PÉRIODE DES QUESTIONS — L'agriculture et l'agroalimentaire
Le soutien aux agriculteurs et aux producteurs
25 novembre 2021
Honorables sénateurs, ma question aujourd’hui s’adresse une fois de plus au leader du gouvernement. J’espère que la réponse ne sera pas que les problèmes des agriculteurs sont en partie attribuables aux changements climatiques, comme ce fut le cas hier.
Ma question d’hier à l’intention du leader du gouvernement concernait les agriculteurs de la Colombie-Britannique. Aujourd’hui, ma question porte sur un enjeu important pour les agriculteurs de la côte Est, en particulier les producteurs de pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard. La ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire a signé un arrêté interdisant l’exportation de pommes de terre fraîches de l’Île-du-Prince-Édouard aux États-Unis à la suite de la découverte de la gale verruqueuse de la pomme de terre dans deux exploitations agricoles le mois dernier. Le premier ministre de la province, Dennis King, a qualifié cette interdiction de dévastatrice pour sa province. La décision a été prise sans consulter la province et la ministre n’a mentionné aucune indemnisation pour les producteurs ni aucun plan pour soutenir l’industrie et ses travailleurs ni aucun plan pour gérer les stocks déjà entreposés ni aucune date de rétablissement de l’accès au marché.
Monsieur le leader, que fera le gouvernement Trudeau pour aider les agriculteurs de l’Île-du-Prince-Édouard et tous ceux dont l’emploi est touché par l’interdiction d’exportation? Combien de temps ces gens devront-ils attendre avant d’obtenir de l’aide?
Merci de votre question, honorable sénateur. Le gouvernement suit de près la situation à l’Île-du-Prince-Édouard et est en discussion avec les représentants de l’industrie de la pomme de terre pour comprendre leurs préoccupations et leurs besoins. Pour la gouverne des sénateurs, la galle verruqueuse est une maladie fongique qui réduit le rendement d’une culture, mais qui ne pose pas de risque pour la santé humaine. Même si le Canada a mis en place des mesures de contrôle phytosanitaire, les États-Unis ont exprimé de graves préoccupations et ont clairement indiqué que leur gouvernement fédéral prévoyait imposer par décret une interdiction des importations de toutes les pommes de terre fraîches provenant de l’Île-du-Prince-Édouard si le Canada ne suspendait pas ses exportations. Par conséquent, en date du 21 novembre 2021, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a suspendu temporairement les exportations de pommes de terre fraîches de l’Île-du-Prince-Édouard vers les États-Unis. Je crois savoir que le premier ministre a parlé de cette question avec le président américain Joe Biden la semaine dernière, que le gouvernement canadien travaille sur un plan pour aider les producteurs de pommes de terre touchés par cette suspension temporaire et qu’il a mis sur pied un groupe de travail sur les pommes de terre avec les intervenants de la province et de l’industrie.
Monsieur le leader, vous venez de nous expliquer quel est le problème. J’ai expliqué aux sénateurs quel était le problème. Vous nous avez dit ce que le président des États-Unis avait affirmé et vous avez ajouté que le premier ministre voulait collaborer avec le président des États-Unis. C’est une bien mince consolation pour les agriculteurs de l’Île-du-Prince-Édouard. Un groupe de travail a été formé. Il y a plus de groupes de travail qu’il y a de pommes de terre à l’Île-du-Prince-Édouard.
Lundi dernier, le premier ministre King a affirmé que la ministre Bibeau avait expliqué que la décision de suspendre l’exportation des pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard vers les États-Unis avait été prise dans le but d’apaiser un partenaire commercial, et vous venez de confirmer que c’est bien le cas. C’est tout un aveu, monsieur le leader, surtout si on considère que le premier ministre a finalement rencontré le président Biden la semaine dernière. Plutôt que de s’être améliorée, la situation relative aux différends commerciaux du Canada avec les États-Unis en matière d’agriculture, de bois d’œuvre, d’oléoducs et de véhicules électriques et en ce qui a trait aux politiques d’achat aux États-Unis s’est détériorée. Hier, les États-Unis ont doublé les droits de douane sur le bois d’œuvre canadien et voilà que l’Île-du-Prince-Édouard ne peut plus exporter ses pommes de terre.
Monsieur le leader, pendant combien de temps le gouvernement Trudeau entend-il laisser l’interdiction d’exportation en place? À part le groupe de travail, qu’est-ce qui est fait concrètement pour corriger la situation entre les États-Unis et les agriculteurs de l’Île-du-Prince-Édouard?
Merci de votre question. Certains leaders m’ont demandé de donner des réponses brèves, alors je ne rappellerai pas aux sénateurs tout le travail que le gouvernement accomplit au quotidien, habituellement en coulisses, dans ce dossier et dans de nombreux autres pour entretenir l’importante relation commerciale avec les États-Unis. Je dirai simplement ceci : le gouvernement travaille avec l’industrie et est déterminé à trouver une solution afin que l’interdiction soit temporaire, ce qui inclut la prise en considération de toutes les mesures visant à aider cette industrie importante.