PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères
La tragédie du vol PS752 d'Ukraine International Airlines
23 juin 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement.
Monsieur le leader, 55 Canadiens et 30 résidents permanents ont perdu la vie quand le régime iranien a abattu leur avion en janvier dernier. En cette Journée nationale du souvenir des victimes de terrorisme, nous honorons leur mémoire et pensons aux familles qui doivent traverser une période de deuil inimaginable alors que l’Iran n’a toujours pas été tenu responsable.
En mars, le régime a affirmé qu’il remettrait les boîtes noires dans les 14 jours. Des mois plus tard, on attend toujours. Même si le premier ministre du Canada a serré la main du ministre iranien des Affaires étrangères, rien n’a bougé.
Selon les familles des victimes du vol PS752, les corps de leurs êtres chers ont été pillés et leurs cercueils ont été profanés. Elles veulent que le gouvernement du Canada présente un plan assorti d’un échéancier pour obliger ce régime iranien terroriste à rendre des comptes.
Monsieur le leader, le gouvernement informera-t-il ces familles de son plan à ce sujet? À partir de maintenant, comment le gouvernement réclamera-t-il justice pour leurs êtres chers?
Merci pour votre question. Le gouvernement continue de réclamer que justice soit faite — ce qui se fait attendre depuis trop longtemps — pour les personnes qui ont perdu des proches lors de cette tragédie.
J’ai été informé que le 22 juin de cette année, le ministre Champagne s’est entretenu directement avec son homologue, le ministre iranien des Affaires étrangères. M. Champagne a exigé que l’Iran coopère immédiatement afin qu’une enquête complète et transparente sur l’abattage de l’avion soit réalisée et que les familles endeuillées soient indemnisées.
On m’a informé qu’au cours de cette conversation, le ministre des Affaires étrangères Zarif s’est à nouveau engagé à ce que l’Iran remette les boîtes noires à la France sans plus tarder. On m’a également fait savoir que le ministre des Affaires étrangères a accepté d’entamer des négociations en vue d’obtenir réparation pour les familles des victimes.
Le gouvernement considère que ces demandes constituent la plus haute priorité au chapitre de ses relations avec l’Iran. Il continuera à collaborer avec ses alliés pour exercer des pressions sur l’Iran afin que ce pays fasse preuve de justice et de transparence par rapport à cette tragédie.
C’est fascinant de voir à quel point le gouvernement accorde de l’importance à tant de choses, mais que rien n’aboutit.
Le ministère des Affaires étrangères a récemment confirmé que le régime iranien a soulevé la question du rétablissement des relations consulaires avec le Canada. Le gouvernement conservateur précédent avait suspendu les relations avec l’Iran en 2012 en guise de contestation contre le soutien de l’Iran à l’égard du terrorisme, ses innombrables violations des droits de la personne, son discours antisémite et son incitation au génocide.
Hier, nous avons appris que le gouvernement Trudeau n’a absolument rien fait pour signifier des documents aux dirigeants iraniens en ce qui concerne un recours collectif intenté dans la foulée de l’écrasement d’avion en janvier dernier, comme le prescrit la Loi sur la justice pour les victimes d’actes de terrorisme. Je tiens pour acquis que le ministre des Affaires étrangères ne l’a pas fait non plus.
Monsieur le leader, ces deux événements sont-ils liés? Le gouvernement a-t-il refusé d’appuyer le recours collectif parce qu’il souhaite rétablir ses anciens liens avec le régime iranien? Pouvez-vous confirmer au Sénat que le prix à payer pour que le gouvernement normalise ses relations avec l’Iran ne sera pas de renoncer à faire respecter la Loi sur la justice pour les victimes d’actes de terrorisme?
Merci de votre question. À ma connaissance, le gouvernement n’a aucune intention de renoncer à faire respecter la loi dont vous parlez.
Dans ses relations avec l’Iran et d’autres pays, le gouvernement a toujours eu comme position d’essayer diverses méthodes de persuasion et d’influence; cela inclut la collaboration pour chercher des solutions pacifiques à ces problèmes apparemment insolubles, même s’il y a des différences fondamentales dans nos valeurs et dans la manière dont nous nous comportons sur la scène internationale. Le gouvernement demeure résolu à obtenir justice pour les personnes mortes dans l’avion abattu, et il poursuivra ses efforts dans ce but.