PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères
Les relations sino-canadiennes
17 juin 2021
Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Il y a un an aujourd’hui, le gouvernement Trudeau a perdu son pari d’obtenir, pour le Canada, un siège au Conseil de sécurité des Nations unies, et ce, en obtenant moins d’appui que le gouvernement conservateur précédent, en 2010. On aurait pu espérer que l’année écoulée aurait amené le gouvernement Trudeau à adopter une politique étrangère fondée sur des principes. Au lieu de cela, le gouvernement a décidé de s’absenter lors d’un vote à la Chambre sur une motion visant à reconnaître le génocide perpétré par le gouvernement chinois contre les musulmans ouïghours. Le Canada n’a toujours pas pris de décision en ce qui concerne Huawei et notre réseau 5G, et la réponse du gouvernement Trudeau à la répression menée par la Chine à Hong Kong est toujours inadéquate. Cela continue comme ça encore et encore, monsieur le leader du gouvernement. Les Canadiens verront-ils un jour une politique étrangère basée sur le respect des droits de la personne, de la primauté du droit et de la démocratie, en ce qui concerne le gouvernement Trudeau? Oui ou non?
La politique étrangère du gouvernement du Canada est axée sur les intérêts supérieurs du Canada et ses valeurs. Cela veut donc dire notamment les droits de la personne, la sécurité de ceux qui sont détenus illégalement et arbitrairement en Chine et dans de nombreux autres pays, et les intérêts de plusieurs dizaines de milliers, voire plus, de Canadiens qui dépendent directement ou indirectement des échanges et du commerce avec certains pays, même si ces pays ne sont pas des pays démocratiques. Je comprends l’aspect politique et partisan des discussions à ce sujet, mais la politique étrangère du Canada a toujours suivi la même ligne sous ce gouvernement. Elle s’inspire en fait des gouvernements précédents et fait passer les intérêts canadiens en premier, avec les droits de la personne en son centre.
Monsieur le leader du gouvernement, n’oublions pas les actions de votre gouvernement avant la tenue du vote et le fait que le gouvernement Trudeau a laissé tomber les principes du Canada à plus d’un égard dans l’espoir d’obtenir un siège au Conseil de sécurité. Le premier ministre a réservé un accueil chaleureux et fait des courbettes au ministre des Affaires étrangères de l’Iran, l’apologiste en chef de ce régime, et ce, un mois après l’écrasement du vol PS752. Le corps des Gardiens de la révolution islamique du régime iranien, ou CGRI, n’est toujours pas inscrit sur la liste des entités terroristes. Monsieur le leader du gouvernement, le Parlement du Canada a demandé au gouvernement d’inscrire le CGRI sur la liste depuis un bon moment. En outre, le gouvernement Trudeau a voté contre Israël, notre ami et allié, à l’Assemblée générale des Nations unies et s’est engagé à accorder de nouveaux fonds à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, malgré des signes évidents d’antisémitisme.
Monsieur le leader, il y a un an, le gouvernement Trudeau a trahi les principes du Canada et il a quand même perdu. Ma question est simple : cela en valait-il la peine?
Ma réponse est simple également, honorable collègue. J’estime, avec le plus grand respect, qu’il est tout simplement trompeur et inutile, tant sur le plan des intérêts du Canada que de celui de notre politique étrangère, de traiter ces enjeux importants de manière aussi partisane et partiale dans le monde complexe où nous vivons.