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PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique et la protection civile

Huawei--La technologie 5G

9 mai 2019


L’honorable Thanh Hai Ngo [ - ]

Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.

Plus tôt ce mois-ci, le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que le gouvernement décidera avant les élections fédérales s’il fera comme les États-Unis et d’autres alliés du Groupe des cinq en interdisant au géant chinois des télécommunications Huawei l’accès au réseau canadien sans fil 5G de nouvelle génération. Mardi dernier, le sénateur Dagenais a demandé à M. Ralph Goodale à quel moment exactement l’examen de la sécurité nationale sur Huawei serait terminé, mais le ministre n’a pas donné d’échéancier clair.

Hier, dans un article publié par Bloomberg, des représentants du gouvernement fédéral ont affirmé sous le couvert de l’anonymat que le gouvernement n’en arriverait à une décision qu’après les élections, en octobre.

Le gouvernement du premier ministre Trudeau s’est montré ambivalent sur une question touchant la sécurité nationale du Canada. Pouvez-vous nous dire clairement si le gouvernement prendra une décision d’ici les élections, comme le ministre l’a dit, ou après les élections, comme les représentants l’ont affirmé?

L’honorable Peter Harder (représentant du gouvernement au Sénat)

Je remercie l’honorable sénateur de sa question.

Je vais d’abord répondre au préambule du sénateur, qui parlait du Groupe des cinq. Comme les honorables sénateurs le savent, le Royaume-Uni est un membre de ce groupe. Il a pris une décision qui laisse croire qu’il ne partage pas l’opinion des États-Unis sur cette question. Le sénateur devrait être au courant de ce fait.

Pour ce qui est du moment où le Canada prendra une décision, le ministre concerné a donné une réponse claire, et je m’en tiendrai à cela. S’il y a un changement à cet égard, j’en aviserai l’honorable sénateur.

Le sénateur Ngo [ - ]

Merci de votre réponse. Sénateur Harder, dans les 14 derniers mois, je vous ai demandé à six reprises quand nous recevrons une réponse claire à propos de la proposition de Huawei de participer à l’implantation de la prochaine technologie Internet. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a fourni que des réponses contradictoires, incohérentes, vagues et imprécises sur les moyens qu’il prendra afin d’assurer la sécurité du réseau pour les Canadiens.

Sénateur Harder, la Chine nous espionne, harcèle nos collectivités, bloque nos exportations de canola et de porc pour de fausses raisons, prend des Canadiens en otage, met à l’épreuve les principes défendus par notre État de droit et exige d’avoir accès à nos entreprises privées. Sur le plan des droits de la personne, la Chine a commis un terrible génocide culturel sans subir de conséquences, et notre premier ministre croit que c’est le meilleur pays du monde.

Il y a un grave manque de leadership en ce qui concerne cette relation d’une importance capitale. Pouvez-vous nous dire comment le gouvernement compte résoudre ce différend avec la Chine?

Je remercie l’honorable sénateur de sa question. Je ne veux pas aborder tous les enjeux qu’il a soulevés dans le préambule, à part pour dire que je m’inscris en faux contre ses propos. Ils sont incendiaires et inutiles. Par ailleurs, il est évident que les relations bilatérales entre le Canada et la Chine ne sont pas au beau fixe. Nous faisons preuve d’un leadership responsable, ce qui est l’approche nécessaire, pour nous attaquer aux enjeux mentionnés et chercher une façon de servir les intérêts du Canada.

Lorsqu’il étudie les mesures à prendre, le gouvernement songe d’abord et avant tout à défendre les intérêts commerciaux et les intérêts en matière de sécurité de notre pays. Nous devrions analyser séparément les divers enjeux et tenter de les régler de manière impartiale et diplomatique. C’est pourquoi le gouvernement souhaite adopter une approche scientifique dans le dossier du canola, par exemple. C’est aussi pourquoi nous cherchons des moyens de mieux coordonner tous les contacts et de déployer tout l’arsenal à notre disposition pour aider le Canada.

En même temps, je veux simplement rappeler à tous que quatre Canadiens sont incarcérés en Chine, dont deux d’entre eux dans des conditions très difficiles. Je ne crois pas que nous devrions faire quelque chose qui rendrait leur vie encore plus difficile, et cela s’applique aux discours prononcés ici.

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