
PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
Le taux d’inflation au Canada
15 décembre 2021
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au sénateur Gold, le leader du gouvernement au Sénat.
Les Canadiens commencent à comprendre que le gouvernement Trudeau a battu un record, un record intouché depuis plus de 18 ans. Malheureusement, ce record est un taux d’inflation de 4,7 %, qui fait que les Canadiens de la classe moyenne, et surtout les pauvres, ont du mal à payer l’essence, les meubles, la nourriture et les vêtements dont ils ont besoin. De plus, les Canadiens ont compris que cet automne, leur panier d’épicerie coûte plus cher qu’il n’en coûtait depuis des années.
Tandis que le taux d’inflation a grimpé à 4,7 %, le revenu moyen des Canadiens au cours de la même période n’a augmenté que de 2,8 %, ce qui fait que les Canadiens ont du mal à se payer les nécessités les plus élémentaires. La survie est devenue inabordable pour les Canadiens.
Monsieur le leader du gouvernement, ma question est fort simple, surtout que l’énoncé financier déposé hier prévient clairement qu’il faut s’attendre à un taux d’inflation élevé ces prochaines années. Ainsi, non seulement le gouvernement n’offre-t-il aucune solution, il est plutôt pessimiste quant à ce que l’avenir nous réserve. Ma question est la suivante : combien le gouvernement Trudeau croit-il que la famille canadienne moyenne pourra encore payer?
Je vous remercie de votre question.
Le gouvernement du Canada est tout à fait conscient de la hausse du coût de la vie qui touche tous les Canadiens, et cette situation le préoccupe vivement. Il se concentre sur les mesures qui permettront d’atténuer l’effet de cette hausse et continue d’axer ses efforts sur les enjeux liés à l’abordabilité et au coût de la vie.
Le Canada avait la chance de jouir d’une solide situation financière quand la pandémie a éclaté. Cela a permis au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour nous aider à traverser cette période difficile. Il a maintenant établi un plan prudent qui fixe une nouvelle cible budgétaire, et il est résolu à réduire à moyen terme le ratio de la dette fédérale à l’économie et à combler les déficits liés à la lutte contre la COVID-19.
Ajoutons que les programmes et les plans concernant l’apprentissage de la petite enfance et les garderies représentent des politiques importantes, et que leur mise en œuvre aidera les Canadiens à traverser la tourmente économique.
Monsieur le leader du gouvernement, les déficits inflationnistes et les hausses d’impôt du gouvernement ont une incidence sur la vie quotidienne des Canadiens. La semaine dernière, j’ai parlé dans cette enceinte du coût des aliments pour les familles. En moyenne, les familles canadiennes de la classe moyenne doivent payer 1 000 $ de plus par an pour se nourrir, ce qui, nous en convenons tous, est une nécessité au Canada.
Nous avons aussi appris aujourd’hui que le prix des maisons a augmenté de 25 % cette année, ce qui constitue un record. Pourtant, dans sa mise à jour économique d’hier, le gouvernement Trudeau a dit qu’il étudiait actuellement le problème de l’abordabilité du logement, mais qu’il prendrait uniquement des mesures l’année prochaine. De toute évidence, le gouvernement ne considère pas cet enjeu comme une priorité.
Comment le gouvernement peut-il dire sans broncher aux Canadiens que l’inflation constitue une priorité quand l’exposé financier et le discours du Trône ne donnent pas du tout l’impression que le gouvernement est prêt à s’attaquer aux problèmes des dépenses et des impôts élevés au Canada, alors qu’ils sont responsables du taux d’inflation extrêmement élevé?
Je vous remercie de votre question.
Il n’est pas vrai que le gouvernement ne fait rien; c’est plutôt le contraire. À titre d’exemple, il a renouvelé le mandat de la Banque du Canada qui consiste à maintenir le taux d’inflation à 2 %. Ce nouveau mandat comporte également des critères additionnels que la banque peut examiner. Il s’agit d’une mesure — parmi d’autres — qui montre le sérieux avec lequel le gouvernement aborde la question de l’inflation.
Je répète qu’il est important de rappeler à tous — comme la plupart d’entre nous le savent — que l’inflation qui sévit actuellement et la hausse du coût de la vie ne sont ni exclusivement ni en grande partie liées à la politique monétaire et pourraient même ne pas être principalement attribuables — certainement pas exclusivement — aux investissements que le gouvernement a faits, avec l’aval de tous les partis représentés dans cette enceinte, en réaction à la pandémie.
Il s’agit d’un phénomène mondial avec lequel le Canada doit composer, à l’instar d’autres pays.
Le Canada maintient le cap. Le gouvernement a bon espoir que son plan aidera les Canadiens à affronter la tempête. Néanmoins, il reste conscient de l’alourdissement du fardeau et de la hausse des prix auxquels les Canadiens sont confrontés, comme vous l’avez si justement mentionné.