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PÉRIODE DES QUESTIONS — L'environnement et le changement climatique

L'aide financière à Loblaws

2 mai 2019


L’honorable Donald Neil Plett [ - ]

Honorables sénateurs, ma question s’adresse encore une fois au leader du gouvernement au Sénat.

Monsieur le leader, lorsque le gouvernement libéral a annoncé le mois dernier qu’il accorderait 12 millions de dollars de l’argent des contribuables à Loblaws pour l’aider avec l’acquisition de nouveaux réfrigérateurs pour ses épiceries, les Canadiens ont été outrés, et avec raison. J’ai moi-même acheté un réfrigérateur la semaine dernière et je n’ai reçu aucune aide financière.

Hier soir, on a appris que deux lobbyistes de Loblaws ayant donné des milliers de dollars au Parti libéral au cours des dernières années ont rencontré la ministre McKenna et ses fonctionnaires au mois de mars, soit deux semaines après que le programme de subvention a été mis sur pied. Les lobbyistes en question ont aussi participé à une activité de reconnaissance des donateurs du Parti libéral en juin dernier, à laquelle étaient présents le premier ministre et des membres du personnel de la ministre McKenna.

Sénateur Harder, comment le gouvernement peut-il justifier cette aide financière visant à acheter des réfrigérateurs pour Loblaws, et comment explique-t-il cette décision aux Canadiens de la classe moyenne et aux contribuables comme moi qui doivent acheter leur propre réfrigérateur?

L’honorable Peter Harder (représentant du gouvernement au Sénat)

Je remercie l’honorable sénateur de sa question. J’ai bien hâte que le leader revienne la semaine prochaine et que reprenne la coutume qu’a le sénateur Smith de me poser des questions.

L’honorable sénateur se souvient sûrement que le sénateur Smith m’avait en fait posé exactement la même question le lendemain de l’annonce relative à Loblaws. Je lui rappelle la réponse que j’avais donnée à ce moment, à savoir que le Sénat et, bien entendu, la Chambre des communes et le Parlement, ont adopté un budget qui prévoyait des mesures de transition accélérée pour réduire notre empreinte carbone, et que des programmes ont été mis sur pied dans le cadre desquels une demande pouvait être présentée.

Loblaws est une grande entreprise canadienne bien connue qui souhaitait réduire son empreinte carbone. Elle investit un montant considérable dans cette initiative. Grâce aux mesures qui seront prises et à la contribution du Canada, le résultat obtenu correspondra, si je ne me trompe, à l’équivalent du retrait de 50 000 véhicules de la circulation. J’ose dire, sénateur, que votre réfrigérateur est bien loin de ce compte.

Le sénateur Plett [ - ]

Peut-être, mais mes revenus sont à l’avenant.

Hier, Loblaws a fait état de recettes totalisant plus de 10,66 milliards de dollars pour les trois premiers mois de 2019. Il s’agit en effet d’une grande entreprise, vous avez raison. C’est d’ailleurs la seule partie valide de votre réponse.

Loblaws pourrait parfaitement remplacer ses réfrigérateurs sans utiliser l’argent des contribuables de la classe moyenne, dont certains, soit dit en passant, se sont fait flouer par cette entreprise qui a participé pendant 14 ans à un stratagème de fixation des prix du pain.

Les contribuables de la classe moyenne ne peuvent pas faire appel à des lobbyistes bien branchés. Ils ont besoin d’un gouvernement qui respecte l’argent de leurs impôts et qui s’occupe d’abord et avant tout de leurs intérêts.

Sénateur Harder, pourquoi le gouvernement libéral semble-t-il toujours désireux d’aider ses amis aux dépens de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour en faire partie?

Je remercie le sénateur de sa question. Les honorables sénateurs se souviendront peut-être que, lorsque le sénateur Smith avait posé cette série de questions, celle-ci était une question complémentaire — quoiqu’elle a été embellie avec un certain style et une certaines élégance que j’admire chez l’honorable sénateur.

Permettez-moi de rappeler que le Canada a mis en place une série de mesures visant à accélérer la réduction de l’empreinte carbone. Ces mesures doivent s’appliquer à toutes les entreprises qui respectent les critères établis par le Parlement et par la réglementation, peu importe leur rentabilité. Par conséquent, il va sans dire que je soutiens cette décision.

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