suggéré le chef Bellegarde, la responsabilité collective de celle-ci. Le gouvernement demeure déterminé à y trouver une solution rapide et pacifique. Il examine attentivement la situation. Il est conscient, comme nous tous, des énormes répercussions de cette crise sur l’ensemble des Canadiens, notamment les agriculteurs de l’Ouest, quel que soit le parti pour lequel ils ont voté aux dernières élections.